lundi 19 mars 2012

Turba Philosophorum

                                     Avec l'autorisation de Turba Philosophorum





Article paru dans la revue "La Tourbe des Philosophes n°21 (1982)"

Vers le milieu du treizième siècle apparaissait pour la première fois en
Occident un traité alchimique d’une grande importance et qui devait
susciter au cours des siècles un intérêt jamais démenti, puisqu’on le
trouve mentionné dans les ouvrages de nombreux maîtres, depuis Arnaud
de Villeneuve jusqu’à Fulcanelli. Ce traité est généralement connu sous
son titre latin : Turba Philosophorum. C’est la traduction d’un traité
rédigé en arabe au dixième siècle, et dont l’original ne nous est pas
parvenu 1. Quoi qu’il en soit exactement de sa rédaction primitive, cet
ouvrage fait partie, avec la Table d’Emeraude, l’Entretien du Roi Calid 2
avec le Philosophe Morien, et quelques autres, des traités dont la
transmission assura la pénétration de la tradition alchimique en Occident.
Roger Bacon, Arnaud de Villeneuve, Raymond Lulle n’auraient pas
produit leur oeuvre sans la profonde symbiose qui exista, aux douzième et
treizième siècles, entre les milieux intellectuels d’Islam et d’Occident.
Les oeuvres en latin attribuées à Geber sont certainement traduites de
l’arabe, même si leur auteur n’est pas le Jâbir ibn Hayyân qui vécut au
huitième siècle. De nombreux termes du vocabulaire alchimique passent
de l’arabe en latin. Le Gabritius du Rosaire n’est autre que kibrît, soufre,
et sa soeur Beya est bayda’, blanche. Ces choses sont bien connues, et
nous ne les rappelons ici que pour mémoire. 3


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