(Cheikh Muhyî-d-Dîn Ibn Arabî, Kitâb al-wasâyâ, traduit de l’arabe par Mohamed al-Fateh : Paroles en Or, édition Iqra).
Garde-toi
de dessiner avec la main une image de ce qui est vivant et comporte
un souffle vital.
C’est quelque chose que les hommes considèrent comme négligeable,
alors que c’est extrêmement
grave auprès de Dieu. Il faut savoir qu’au Jour de la
Résurrection, les dessinateurs
seront les hommes les plus châtiés. On dira au dessinateur au Jour
de la Résurrection
: Donne la vie à ce que tu as créé ou insuffle en lui le souffle
vital (ar-ruh),
ce qu’il
ne fera pas. Du reste, il est rapporté dans le hadith authentique,
que Dieu – qu’Il soit exalté
– dit : « Qui
est plus injuste que celui qui cherche à créer une créature semblable
à Mes créatures ! Qu’ils tentent de créer un atome, une graine
ou un cheveu
! ». Lorsque le
serviteur considère cet aspect et le respecte en raison de ce qui
est rapporté
sur Dieu à ce sujet, sans rivaliser avec La seigneurie en dessinant
une chose reproduisant
les animaux ou d’autres vivants, il verra la vie de chaque forme
dans le monde et
le verra dans son intégralité comme un animal parlant qui glorifie
et loue Dieu. Mais s’il tolère
en lui-même la reproduction des images des végétaux et de tout ce
qui ne possède pas
un souffle vital dans le monde visible par rapport à la constatation
visuelle habituelle, il n’obtiendra
jamais ce genre de dévoilement. Car en soi chaque forme dans ce
monde possède
un souffle vital. Seulement Dieu a voilé nos vues qui n’arrivent
pas à percevoir la vie
dans ce qu’on considère comme inanimé et qui ne relève pas du
monde animal. Pourtant dans
la Vie Future, les choses se dévoilent d’une manière générale.
C’est pourquoi Dieu l’a appelée
: la Demeure du vivant. En effet, tu n’y verras rien qui ne soit
vivant et parlant, contrairement
à ton état dans le monde, conformément à ce qui est rapporté
dans le Hadith authentique
a propos du caillou qui a glorifié Dieu dans la main de l’Envoyé
de Dieu – qu’Il soit
exalté et magnifié -. Or les gens ont lié ce fait extraordinaire à
la glorification du caillou lui-même
et ils se sont trompés, car ce fait extraordinaire est lié à
l’ouïe de ceux qui ont entendu
cela. En effet le caillou n’a jamais cessé de glorifier, comme
Dieu l’a indiqué, sauf qu’il
s’agit d’une glorification spécifique ou d’une manière
particulière d’articulation que le caillou
n’utilisait pas dans sa glorification selon la modalité
particulière ; le caractère extraordinaire
de ce fait réside alors dans le caillou, non dans l’ouïe de celui
qui écoute et dans
le fait qu’au niveau de celui qui écoute, il a entendu une
articulation phonétique de ce qu’il
n’avait pas l’habitude d’entendre.
(Cheikh Muhyî-d-Dîn Ibn Arabî, Kitâb al-wasâyâ, traduit de l’arabe par Mohamed al-Fateh : Paroles en Or, édition Iqra).
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