mercredi 9 novembre 2011

La Sourate al-Kahf (La Caverne).

La sourate al-Kahf



Explication sourate 18 Kahf (la caverne)  par le  Cheikh Kishk 1


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La Sourate al-Kahf (La Caverne).
Il y a plusieurs hadith sur les vertus de cette sourate notamment à propos de la protection contre les méfaits, contre l'antéchrist (al-Masih ad-Dajjal) et les polythéistes.

Abu al-Darda - radhiallâhu 3anh – rapporte que le Prophète ba dit :« Celui qui récite trois versets du début de la sourate al-Kahf (La Caverne) sera protégé contre l’Antéchrist. »
Dans deux versions recensées par Muslim, il s’agit de « Celui qui récite dix versets » de cette sourate et les « dix derniers versets de la sourate ak-Kahf ».

Muslim rapporte aussi dans le hadîth transmis par an-Nawas ibn Sam’an : « Que celui qui assiste à l’avènement de l’antéchrist récite contre lui le début de la sourate al-Kahf ! »

Mu’adh ibn Anas rapporte que le Prophète a dit : « Pour celui qui récite le début et la fin de la sourate al-Kahf, elle sera pour lui une lumière qui le couvre depuis le sommet de sa tête jusqu’à ses pieds. Et pour celui qui la récite intégralement la nuit, elle sera pour lui une lumière depuis le ciel jusqu’à la terre. »

Ka’b al-Ahbar disait que le Prophète se soustrayait aux regards des polythéistes grâce aux trois versets suivants :

{Nous avons placé un voile épais sur leurs cœurs afin qu’ils ne comprennent pas et Nous avons rendu leurs oreilles pesantes. Ils ne seront jamais dirigés, même si tu les appelais dans la voie droite.} (Sourate al-Kahf, verset 57)

{Voilà ceux auxquels Dieu a scellé le cœur, l’ouie et la vue. Voilà ceux qui sont insouciants.} (XVI/108)

{N’as-tu pas vu celui qui prend sa passion pour une divinité ? Dieu l’égare sciemment ; Il met un sceau sur ses oreilles et sur son cœur ; Il place un bandeau sur ses yeux.} (XXXXV/23).

A ces trois versets, il convient selon l’exégète al-Qurtubi, d’ajouter les deux suivants :

{Quand tu lis le Coran, Nous plaçons un voile épais entre toi et ceux qui ne croient pas à la Vie Future.}

{Ya Sin. Par le sage Coran ! Tu es en vérité, au nombre des prophètes et tu es envoyé pour guider les hommes sur une voie droite} jusqu’à {pour qu’ils ne voient pas} (XXXVI/1-9)
(XXXVI/45)


La Caverne - Al-Kahf

(Traduit par Jean-Louis Michon).


Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
Louange à Dieu qui a fait descendre le Livre sur Son serviteur et qui n'y a mis aucune ambiguïté !
[18:2]

Un Livre droit, fait pour avertir qu'une terrible rigueur peut venir de Sa part, pour annoncer aux croyants qui accomplissent les œuvres pies qu'une belle récompense les attend,
[18:3]

[le Paradis] où ils demeureront à jamais,
[18:4]

et pour lancer un avertissement à ceux qui disent : " Dieu s'est donné un fils ! "
[18:5]

Ils n'en savent rien, ni eux ni leurs pères. C'est une parole monstrueuse qui sort de leurs bouches ; ils ne profèrent qu'un mensonge !
[18:6]

Peut-être vas-tu te consumer de chagrin à cause de leur conduite s'ils ne croient pas à ce message.
[18:7]

Ce qui se trouve sur la terre, ce sont les ornements dont Nous l'avons parée afin d'éprouver les hommes et de voir lesquels agissent le mieux ;
[18:8]

puis Nous faisons de ce qui s'y trouve une plaine aride.
[18:9]

Ne penses-tu pas que les Compagnons de la caverne et d'al-Raqîm sont un de Nos signes merveilleux ?
[18:10]

Lorsqu'ils se furent retirés dans la caverne, les jeunes gens s'écrièrent : " Notre Seigneur ! Accorde-nous une miséricorde venue de Toi et assure-nous une conduite droite ".
[18:11]

Dans la caverne, Nous avons frappé leurs oreilles de surdité pour de nombreuses années.
[18:12]

Nous les avons ensuite réveillés pour savoir, parmi les deux groupes qu'ils formaient, lequel avait le mieux compté la durée de leur séjour.
[18:13]

Nous te relatons leur histoire en toute vérité. Ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur et à qui, en outre, Nous avions donné une bonne guidance.
[18:14]

Nous avions fortifié leurs cœurs, et lorsqu'ils se sont présentés [devant le prince], ils lui ont dit : " Notre Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre. Nous n'implorons aucune divinité en dehors de Lui, sinon nous proférerions une abomination.
[18:15]

Les gens ici présents, qui sont nos concitoyens, ont adopté en dehors de Lui des divinités, pensant qu'elles leur conféreraient un pouvoir indiscutable. Y a-t-il plus inique que celui qui invente un mensonge contre Dieu ?
[18:16]

Lorsque vous vous serez distancés de ces gens et de ce qu'ils adorent en dehors de Dieu, réfugiez-vous dans la caverne ; votre Seigneur répandra alors Sa miséricorde sur vous et Il disposera pour le mieux de votre condition ".
[18:17]

Tu aurais vu le soleil, à son lever, s'écarter de leur caverne vers la droite et, à son coucher, s'en éloigner vers la gauche tandis qu'ils se tenaient dans un endroit spacieux. C'est là un des signes de Dieu ! Celui que Dieu dirige est bien dirigé, mais pour celui qu'Il égare tu ne trouveras personne pour le protéger et le guider.
[18:18]

Tu les aurais crus éveillés, alors qu'ils dormaient et que Nous les retournions tantôt sur la droite et tantôt sur la gauche, tandis que leur chien étendait ses pattes sur le seuil. Si tu étais tombé sur eux à l'improviste, tu t'en serais détourné et aurais pris la fuite, rempli de frayeur à leur vue.
[18:19]

C'est ainsi que Nous les avons réveillés afin qu'ils s'interrogent mutuellement. L'un d'entre eux demanda : " Combien de temps êtes-vous restés ici ? " Certains répondirent : " Nous sommes restés un jour, ou une partie d'un jour ". D'autres dirent : " Votre Seigneur sait mieux combien de temps vous êtes restés ici. Envoyez donc l'un de vous à la ville avec la monnaie que voici pour qu'il recherche l'aliment le plus pur et vous en rapporte quelque provision. Qu'il se comporte avec courtoisie et ne donne l'éveil à personne concernant votre présence.
[18:20]

Si ces gens vous découvraient, ils vous lapideraient, ou ils vous feraient revenir à leur religion et vous ne pourriez plus jamais être heureux ".
[18:21]

C'est ainsi que Nous avons divulgué leur histoire pour que les gens sachent que la promesse de Dieu est véridique et qu'il n'y a aucun doute en ce qui concerne l'Heure. Alors que ces gens se disputaient à leur sujet, certains dirent : " Construisez un édifice au-dessus d'eux. Leur Seigneur sait tout à leur sujet ". Ceux dont l'avis prévalut dirent : " Nous élèverons au-dessus d'eux un sanctuaire ".
[18:22]

Les uns diront : " Ils étaient trois, et leur chien le quatrième ". D'autres diront, cherchant à percer le mystère : " Ils étaient cinq et leur chien le sixième ". D'autres encore diront : " Ils étaient sept, et leur chien le huitième ". Dis : " Mon Seigneur connaît leur nombre mieux que quiconque, mais peu le connaissent ". N'entre donc pas en discussion à leur sujet, si ce n'est sur quelque aspect formel, et ne demande sur cette question l'avis d'aucun d'entre eux.
[18:23]

Et ne dis jamais, à propos d'une chose : " Je la ferai demain ",
[18:24]

sans ajouter : " Si Dieu le veut ! " Si tu as oublié, invoque ton Seigneur et dis : " Puisse mon Seigneur me guider plus près de ce qui est juste ! "
[18:25]

Ils restèrent dans leur caverne trois cents ans auxquels neuf ont été ajoutés.
[18:26]

Dis : " Dieu sait le mieux combien de temps ils sont restés. C'est à Lui qu'appartient le mystère des cieux et de la terre. Vois et entends par Lui ! Ils n'ont pas de protecteur en dehors de Lui, et Lui-même n'associe personne à Sa juridiction. "
[18:27]

Récite ce qui t'a été révélé du Livre de ton Seigneur sans rien changer de Ses paroles, car tu ne trouverais pas de refuge en dehors de Lui.
[18:28]

Prends patience en compagnie de ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir en désirant Sa Face. Ne les lâche pas des yeux pour rechercher les attraits de la vie de ce monde. N'obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur insouciant envers Notre Rappel, qui se laisse mener par ses passions et dont la conduite est débridée.
[18:29]

Dis : " La Vérité vient de votre Seigneur. Que celui qui le veut, croie, et que celui qui le veut, mécroie ". Certes, Nous avons préparé pour les iniques un Feu dont les flammes les encercleront. S'ils appellent à l'aide, on leur versera une eau ardente comme le métal fondu, qui leur brûlera le visage. Quelle détestable breuvage et quel abominable séjour !
[18:30]

En vérité ceux qui ont cru et qui ont accompli des œuvres pies verront que Nous ne laissons pas perdre la récompense de celui qui fait le bien.
[18:31]

A ceux-là sont destinés les jardins d'Eden sous lesquels coulent les fleuves. Ils s'y pareront de bracelets d'or, se vêtiront d'habits verts en soie et en brocart, et s'accouderont sur des lits d'apparat. Quelle belle récompense et quel magnifique séjour !
[18:32]

Propose-leur la parabole de deux hommes : à l'un d'eux, Nous avions donné deux jardins de vigne que Nous avions entourés de palmiers et séparés par des champs cultivés.
[18:33]

Les deux jardins donnaient leur récolte sans que rien n'y manquât, et Nous fîmes aussi couler au milieu d'eux une rivière.
[18:34]

Un des hommes fit sa récolte et dit alors à son compagnon, avec qui il conversait : " Je suis plus riche que toi et mon entourage est plus nombreux ! "
[18:35]

Il entra dans son jardin, se faisant tort à lui-même, et dit : " Je ne pense pas que ceci périsse jamais.
[18:36]

Je ne pense pas que l'Heure survienne, et si je devais être ramené vers mon Seigneur, je trouverais en échange un jardin meilleur que celui-ci ".
[18:37]

Son compagnon, avec lequel il conversait, lui dit : " Serais-tu ingrat envers Celui qui t'a créé de poussière, puis de sperme et qui, ensuite, t'a donné forme humaine ?
[18:38]

Mais pour moi Il est Dieu, mon Seigneur, et je n'associe personne à mon Seigneur.
[18:39]

Que n'as-tu pas dit en entrant dans ton jardin : " Ainsi Dieu l'a voulu ! Il n'y a de force qu'en Dieu ! " Si tu me vois moins pourvu que toi en biens et en enfants,
[18:40]

il se peut que mon Seigneur me donne quelque chose de meilleur que ton jardin et qu'Il envoie sur celui-ci, du haut du ciel, une flèche qui le transformera en un coteau dénudé ;
[18:41]

ou que l'eau qui l'arrose disparaisse sous la terre sans que tu puisses la retrouver ".
[18:42]

Sa récolte fut détruite, et le matin suivant il se tordait les mains en songeant aux dépenses qu'il avait faites pour sa vigne. La voici qui pendait sur ses échalas, dépouillée de ses fruits. " Malheur à moi !, s'écriait-il, jamais je n'aurais dû associer quiconque à mon Seigneur ! "
[18:43]

Il n'y avait aucune troupe qui puisse le secourir contre Dieu et il ne fut point secouru.
[18:44]

En pareil cas, la protection n'appartient qu'à Dieu, la Vérité : c'est Lui qui peut le mieux récompenser et donner la meilleure issue.
[18:45]

Propose-leur la parabole de la vie de ce monde : elle est semblable à une eau que Nous faisons descendre du ciel. Les plantes de la terre l'absorbent, mais le lendemain elles deviennent de la paille que le vent disperse. Dieu possède le pouvoir sur toute chose.
[18:46]

Les richesses et les enfants sont la parure de la vie de ce monde. Mais les bonnes œuvres durables recevront auprès de ton Seigneur une récompense meilleure et elles suscitent une meilleure espérance.
[18:47]

Un jour, Nous ferons mouvoir les montagnes, tu verras la terre nivelée comme une plaine, et Nous rassemblerons tous les hommes sans en laisser un seul.
[18:48]

Ils seront présentés en rangs devant ton Seigneur : " Vous voilà venus à Nous comme Nous vous avons créés une première fois. Et pourtant, vous pensiez que Nous ne vous fixions pas de rendez-vous ! "
[18:49]

Le Livre sera posé devant eux, et tu verras alors les coupables s'effrayer au sujet de ce qu'il contient. Ils diront : " Malheur à nous ! Quel est donc ce livre qui ne laisse aucune chose, petite ou grande, sans la compter ? ". Ils trouveront, présent devant eux, tout ce qu'ils auront fait. Ton Seigneur ne lèsera personne.
[18:50]

Lorsque Nous avons dit aux anges : " Prosternez-vous devant Adam ! " ils se prosternèrent, à l'exception d'Iblis qui était au nombre des djinns et qui se révolta contre l'ordre de son Seigneur. Le prendrez-vous, lui et sa descendance, comme protecteurs en dehors de Moi, alors qu'ils sont vos ennemis ? Quel mauvais échange pour les iniques !
[18:51]

Je ne les ai pas pris à témoins lors de la création des cieux et de la terre, ni lors de leur propre création, et Je n'ai pas pris comme aides ceux qui égarent les hommes.
[18:52]

Le Jour où Il dira : " Appelez ceux que vous prétendiez être Mes associés ! ", ils les appelleront, mais ceux-ci ne leur répondront pas car Nous les aurons séparés par une vallée de perdition.
[18:53]

Les criminels verront le Feu ; ils penseront y tomber et ils ne trouveront aucun moyen d'y échapper.
[18:54]

Nous avons vraiment adressé aux hommes toutes sortes d'exemples dans ce Coran, mais l'homme est le plus querelleur des êtres.
[18:55]

Les hommes n'ont été empêchés de croire, lorsque la Guidance leur est parvenue, et de demander pardon à leur Seigneur que par leur insistance à vouloir subir le sort réservé aux Anciens ou à vouloir que le châtiment les atteigne de plein fouet.
[18:56]

Nous ne dépêchons les envoyés que comme annonciateurs de bonne nouvelle et avertisseurs. Les mécréants usent d'arguments faux pour rejeter la Vérité. Ils prennent Mes signes et ce dont ils ont été avertis comme objets de raillerie.
[18:57]

Qui donc est plus inique que celui qui, après que les signes de son Seigneur lui ont été rappelés, s'en est détourné et a oublié ce que ses propres mains avaient accompli ? C'est Nous qui avons placé sur leurs cœurs des enveloppes afin qu'ils n'en saisissent pas le sens, et Nous avons mis dans leurs oreilles une surdité. Même si tu les appelles dans la bonne direction, jamais ils ne la suivront.
[18:58]

Ton Seigneur est Celui qui pardonne, le Maître de la miséricorde. S'Il leur tenait rigueur pour ce qu'ils ont accompli, Il hâterait leur châtiment ; mais il leur a été fixé un terme auquel nul ne peut échapper.
[18:59]

Ces cités Nous les avons détruites lorsqu'elles sont tombées dans l'impiété et Nous avions fixé un terme pour leur anéantissement.
[18:60]

Moïse dit un jour à son jeune servant : " Je n'aurai de cesse que je n'aie atteint le confluent des deux mers, dussé-je marcher durant quatre-vingts ans ou plus ".
[18:61]

Cependant, lorsqu'ils eurent atteint le confluent des deux mers, ils oublièrent leur poisson qui reprit librement son chemin dans la mer.
[18:62]

Lorsqu'ils eurent dépassé cet endroit, Moïse dit à son servant : " Apporte-nous notre repas, car nous avons éprouvé de la fatigue durant ce voyage ".
[18:63]

" As-tu remarqué, dit le servant, que lorsque nous nous sommes abrités contre le rocher j'ai oublié le poisson ? Seul le Démon a pu me faire oublier de le mentionner. Il a pris son chemin vers la mer miraculeusement ! "
[18:64]

Moïse dit : " C'est bien là ce que nous cherchions ! " et ils revinrent sur leurs pas avec précision.
[18:65]

Ils trouvèrent alors un de Nos serviteurs, que Nous avions gratifié de Notre Miséricorde et que Nous avions éclairé de Notre Science.
[18:66]

Moïse lui dit : " Puis-je te suivre pour que tu m'enseignes ce qu'on t'a appris concernant le chemin droit ? "
[18:67]

Il répondit : " Tu ne pourras sûrement pas être patient avec moi.
[18:68]

Comment pourrais-tu rester patient devant des choses dont tu ne saisiras pas le sens ? "
[18:69]

Moïse dit : " Tu me trouveras patient, si Dieu le veut, et je ne désobéirai pas à tes ordres ".
[18:70]

Le Serviteur dit : " Si tu m'accompagnes, ne m'interroge pas sur une chose avant que je t'en informe moi-même ".
[18:71]

Ils partirent tous deux et montèrent sur un bateau, dans lequel le Serviteur pratiqua une voie d'eau. Moïse lui dit : " As-tu pratiqué cette voie d'eau pour noyer les occupants ? Tu as commis là une chose bien étrange ".
[18:72]

Il répondit : " Ne t'avais-je pas dit que tu ne saurais être patient avec moi ? "
[18:73]

Moïse dit : " Ne me tiens pas rigueur pour mon oubli et ne m'impose pas une chose trop difficile ! "
[18:74]

Ils repartirent tous deux jusqu'à ce qu'ils rencontrent un jeune homme. Le Serviteur le tua. Moïse dit : " N'as-tu pas tué un homme qui était innocent de tout meurtre ? Tu as commis là une chose blâmable ! "
[18:75]

Le Serviteur dit : " Ne t'avais-je pas dit que tu ne saurais être patient avec moi ? "
[18:76]

Moïse dit : " Si je t'interroge encore sur quoi que ce soit, ne m'accepte plus comme compagnon ; maintenant, tu as reçu mes excuses ".
[18:77]

Ils repartirent tous deux jusqu'à ce qu'ils arrivent chez les habitants d'une cité auxquels ils demandèrent à manger ; mais ceux-ci leur refusèrent l'hospitalité. Ils trouvèrent alors un mur de la ville qui menaçait de s'écrouler. Le Serviteur le releva. Moïse lui dit : " Si tu voulais, tu pourrais obtenir un salaire pour cela ".
[18:78]

Le Serviteur dit : " C'est là que nous nous séparons. Je vais te donner l'explication des choses qui t'ont fait perdre patience.
[18:79]

En ce qui concerne le bateau, il appartenait à de pauvres gens qui travaillaient sur la mer. J'ai voulu l'endommager, parce que derrière eux venait un roi qui s'emparait par force de tous les bateaux.
[18:80]

Quant au jeune homme, il avait pour père et mère deux croyants. Or, nous avons craint qu'il ne les contraigne à la rébellion et à la mécréance,
[18:81]

et nous avons voulu que leur Seigneur leur donne en échange un fils meilleur que lui, plus pur et plus digne d'affection.
[18:82]

Quant au mur, il appartient à deux jeunes orphelins de la ville. Sous ce mur se trouve un trésor qui doit leur revenir. Leur père était un homme juste, et ton Seigneur a voulu qu'à leur majorité ils découvrent leur trésor comme une miséricorde de la part de ton Seigneur. Je n'ai pas fait tout cela de ma propre initiative. Telle est l'explication de ce qui t'a fait perdre patience ! "
[18:83]

Ils t'interrogent au sujet de Dhou al-Qarnaïn. Dis : " Je vous ferai un récit à son sujet ".
[18:84]

Nous avions affermi sa puissance sur la terre et Nous lui avions ouvert un accès à toutes sortes de choses.
[18:85]

Il se mit donc en route
[18:86]

jusqu'à ce qu'il atteigne le couchant. Il vit alors le soleil se coucher dans une source bouillante auprès de laquelle se trouvait un peuple. Nous lui dîmes : " O Dhou al- Qarnaïn ! Tu peux, ou bien châtier ces gens, ou te montrer bienveillant envers eux ".
[18:87]

Il répondit : " Pour celui qui s'est montré inique, nous le punirons, après quoi il sera ramené à son Seigneur qui lui infligera un châtiment sévère.
[18:88]

Quant à celui qui croit et fait le bien, il lui sera accordé une très belle récompense, et les ordres que nous lui donnerons seront faciles à exécuter ".
[18:89]

Puis il poursuivit sa route
[18:90]

jusqu'à ce qu'il atteigne le levant. Il vit alors le soleil se lever sur un peuple auquel Nous n'avions pas donné de couvert pour s'en protéger.
[18:91]

Il en fut ainsi, et rien ne Nous échappe de ce qui le concerne.
[18:92]

Ensuite il poursuivit sa route
[18:93]

jusqu'à ce qu'il atteigne un pays où, entre deux barrières montagneuses, il trouva un peuple qui comprenait à peine une parole.
[18:94]

Ces gens dirent : " O Dhou al-Qarnaïn ! Gog et Magog sèment la corruption sur la terre. Pouvons-nous te payer un tribut pour que tu construises une barrière entre nous et eux ? "
[18:95]

Il dit : " Le pouvoir que mon Seigneur m'a accordé est meilleur [qu'un tribut]. Aidezmoi donc avec vigueur, et j'établirai un rempart entre vous et eux.
[18:96]

Apportez-moi des blocs de fer ! " Lorsque l'espace compris entre les deux montagnes eut été comblé, il dit : " Soufflez ! " Et lorsque le fer eut été porté au rouge, il dit encore : " Apportez-moi de l'airain fondu, que je le verse dessus ".
[18:97]

Gog et Magog ne purent ni escalader le rempart ni le percer.
[18:98]

Il dit : " Cet ouvrage est une miséricorde venue de mon Seigneur ! Quand s'accomplira la promesse de mon Seigneur, Il le rasera. La promesse de mon Seigneur est véridique ! "
[18:99]

Ce Jour-là, Nous laisserons certains hommes déferler sur d'autres, et il sera soufflé dans la trompette. Alors, Nous les rassemblerons tous.
[18:100]

Ce Jour-là, Nous placerons la Géhenne bien en évidence devant les mécréants,
[18:101]

ceux-là même dont les yeux étaient bandés devant Mon rappel et qui ne pouvaient supporter de l'entendre.
[18:102]

Les mécréants pensent-ils pouvoir prendre Mes serviteurs pour protecteurs en dehors de Moi ? Certes, Nous avons préparé la Géhenne pour être la demeure des mécréants.
[18:103]

Dis : " Vous ferai-je connaître ceux qui perdent le plus du fait de leurs œuvres,
[18:104]

ceux dont l'effort s'égare dans la vie de ce monde alors qu'ils pensent œuvrer en bien ? "
[18:105]

Tels sont ceux qui ne croient pas aux signes de leur Seigneur et à Sa rencontre. Leurs actions sont en pure perte et Nous ne leur attribuerons aucun poids au Jour de la Résurrection.
[18:106]

Leur rétribution sera la Géhenne, parce qu'ils ont mécru et qu'ils ont tourné en dérision Mes signes et Mes envoyés.
[18:107]

Certes, ceux qui auront cru et qui auront accompli les œuvres pies auront pour demeure les jardins du Paradis.
[18:108]

Ils y demeureront à jamais sans désirer aucun changement.
[18:109]

Dis : " Si la mer était de l'encre pour [écrire] les paroles de mon Seigneur, la mer se tarirait avant que ne tarissent les paroles de mon Seigneur, quand bien même Nous lui viendrions en aide avec une même quantité d'encre ".
[18:110]

Dis : " Je ne suis qu'un mortel semblable à vous. Il m'est révélé que votre Dieu est un Dieu unique. Que celui qui espère la rencontre de son Seigneur accomplisse de bonnes actions et qu'il n'associe personne dans l'adoration de son Seigneur ".




* v. 9-26 : la légende des Sept Dormants, déjà connue avec de nombreuses variantes dans la tradition rabbinique et chrétienne, reçoit une nouvelle consécration avec le récit coranique. Le plus souvent localisée à
Ephèse, une caverne dite des “Ahl al-Kahf ” est aussi visitée comme un des lieux sacrés du Djebel Qassioun, à Damas, où un rocher en forme de chien est assimilé, dans l’imagination populaire, à Al-Raqîm, le chien qui gardait les Dormants. Selon une autre croyance, Al-Raqîm désigne une dalle funéraire située à l’entrée de la caverne, mais depuis longtemps disparue, sur laquelle étaient gravés les noms des sept jeunes gens.

* v. 14 : selon certains commentateurs, le Prince régnant aurait été Décianus (ou Décius).

* v. 60 : il s’agirait de Nun, père de Josué (ap. Josué, 1)



* v .65 : ce mystérieux “serviteur de Dieu” n’est autre que Al-Khidr (Al-Khadir), dont le nom évoque la couleur verte. Immortel jouvenceau, doué d’une nature à la fois angélique et humaine, il a reçu le pouvoir d’intervenir sur terre pour protéger ceux qui l’invoquent contre de graves dangers et pour encourager des chercheurs de Dieu dans leur quête spirituelle.

* v. 83 : “Le Possesseur des deux cornes” est le nom sous lequel Alexandre-le-Grand est connu dans la tradition arabe.



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