dimanche 31 juillet 2011

Prêche du Prophète (saws) Au dernier jour du mois de Cha'ban




Au Nom d'Allah, le Clément, le Miséricordieux,

Salman Al-Farissi que Dieu l'agrée ( radiya Allah ‘anhou) a dit: "Au dernier jour du mois de Cha'ban, le Messager de Dieu (saws) nous fit ce discours:

"O hommes! Un mois magnifique et béni s'approche de vous, un mois qui renferme une nuit qui est meilleure que mille mois. Dieu a fait de son jeûne une prescription et de ses prières nocturnes un acte surérogatoire.

Quiconque, pendant ce mois, s'approche de Dieu, par un acte de charité, est semblable à celui qui s'acquitte d'une des obligations prescrites en dehors de ce mois, et quiconque s'y acquitte d’un devoir prescrit, est semblable à celui qui s'acquitte de soixante-dix en dehors de lui. C'est le mois de la patience, et la patience ne sera rétribuée que par le Paradis. Il est aussi le mois du réconfort et un mois où les biens du croyant seront augmentés.



Celui qui y donne à un jeûneur de quoi rompre son jeûne, cet acte lui vaudra une absolution de ses péchés et une préservation du Feu et aura la même récompense que lui sans que rien ne soit diminué de la récompense du jeûneur".

On lui demanda: "O Messager de Dieu (saws), mais nous ne sommes pas tous capables de donner au jeûneur de quoi rompre son jeûne?".

Il répondit (saws): "Dieu accorde cette récompense à quiconque donne à un jeûneur ne serait-ce qu'une datte, ou d'une gorgée d'eau ou du lait coupée d'eau. C'est un mois dont son début est une miséricorde, son milieu une absolution et son dernier une préservation du Feu.

Multipliez-y quatre qualités: deux pour satisfaire à votre Seigneur et deux dont vous ne saurez passer outre. Les deux premières sont l'attestation qu'il n'y a d'autres divinités que Dieu et l'imploration de Son pardon. Les deux autres dont vous ne saurez passer outre sont: la demande à Dieu pour vous accorder le Paradis et le refuge contre le Feu.

Quiconque donne à boire à un jeûneur, Dieu l'abreuvera de mon bassin une gorgée de sorte qu'il n'éprouve la soif jusqu'à son introduction au Paradis".

Al-Bayhaqi a rapporté d'après Jabir que Le prophète (saws) a dit: « Le mois de ramadan est venu à vous, mois de bénédiction de laquelle Allah vous couvre pendant celui-ci, la miséricorde descend et les péchés cessent, l'invocation est exaucée. Pendant ce mois, Allah observe votre concurrence dans l'accomplissement des bonnes actions et s'en vante auprès de Ses anges. Montrez à Allah lequel parmi est le meilleur en bonnes actions, et certes le perdant est celui qui est privé (pendant ce mois) de la miséricorde d'Allah. »

Le Messager de Dieu (saws) a dit: "le Paradis s'embellit pour le Ramadan à la tête de chaque année, lorsque commence le mois sacré de ramadan, le paradis s'adresse au Seigneur par ces mots" ô Seigneur! Faites que je sois habitée pendant ce mois par tes serviteurs et les houries disent : ô Seigneur! Accorde nous des maris parmi tes serviteurs pendant ce mois."

Le Messager de Dieu (saws) a dit: " celui qui s'est préservé pendant le mois de ramadan, et n'a pas pris de boisson enivrante et n'a pas accusé injustement un croyant, et n'a pas commis de péché, Allah lui donne comme épouses 100 houries et lui bâtit un château au paradis en or et argent et en rubis (Yaqout) et en Topaz (zbarjd), si ce bas-monde est placé dans cet immense château, sa place correspondrait à l'endroit où une chèvre est attachée."


samedi 30 juillet 2011

Le symbolisme du palmier

Avec l'autorisation de Turba Philosophorum





Article paru dans la revue Le Fil d'Ariane n°40 (1990). À titre de complément à ce texte, les notes de lecture parues dans la revue Le Fil d'Ariane n°41 (1990).


A. A.


« Justus ut palma florebit »


(Psaumes 92, 13)


Il n’existe sans doute pas de tradition qui ne fasse une place plus ou moins importante au symbolisme de l’arbre. Qu’il s’agisse de l’Arbre qui se trouvait, selon la Genèse, au milieu du Paradis, de l’Arbre de Vie dont la Kabbale hébraïque enseigne qu’émane une rosée de lumière, de l’arbre Haoma de la tradition avestique, de l’Arbre du Monde identifié dans l’hindouisme à Agni, de l’arbre sous lequel se produisit l’éveil du Bouddha, c’est dans tous les cas un symbole évident de l’Axe du Monde, du lien qui relie le Ciel et la Terre. Il est en outre souvent dispensateur du breuvage d’immortalité, à moins qu’à son côté ne jaillisse une source miraculeuse dont l’eau s’identifie à la Vie elle-même 1.


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Turba Philosophorum




Commentaire de la sourate « L’époque » ou Le temps (Al-Asr) Sourate 103 par le Cheikh Ahmed al-Alawi



Au Nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux



« 1. Par l’époque !

2. L'homme est certes, en perdition,

3. Sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, se recommandant la vérité et se recommandant l’endurance ».


Louange à Allah qui a doué Ses saints de signes parmi lesquels les connaissances divines et le rayonnement de Ses sublimes grâces qu’ils prodiguent.

Bénédiction et salut sur le plus magnanime de Ses prophètes et le plus aimé de ses saints, notre seigneur Mohammed, sur sa famille, ses compagnons et sur toute sa nation, les devanciers parmi eux et les derniers. Amen.

Puis, le serviteur de son Dieu, Ibn Aliwa, qu’Allah affermisse son action et augmente sa rétribution dit, que certain savant parmi les notables, qu’Allah fasse pleuvoir sur sa tombe des averses de pardon, me demanda de lui exposer quelques paroles sur ce qui se rapporte à la sourate « L’époque » suivant la compréhension particulière, et eu égard à ce dont il est doué comme bonne foi, nous avons répondu à son désir par des phrases cortes, car, comment parvenir à circonscrire le sens de cette grande mer de la connaissance.

Ce que nous avons écrit, auparavant ne dépassait pas quelques feuilles, imprimées à Tunis par l’intermédiaires d’un ami, animé du grand désir de dévoiler les vérités et de cueillir les délicatesses.

Cette édition étant épuisée, les passionnés pour cet opuscule n’ont pas cessé de nous adresser des demandes, les adeptes eux aussi ont manifesté un ardent désir à sa lecture ; nous avons décidé de l’imprimer une deuxième fois après ajouter à l’original quelques phrases concises, veillant ainsi à ce qu’il ne sort pas de sa concision, animé du désir de veiller à l’intérêt de l’initié, si je réussis à atteindre le but que je me suis fixé c’est grâce à Allah. Dans le cas contraire, Allah sait que je ne suis pas de ceux qui le font intentionnellement.

Aux disciples, voici quelques idées de ce que j’ai compris.

Qu’Il soit Exalté et Glorifié a dit après « Au Nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux ».

« Par l’époque »

J’ai dis, c’est un serment fait par Allah, qu’Il soit Exalté, pour affirmer la perte de l’être humain, en plus de ce qui est utilisé par le reste des affirmations comme les particules « Inna » et « La ». La raison de l’emploi de ces particules adverbiales de valeur affirmative laisse penser que l’être humain ignore sa perdition et il est loin de se sensibiliser tant qu’il était, essence pure sans aucune altération par les matières minérales et ce dont découlent les causes de mal, il aurait reconnu sa perte par rapport à ce qu’il est actuellement.

Comment parviendrait-il à réaliser cela tout en étant emmailloté par ses passions, emprisonné dans les enveloppes de sa nature. Telle situation le place très loin pour son accession à son bonheur éternel.

Il restera tel, tant que sa vision ne transperce au-delà des enveloppes qui l’accablent. Mais elle ne peut transpercer sans l’aide d’une puissance manifeste « Si vous pouvez sortir du domaine des cieux et de la terre, alors faites-le. Mais vous ne pourrez en sortir qu'à l'aide d'un pouvoir [illimité]. » Qoran. [43:86] L'ornement (Azzukhruf). C’est alors qu’il parviendrait à reconnaître sa perte par rapport à ce qu’il fût avant que l’âme ne soit incarnée dans le corps. S’il s’imaginait cela, il n’aurait pas besoin de toutes ces expressions affirmatives.

Puis l’Epoque, qui a servi de serment, a été expliquée par les commentateurs suivants diverses versions, ce qui serait le plus concordant dans ce cas est le temps, suivant la citation d’Ibn Abbas, qu’Allah bénisse leurs âmes. Son emploi dans le serment fait qu’il est des créatures extravagantes. Ce qui fait sa singularité est ce qui est cité dans le Hadith du prophète, qu’Allah le comble de prières et de saluts, disant : « N’injuriez pas l’Eternité, car, l’Eternité c’est Allah ». Citation de Tabari, de Abi Amama ; d’une chaine bien informée. Une autre citation est : « N’injuriez pas le temps, car le temps c’est l’Eternité et l’Eternité c’est Allah ».

Pour nous, en considération de ces citations notre imagination nous conduit au-delà de la conception que nous avons sur le temps qui est l’effet du mouvement des astres. Il est le produit d’une créature et ce qui est l’effet d’une créature dépend de son origine.

Cela nous mène en conséquence vers ce qui est loin que ce que nous concevons sur le sens de l’Eternité et nous engloutit dans un océan du temps sans fin. Là, notre imagination perplexe est envahie par la lassitude et l’épuisement.

Nous réalisons alors que le sens de l’Eternité n’est pas du tout ce que nous pensions être le temps divisé en périodes de nuits et de jours qui se succèdent. En tout cas ce que nous savons de l’Eternité n’exclut pas qu’il y est un quelque rayon de cette Présence de l’Existence Infinie du passé et de l’avenir.

En examinant cette continuité passée et future qui n’a pas de fin et qui ne peut être limitée dans son commencement, serait-elle ce que nous connaissons sur le temps passager dans cette partie de l’Existence Essentielle ? Ou bien existerait-il indépendamment ?

En admettant le deuxième cas, l’entendement ne peut lui accorder ce qui est naturel aux êtres existants qui sont limités dans le passé et l’avenir dont le présent constitue une partie indivise, soit la part controversée entre le passé et le futur.

Il est donc plus subtil pour qu’il soit perçu par l’imagination et c’est là que se situe l’être humain. Cette façon de concevoir (le temps) est celle que l’être humain ne puisse admettre son existence.

Si nous examinons ses métamorphoses en saisons, divisions en mois, jours et années et, considérons qu’il est sujet à des apparitions, et disparitions, augmentations et diminutions, il sort par sa matérialisation du domaine de l’imagination, et devient alors perceptible et reconnaissable à l’esprit par son existence. Dans ce cas la raison n’hésite pas à lui reconnaître son existence, non pas parce qu’il est une créature et un lieu pour les créatures, non plus par ce qu’il porte en lui des événements et des fléaux, des métamorphoses et des changements, en raison des doutes qui pourraient en résulter sur cet état, le législateur a recommandé d’éviter de voir en lui une imperfection en disant : « N’injuriez par l’Eternité, car l’Eternité c’est Allah ».

En tout cas, l’extravagance est absolument liée à l’Eternité, non pas seulement vis-à-vis de son nom, ni de son essence, ni de ses événements ; « Dis ce qu’il te plait de dire, moi je me trouve devant un état inscrutable ».

Parmi ses états extravagants est « Bénédiction et salut sur lui » qu’il jure parfois par lui. Aïcha, bénie soit-elle, rapporte qu’il récite « l’Epoque » et les sourates mentionnant l’Eternité. Je ne dis pas que cette lecture est destinée à méditer ce qui est cité dans la sourate « l’Epoque ».

Nous revenons, maintenant à ce que l’intelligence peut saisir superficiellement de ce verset, approximativement et, je dis que le « Alif » et le « Lâm » que comporte le mot « Al-Insân » (l’être humain) concerne le genre. Le sens est qu’il inculque dans l’esprit que tout le genre humain est concerné par la perte à l’exclusion de ceux qui en sont cités, c’est une information véridique qui vient d’Allah, Exaltée Sa Grandeur Infinie, même si l’être humain ignore le sens de sa perte, ce qui est évident, du fait de l’emploi de ces particules adverbiales d’affirmation parmi lesquelles le « Lâm » et « Inna », en plus du serment qui constitue une affirmation extrême.

Tout cela indique que l’être humain est inconscient sur la perte de son âme, tout en ayant en lui un certain doute, sinon, il n’y aurait pas besoin d’employer ces affirmations, tel qu’il ressort dans la lecture du verset.

L’être humain est totalement dans la perte alors qu’il ignore tout de sa perte, cela vient de l’illusion qu’il se fait de son mauvais comportement et du fait qu’il est dominé par ses passions, Telle est la volonté d’Allah ! « C’est ainsi que nous avons embelli à chaque génération son comportement ».

Quant au sens de la perdition, il ne peut être imaginé par l’être humain, tel qu’il est, que lorsqu’il arrive à faire une distinction entre son état présent, je veux dire sa vie temporelle, avec sa vie spirituelle avant que l’esprit ne soit incarné dans le corps, au moment où l’âme circulait au milieu des êtres du monde céleste et nageait dans un océan de lumières, indéfiniment loin de ce qui peut être la cause de son altération.

L’âme était dans une magnanimité sans fin et dans un état sublime, elle recevait directement l’appel d’Allah sans intermédiaire et elle répondait avec une réponse dépourvue de toute ambigüité.

Elle n’avait pas perdu la faveur de cette dignité même après sa descente et son attache au premier corps humain. Car Il la couronna avec la couronne de la science. Il lui fit don de la vertu de l’intelligence et Il lui apprit ce qu’elle ignorait. Il lui suffit de lui avoir fait prosterner les anges et les esprits en général ainsi que les atomes dans le dos d’Adam. Mais le lien qui la lie au corps lui octroie une situation différente de celle dans laquelle elle était.

L’être humain ne s’est pas rendu compte du changement en se trouvant qu’il est de la catégorie du genre animal, agissant sous l’emprise de la nature, entrant ainsi dans l’espèce générale.

Evidement, il n’y a un immense écart entre les deux états et un grand intervalle entre les deux situations, je veux dire entre l’état de l’être humain premier et celui du second en ce qui concerne l’étendue incommensurable entre les deux degrés au point où il se considère comme n’étant plus lui-même. Il n’est pas étrange si nous disons que le premier n’est pas le second tant qu’il est désigné dans les deux cas comme étant l’être humain.

L’un est celui qui est connu être du genre animal, visible à la vue, palpable par le toucher et distinct par sa supériorité sur le genre. Le premier est doué de qualités et de particularités qui le placent dans le camp opposé au deuxième, désigné sous le nom de l’être temporelle. Le premier était l’être raisonnable. Le second est l’être animal, le premier, l’être divin. Il n’y a pas intérêt à ce qu’il soit animal, mais il serait plus digne pour lui d’être divin. Il est dit dans le Qoran : « Soyez Divin, puisque vous enseignez le livre et vous l'étudiez». Qoran [3:79] La famille d'Imran (Al-Imran).

Quant l’être humain pourrait-il être divin ? il le serait lorsqu’il aurait entrepris le voyage de son extérieur vers son intérieur en se détachant de son moi en vue de découvrir ce qui lui est voilé de sa noblesse, de sa suprématie en ce domaine, il découvrirait amplitude et un vaste empire. Il découvrirait les secrets de l’essence humaine et ce dont il fût dans l’univers sublime. Il s’exclamerait alors : »je me vois octroyé un empire que nul des autres univers ne pouvait obtenir ». Tel est le bonheur éternel, ce à quoi fait allusion l’Imam Ali par ce propos : »Vous êtes crées pour l’Eternité ».

Cet être mystérieux privilégié par cette élévation exceptionnelle qui le place au dessus de tout est l’être crée dans la meilleure condition ; l’autre cas est celui qui est précipité dans les plus profondes bassesses. Le premier est celui auquel il est fait allusion dans le Qoran : « Nous vous créâmes » le second est le sens de sa parole : « Puis Nous vous avons donné une forme ». Qoran [7:11] Al-Araf.

On en déduit que le premier être est crée, non pas formé, l’allusion en est faite dans ce Hadith : « Allah créa Adam à Son image », car la création est avant l’existence de la forme, Le crée à Son image n’a pas de forme. Donc, en réalité il n’y a pas de forme ni pour l’être humain premier ni pour Celui qui l’a crée à Son image. Dans cet état on réalise que l’être humain a perdu autant de connaissance de lui-même qu’il a perdu de connaissance sur son Seigneur. Ceci est le résultat de son oubli de ce qu’il était primitivement : « Ils ont oublié Allah. Il leur a alors fait oublier leurs âmes ». Qoran [9:67] Le repentir (At-Tawbah).

En résumé, la perte de l’être humain est occasionnée par sa pensée d’exister par son corps. Maintenant, il peut réaliser ce qui lui manque de sa souveraineté, s’il considère son existence par l’esprit.

Je précise que le mot perte employé dans le verset, ne veut pas dire qu’il soit employé à une fin d‘intimidation. Son emploi indique clairement ou est précipité l’être humain et que l’humanité toute entière y st condamnée à l’exception de ceux qui en sont exclus : « Sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, se recommandant la vérité et se recommandant l’endurance ».

Ils sont peu, je veux dire qui réunissent toutes ces nobles qualités et ces attributs suprêmes par lesquels devient possible l’accession au bonheur qui ne peut être troublé par aucun malheur, ni dans le présent, ni dans le futur.

En fait, l’être humain est censé avoir la foi, mais ne pratiquant pas les bonnes actions, s’il pratique, ne se recommandant pas la vérité ; s’il se recommande la vérité ne se recommande pas en cela la patience. Le but définitif ne peut être atteint dans son sens essentiel qu’en réunissant ces quatre qualités : la foi, la pratique des bonnes œuvres, la recommandation de la vérité et la recommandation de l’endurance.

Si l’être humain est démuni, qu’Allah nous en préserve, de sa party de la foi en cette vie, sa perte est totale, ce qui lui fera dire le jour où il se rendra compte du bonheur des heureux : « Si seulement j’étais poussière ». Qoran [78:40] La nouvelle (An-Naba).

S’il a une part de la foi en ce monde de quoi sortir de la mer de l’impiété envers Allah et son envoyé, il acquit avec cela une étape non négligeable dans la voie de son bonheur et réalise en partie son désir, mais ses pas ne peuvent s’affermir dans ce domaine que par la pratique des bonnes actions.

Les bonnes œuvres constituent un genre d’activité qui englobe tous les actes bénéfiques et exclut tous les actes blâmables. Ceci est considéré comme étant un degré élevé pour atteindre son bonheur, mais les pas de leur auteur ne sont pas susceptibles de se maintenir d’une manière absolue s’il ne prêche pas la vérité, car il ne peut endurer dans cette voie étant donné que le cerveau des œuvres bonnes est de prêcher le bien et d’interdire le mal.

Celui qui n’interdit ni ne prêche, il est à craindre pour lui qu’un jour il se trouvera devant un dilemme qui le rend impotent ne pouvant éviter le mal où exécuter le bien. Etant donné que ces qualités, c'est-à-dire la vérité, être avec la vérité recommande la vérité, mais ceci est susceptible d’attirer à leur auteur des ennuis qu’il répugne, Allah, qu’Il Soit Exalté et Glorifié, les a liées à la recommandation de l’endurance.

Celui qui ne s’arme pas de patience risque de ne pas s’affermir en sa vocation dans ses appels à Allah, Exalté Soit-Il et Glorifié. Nous avons comme conduite à suivre les recommandations de Luqman à son fils, tel qu’il nous est rapporté dans le Qoran Sublime lorsqu’il lui dit : « Commande le convenable, interdis le blâmable et endure ce qui t'arrive avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute entreprise !» Qoran [31:17] Luqman. C’est-à-dire les qualités des célèbres envoyés (résolus) d’Allah.

En résumé, on considère que la recommandation de la vérité est la prédication du bien et l’interdiction du mal. La recommandation de l’endurance est d’accepter patiemment les iniquités d’autrui et d’éviter aux autres tout acte qui se traduirait en mal pour eux. Ces qualités généreuses nous les trouvons innées chez les prophètes, prières et salutations sur eux, ainsi que chez les maîtres spirituels, mais pour ces derniers, il leur faut quelques efforts d’adaptation, ces efforts deviennent bénins du fait de l’héritage prophétique qu’ils ont reçu, « Les savants sont les héritiers des prophètes » Hadith. C’est le seul héritage que nous ont laissé les prophètes, prières et salutations sur eux. C’est d’ailleurs la seule fortune qui compte chez les savants. Que celui qui se considère être des gens de la science médite sur la fortune qu’il a reçu de cet héritage et ce dont il est doué dans son orientation : son désintéressement, ses appels dans la voie d’Allah et de son envoyé et des croyants. S’il trouve dans sa conduite qu’il possède une part venant de cet héritage qu’il se contente et perpétue, sinon il est dans l’éloignement. Il lui faudrait demander secours à ceux qui ont le pouvoir de l’initier et de l’affermir dans son attachement avant qu’il ne rende son dernier souffle. S’il reste dans cet état, il sera ressuscité dans l’état où la mort l’aura surpris. Il n’y a après ce monde que le paradis ou l’enfer, qu’Allah nous préserve, nous et les fidèles d’une mauvaise fin.

Il apparaît donc que le premier devoir de l’être humain est de hâter dans la recherche de sa délivrance par des actes agréables auprès d’Allah, Exalté Soit-Il et Glorifié, le croyant ne peut être agréé d’une façon satisfaisante que lorsque, par amour, il souhaite pour son frère ce qu’il désire pour lui-même. C’est ce qui anime particulièrement et constitue l’essentiel de ses sentiments tout guide spirituel dans ses prédications et ses appels vers Allah. Il désire pour lui le salut lié au bonheur éternel. En conséquence, comment pourrait-il avoir une vie paisible et un cœur serein quand il voit ses frères de sa génération vivre dans un état d’inconscience et d’égarement alors qu’il désire pour eux ce qu’il désire pour lui-même conformément au Hadith : « Le croyant ne peut être (fidèlement) croyant que lorsqu’il désire pour son frère ce qu’il aime pour lui ».

En conclusion, le combat que mène cette catégorie d’hommes est perpétuel, c’est ce qui anime la foi parfaite comme nous l’avons expliqué. Qu’Allah fasse que je sois, ainsi que vous, de ceux qui croient, font de bonnes œuvres, se recommandent la vérité et se recommandent l’endurance ! Amen !

Traduction : Mohammed Saïd Artebas, Moqaddam de la tarîqa al-Alawiyya à Sétif, Algérie (qu'Allah lui fasse miséricorde et lui accorde ses bienfaits et ses faveurs).




http://al.alawi.1934.free.fr/index.php

jeudi 28 juillet 2011

Soufisme et Alchimie (A.A.)


  Avec l'autorisation  de Turba Philosophorum 




Article paru dans la revue La Tourbe des Philosophes n°23 (1983)






Dans un précédent article, nous nous sommes efforcé de suggérer la possibilité d’étudier l’alchimie islamique dans le respect tout à la fois de la Révélation islamique en ce qu’elle a de spécifique, et de l’alchimie authentique telle qu’elle a été revivifiée en Occident par les travaux de Fulcanelli et d’Eugène Canseliet. Cette possibilité est aussi en un certain sens une nécessité, car la tradition alchimique a pénétré en Occident par le biais de l’Islam. Cette transmission a certainement dû s’accompagner d’une réadaptation de la tradition, mais elle implique aussi - car il ne peut y avoir en ce domaine de génération spontanée - qu’une alchimie intégrale a existé en terre d’Islam avant de s’épanouir en Occident.


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Turba Philosophorum

mercredi 27 juillet 2011

Le Symbolisme de l’Oiseau dans le Mantiq al-tayr d’Attar



Écrit par Jamil Anwarali Kassam 

   Les oiseaux ont longtemps été utilisés dans les cultures et les traditions religieuses pour symboliser l’esprit humain. Ils ont représenté le potentiel qu’a l’esprit humain d’échapper aux liens de la vie terrestre et d’accéder à une réalité spirituelle plus élevée (Waida 1987, 2:224-227; Mahony 1987, 5:349-353).


Dans la tradition islamique, le symbolisme de l’oiseau a été employé dans les écrits des poètes, des Soufis et des philosophes tel que Ibn-Sinâ (Avicenne), Al-Ghazzâli, Sohrawardi, Khârâqâni et Ruzbihan Baqli, (Ernst 1999, 2:353-366). Farid al-Din Attar, éminent poète mystique Persan et Soufi, a beaucoup contribué à cette tradition. Bien que les dates exactes de sa naissance et de sa mort nous soient inconnues, il est probablement né autour de 545/1145-1146 à Nishapour et mort en 618/1221 au cours du massacre des Mongols. Une de ses œuvres les plus célèbres est le Mantiq al tayr, un poème allégorique dominé par l’utilisation du symbolisme de l’oiseau. Attar y relate la quête d’une volée d’oiseau (symbolisant les âmes humaines) à la recherche du Simorg, le roi des oiseaux (le Seigneur de la Création). Attar ne traite pas la volée comme une entité globale mais donne plutôt une identité à chaque oiseau. L’emploi du symbolisme de l’oiseau représente ainsi le voyage de chacune des personnes, de l’ignorance à l’illumination.


UNE INTRODUCTION AU MANTIQ AL-TAYR

Mantiq al-Tayr doit son nom au chapitre 27, verset 16 du Coran dans lequel Salomon vante ses connaissances sur ‘le langage des oiseaux’ ( Bruijn 1997, 102). L’histoire a été inspirée par le traité Résâlat al-Tayr d’Ahmad ou Muhammad Ghazzâli et élaborée à partir de ce dernier, qui allie deux thèmes majeurs : le choix d’un chef parmi eux ; et le voyage des oiseaux jusqu’à l’oiseau-roi (Reinert 1989 3:24). Les oiseaux attendant de voir leur souverain, sont conduits par la huppe, à la recherche de leur maître dans ce lointain royaume. Plusieurs oiseaux perdent la vie au cours de la traversée des sept vallées dangereuses (stations du chercheur) de la Recherche (talab), l’Amour (eshq), la Gnose(ma’rifat), du Détachement de tout ce qui est autre que Dieu (istighnâ), l’Unité (Tawhid), l’Ahurissement (hayrat), la Pauvreté spirituelle et l’Annihilation (faqr wa fanâ). Les trente oiseaux survivants qui parviennent à la fin de leur voyage prennent conscience de l’inaccessibilité de leur Simorg, de l’indépendance de sa majesté, mais leur admission à la cour est refusée. Ce n’est qu’après avoir compris l’immensité béante de la faille qui sépare leur dépendance de l’indépendance du Simorg qu’une audience leur est accordée. À la fin, les trente oiseaux (si morg) se rendent compte à leur grand étonnement que le Simorg n’est personne d’autre qu’eux-mêmes, transformés par leur voyage. (Reinert 1989, 3:24)



LE SYMBOLISME DE L’OISEAU DANS LA LITTERATURE SOUFIE


Bien qu’il y ait une myriade de significations symboliques liées aux oiseaux dans diverses cultures, la littérature Soufie, d’une façon ou d’une autre, compare généralement les oiseaux à l’âme. Des représentations du symbolisme de l’oiseau ont été empruntées aux périodes précédentes, et intégrées aux ouvrages islamiques et Soufis. Par exemple, au Proche-Orient ancien, les oiseaux représentaient les âmes immortelles des morts. Cette idée semble avoir survécu en Islam, et elle est employée en littérature, peinture et autres formes d’art ( Waida 1987, 2 :224-227).

Les façons de comparer les oiseaux à l’âme dans la littérature Soufie diffèrent. Le mystique Soufi Ibn Sinâ compare l’âme humaine à un oiseau prisonnier dans une cage, illustrant ainsi l’emprisonnement de l’âme dans le corps et les limites de l’existence humaine (Corbin 1980, 165-203). Un autre mystique, Ruzbihân Baqli voit l’oiseau comme une image de l’esprit rationnel (rûh-i nâtiqa), ‘‘ l’essence profonde de l’humanité, toujours à la recherche de son équivalence divine, alors même qu’elle est prise au piège du corps’’ (Ernst 1999, 2 :362). Il est probable que la caractéristique de l’âme, comme l’oiseau, est d’être capable de voler jusqu’aux cieux. Le Turc, en disant ‘‘ Can kuçu uçtu ’’ (‘‘Son âme-oiseau s’est envolée’’ ), à la mort d’une personne, argumente cette idée (Waida 1987, 2 :226). Le vol d’oiseaux, également, est utilisé pour représenter l’expérience spirituelle et l’ascension de l’âme jusqu’à Dieu (Mahony 1987, 5 :349-353). A la recherche d’elle-même, l’âme s’élève et éventuellement découvre Dieu comme étant son vrai soi. Cette idée trouve un écho dans d’autres écrits littéraires Persans tel que le Sharh-i shathiyyat de Ruzbihan Baqli, dans lequel il écrit : ‘‘Quand le Simorg de l’âme vole du royaume de l’humanité au monde de la divinité, l’âme qui s’élève, se parle à elle-même dans l’écrin de rose de l’argile d’Adam; Ceux qui cherchent le reflet de cet ‘anka ombrageant deviennent l’ombre de Dieu’’. (trans. Ernst.1999, 2 :359). ‘ Mantiq al tayr d’Attar a pu être influencé par le court traité Arabe d’Avicenne nommé l’oiseau : le récit à la première personne d’un oiseau (symbolisant l’âme humaine) libéré de ses attaches par d’autres oiseaux, qui rejoint ensuite ses nouveaux compagnons pour un voyage à la recherche du ‘‘Roi Suprême’’ (Attar 1984, 16; Corbin 1980, 186-192).

LE SYMBOLISME DES OISEAUX DANS LE MANTIQ AL TAYR.

Attar emploie les oiseaux comme de subtils symboles polyvalents avec de nombreuses références aux sources historiques et littéraires. Il n’est pas suffisant de dire que les oiseaux d’Attar représentent simplement l’âme; que ceux de l’ouvrage de Ghazzali ne sont qu’une volée anonyme quand ils possèdent une identité propre dans le Mantiq el Tayr. Chaque espèce reflète les mêmes caractéristiques, doutes ou intérêts qu’ont les humains à propos du voyage (Attar 1984, 17 ; Reinert 1989, 3:24 ). Cependant, il est nécessaire d’observer chaque oiseau en respectant les qualités qu’Attar leur attribue et leur importance dans l’histoire. Vraisemblablement, Attar puise ces caractéristiques dans diverses cultures, religions, littératures et symbolismes historiques généralement connus ou acceptés à son époque, et pas seulement dans d’anciennes légendes proche orientales. Bien qu’il soit possible d’analyser le symbolisme et l’importance de chaque oiseau dans le Mantiq al Tayr, seuls quelques-uns ont été choisis afin de montrer que la description des oiseaux ne peut pas être dépeinte avec de grossiers coups de pinceaux[1].


LA HUPPE (HUDHUD )










Dans le Mantiq el Tayr, c’est la huppe qui pousse les autres oiseaux à rechercher le Simorg en répondant à leurs justifications et à leurs questions, les guidant ainsi jusqu’à Son royaume:

La huppe virevolta devant. Sur sa poitrine
brillait le symbole du chemin spirituel
et sur sa tête, la couronne de la vérité. Une huppe empennée,
éclairée, juste et intelligente.
Elle dit: ‘Mes intentions sont providentielles ;
je garde les secrets de Dieu, mondains et divins,
j’en tiens pour preuve ce signe Saint
Bismillah, que je porte gravé pour toujours sur mon bec’.


(‘Attâr 1984,32)


La huppe, qui possède les connaissances secrètes du monde spirituel, est le guide des autres oiseaux en étant capable de répondre à chacune de leur peur ou inquiétude. C’est un oiseau de bonne augure à qui la tâche a été donnée d’apporter les bonnes nouvelles et qui symbolise ‘‘ l’homme parfait ’’ et le guide ou cheikh connaissant la voie (Nurbarkhsh 1990, 154). Le statut de la huppe est unique en cela qu’il est mentionné dans le Coran. Attar dit de la huppe:

C’est sur toi que le Roi Salomon comptait
Pour porter les messages secrets entre
Sa cour et la lointaine et belle Reine de Sabah.
(‘Attâr 1984,29)


La référence ci-dessus parle du rôle d’émissaire que la huppe a dans la correspondance entre Salomon et Bilqis, la Reine de Sabah, tel que décrit dans le Coran:

Et il chercha parmi les oiseaux et dit:
Comment se fait-il que je ne vois pas la huppe
Ou alors est-elle parmi les absents?
Je la punirai d’une punition sévère
ou bien je l’égorgerai à moins qu’elle ne me présente
une bonne excuse.
Mais elle ne fut pas longue à venir, et elle dit :
J’ai découvert quelque chose que tu ne sais pas,
je t’arrive de Saba avec des nouvelles certaines.
J’y ai trouvé une femme régnant sur eux,
elle est comblée de tous les biens,
et elle possède un trône puissant.
Je l’ai trouvée, elle et son peuple, se prosternant devant le soleil
et non devant Allah ; et Satan a embelli leurs actions à leurs propre yeux
et les a écartés du chemin (de la vérité),
de telle sorte qu’ils ne sont pas dirigés;
Afin qu’ils n’adorent pas Allah, qui révèle au grand jour ce qui est caché dans les cieux et sur la terre
et sait ce que vous cachez et ce que vous proclamez,
Allah; il n’est de Dieu que Lui, le Seigneur du Trône Immense.(Salomon) dit :’’
 Nous allons voir si tu dis vrai
ou si tu es une menteuse.
Pars avec ma lettre que voici et lance-la-leur,
puis tiens-toi à l’écart et attend leur réponse…


(Le Saint Coran 1999, 27 :20-28)


Comme la représentation Coranique facilite la conversion de Bilqis et sa soumission possible à Allah, la huppe d’Attar facilite la transformation spirituelle des oiseaux qu’elle conduit. Il est intéressant de noter le parallèle entre la relation de la huppe avec les autres oiseaux et celle qu’Attar entretient avec ses lecteurs; les histoires que la huppe raconte aux oiseaux sont celles qu’Attar raconte aux hommes, et les remontrances que l’on y trouve sont adressées à l’humanité (Attar 1984, 16-17).


LE PAON (TAWUS)






Le paon est important pour beaucoup de cultures et symbolise le paradis, la vie éternelle et l’immortalité de l’âme. Certainement d’origine Indienne, il a représenté la réincarnation et l’âme de l’homme dans la mythologie Hindoue, le Bouddhisme et l’Islam (Grof and Grof 1980, 32). Dans l’Hindouisme, le paon était employé pour représenter Indra, le dieu du tonnerre, de la pluie et de la guerre. ‘‘ En récompense l’oiseau fut doté de milliers d’yeux dans ses plumes, de la capacité de réjouir quand les pluies venaient et le pouvoir de tuer les serpents. Il a été observé manifestement que l’oiseau attaque les serpents, parade et chante au début de la saison des pluies’’ ( Encyclopédia of world, mythology 1975, 221). Ceci peut nous aider à comprendre pourquoi les plumes du paon sont utilisées par certains Hindous et musulmans pour éloigner le mal (Encyclopédia of world, mythology 1975, 221 ). Attar peut avoir eu connaissance de l’importance du paon dans la mythologie Hindoue ou du moins des observations faites sur l’oiseau attaquant les serpents. D’où sa référence aux serpents :

Et bienvenue au paon, de ce paradis d’autrefois,
Qui se laissa séduire par le serpent venimeux et lisse.
(‘Attâr 1984,30)




Dans le livre Nahj al-Balâgha, ’Ali ibn Abi Talib loue la beauté et la perfection du paon, disant ‘‘ qu’Allah l’a créé dans de parfaites proportions et arrangé ses nuances avec la meilleure harmonie… Vous devriez imaginer ses plumes telles des baguettes d’argent entremêlées d’autres magnifiques plumes arrondies en forme de soleil faites d’or pur et de pièces d’émeraude. Si vous les compariez à quelque chose poussant sur terre, vous diriez qu’elles sont comme un bouquet de fleurs cueilli à chaque printemps… Elles sont donc comme des fleurs dispersées qui n’ont pas subi les pluies du printemps et le soleil de l’été’’ ( ’Ali ibn Abi Talib ; 1980, 336-337)

La beauté du paon est également décrite dans les écrits soufis. Les yeux de la queue du paon y sont comparés à ‘‘ l’œil du cœur’’ (Backhtiar 1976, 74). Selon Burckhardt, une légende soufie dit que ‘‘ Dieu créa l’esprit en forme de paon et lui laissa voir sa propre image dans le miroir de l’essence divine. Le paon fut saisi d’une peur révérencieuse (al-hayba), laissa tomber des gouttes de sueur et les autres créatures furent crées à partir d’elles. La roue du paon imite le déploiement cosmique de l’esprit’’ (Burckhardt 1976, 74).

La beauté du paon est dépeinte ainsi par Attar :

‘Le peintre du monde me créa’
Il s’exclama, ‘Mais le monde céleste que tu vois,
ne devrait pas animer ton cœur de jalousie.’
(‘Attâr 1984, 39)



Dans le Mantiq al Tayr, Attar emploie le paon comme une allusion à Adam.

‘ J’étais autrefois un habitant du paradis;
où le conseil séducteur du serpent me trompa ;
je devins son ami. Rapide fut la chute, et je fus banni de cette place.
Mon vœu le plus cher est qu’un jour béni, un guide puisse m’indiquer
le chemin qui retourne au paradis.’


(‘Attâr 1984, 39)


Tout comme Adam tenté par Satan et chassé du paradis, le paon a été également abusé par Satan. L’excuse du paon est qu’il est satisfait du paradis terrestre et que le roi est un objectif trop incertain :

‘ Le roi que tu loues
est un but trop inconnu. Mon regard intérieur
s’est fixé pour toujours sur ce beau pays.
Une chose est claire pour moi
Comment le Simorg pourrait-il être l’objet de ma quête,
alors que je me souviens du Paradis ?’


(‘Attâr 1984, 39)


L’allusion à Adam est encore plus évidente lorsque la huppe répond au prétexte du paon par l’histoire de l’élève qui demande à son maître pourquoi Adam fut obligé de quitter le paradis. Ainsi le paon est le symbole de l’Adam céleste, où l’homme qui a perdu la grâce et qui, par résignation, s’est accoutumé au paradis terrestre. Il a oublié le vrai paradis originel qui était autrefois sa demeure.



LE ROSSIGNOL (BULBUL)








L’image du rossignol amoureux de la rose rayonnante est régulièrement employée dans la littérature persane. Il représente l’humain mystique passionnément amoureux désirant la beauté transcendante et inaccessible de la divine rose, c’est-à-dire le Cœur du Bien Aimé. La rose peut symboliser la beauté, l’amour, l’Unité Divine, la poésie, la musique, la capacité d’être aimé, alors que le rossignol symbolise la multiplicité et la diversité (Ghomshei 1995-96, 23).

La rose incite le rossignol à chanter sa louange et à l’adorer sur des mélodies d’amour infiniment riches :

‘ Quand l’Amour s’exprime dans l’âme, ma voix aux accents élégiaques,
à la vue de l’océan, répond.
L’homme qui écoute ce chant, chasse le règne de la raison ;
La morne sagesse est satisfaite d’être folle d’amour.’

(‘Attâr 1984, 36)



Dans le Mantiq al Tayr, Attar diverge de la représentation traditionnelle, en cela qu’il emploie le rossignol et la rose pour symboliser un amour qui se détourne de Dieu :

‘Mon amour est pour la rose ; je m’incline devant elle ;
Je ne pourrai jamais me séparer de sa chère présence.
Si elle devait disparaître, le rossignol
en perdrait la raison et son chant faillirait,
Et bien que ma peine ne puisse être connue d’aucun autre oiseau,
un être comprend mon cœur: la rose’


(‘Attâr 1984, 36)




L’amour du rossignol pour la rose est analogue à l’amour humain pour le royaume terrestre (monde d’ici-bas) et ses séduisantes attractions. Le prétexte que donne le rossignol pour ne pas partir à la recherche du Simorg réside dans sa satisfaction pour la rose :

‘ Mon amour est ici ; le voyage que tu proposes
ne peut pas me détourner de ma vie : la rose.’

(‘Attâr 1984, 36)



Comme le rossignol, l’homme manque de désir pour chercher le Bien Aimé, car il est satisfait du monde matériel qui l’entoure.


LE FAUCON (BAZ)








Le symbolisme du faucon vient de sa rapidité, de son habileté à s’élever dans les airs et de sa férocité, même si ces qualités sont communes à tous les oiseaux de proie. Dans l’Egypte ancienne, le faucon représente l’âme, mais il est également comparé à la mort, en tant que passeur pour le ‘‘monde des âmes’’. Sa rapidité fait du faucon le messager des Dieux. Il symbolise également la Majesté Divine, la supériorité de l’intellect sur le physique, et du spirituel sur le matériel (Gray 1987, 4 :533-534).

Pour Rûzbihan Baqli, la capture de l’oiseau est comparable à l’emprisonnement de l’âme dans le corps ; toutefois, il envisage l’âme ‘‘ se libérant elle-même et atteignant au final le statut d’être faucon sur le poignet du chasseur divin’’ (Ernst 1999, 2 :361) :

Oui, si le secret du désir le pénètre, qu’il fait cliqueter la chaîne de l’amour éternel, qu’il libère l’esprit rationnel de la cage du corps et qu’il s’envole pour le jardin de la suzeraineté, ce faucon (bâsha) tournoiera dans la demeure des anges, surplombera le sérail de la puissance et ne trouvera de lui-même aucune autre place que sur le poignet du chasseur de la pré-éternité, qui attrape les oiseaux sur les montagnes avec le charme de l’amour du destin[2] ( trans-Ernst 1999, 2 :361).

Dans le Mantiq al Tayr, le faucon est un oiseau arrogant. Sa proximité avec la royauté lui a conféré un sentiment de supériorité sur les autres (Avery ; 1998, 477). Il représente donc la caractéristique humaine de l’orgueil et de la satisfaction du à sa position dans la vie.

En d’autres termes, le faucon est satisfait de la vie protégée qui lui a été donnée par son roi. Il est fier de son statut:

Le faucon s’avança la tête haute ;
La fierté de ses hautes relations remplit le ciel.
Son discours était rempli d’armée, de gloire, de rois.
Il fanfaronna : ‘L’extase que mon souverain m’apporte
a détourné mon regard des mauvaises fréquentations.
Mes yeux sont masqués et je ne peux voir,
mais je suis fièrement perché sur le poignet de mon souverain.’


(‘Attâr 1984, 45)


Les yeux du faucon sont masqués : il ne reconnaît pas qu’il est aveugle à la vue du vrai roi. Le faucon est satisfait de ce que la main du souverain lui donne. Il y a une certaine dichotomie dans sa situation d’esclave du roi. Le faucon se perche sur le bras de son maître, un faux roi. La huppe en réponse au prétexte du faucon, l’invite à s’éloigner des rois du monde et du pouvoir qu’ils consentent à lui donner, pour devenir un esclave, serviteur du vrai roi :

‘Un roi qui a des rivaux dans sa dignité n’est pas un vrai roi ;
Le Simorg règne seul n’admet aucun rival sur son trône.
Un roi n’est pas un de ces fous ordinaires
Qui essaient de saisir une couronne et pensent être les lois.
Le vrai roi règne en douce humilité,
inégalé dans sa solide fidélité.
Un roi du monde agit parfois justement,
Mais aussi tache la terre avec des crimes odieux,
Et ensuite quiconque sera proche de lui
Souffrira davantage de son caprice destructeur.’


(‘Attâr 1984, 45-46)


Le faucon qui a placé sa confiance dans un roi faillible peut obtenir la prospérité de la part d’un souverain mondain, mais peut aussi faire l’expérience des conséquences de son impiété.



LE MOINEAU OU CHARDONNERET (SAWAH)








Bien qu’il n’existe pas de termes spécifiques pour sa représentation, Rûzbihan Baqli présente le moineau sous un jour néfaste : ‘‘ Quitte cette volée de moineaux stupides car autant demander à ton âme d’effectuer le vol vers l’ ’Anqa de l’Occident avec une aile cassée. Elle ne le pourra pas’’ (trans. Ernst 1999,2 :361)[3]. Ces moineaux font référence à la mauvaise compagnie que l’âme doit éviter. Le chardonneret (analogue au moineau) d’Attar est un oiseau au corps et au caractère faible. Il symbolise la couardise, le manque d’ambition et de confiance quant à l’embarquement pour le voyage à la recherche du bien Aimé.

Il gazouilla :’ Je suis moins robuste qu’un cheveu
Et je manque du courage que d’autres, meilleurs que moi possèdent
Mes plumes sont trop faibles pour me porter
sur la distance qui mène au sanctuaire du Simorg.
Comment une pâle créature pourrait seule faire face
Devant la gloire du trône du Simorg ?’


(‘Attâr 1984, 49-50)


Le chardonneret se dévalorise, expliquant à la huppe qu’il n’est pas digne de voir le Simorg et que le voyage lui demandera trop d’efforts physiques:

‘Le monde est plein de ceux qui cherchent Sa grâce,
Mais je ne mérite pas de voir Sa face
et ne peux rejoindre cette course illusoire -
L’épuisement écourterait mes stupides journées,
Ou je me transformerais en cendre sous Son regard.’


(‘Attâr 1984, 50)



A la fin de son discours, le chardonneret se compare au prophète Jacob, faisant allusion à Joseph tombé dans le puits :

‘Joseph est caché dans un puits et
je dois chercher mon seul amour dans les puits alentours.’


(‘Attâr 1984, 50)



D’après l’histoire trouvée dans les traditions de l’Islam, du Judaïsme, du Christianisme, à la fois dans le Coran (chapitre 12) et dans la Bible (Genèse 27), Joseph était le préféré des douze fils de Jacob. Remplis de jalousie, ses frères le jetèrent dans un puits vide. Les frères firent croire à leur père que Joseph avait été dévoré par un animal féroce, laissant Jacob pleurer la perte de son fils. Jacob se languissant de son fils est une métaphore très connue dans la littérature persane, qui traduit le désir ardent de l’âme pour Dieu. Le chardonneret est la symbolique du père de Joseph pleurant la perte de son fils. Toutefois, en cherchant l’aimé, ‘‘ dans les puits alentours ’’, le chardonneret entretient la peur de perdre ce qui le lie à ce monde, et incarne ainsi celui qui est attaché au monde matériel. La huppe se rend compte de la fausse modestie du chardonneret qui veut juste dissimuler ses petits intérêts. Aux yeux de la huppe, le chardonneret montre qu’il est indigne, en se cherchant des excuses pour ne pas entreprendre le voyage à la recherche du Simorg.

La huppe dit : ‘ toi, petit oiseau taquin,
Cette fausse modestie est absurde !
Si nous sommes tous destinés au feu,
Tu dois donc toi aussi faire l’ascension du Pyré brûlant.
Sois prêt pour la route, tu ne peux me tromper
Couds-toi le bec, je déteste l’hypocrisie !
Jacob pleure le visage absent de Joseph
Imagines-tu que tu pourrais prendre sa place ?

(‘Attâr 1984, 50)


La huppe fait remarquer au chardonneret que même s’il prétend être l’égal de Jacob, son Joseph ne lui sera pas rendu pour autant.



LE SYMBOLISME DE L’OISEAU ET LE CONCEPT DU SIMORG




Les différentes cultures n’ont pas uniquement employé les oiseaux pour symboliser l’esprit de l’homme. Elles les ont également considérés comme des épiphanies de la déité (Waida 1987, 2 : 224). Dans la mythologie iranienne ancienne, le Simorg était un oiseau aux pouvoirs surnaturels et une aide pour l’humanité. Etymologiquement, le mot Simorg est lié à la figure de marayô saênô (‘‘ oiseau Saêna’’) mentionné dans l’Avesta ( les anciennes écritures du Zoroastrisme), et à la figure de sên murw (‘‘ Sên l’oiseau ’’) du persan moyen, ou du Pahlavi, considéré comme le chef de tous les oiseaux (Avery 1998, 472 ; Blois 1967, 9 :615). On trouve également le Simorg dans le très connu Shah-nâmé de Firdousi, en énorme créature protectrice de Zâl (élevé par le Simorg après avoir été abandonné par ses parents) et de son fils Rostam (Blois 1967, 9 :615). En raison de ses liens avec l’Iran ancien, le Simorg est devenu une métaphore du Divin dans la littérature Persane (Ernst 1999, 2 :359). Le Simorg est très proche de l’ ‘‘Anqa’’ du folklore Arabe (Avery 1998,471).

Sohrawardi décrit ainsi le Simorg dans ‘‘le chant du Simorg’’ :

Le Simorg vole sans bouger et sans ailes…

Il est incolore. Son nid est à l’Est et l’Ouest n’en est pas dépourvu…Sa nourriture est le feu… Et les amoureux des secrets du cœur lui confient leurs secrets intimes (trans. Razavi 1997, 73).

Il est dit que le château du Simorg trône sur le mont Qâf, qui surplombe la terre. Il se manifesta tout d’abord en Chine :

‘ C’était en Chine, tard dans cette nuit sans lune,
le Simorg apparut d’abord aux mortels.
Il laissa une plume flotter dans les airs
Et des rumeurs sur sa renommée se propagèrent partout…’

(‘Attâr 1984, 34)

Attar emploie le Simorg comme métaphore de la divinité, du Bien Aimé ou de la Réalité Absolue recherchée par les oiseaux :

Et dans les deux mondes, aucun être ne partage le trône
Qui marque le pouvoir du Simorg, et lui seul-
Il règne dans une imperturbable omnipotence,
Baigné par la lumière de sa magnificence-
Aucun esprit, aucun intellect ne peut pénétrer
Le mystère de son éternel état…’


(‘Attâr 1984, 33-34)


Les représentations du Simorg varient selon l’écrivain et le contexte dans lequel le symbole est utilisé. Par exemple, il peut aussi bien symboliser l’Etre Absolu que l’être de l’Absolu. Il peut aussi bien représenter l’homme parfait (al-insân el-kâmil) dont l’intellect a été élevé au-dessus des mondes (Razavi 1997, 73), que le vagabond dans l’union Divine. Le Simorg se rapporte à chaque niveau universel de l’invisible, et est la réalité pour ce qui se trouve en dessous ( Nurbakhsh 1990, 148).

Pour poursuivre l’analogie, le mont Qâf représente le royaume le plus bas où vit le Simorg de la réalité spirituelle. Le si de Simorg est un multiple de trois : l’Unité, l’Unicité et le royaume des anges (Nurbakhsh 1990, 150).

Une autre interprétation du Simorg est la permanence dans l’absolu où le mont Qâf symboliserait l’annihilation essentielle et le nid du Simorg, le vide primordial (Nurbakhsh 1990, 148). Le Simorg peut également être une représentation de l’Essence absolue et unique et le mont Qâf, la réalité humaine, c’est-à-dire le lieu où l’Essence absolue et unique s’est manifestée, et à travers laquelle Dieu est révélé et se manifeste avec tous ses noms et attributs (Nurbakhsh 1990, 150).

CONCLUSION

Les oiseaux du Mantiq al Tayr sont apparentés aux adeptes religieux qui, bien que désireux de voir le roi, sont hésitants à cause de leurs faiblesses individuelles. Ce n’est que lorsque leurs réserves sont dissipées qu’ils sont prêts et volontaires pour partir en quête du Bien Aimé. En dépit du fait que chaque oiseau personnifie une imperfection humaine qui l’empêche de partir en quête, il est créé à l’image du grand Simorg et est donc susceptible de voler jusqu’à son royaume. En d’autres termes, parce qu’ils sont des oiseaux comme leur roi, ils incarnent tous la possibilité d’atteindre l’unité avec la Réalité Absolue. Après avoir traversé les sept vallées et supportés maints tourments, les oiseaux finissent par s’annihiler dans le Bien Aimé (Nurbakhsh 1990, 151). Le symbole du Simorg devient un jeu de mot amusant et approprié: les trente oiseaux survivants (si morg) réalisent que le Simorg qu’ils ont cherché n’est rien d’autres qu’eux-mêmes (Ritter 1967, 1:753).

Le symbolisme utilisé par Attar pour chacun de ces oiseaux n’est pas seulement une réflexion sur un passé historique ou même une curiosité littéraire, mais une exhortation pour ses lecteurs: chaque personne a en elle le potentiel lui permettant d’atteindre le Bien-Aimé. Cependant, cela requiert courage, dévouement et don de soi afin d’endurer les épreuves du voyage. Ainsi, l’histoire est un appel à l’action, encourageant tous ceux qui désirent ardemment trouver le Bien Aimé, à surmonter leurs peurs et à entreprendre le voyage qui mène à la perfection.

L’auteur souhaiterait remercier de tout son cœur Dr Leonard Lewisohn pour ses encouragements et son aide, ainsi que Franchina Gifuni, Zakiah Kassam, Parvin Kassam, Alnoor Merchant, et Dr Amjad Shah pour leurs excellentes suggestions. Il n’oublie pas Maryam Kassam et Farshid Mirshahi dont l’aide a été précieuse dans la traduction des documents en langue persanne.

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Waida, M. ‘Birds’ In the Encyclopaedia of Religion. New York.



[1]Attar nomme plus d’une douzaine d’espèces différentes d’oiseaux dans le Mantiq al Tayr parmi lesquelles la huppe (hudhud), le paon (tawûs), le francolin (durrâj), le butor (bûtimar), le canard (bat), le faucon (baz), la perdrix (kabk), le rossignol (bulbul et ‘andalib), le perroquet (tûti), le pigeon (fâkhtah), la tourterelle (qumri), et le huma (oiseau mythique dont l’ombre annonce un futur roi). Parfois, il est possible que le nom Persan donné à un oiseau ait plus de sens que son équivalent anglais et réciproquement


[2] Les mots Persans Bâsha et bâz sont tous deux traduits par faucon en anglais. Sans regard sur les différences subtiles entre les deux mots persans, ils sont, néanmoins, classés parmi les oiseaux de proie.




[3] Pour les moineaux, Rûzbihân Baqli utilise le terme ‘asâfir (Shirazi 1966, 599). La forme au singulier serait ‘usfûr

mardi 26 juillet 2011

Conseils Santé pour le Ramadan





Quelques conseils qui peuvent être utiles




Par le Dr. Farouk Haffejee Association médicale islamique de


l'Afrique du Sud - Durban


(Traduction et localisation par Mohamed Bakri Assoumani)



Cet article fournit des conseils utiles sur la façon d'éviter quelques problèmes communs rencontrés durant le Ramadan. Leur application permettrait de jeûner confortablement et d'apprécier entièrement les avantages spirituels du Ramadan.

Pendant le mois saint du Ramadan, notre alimentation ne devrait pas différer beaucoup de notre alimentation habituelle et devrait être aussi simple que possible. L'alimentation devrait être telle que nous maintenions notre poids normal, sans perte ni sans gain.

Cependant, si on est en excès de poids, le Ramadan est une période idéale pour le normaliser.

En raison des longues heures du jeûne, nous devrions consommer des aliments à digestion lente tels que des aliments renfermant des fibres plutôt que des aliments rapidement digestibles. Les aliments à digestion lente durent jusqu'à 8 heures, alors que ceux à digestion rapide durent seulement de 3 à 4 heures.

- Les aliments à digestion lente sont des aliments qui contiennent des grains et des graines comme l'orge, le blé, l'avoine, le millet, la semoule, les haricots, les lentilles, la farine complète, le riz non poli, etc. (appelés les hydrates de carbone complexes ou sucres complexes).

- Les aliments à digestion rapide sont ceux qui contiennent du sucre, de la farine blanche, etc. (appelés hydrates de carbone raffinés ou sucres simples).

- Les aliments riches en fibres sont ceux qui contiennent du son, le blé entier, les grains et les graines, les légumes comme les haricots verts, les pois, la courgette, les épinards, les feuilles de betterave (riches en fer), les fruits avec leur peau, les fruits secs particulièrement les abricots, les figues et les pruneaux, les amandes, etc.

Les aliments consommés devraient être bien équilibrés, avec des produits de chaque groupe, tels que fruits, légumes, viande rouge/poulet/poisson, pain/céréales et produits laitiers. Les produits frits ne sont pas sains et devraient être limités en consommation. Ils peuvent causer de l'indigestion, des brûlures d'estomac et des problèmes de poids.

A ÉVITER

- Aliments frits et gras.

- Aliments contenant trop de sucres.

- Manger avec excès particulièrement au repas de l'aube.

- Boire trop de thé au repas de l'aube. Le thé augmente la quantité d'urine qui entraîne avec elle des sels minéraux essentiels pour le corps dans la journée.

- Consommation de cigarettes. Si vous ne pouvez pas cesser de fumer, commencer par réduire graduellement votre consommation de cigarettes quelques semaines avant le Ramadan. Fumer est nocif pour la santé et on devrait s'arrêter complètement.

A CONSOMMER

-Les hydrates de carbone complexes au tsahu de sorte que l'énergie fournie par l'aliment dure plus longtemps, réduisant ainsi la sensation de faim.

- Ipenya est un aliment riche en protéines et aussi un aliment à digestion lente.

- Les dattes sont une excellente source de sucres, de fibres, d'hydrates de carbone, de potassium et de magnésium.

- Les amandes sont riches en protéine et fibre avec moins de matières grasses.

- Les bananes sont une bonne source de potassium, magnésium et des hydrates de carbone.

BOIRE

- Autant d'eau ou jus de fruits que possible entre la rupture du jeûne et le coucher de sorte que votre corps puisse ajuster les niveaux de fluide à temps.

Problèmes médicaux communs

CONSTIPATION

Elle peut causer des hémorroïdes, des fissures (fissures douloureuses dans le canal anal) et de l'indigestion avec la sensation de ballonnement.

Les causes : trop d'aliments raffinés, trop peu de consommation d'eau et pas assez de fibre dans la nourriture.

Le remède : éviter les produits alimentaires trop raffinés, augmenter la consommation d'eau, ajouter du son dans les gâteaux et de la farine non blutée dans les galettes (ou les produits équivalents : lihoho, marduf, kuskuma...).

INDIGESTION ET FLATULENCE

Les causes : manger avec excès. Trop de fritures et d'aliments gras, de produits épicés, et de produits à l'origine de flatulence comme

les œufs, le chou, les lentilles, les boissons carbonatées comme les colas qui produisent aussi des gaz.

Le remède : ne pas manger avec excès ; boire des jus de fruits ou mieux boire de l'eau plate. Éviter les fritures.

LÉTHARGIE ('hypotension : tension artérielle faible')

Une sudation excessive, l'asthénie, la lassitude, le manque d'énergie, le vertige, particulièrement en passant de la position

assise à la position debout, pâleur et sensation de défaillance sont des symptômes liés "à l'hypotension". Ceci tend à se produire dans le courant de l'après-midi.

Les causes : trop peu de prise de liquides, faible prise de sel.

Le remède : rester au frais, augmenter la prise de liquide et de sel.
Précaution : l'hypotension devrait être confirmée avec une mesure de la tension artérielle au moment des symptômes. Les personnes ayant de l'hypertension devraient faire ajuster leur prise de médicaments pendant le Ramadan. Elles devraient consulter leur médecin.

MAL DE TÈTE

Les causes : le retrait de la caféine et du tabac représente beaucoup en un jour ; le manque de sommeil et la faim se manifeste habituellement au cours de la journée et empire en fin de journée. Avec l'association "à l'hypotension", le mal de tête peut être assez grave et peut également causer des nausées avant la rupture du jeûne.

Le remède : réduire la prise de caféine et de tabac lentement en commençant une semaine ou deux avant le Ramadan. Des tisanes et des thés décaféinés peuvent être des alternatives. Réorganiser votre emploi du temps pendant le Ramadan afin de disposer de suffisamment de temps de sommeil.

FAIBLE TAUX DE SUCRE SANGUIN (glucose)

Asthénie, vertige, lassitude, faible capacité de concentration, sudation facile, sensation de faiblesse (tremblement), incapacité d'exécuter des activités physiques, mal de tête, palpitations, tous sont des symptômes de faible taux de sucre sanguin.

Les causes chez les non diabétiques : consommation d'un excès de sucres raffinés à la rupture du jeûne. Le corps produit trop d'insuline ce qui entraîne une chute du glucose sanguin.

Le remède : manger autre chose à la rupture du jeûne et limiter les aliments et les boissons contenant du sucre.

Précaution : les diabétiques peuvent devoir ajuster leur prise de médicaments durant le Ramadan ; consulter votre docteur.

CRAMPES MUSCULAIRES


Les causes : prise inadéquate de sources alimentaires de calcium, de magnésium et de potassium.

Le remède : consommer des aliments riches en ces minéraux, par exemple les légumes, les fruits, les produits laitiers, les viandes et les dates.

Précaution : les personnes qui sont sous traitement pour l'hypertension et celles qui ont des problèmes de calculs rénaux devraient consulter leur médecin.

ULCÈRES PEPTIQUES, BRÛLURES D'ESTOMAC, GASTRITE ET HERNIE HIATALE

Les niveaux accrus d'acide dans l'estomac vide durant le Ramadan aggravent les conditions ci-dessus. Cela se traduit par une sensation de brûlure dans la zone d'estomac sous les côtes et peut s'étendre jusqu'à la gorge. Les aliments épicés, le café, et les sodas aux colas aggravent ces conditions. Des médicaments sont disponibles pour contrôler les niveaux d'acide dans l'estomac. Les personnes ayant des ulcères peptiques établis et une hernie hiatale devraient consulter leur médecin bien avant le Ramadan.

CALCULS RÉNAUX

Les calculs rénaux peuvent se former chez les personnes qui boivent peu de liquides. Par conséquent, il est essentiel de boire suffisamment afin d'empêcher la formation de calculs.

DOULEURS ARTICULAIRES

Les causes : l'augmentation de la pression sur les articulations des genoux pendant la prière. Chez les personnes âgées et celles ayant de l'arthrite, cela peut provoquer douleur, rigidité, enflure et gêne.

Le remède : perdre du poids pour épargner aux genoux de supporter toute charge supplémentaire. Exercer les membres inférieurs. Une bonne forme physique permet un plus grand accomplissement, de ce fait permettant à chacun de pouvoir exécuter la prière en toute facilite .

lundi 25 juillet 2011

Le code de conduite dans la voie des soufis de Abû Madiyan Shu'ayb



Titre original


L'emblème du succès Dans le comportement au sein de la voie

Un poème du maître des maîtres


Abû Madiyan Shu'ayb

Que Dieu sanctifie son esprit

Complété par le grand maître

Mohiyu-Dîn Ibn 'Arabî

Que Dieu sanctifie son esprit

Commenté par


Ibn Ata-Allah al-Iskandarî


Que Dieu sanctifie son esprit





Toi qui veux parvenir aux délices de la proximité

Si tu veux acquérir tous les biens faits

Je suis de bon conseil, écoute et tu seras informé

La vie n’est agréable qu’en compagnie des soufis

Ils sont les seigneurs, les princes et les sultans

Ils se contentent du peu de nourriture et d'habillement

Ce bas monde n'est guère dans leurs pensées

Leurs cœurs ; des obsessions sont libérés

Fréquente-les et fais preuve de bon comportement

Sois modeste et effacé, même s’ils te placent aux premiers rangs

Si tu te considères comme des leur, suit leur sentier

Ne discute point leurs désirs, laisse à coté tes arguments

Associe-toi à ce qu'ils visent d'intérêts

Sois toujours avec eux, et profite de l'instant

Et fais preuve de présence, tu auras leur satisfaction

Sois satisfais d'eux, tu gagnes l'éminence et l'aboutissement

S'ils te stabilisent maintiens-toi, et s'ils t'effacent disparais

S'ils t'affament jeûne, et s'ils te nourrissent mange

Garde le silence, à moins qu’on ne t'interroge

Réponds : le savoir je n'ai nullement

Ne critique point les gens pour leurs maladresses

Bien que leurs défauts soient manifestes

Et vois par un œil reflétant la perfection

Utilise l’ignorance comme voile de protection

Ne vois de défauts qu’en toi-même, certes voilés, mais bien évidents

Tu obtiendras alors tes désirs de bons comportements

Et pour eux, avilie ton Ego sans hésitation

Car finalement, le fruit de la politesse est l'avilissement

Baisse la tête et demande pardon sans raison

Sois objectif avec toi-même et sache demander pardon

Si tu désires sentir le parfum d'une lueur de leur sentier

Vilipende ce qu'ils détestent de tes agissements

Et maintiens ce qu'est meilleur en tes qualités

Et si tes défauts apparaissent, alors sans hésiter

Reconnais ce qui en est, et venant de toi, en t'excusant

Dis-leur : votre conciliation est mon soulagement

Passez sur votre blessure la crème du pardon

Je suis le fautif, de vos conseils faites moi don

Dis : votre serviteur implore votre pardon

Alors excusez-le et prenez-le par douceur ô compagnons

N'aies crainte de vengeance si tu as péché

Plus noble et plus grande qu'est leur amitié

Ne font guère de mal, ne sont pas des titans

Personne qu’eux ne peut mieux te traiter, c’est leur nature

Ne crains d’eux ni mal ni poursuite, vies-en paisiblement

Si tu veux suivre la voie de leur orientation

Veille à ce qu'ils te demandent et sois diligent

Le jour même, et de dire demain sois vigilent

Ignore leur défaillance et maladresses, et par générosité

Mets-toi à leur service matériellement et spirituellement

Ne te souille pas par le mensonge, parle leur sincèrement

Car ce sont des gens de vérité, des seigneurs gouvernants

Et pardonne à chacun d'eux si mal est fait

Et observe le maître et vise à être avec lui en harmonie

Peut-être se verront sur toi les traces de son agrément

Pour bénéficier de ses prières, demande-lui l'invocation

Tu obtiendras ce que tu désires par sa bénédiction

Connais son droit d'inviolabilité et aie une bonne opinion

Fais à son service preuve d’entrain et d’application

Et ne t’en lasse pas, peut-être de toi sera-t-il content

Applique ses conseils et aie soin de lui aisément

S'il t'appelle cours à lui immédiatement

Par obéissance, baisse ta voix et parle doucement

S’il est satisfait, c'est que le Créateur est de toi content

Et ta fidélité envers lui, est pour Dieu agrément

N'y renonce jamais, sois donc prudent

Reste avec celui qui amadoue son âme en ces temps

Car l'âme se lasse d'eux malheureusement

Et leur science reste modique pour les gens

Sache que les traces de la voie ont été effacées

Et vois ceux qui prétendent la représenter, comment ils sont

J'ai pour eux un fort attachement

J'ai le droit d'être triste à cause de la séparation

Et me voilà désormais privé de leur fréquentation

Les verrai-je de mes yeux ? Quand est-ce ? Et comment ?

Mon oreille entendra-t-elle parler d’eux ? Et à quel moment ?

À cause de mon absence, je ne peux à eux me comparer

Je suis des leurs, blâmez-moi, je ne peux les critiquer

O Seigneur, donnez-moi la vertu pour que je sois digne de leur fréquentation

Qui m’aidera? Et comment oserai-je les concurrencer

Et m’abreuver à des sources, que je n'ai pu apprivoiser la turbidité

Il est impossible de décrire leurs innombrables exploits

Leurs apparences reflètent leurs intimes secrets

L'obéissance à Dieu dans ce monde ; est leur fierté

Je les aime, je les chéri, et je me sacrifie en leur faveur

Par mon âme, et surtout pour certains très particulièrement

Ces gens ont surpassé les autres dans les actes d'adoration

Celui qui siège à leur coté, s’embelli de leur courtoisie

Et le malheureux est celui qui manque à leur réunion

C’est un Peuple de noble caractère, et où qu’ils demeurent

Dans ce lieu, sur leurs traces, perdure leur parfum très longtemps

Ne les quitte pas, accroche-toi à eux passionnément

Et si tu ne les côtoies pas, aie des regrets et lamentations

Un groupe grâce à lequel le serviteur est revêtu d'honneur

Le soufisme offre de leur moralité bien des raretés

Leur bonne harmonie m’apparaît très clairement

Je continue, grâce à eux, de les chérir en fierté

Car m'ont adopté esclave de la passion

Et leur droit dans l'amour, je ne l'oublierai jamais

Ils ont toute ma sympathie et toute mon affection

Et pour eux, j’ai levé l'étendard de la gloire si fièrement

Pour ces lignes, j'ai torturé mon cœur par passion

J'ai plaidé au Seigneur par convoitise en les mentionnant

Que Dieu me pardonne et tous les musulmans

Ma relation en Dieu avec eux ; est toujours étroitement liée

Et nos fautes sont pardonnables et pardonnées gracieusement

À tous ceux que la communauté associe à notre réunion

Priez Dieu d'effacer nos péchés en les mentionnant

Et priez pour celui qui a complété ce poème parfait

Que la prière soit sur le prophète élu, notre seigneur Muhammad

Le meilleur des fidèles aux pactes et aux consecrations



Le commentaire du Cheikh Ibn Ata-Allah al-Iskandarî


Louange à Dieu, le Seul créateur et Seul dans la gestion de Sa création, l'Unique au pouvoir et dans la décision. Le Roi, qui n'a point de ministre, nul n'est en dehors de Son Royaume, ni petit ni grand. Le Sanctifié dans Sa parfaite description, n'a guère de comparable ni de ressemblant, Indescriptible dans Sa parfaite Essence pour l'imagerie et la représentation. L'Omniscient, rien ne Lui est caché de ce que renferme la conscience, [Ne connaît-Il pas ce qu'Il a créé alors que c'est Lui le Compatissant, le Parfaitement Connaisseur]. Le Savant, dont Son savoir à couvert les choses dés leur commencement jusqu'à leur fin. L’Audient, qui a la préférence entre l'apparence des voix et les cachées. Celui qui pourvoit et accorde toujours la subsistance prévue à Sa création. Le Gérant qui la prend en charge dans tous les cas de figure. Le Donateur gracieux qui a fait don d'existence de l'âme dans la vie. Le Capable de la revivre après sa mort. Celui qui tient compte de tout, qui la prime pour ses bonnes et mauvaises actions. Gloire à Dieu qui a distribué aux créatures Ses grâces avant l'existence, et leur a garantit leur subsistance dans les deux cas ; de l'approbation (de Son Existence) et de refus, et donna à chaque être par l'existence de Sa contribution, et conserva la survie du monde par le soutien de Sa subsistance, et se manifesta par Sa sagesse dans Sa terre et par Son destin dans les cieux. Et je témoigne qu'il n'y a pas de divinité à part Allah Seul sans partenaire ; un témoignage d'un être que Son destin est commissaire de son sort, et soumis à Son règne et à Son cachet. Et je témoigne que Muhammad est Son serviteur et Messager préférée de tous les prophètes, privilégié par Son abondance et Sa générosité, l'inaugurateur et le sceau, et ceci n'est guère attribué à d'autres à part lui, l'intercesseur pour toute l'humanité tandis qu’ils sont réunis par le Réel pour le jugement. Que Dieu accomplisse Sa prière sur lui et sa famille et ses compagnons fidèles à leur allégeance, et que la paix lui soit rendue en lot.

Sache, mon frère que Dieu te compte parmi les gens de Son amour, et te gratifie par Sa proximité, et te fait goûter la boisson des gens de Son affection. Et te garanti la sécurité par Sa relation permanente de Ses détournements et Ses repoussées. Et te met en contact avec Ses serviteurs privilégiés par Ses correspondances, et qu'a imposé leurs cœurs à se briser lorsqu'ils ont su que Sa vue n'est guère possible en raison de la lumière de Ses manifestations! Et leur a ouvert les jardins de la proximité, et sont parvenus à leur cœurs ; les souffles de Ses inspirations, et les a rendu témoins de ce qu'Il gère en eux même. Ainsi Lui ont remis les rênes (de leurs âmes), et leur a révélé le secret de Sa subtilité bienveillante de Sa privation, et ils abandonnèrent le litige et l'opiniâtreté, et s'abandonnèrent totalement et remirent leur confiance en Lui.

Le Messager de Dieu, que la prière et la paix de Dieu soient sur lui, a dit : chacun, au jour du jugement, sera identifié par la religion de son modèle (maître), Alors que chacun vérifie qui prend comme modèle (maître).

Si tu as enfin compris, mon frère, alors ne prends pour compagnon que seulement celui qui te motive par sa condition spirituelle, et que sa parole soit orientée vers Dieu, car il est tout à fait le pauvre affranchi de l'altérité, orienté en direction du Seigneur. Le réel plaisir est de fréquenter cette catégorie d'hommes, et le réel bonheur est de se porter à son service et l'accompagner, et c'est pourquoi le maître, le connaissant, le qualifié Abû Madiyan Shu'ayb, que Dieu soit satisfait lui dit :

La vie n’est agréable qu’en compagnie des soufis

Ils sont les seigneurs, les princes et les sultans

La jouissance dans la vie du cheminant dans la voie de son Créateur, n'est qu'en compagnie des pauvres (soufis). Le pauvre est celui qui s'est affranchi des désirs (de l'âme), se détournant des obstacles (de la voie), ne lui reste d'objectif que Dieu Tout-Puissant, s'est détourné de tout le reste hormis Lui, et sa fin est de réaliser la réalité d'«il n'y a pas de dieu que Dieu et Muhammad est le messager de Dieu». Accompagne-le, car sa compagnie te procure les délices de la voie, et se déverse dans tout ton cœur le sirop de la communauté d'un nectar paisible, et te fait connaître la voie, et rend pour toi les impasses accessibles et supprime les entraves de ton cœur, et te motive par sa forte motivation et te hisse vers les haut grades. S'il est ainsi, il est alors le Roi de la vérité, et maître sur le peuple de la voie et gouverneur sur le peuple de l'œil intérieur.

Ô cheminant, n'aie crainte de sa voie, efforce toi, ô sérieux cheminant à gagner la compagnie de ce camarade, fréquente-le et fais preuve de bonne conduite au sein de ses conseils, et il t'enlèvera tout entrave avec la bénédiction de sa compagnie. Comme a dit l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui :

Fréquente-les et fais preuve de bon comportement

Sois modeste et effacé, même s’ils te placent aux premiers rangs

Accompagne les pauvres (soufis), et fais preuve de bonne conduite lors de leurs réunions, car la camaraderie est un corps et la bonne conduite est son esprit, et si tu as rassemblé le corps et l'esprit, tu as obtenu l'utilité de sa compagnie, sinon ta camaraderie serait comme cadavre, et quelle avantage peut-on tirer des cadavres.

Parmi les plus importants comportements dans la camaraderie est de laisser derrière soi tout ressentiment, et ton attention doit être uniquement au respect de leurs ordonnances. À ce moment là, tu seras remercié pour la difficulté de ton parcours. Si tu t'es paré de cette éthique, hâte-toi et profite de ta présence et sois en sincère, et ton grade sera plus élevé et ta motivation prendra encore plus de hauteur, comme a dit l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui :

Sois toujours avec eux, et profite de l'instant

Et fais preuve de présence, tu auras leur satisfaction

Profite du temps qui t'ais accordé d'accompagner les pauvres (soufis), et sois toujours porté par ta présence réelle avec ton cœur et ton corps, alors coulera vers toi leurs approvisionnements (spirituels), et tu profiteras des bénéfices spirituels qu'ils tirent... ton extérieur te recommandera de te conformer à leurs comportements et ton intérieur rayonnera en se parant de leurs lumières, car ceux qui s'assemblent se ressemblent. Si tu t'es assis avec le triste, tu le seras également, si tu t'es assis avec l'heureux, tu le seras aussi, et si tu t'es assis avec les négligents, la négligence se profilera en toi. C'est un peuple qui chasse le malheur de celui qui siège à leur coté, comment alors le sera celui qui se met à leur service et celui qui leur porte son amour et celui qui partage leur intimité ? Et comme le suggère ces vers :

J'ai des (amis) seigneurs, par leur gloire

Leurs pieds sont au dessus du front

Que je ne soi pas des leur

Dans leur amour, est ma gloire et mon honneur

Et saches que ce consentement et cette station est pour ceux qui les fréquentent avec politesse, et ignore les caprices de son Ego, et se pare d'avilissement et d'humilité. Sors de toi même si tu es en leur présence ! Et rabaisse-toi et sois humble si tu te rends à leur lieu ! À ce moment seulement, tu goûteras les délices de la Présence. Et sollicite l'assistance de s'en tenir au silence, brillera alors pour toi les lumières de la joie, et le plaisir te comblera, comme dit l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui :

Garde le silence, à moins qu’on ne t'interroge

Réponds : le savoir je n'ai nullement

Le silence chez les gens de la voie, pour celui qui le maintient ; verra ses bâtisses atteindre les hauteurs, et ses plantations s'achever. Le silence est de deux types : le silence de la langue et le silence du cœur, et tous deux sont essentiels dans la voie. Celui que son cœur ne prononce mot et cause par sa langue ; parle alors avec la sagesse, et celui qui observe le silence de sa langue et de son cœur ; son secret se manifestera à lui, et son Seigneur s'adressera à lui, et ceci est le comble des silences. Ainsi les paroles du maître sont soumises au (monde du) silence. Maintien alors le silence, ô cheminant, toutefois, si on te demande, reviens à ton origine et à ta liaison (humaine) et dis : je n'ai pas de connaissance et met toi derrière le voile de l'ignorance, brillera ainsi pour toi les lumières de la science divine. Plus tu reconnais ton ignorance et tu retournes à ton origine, se manifestera à toi la connaissance de ton âme. Lorsque tu la connaîtras, tu connaîtras ton Seigneur, comme il est indiqué dans le Hadith «Celui qui se connaît soi-même connaît son Seigneur», et tout cela est l'avantage du silence et de ses bons comportements. Sois silencieux et maintiens la bonne conduite, et met toi résolument debout devant la porte, et tu seras un de Ses êtres chers, et quels beaux vers que ceux-ci :

Je ne m'éloignerai pas la porte que si Vous redressez ce qui est tordu en moi

Et m'acceptez malgré mes défauts et mes imperfections

Si Vous acceptez, quelle gloire et quel honneur me sont attribués

Et si Vous refusez, à qui dois-je alors m'adresser pour mes péchés

Lève-toi mon frère et rends toi jusqu'à la porte de ton Seigneur activement, et réalise ta servitude (à Dieu), rayonnera pour toi Ses lumières, comme l'a souligné le maître, que Dieu soit satisfait de lui, en disant :

Utilise l’ignorance comme voile de protection

Ne vois de défauts qu’en toi-même, certes voilés, mais bien évidents

Réalise tes attribues de pauvreté, de faiblesse, d'impuissance et d’avilissement. Et lorsque tu auras atteins la réalisation de ces attribues, et tu te porteras témoin que ton Ego a ses défauts, mais cachés. À ce moment là, tu bénéficieras des Attribues de ton Seigneur et tu les verras se manifester en toi. Comme cela a été dit : «Gloire à Celui qui a couvert le secret de la servitude (à Dieu) », et comprends ici la signification cachée du sens [Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur] et n'a pas dit : Son Messager ou Son Prophète, Il a souligné cette allusion au sens élevé qui n’est attribué uniquement que par la servitude (à Dieu), il a était dit :

Ne m’appelez que par « Son serviteur »

Car c’est le plus honorable de mes noms

Sois plein d’humilité, mon frère, et rabaisse toi dans la voie, et ne vois en toi aucun état (spirituel), et ne prend aucune parole par laquelle ton intention est d’éloigner tout entrave, et demande pardon de tout ce qui raisonne dans ton cœur dans ta servitude (à dieu), et reconnais (tes imperfections) et sois équitable envers toi-même, tu atteindras les plus hautes cimes des stations, et ton humanisme s’enrichira d’avantage, comme l’a déclaré, que Dieu soit satisfait de lui:

Baisse la tête et demande pardon sans raison

Sois objectif avec toi-même et sache demander pardon

Sois humble et brise ton Ego, et baisse ce que tu as de plus valeureux ; ta tête, baisse-la aussi bas au point qu'elle touche le sol afin d’atteindre la station de la proximité, comme indiqué dans le Hadith «l'esclave est plus proche de Dieu, lorsqu’il est en prosternation», car le serviteur est proche par son humilité et son rabaissement et sa dissociation de son tempérament humain. Et avoue à ton Ego que tu es toujours répréhensible, même si tu ne vois pas la cause de l’erreur, car la personne n'est nullement infaillible. Sois équitable et objectif envers toi-même par honte de tes péchés et tes défauts, car la personne qui agit selon ces recommandations, sera aimé par Dieu et ne lui comptabilise aucun péché et transformera ses défauts en qualités. Comment alors serait-il s’il se comportait avec ces mêmes recommandations avec son Ami Véritable, lorsqu’il aura atteint la réalisation (spirituelle), il n’aura que Cet Ami seulement, comme indiqué dans le Hadith «Ô Seigneur, vous Êtes le Compagnon dans notre voyage, et le Successeur dans notre famille, nos biens et nos enfants».

Sois prêt mon frère pour ce traitement avec tes frères les pauvres (soufis), pour que cela devient un moyen de faire ton ascension et traiter de même avec le Seigneur des cieux, et tu seras accepté par la création et le Créateur, et le traitement (en soi) prendra pour toi sa pure nature, et brilleront pour toi les lumières des vérités. L’auteur, que Dieu soit satisfait de lui poursuit et dit:

Et si tes défauts apparaissent, alors sans hésiter

Reconnais ce qui en est, et venant de toi, en t'excusant

Veille à ce que tu sois toujours dans l'humilité et le rabaissement et demander le pardon et l'excuse, que tu as commis de faute ou pas. Et si tu as eu une maladresse ou que tu as péché, avoue ta culpabilité et demande pardon, car celui qui se repent est lavé de ses pèches. La question n’est pas de ne pas pécher, mais plutôt de ne pas insister sur les péchés, comme il est fait mention dans le Hadith : «le gémissement des pécheurs est mieux considéré pour Dieu que le chant des chœurs mêlant narcissisme et orgueil», et à ce propos, j'ai dit dans les «Hikam» :

Peut être que les portes à l'obéissance te sont ouvertes, mais pas les portes de l'acceptation, et peut être que tu es destiné à pécher, et cela serait la raison de l'accès (auprès de Dieu).

Mieux vaut un péché engendrant avilissement et rabaissement qu’une obéissance engendrant fierté et arrogance.

Avec ta confession et ta repentance, présente tes excuses pour ce qui s'est passé de sorte que le péché soit supporté et effacé.

Sois vil et humble et rabaisse-toi, et dis : votre serviteur est le plus recevable pour votre pardon. Car le serviteur ne frappe qu’à la porte de son maître seulement, et quelle meilleure parole qu’est ceci:

J’ai posé devant Votre porte les rênes de ma personne

Et je ne me soucis guère de ce qui peut me nuire

Mon malheur s’est dissipé et ma joie est accrue

Et la peur est devenue désirs

Dis : votre serviteur implore votre pardon

Alors excusez-le et prenez-le par douceur ô compagnons

Pardonnez alors votre serviteur ô pauvres (soufis), et employez de la douceur avec lui, je ne suis qu’un pauvre serviteur, ne me convient que le traitement en douceur et la générosité, et je m’appui seulement sur votre caractère généreux, et non pas sur mon interception et ma force, car ma doctrine est mon manque de pouvoir et la paix.

Puis l’auteur, que Dieu soit satisfait de lui dit : ils sont les plus qualifiés pour ce genre de chose, car c’est leur nature qui le veut, et sont toujours de nature généreuse, et c’est le même traitement qu’ils ont avec leurs amis et c’est leur vrai nature, comment ne le sont-ils pas alors qu’ils ont la morale de leur Seigneur, comme il est indiqué dans le Hadith : «ayez le caractère moral de Dieu».

Personne qu’eux ne peut mieux te traiter, c’est leur nature

Ne crains d’eux ni mal ni poursuite, vies-en paisiblement

Ne crains aucune malveillance de leur part, ô cheminant, accompagne-les, accroche-toi d'avantage à eux «car ces gens là, celui qui siège à leur coté, ne verra aucun malheur». Si tu as compris cela, ô cheminant, pare-toi de leur morale décente, et met-toi généreusement à leur service, et ignore leur défaillance et maladresses, tu t'enjoliveras de leurs meilleures qualités, comme le précise l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui:

Ignore leur défaillance et maladresses, et par générosité

Mets-toi à leur service matériellement et spirituellement

Fais mention de générosité envers tes frères, sans te lasser. Quant au niveau matériel, dépense de l'argent, et au sens spirituel, diffuse leur ta motivation énergique, et ne leur lésine pas quelque chose que tu pouvais leur délivrer, car le noyau de la voie est d'avoir un cœur sain, et celui qui s'attribue cette qualité, verra son cœur débarrassé de tout obstacle.

Cheikh Abdul-Qâdir, que Dieu soit satisfait de lui, a dit : mes frères, je ne suis pas arrivé à Dieu par les prières dans la nuit, ni par le jeûne en journée, ni par les études, mais par la générosité, l'humilité et l'intégrité du cœur.

Cette parole du Cheikh, que Dieu soit satisfait de lui, indique que la générosité est la fondation, et que l'humilité est la plantation. Si ces deux qualités majeures sont accomplies; le cœur aura été débarrassé de tout entrave et la voie de tout obstacle. Dans le Hadith qui mentionne que «dans le paradis, se trouve des chambres transparentes, on voit leurs intérieurs de l'extérieur et vis-versa, préparées par Dieu à ceux qui parlent docilement, et offrent à manger et perpétuent la prière de la nuit alors que les gens dorment».

Médite bien ce Hadith, mon frère, où le prophète, que Dieu lui adresse Ses prières et Ses salutations, commence par la docilité de la parole en allusion à l'humilité, ensuite à donner à manger en allusion à la générosité, puis la prière et le jeûne, comme l'a souligné le cheikh Abdul-Qâdir. Lève-toi mon frère pour de tels exploits, contribue et associe-les avec les bonnes éthiques et ignore les défaillances des frères si tu en trouve, et n'observe seulement que leurs qualités, comme disait l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui, dans ses «Hikam» : «voir les qualités des créatures et s'abstenir de voir leurs défauts, c'est quelque chose de l'exhaustivité de l'unification.»

Comme disait certain:

Si je vois Dieu partout agir

Je verrai tous les êtres parfaits

Si tu t'es paré, mon frère, par ces nobles qualités, tu es alors qualifié d'aller vers ton maître. Lève-toi et met-toi sur le seuil de sa porte et observe-le par une motivation active, comme l'a indiqué l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui:

Et observe le maître et vise à être avec lui en harmonie

Peut-être se verront sur toi les traces de son agrément

Si tu as pris ces éléments de bonne conduite en considération, et tu es parvenu au maître avec pauvreté et humilité, et tu t'es maintenu aux traces de ces seuils, observe alors ses conditions (spirituels), et efforce-toi d'obtenir ce qui le satisfait de toi, et brise ton Ego et soumet-toi à lui tout le temps, car il est l'antidote et le guérisseur. Et (saches que) les cœurs des maîtres sont l'antidote de la voie, et celui qui en est témoin, aura satisfait son désir et sera débarrassé de toutes les entraves. Efforce-toi mon frère, a contempler cette allusion, par espoir que le maître te trouvera dans les meilleures conditions (spirituelles). Il a été dit par certain d'entre eux : «le plus défavorisé est celui qui rencontre les saints de Dieu et n'est pas accepté (par eux), à cause de sa mauvaise conduite, sinon ils ne lésinent pas, et le déficit n'est pas de coutume chez eux.»

Comme j'ai dit dans les «Hikam»: «la question n'est pas dans la formulation de la demande, mais plutôt dans la nécessité d'employer la bonne manière de la faire.»

Un certain sultan a visité la tombe de Abû Yazîd (al-Bustâmî), que Dieu soit satisfait de lui, et dit à son entourage : «y'a-t-il ici quelqu'un de ceux qui ont rencontré Abû Yazîd ?» On lui a désigné un homme avancé dans l'âge qui était présent, il lui dit: «Avez-vous entendu quelque chose de ses enseignements ?» Il lui dit: «Oui ! Il a dit : celui qui me rends visite, le feu ne le brûlera pas !» Le sultan resta perplexe sur ces propos et dit : «Comment Abû Yazîd pouvait-il dire cela et Abû Jahl a vu le Prophète, que la prière et la paix de Dieu soient sur lui, et il brûle dans le feu ?» Le vieux cheikh lui répondit : «Abû Jahl n'a pas vu le Prophète, que la prière et la paix de Dieu soient sur lui, mais a vu l'orphelin d'Abû Tâlib, et s'il l'aurait vu le Prophète, il n'aurait pas été brulé par le feu.» Le sultan comprit ses mots et aima cette réponse.

L'explication est qu'il ne l'avait pas vu par la grandeur et l'honneur, et la croyance qu'il est le Messager de Dieu, et s'il l'aurait vu dans ce sens, il n'aurait pas été brûlé par le feu, mais il l'a vu avec mépris et pensait qu'il est l'orphelin d'Abû Tâlib, et cette vision ne lui a pas porté profit.

Et toi, mon frère, si tu as rencontré le Pôle du temps et tu ne t'es pas conduit convenablement, cette vision ne t'aurait rien apporté, mais elle t'aurait apporté du mal plus que du bien. Applique-toi alors à bien te comporter entre les mains de ton maître, et efforce-toi de suivre les meilleurs itinéraires, et emploi sérieusement de l'effort à mettre en pratique ce que tu as appris, et lève-toi à son service, et sois sincère pour l'emporter et tu seras avec les prévalus, comme disait l'auteur:

Fais à son service preuve d’entrain et d’application

Et ne t’en lasse pas, peut-être de toi sera-t-il content

S’il est satisfait, c'est que le Créateur est de toi content

Et ta fidélité envers lui, est pour Dieu agrément

N'y renonce jamais, sois donc prudent

La signification est de te lever au service du maître avec diligence par espoir de recevoir sa satisfaction et prédominer avec les prévalus, et sois prudent de t'en lasser, car dans l'ennui se trouve la perversion. Et reste debout devant le seuil de sa porte, matin et soir, pour acquérir son amabilité, et quels beaux propos que ceux-ci:

Endure la marche à contrecœur à l’aurore

Et formule les vœux à l’obéissance au grand matin

Et dis: celui qui s'applique dans une affaire tant désirée

En employant la patience, gagnera à la fin

Si tu as conquis, ô cheminant, son consentement, Dieu sera satisfait de toi et tu auras obtenu plus de ce que tu avais espéré. Sois intègre dans la satisfaction de ton maître et à son obéissance, tu obtiendras l'obéissance (à Dieu) et la satisfaction de ton Seigneur et tu gagneras de Lui ce qui est digne de Ses générosités.

Saisis-toi pour te mettre au service du maître si tu as réussi à parvenir jusqu'à lui. Et saches que le bonheur t'as entouré si Dieu t'as conduit jusqu'au maître, et te l'a désigné, alors tu as gagné sa compagnie.

Et si la bienveillance de Dieu t’a aidé alors tu as conquis (Sa quête) et senti un parfum si bon qu'il surpasse le musc qui exhale la bonne odeur, c'est pour cela que l'auteur, que Dieu Soit satisfait de lui et de nous par lui, Amen, a dit :

Sache que les traces de la voie ont été effacées

Et vois ceux qui prétendent la représenter, comment ils sont

Ici le maître, que Dieu Soit satisfait de lui, fait désirer à l'initié le chemin des gens de Dieu, et lui dit que les traces de leur voie ont été effacés, et vois aujourd'hui dans quelle condition sont ceux qui prétendent lui appartenir, dans une période où les motivations (à aller vers Dieu) sont presque ménopauses. Et ceci est le cas particulier de la voie de cette communauté qui n'est pas à la portée de tous en raison de sa valeur qui n’a pas de prix, comme si elle se trouvait dans une époque révolue, et n'est conquise que par l'un après l'autre (non pas par groupe), et ceci est une coutume habituelle, car la précieuse substance est encore chère à trouver, de sorte qu'elle donne l'impression qu'elle n'existe pas. Et la voie de ces gens est cachée dans le monde, comme l'est la nuit du destin «Laylat al-Qadr» au mois de Ramadan, et comme l'est l'heure du vendredi (où la prière est exhaussée), pour que celui qui la demande fasse preuve de diligence dans sa demande autant que possible, car celui qui cherche trouve, et celui qui frappe à la porte entre.

Après que l'auteur a mentionné qu'il était nécessaire d'avoir le Maître dans la voie, on pourrait nous dire : «comment tu nous ordonne cela alors qu’on a entendu dire que la présence du Maître est tel le soufre rouge ou le griffon ! Qui de nous a réussi à le trouver ? Comment m’ordonnes-tu de trouver de telle rareté ?» Je dirai : «si tu étais sincère dans ta demande, et tu étais comme un enfant et comme l'assoiffé qui demandent à boire, et qui ne cautionnent pas leur décision, et ne cessent de clamer leur désir (de boire) jusqu'à ce qu'ils le remportent.» L'auteur, que Dieu soit satisfait de lui, note que le Maître était présent, et comment ne le serait-il pas alors que le monde est habité par ses semblables, le monde est sa personne et les saints son esprit. Aussi longtemps que le monde existe, il doit y avoir leur présence, mais par l'intensité de leur invisibilité et le fait qu'ils ne s'affichent pas, la règle veut qu'ils soient absents.

Applique-toi et sois sincère dans ta quête, et ta demande sera satisfaite, et chercher l'aide auprès du Connaisseur de l'Invisible, car l'objectif ne sera atteint que par Sa seule grâce.

Et s’Il t’a fait parvenir jusqu'au Maître, c'est qu'Il t’a réuni avec lui, comme je l'ai dit dans les «Hikam» : «Gloire à Celui qui n'a pas donné d'indices sur ses saints, que lorsqu'Il Est Lui-même Sujet de la quête, et n’a facilité l'accès à eux que pour celui qui désire qu'il arrive jusqu'à Lui.»

Les verrai-je de mes yeux ? Quand est-ce ? Et comment ?

Mon oreille entendra-t-elle parler d’eux ? Et à quel moment ?

Puis l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui, après avoir mentionné la difficulté à découvrir la voie et ses membres, déplore leur perte et l'occasion de se réunir avec eux, et formule son vœu de les retrouver, bien en doutant que cela puisse se produire, pour qu'il s'honore de leur rencontre, par modestie de sa part et rabaissement, et pour léser son Ego et la mépriser.

Ceci est la condition du connaissant de lui-même par lui-même, empli par la connaissance de son Seigneur, et paré par les inspirations de Sa sanctification, parce qu'il ne se voit pas digne, et loin de se doter du mérite, et se voit moins que rien, et ceci est la vision parfaite, comme il était dit:

Si l'homme se voit s'enrichir en science, il affichera autant sa modestie

Et s'il voit son ignorance s'accroitre, son orgueil sera en amont

Vois la branche qui porte ses fruits, comment est-elle inclinable

Et si elle est dénudée de ses fruits, elle devient indéclinable

Qui m’aidera? Et comment oserai-je les concurrencer

Et m’abreuver à des sources, que je n'ai pu apprivoiser la turbidité

Observe le cheikh Abû Madiyan et sa modestie dans la voie, alors qu'il a éduqué douze mille disciples, et observe son humilité et son inclinaison par les branches de l'arbre de sa connaissance à la terre de la soumission et du rabaissement, de sorte qu'il ne se voit pas qualifié pour rencontrer les gens de cette voie, et l'accroissement de son humilité ne fait que le hisser d'avantage au plus haut, parce que si les racines d'un arbre sont très profondes, c’est parce que sa hauteur est plus élevée.

Sois alors humble dans la voie, et profite de ce plus grand atout (qui t'es offert) de ce connaissant qualifié, et disparaitra tout ce qui te reste d'entraves.

Puis il dit, que Dieu soit satisfait de lui:

Je les aime, je les chéri, et je me sacrifie en leur faveur

Par mon âme, et surtout pour certains très particulièrement

Bien que je ne sois pas des leur, je les aime, et celui qui aime un peuple est l'un d'eux, tel qu'il est figuré dans le Hadith : «l'être est avec celui qui chéri», comme il a été dit:

J'aime les vertueux, bien que je n'en fasse pas partie

Par espoir que j'obtiens leur intercession

Et je déteste dans mes actes les péchés

Bien que nous sommes pareils dans nos actions

Ces qualités et ces attributs sont celles de cette communauté, et c'est pour cela que leur rang est élevé, et qu'ils sont si généreusement contribués, comme les a décrit l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui, en disant:

C’est un Peuple de noble caractère, et où qu’ils demeurent

Dans ce lieu, sur leurs traces, perdure leur parfum très longtemps

Quel gens à l'instinct décent, leur motivation énergique est si grande, de sorte que là où ils s'assoient, le souffle de leur parfum perdure dans l'endroit, et là où ils se dirigent, brille le soleil de leurs connaissances et fait rayonner les cœurs, et le monde se verra réformé, grâce à eux, et l'au-delà.

Le soufisme offre de leur moralité bien des raretés

Leur bonne harmonie m’apparaît très clairement

Le soufisme offre de leur moralité, au cheminant au désir ardent, des raretés magnifiques qui lui éclairent la voie, pour que son parcours devient aisé. D'où leur contribution à écrire les meilleurs textes en ce sens, de sorte que chaque lecteur trouve son appréciation, et ont fait preuve de sérieux dans chaque allusion parfaite, de sorte que les lumières de l'œil des cœurs se pare du collyre du sulfure de leur antimoine.

Et l’auteur, que Dieu soit satisfait de lui, poursuit et dit

Ils ont toute ma sympathie et toute mon affection

Et pour eux, j’ai levé l'étendard de la gloire si fièrement

La personne n'aime seulement que celui qui est de son espèce, et ne sympathise qu’avec celui qui trouve en lui la sociabilité.

Ma relation en Dieu avec eux ; est toujours étroitement liée

Et nos fautes sont pardonnables et pardonnées gracieusement

Par cette parole, l’auteur, que Dieu soit satisfait de lui, indique par allusion qu'il fait partie de cette communauté, et qu’il est de la même nature qu’eux, et ce qui a été dit sur l'humilité et le rabaissement, est un signe de la réalisation de cette gloire et cette fierté, comme il a été fait référence à cela également. Nous demandons à Dieu Tout-Puissant de nous faire parcourir les meilleurs parcours.

Que la prière soit sur le prophète élu, notre seigneur Muhammad

Le meilleur des fidèles aux pactes et aux consecrations

Ensuite l’auteur prie Dieu et demande qu’il soit encore avec eux en Dieu, et ses péchés pardonnés. Et nous, nous Lui demandons également d’offrir Ses prières et Sa paix sur notre maître Muhammad l’Elu, le meilleur des fidèles aux pactes et de tous ceux qui dédient à Dieu, et qui sont généreux envers leurs voisins, et sur sa famille et ses compagnons justes et leurs prédécesseurs et ceux qui les suivent en perfection jusqu'au Jour du jugement.

Ces notes sont pour celui qui est resté sur sa soif pendant des nuits à essayer de comprendre le sens de ces vers. Sinon, nous sommes aux aveux de faiblesse et de négligence sur les significations, et les actions ne valent que par les intentions, et Allah Tout-Puissant le sait mieux.


Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi


Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi




 
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