mardi 24 juillet 2012

Ibn 'Arabi - Ne dessine pas et ne sculpte pas des êtres vivants







(Cheikh Muhyî-d-Dîn Ibn Arabî, Kitâb al-wasâyâ, traduit de l’arabe par Mohamed al-Fateh : Paroles en Or, édition Iqra).


Garde-toi de dessiner avec la main une image de ce qui est vivant et comporte un souffle vital. C’est quelque chose que les hommes considèrent comme négligeable, alors que c’est extrêmement grave auprès de Dieu. Il faut savoir qu’au Jour de la Résurrection, les dessinateurs seront les hommes les plus châtiés. On dira au dessinateur au Jour de la Résurrection : Donne la vie à ce que tu as créé ou insuffle en lui le souffle vital (ar-ruh), ce qu’il ne fera pas. Du reste, il est rapporté dans le hadith authentique, que Dieu – qu’Il soit exalté – dit : « Qui est plus injuste que celui qui cherche à créer une créature semblable à Mes créatures ! Qu’ils tentent de créer un atome, une graine ou un cheveu ! ». Lorsque le serviteur considère cet aspect et le respecte en raison de ce qui est rapporté sur Dieu à ce sujet, sans rivaliser avec La seigneurie en dessinant une chose reproduisant les animaux ou d’autres vivants, il verra la vie de chaque forme dans le monde et le verra dans son intégralité comme un animal parlant qui glorifie et loue Dieu. Mais s’il tolère en lui-même la reproduction des images des végétaux et de tout ce qui ne possède pas un souffle vital dans le monde visible par rapport à la constatation visuelle habituelle, il n’obtiendra jamais ce genre de dévoilement. Car en soi chaque forme dans ce monde possède un souffle vital. Seulement Dieu a voilé nos vues qui n’arrivent pas à percevoir la vie dans ce qu’on considère comme inanimé et qui ne relève pas du monde animal. Pourtant dans la Vie Future, les choses se dévoilent d’une manière générale. C’est pourquoi Dieu l’a appelée : la Demeure du vivant. En effet, tu n’y verras rien qui ne soit vivant et parlant, contrairement à ton état dans le monde, conformément à ce qui est rapporté dans le Hadith authentique a propos du caillou qui a glorifié Dieu dans la main de l’Envoyé de Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié -. Or les gens ont lié ce fait extraordinaire à la glorification du caillou lui-même et ils se sont trompés, car ce fait extraordinaire est lié à l’ouïe de ceux qui ont entendu cela. En effet le caillou n’a jamais cessé de glorifier, comme Dieu l’a indiqué, sauf qu’il s’agit d’une glorification spécifique ou d’une manière particulière d’articulation que le caillou n’utilisait pas dans sa glorification selon la modalité particulière ; le caractère extraordinaire de ce fait réside alors dans le caillou, non dans l’ouïe de celui qui écoute et dans le fait qu’au niveau de celui qui écoute, il a entendu une articulation phonétique de ce qu’il n’avait pas l’habitude d’entendre.





(Cheikh Muhyî-d-Dîn Ibn Arabî, Kitâb al-wasâyâ, traduit de l’arabe par Mohamed al-Fateh : Paroles en Or, édition Iqra).

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