jeudi 12 décembre 2013

La Djaouharatou-l-Kamel - La Perle de la Perfection - Historique - Mérites et bienfaits - Exégèse - Conditions de validité


 
 
 
"Allahoumma salli wa sallim 'alâ 'aïnir rahmatir rabbâniyyati wal yâqoutatil moutahaqqiqatil hâitati bimarkazil fouhoûmi wal ma'ânî wa noûril akwânil moutakawwinati ââdammiyyi sâhibil haqqir rabbâniyyil barqil asta'i bimouzoûnil arbâhil mâliati likoulli moutagharridine minal bouhoûri wal awâni wa nôurikal lâmighil lazî malata bihi kawnakal hâita biamkinatil makânî. Allahoumma salli wa sallim 'alâ 'aïnil haqqil latî tatadjallah min'â 'ourouchoul haqâiqi 'aïnil ma'arifil aqwami sirâtika attâmil asqami. Allahoumma salli wa sallim 'alâ tal'atil haqqi bil haqqil kanezil a'zami ifâdatika minka ilaïka ihâdatin-noûril moutalsami salla lâhou 'alaïhi wa 'alâ âlihi salatane tou'arrifounâ bi'â iyyâ'ou "
 
 La Perle de la Perfection
« Ô mon Dieu, répands Tes grâces et accorde le salut à la source de la Miséricorde Divine (1) et au diamant étincelant versé indéfiniment dans la Vérité(2). Celui qui est au centre de toutes formes de compréhensions et de significations.
Il est la lumière des êtres en cours de formation humaine, il possède la Vérité Divine tel l’éclair immense traversant les nuages précurseurs de la pluie bienfaisante (3) des Miséricordes Divines, qui emplissent sur leur chemin aussi bien les grandes étendues d’eau que les petites(4).
Il est Ta lumière brillante qui s’étend sur toute l’existence et l’englobe dans tous ses lieux(5).
Ô mon Dieu, répands Tes grâces et accorde le salut à la source de la Vérité(6) qui est à l’origine des connaissances les plus justes(7), tel Ton sentier parfaitement droit(8) par lequel se manifestent les majestueuses Réalités.
Ô mon Dieu, répands Tes grâces et accorde Ton salut à la manifestation de la Vérité par la Vérité (9), au trésor le plus sublime(10), au flux venant de Toi et retournant vers Toi(11), et à la quintessence des lumières dissimulées à toute connaissance(12).
Que Dieu répande Ses grâces sur lui et sur sa famille, grâces par lesquelles, Ô mon Dieu, Tu nous le feras connaître.

 





Source :  Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe



La Djaouharatou-l-Kamel fi Mêd-hi Seïdi Rijel

La Perle de la Perfection dans l’éloge du seigneur des hommes

 

Sidi Cheikh Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a reçu des secrets dont profitent tous les disciples, même les novices. Il s’agit entre autres des deux prières sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : La Salât Fatihi et la Djaouharatou-l-Kamel (perle de la perfection), renfermant de grands secrets et le Nom Suprême d’Allah (Ismou llah el A’dham).

Nous allons voir ici ce qui concerne la prière Djaouharatou-l-Kamal.

Avant tout, il faut savoir qu’elle fait partie des formules traditionnelles optionnelles particulières qui sont réservées à des personnes particulières et non pas des formules générales exigées à l’ensemble de la communauté.

Il est rapporté dans le livre Djawahirou-l-Ma’ani que cette prière a été dictée par le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) à Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) a interrogé Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sur ce dont nous informe le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) après sa mort, est-ce le même statut que pour ce dont il nous a informés de son vivant ?

Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a répondu qu’en ce qui concerne les affaires communes à toute la communauté cela a été exposé et a été comblé une fois pour toutes par la mort du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Par contre, il subsiste les affaires particulières que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) transmet à des particuliers que ce soit de son vivant comme après sa mort et cela ne s’interrompt jamais.

Quant à celui qui s’imagine que toute l’irrigation prophétique envers sa communauté s’est interrompue par sa mort comme à l’instar de l’ensemble des autres morts, c’est qu’il est ignorant de son degré et il n’a pas fait preuve du respect incombant au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Pour celui-là on craint qu’il ne meure mécréant s’il ne se repent pas d’une telle croyance et nous cherchons protection auprès de Celui qui fait clémence à ses serviteurs.

La perle de la perfection fait partie de ce que notre très saint Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dicté à Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), lui évoquant également certains de ses particularités et mérites :

- L’évocation d’une fois la Djaouharatou-l-kamel équivaut en récompense à trois fois la glorification du monde entier.

- Celui qui la récite de sept fois à plus, alors l’esprit béni du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et des quatre Khalifes (qu’Allah les agrée) viennent en sa présence tant qu’il l’évoque.

- Celui qui la récite régulièrement plus de sept fois alors le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) l’aimera d’un amour particulier et il ne mourra qu’en étant un wali.

- Celui qui la récite sept fois avant de dormir, mais dans une pureté complète, sur un lit (une couche) propre, celui-ci verra le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).

 

La Perle de la Perfection

« Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la source de la Miséricorde Divine (1) et au diamant étincelant versé indéfiniment dans la vérité(2). Celui qui est au centre de toutes formes de compréhensions et de significations.

Il est la lumière des êtres en cours de formation humaine, il possède la Vérité Divine tel l’éclair immense traversant les nuages précurseurs de la pluie bienfaisante (3) des Miséricordes Divines, qui emplissent sur leur chemin aussi bien les grandes étendues d’eau que les petites(4).

Il est Ta lumière brillante qui s’étend sur toute l’existence et l’englobe dans tous ses lieux(5).

Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la source de la Vérité(6) qui est à l’origine des connaissances les plus justes(7), tel ton sentier parfaitement droit(8) par lequel se manifestent les majestueuses Réalités.

Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde ton salut à la manifestation de la Vérité par la Vérité (9), au trésor le plus sublime(10), au flux venant de toi et retournant vers toi(11), et à la quintessence des lumières dissimulées à toute connaissance(12).

Que Dieu répande ses grâces sur lui et sur sa famille, grâces par lesquelles, Ô mon Dieu, Tu nous le feras connaître. »

Explication de la perle

(1)- La source de la Miséricorde Divine ('aïni rahmati rabbaniyati)

Si on prend l’exemple d’une source d’irrigation dans laquelle se déverse le flux Divin, tous ceux à qui Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a décrété le breuvage, s’abreuvent de ce flux. En conséquence, tu comprends la signification de la parole prophétique qui dit : « Je ne suis qu’un répartiteur et le véritable donateur est Allah », et la parole d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) qui dit : « Certainement nous t’avons envoyé comme miséricorde pour les mondes » (sourate 21 Les prophètes, verset 107)



(2)- Le diamant étincelant versé indéfiniment dans la Vérité (al yaqoutati-l-moutahaqiqati)

Comme il est une évidence que certains métaux en dépassent d’autres en valeur, le diamant est une pierre précieuse qui dépasse en estime toute autre pierre non précieuse. Les hommes se différencient les uns par rapport aux autres de la même sorte.

Le cas du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est celui d’un serviteur créé qu’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a honoré et ennobli par des dons immenses. La connaissance de la mort est une science certaine, la vision d’un mourant est une vision avec l’œil de la certitude et enfin la mort est la véritable certitude, car nous réalisons son goût.

Le prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est arrivé au summum de toutes les connaissances et grâces. Il détient la science des premiers et des derniers par l’enseignement d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté). Ainsi, sa science est au-delà de toute limite, car il possède l’essence de la compréhension et du savoir.

Il est certainement la lumière de la Vérité par laquelle Allah dévoile les ténèbres qui obscurcissent les cœurs. Ce dévoilement se réalise par la lumière qu’il a révélée et par l’amour qu’on lui voue, car cela est une guérison pour les cœurs.

La lumière de la Vérité désigne la Lumière Mohammedienne qui est à l’origine de toute la création elle est certainement parfaite et pure de toute souillure.

À ce sujet, on rapporte un hadith de Jaber (qu’Allah l’agrée) dans lequel il dit :

« Ô messager d’Allah, informe-moi au sujet de la première chose qu’Allah a créé ? » Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a répondu : « Ô Jaber, Allah a créé avant toute chose la lumière de ton Prophète de sa propre lumière »

À cause de l’esprit du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), Dieu a honoré les esprits et à cause de son humanité, Dieu a honoré les hommes même s’il n’est qu’un serviteur créé.

(3)- L’éclair immense traversant les nuages précurseurs de la pluie bienfaisante (al barqi-l-asta'i bi mouzouni-l-arbahi)

C’est-à-dire, les nuages remplis de profits, accordant à chaque degré ce qu’il mérite en tant que dons.

(4)- Emplissent sur leur chemin aussi bien les grandes étendues d’eau que les petites (al mali-ati li koulli mouta'aridin mina-l-bouhouri wa-l-awani)

Les grandes étendues d’eau (al bouhouri) symbolisent les cœurs des grands Connaissants de Dieu. Les petites étendues d’eau (al awani) symbolisent les saints. Ainsi, la lumière Mohammedienne avec tout ce qu’elle contient en tant qu’eaux, secrets, flux, théophanies, savoirs et connaissances, irrigue les cœurs des grands Pôles, des Connaissants et des saints.

(5)- Il est ta lumière brillante qui s’étend sur toute l’existence et l’englobe dans tous ses lieux

Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) transcende de loin tous les degrés de toutes les créatures. Ainsi, il concrétise la servitude particulière puisqu’il a accès à la Présence de la Singularité (Al Hadratou Al Fardaniyati). Cette Présence lui permet la plus grande proximité avec son Seigneur. Ce privilège est réservé exclusivement à sa personne.

(6)-Source de la Vérité (‘aïnou-l-Haqqi)

Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté) ne déverse dans cette source que la Vérité pure de laquelle se ramifient les véracités. De cette source, toutes les créatures tirent leurs breuvages, puis certainement le croyant exclut à son Seigneur tout ce qui ne Lui est pas digne.

(7)- Origine des connaissances les plus justes (‘aïni-l-ma’arifi al aqwam)

La source de la rectitude la plus parfaite.

(8)- Ton sentier parfaitement droit (siratika tammi-l-asqam)

 

C’est-à-dire ton chemin parfaitement juste et dépourvu de toutes déviances.

ASQAM appartient à un registre linguistique rare, Saqama, Yasqoumou a le même schème et la même signification que ‘Adala, Ya’dilou.

Quand les Arabes disent Saqamta, ils veulent dire que tu as adopté une attitude juste, cette expression est encore d’usage auprès des Arabes du Maghreb. Cependant, ASQAM ne découle pas des schèmes Saqima et Saqouma qui veulent dire « être souffrant », car certains se sont trompés en estimant que ASQAM provient de malade. Même si la maladie n’est guère une faiblesse pour les prophètes (paix sur eux).

Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) dit à propos de Jonas (paix sur lui) : « Nous l’avons éprouvé dans la nudité et la maladie ». Et il est rapporté dans un hadith authentique du Sahih de Boukhari que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Certainement je souffre comme deux personnes parmi vous ». Ainsi, il se révèle que sa grande maladie est une perfection.

Ô mon Seigneur, prie sur celui dont tous les états sont excellences même la rudesse de la maladie, car il y a en cela une leçon de courage pour ceux qui souffrent au sein de la communauté Mohammedienne.

Pourtant, ce n’est pas le sens escompté dans cette prière, car AL ASQAM veut dire « Le plus juste ».

(9)- La manifestation de la Vérité (tal’ati-l-haqqi)

Celui que Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a embelli par les qualités de la perfection, tel que cela est concevable pour la création. Enfin, Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté) est certainement son allié.

(10)- Le trésor le plus sublime (al kanzi-l-a’dham)

L’essence des secrets particuliers.

(11- Le flux venant de Toi et retournant à Toi (ifadatika minka ilaïka)

Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est créé pur de toute imperfection, ses agissements sont exclusivement en vue de son Seigneur, dans tous les états.

(12)- La quintessence des lumières dissimulées à toute connaissance (ihatati-l-nouri al moutalsam)

Celui dont la station n’est connue que de Dieu seul, il détient les sciences des premiers et des derniers, il est certainement la créature qui craint le plus Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) : « Craignez Allah et Allah vous enseignera ».

MOUTALSAM : Ce mot trouve sa racine linguistique dans Tarsama, tel qu’il est rapporté dans Lisan al ‘Arab, et cela veut dire Cacher.

Tarsama al tariqa : signifie cacher la voie.

Tarsama a-rajlou : signifie l’homme a baissé sa tête.

Quant au mot TALSAM, il a le même sens.

Al Moutalsam veut dire le caché, celui qui est arrivé à un degré très élevé et inaccessible, c’est pour cette raison que le Prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) dans son excellence parfaite est dissimulé à la connaissance de la création.

Les Conditions de validité de la lecture de Djaouharatou-l-Kamel

Djaouharatou-l-Kamel (la perle de la perfection) est une prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) particulière qui nécessite les conditions suivantes pour pouvoir être récitée :

1 - La pureté : Du corps, des vêtements, de l’endroit

2 - L'ablution à l'eau

3 - De S’asseoir lors de la récitation de Djaouharatou-l-Kamel

Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) dit dans son Boughiyat : « Durant les voyages, on peut réciter les oraisons sur une monture, mais lorsqu’on arrive à la Djaouharatou-l-Kamel, on doit descendre et la réciter en marchant avec la condition toutefois que l’endroit où l’on marche soit pur. Certains compagnons (qu’Allah les agrée) disent que le voyageur peut la faire en marchant et que lorsqu’il arrive à la 7e perle, il s’assoit jusqu’à la fin de la récitation, pour moi (Sidi ‘Arbi) c’est le plus préférable sauf dans les cas de nécessité telle la peur et Allah est le plus savant ».

Cheikh Nadhifi (qu’Allah l’agrée) a dit qu’en cas de peur pour nous ou notre argent « on fait l’ouird sur la monture en remplaçant par 20 Salat Fatihi » ; « Cette prière ne peut être lue sur une monture ou sur un bateau ».

4 - Le lieu doit être assez large pour contenir six personnes. (Cheikh Nadhifi)

Si toutes ces conditions ou seulement une seule ne sont pas réunies, on doit alors remplacer Djaouharatou-l-Kamel par la récitation de vingt Salat Fatihi.

Il est rapporté, dans El Ifadat-l-Ahmediya, que Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « Celui qui se purifie par le Tayyamoum ne doit pas réciter Djaouharatou-l-Kamel, mais il la remplace par vingt Salat Fatihi lima oughliqa, car elle ne peut se réciter que par la pureté à l’eau et sur un tapis pur qui peut contenir six personnes ; le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et les quatre khalifes assistent dès le septième Djaouharatou-l-Kamel ».

Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit aussi dans une lettre : « Pour celui qui n’arrive pas à apprendre la prière appelée Djaouharatou-l-Kamel qu’il la remplace par vingt Salat Fatihi. »

Donc, pour résumer, comme le dit Sidi Mohamed El Hafidh Misri Tidjani, dans Qasd Sabil, concernant les conditions liées à la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel, il faut : « La pureté de l’eau, un lieu pur pouvant contenir six personnes et cela même pour la réciter une seule fois. Elle ne se récite pas sur une monture ou sur un bateau. Celui qui fait le Tayyamoum ou celui qui n’est pas lavé à l’eau pour ses besoins naturels (urine, selle) mais seulement essuyés à sec ou qui a une impureté sur son corps ou ses habits et dont il ne peut se débarrasser, il récite à la place vingt Salat Fatihi dans la Wadhifa et agit de même celui qui ne peut réunir ses conditions. Celui qui enfreint une des conditions particulières à la Djaouharatou-l-Kamel dans sa Wadhifa, il doit la recommencer ».

2. Les formules méritoires : Voir le Lazim

Voici l’exemple du Wadhifa tel qu’il est pratiqué à ‘Aïn Madhi :

DOU’A D’OUVERTURE :

« Allahoumma inni nawaïtou tilawata hêdhal ouirdi ta’dhiman wa ijlalan laka wabtigha mardatika wa qasdan li wajhika-l-karim, moukhlisan laka min ajlika wa aqoulou bi imdadika wa ‘aounika wa houalika wa qouwwatika wa ma wahabtani min in‘amika wa taoufiqika mousta’inan bika. » (La dou’a est récitée à voix basse.)

- A’oudhou billêhi mina chaïtani rajim



- Sourate « El Fatiha » + Amin 1fois

- Salat Fatihi 1 fois (voir ici )

- « Soub-hana rabbika rabbil ‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi rabbi-l-‘alamin » (Sourate 37 Saffat, versets 180-181-182).
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Gloire à ton Seigneur, le Seigneur de la Toute-Puissance, bien au-dessus de ce qu'ils Lui attribuent,  et Paix sur les envoyés,  et Louange à Dieu, le Seigneur des mondes !
 


 
 
 
 
1. Astaghfiroullah El ‘Adhim alladhi lê ilêh>a ilê houwa-l-Hayyou-l Qayyoum - 30 fois

- « Soub-hana rabbika rabbil ‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi rabbi-l-‘alamin » (Sourate 37 Saffat, versets 180-181-182).

2. Salat El Fatihi - 50 fois (pose du drap blanc vers la fin)

« Allahoumma salli ‘ala Seïdina Mouhammadin El Fatihi lima oughliqa wal Khatimi lima sabaqa Nassiri-l-haqqi bi-l-haqqi wal hêdi ilê siratika-l-moustaqim wa ‘ala êlihi haqqa qadrihi wa miqdarihi-l-‘adhim. »

- « Soub-hana rabbika rabbil ‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi rabbi-l-‘alamin » (Sourate 37 Saffat, versets 180-181-182).

3. Lê ilêha illa llah 100 fois puis à la 100ième ajouter : « Seïdouna Mouhammadoun rassoulou-llah ‘alaïhi salamou-llah »

- « Soub-hana rabbika rabbil ‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi rabbi-l-‘alamin » (Sourate 37 Saffat, versets 180-181-182).

4. Djaouharatou-l-Kamel - 12 fois

Formule de clôture :

- « Inna-llaha wa malaïkatahou youballouna ‘ala nabiyi, ya ayyouha ladhina amanou sallou ‘alaïhi wa sallimou taslima » (Sourate 33 El Ahzab, verset 56)
 
 

- Salla-llah ‘alaïhi wa ‘ala êlihi wa sahbihi wa sallama taslima

- « Soub-hana rabbika rabbil ‘izzati ‘amma yas>ifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi rabbi-l-‘alamin » (Sourate 37 Saffat, versets 180-181-182).

Puis faire dou’a.

Points à éclaircir

Question : Est-il vrai que les disciples Tidjani affirment que le statut de la Djaouharatou-l-Kamel est plus important que celui du Saint Coran ?

Réponse : Cette affirmation est fausse. Il est incontestable que le statut du Coran est plus important que celui de Djaouharatou-l-Kamel et cela pour trois raisons principales :

1- Le Coran est la parole de l’Essence Divine, par suite, elle est donc la plus importante forme de Dhikr.

Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit dans Djawahirou-l-Ma’ani :

« La prééminence du Coran sur toutes autres paroles d’évocations et formules de prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est plus éclatante que le soleil. Il est fait cas de cet éclat dans les principes même de la Chari’a. »

2- La condition de purification exclusivement par l’eau pour pouvoir réciter cette prière n’induit pas la supériorité de Djaouharatou-l-Kamel sur le Coran, car le particularisme n’implique pas forcément la supériorité.

On peut confronter à titre d’illustration deux hadiths prophétiques, l’un est celui où la mère des croyants ‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) a rapporté que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit :

« Je vous assure que je vois les diables, qu’ils soient de l’espèce des Djinns ou de l’espèce humaine, prendre la fuite devant ‘Omar ».

Quant à l’autre, il s’agit du hadith où le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) déclare à ses compagnons que la nuit dernière un démon s’est jeté sur lui alors qu’il priait, puis le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) l’a terrassé et ligoté avant de le libérer.

Est-ce que cela voudrait donc dire que ‘Omar (qu’Allah l’agrée) est supérieur au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), car les démons n’osent pas s’approcher de ‘Omar (qu’Allah l’agrée) alors que l’un d’entre eux n’a pas hésité à s’attaquer au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ? Loin de nous cette pensée, il s’agit là seulement de particularité qui n’implique en rien la supériorité.

Il y a aussi ce qu’à rapporté Tirmidhi dans ses Sunan selon Mou’adh ibn Jabal (qu’Allah l’agrée) qui a dit :

« J’ai entendu le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) dire : « Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a dit : « Ceux qui s’aiment en Ma Majesté auront des chaires de lumière que leur envieront les prophètes et les martyrs. »Tirmidhi a dit : « C’est un hadith bon (Hasan) - authentique (Sahih) ». Tous les rapporteurs sont des gens sûrs.

Il est rapporté aussi :

« Il y a parmi les serviteurs d’Allah des gens qui ne sont pas des prophètes, mais qui seront enviés par les prophètes et les martyrs. » Ils demandèrent : « Qui sont-ils ? Peut-être les aimerons-nous ? » Il dit : « Ce sont des gens qui s’aiment par la lumière d’Allah sans aucun lien de parenté ou lien tribal, leurs visages sont de lumières. Assis sur des chaires de lumières, ils n’auront point peur lorsque les autres auront peur, et ne seront point attristés lorsque les autres s’attristeront ». Puis, il récita : « N’est-ce pas que les alliés d’Allah n’auront ni crainte, ni tristesse, ceux qui ont cru et eu la certitude » (Hadith authentique dont tous les transmetteurs sont sûrs).

Ceux qui prétendent que ce surplus qu’Allah accorde à Ses alliés, qui s’aiment en Sa Majesté et qui sont enviés par les prophètes (paix sur eux), implique qu’ils sont meilleurs que les prophètes (paix sur eux), alors que ces derniers sont assurément les meilleures créatures d’Allah, ceux-là ont une croyance corrompue.

Il y a aussi le hadith rapporté par les deux Cheikhs selon Ibn Mess’oud (qu’Allah l’agrée) qui a dit :

« Par Allah ! Les compagnons du Prophète savent que je suis celui d’entre eux qui connaît le mieux le Livre d’Allah alors que je ne suis point meilleur qu’eux ».

Ibn Hajr dit dans Fath el Bari : « On tire de cela qu’un surplus de mérite, dans une valeur d’entre les valeurs, n’implique point un mérite global. Une meilleure connaissance dans le Livre d’Allah n’implique pas une meilleure connaissance globale ».

Il y a aussi le hadith rapporté par Boukhari selon ‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) – qui est élevé jusqu’au Prophète -Marfou’an- :

« Ô Oum Salama, ne fais point du tort à travers ‘Aïcha car certes je jure par Allah que la révélation ne m’est pas descendue alors que je me trouvais auprès d’une de vous d’entre mes femmes sauf pour elle ».

Ibn Hajr dit dans Fath el Bari : « Ce hadith est utilisé pour induire le mérite supérieur de ‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) par rapport à Khadîdja (qu’Allah l’agrée).

Or cela n’est point nécessaire en raison de deux faits : le premier est de supposer que Khadîdja (qu’Allah l’agrée) n’est pas incluse, mais que le terme « auprès d’une de vous » ne désigne que l’interlocutrice en l’occurrence ici Oum Salama (qu’Allah l’agrée) et celle qui l’a envoyé ou bien celles qui étaient présentes d’entre ses femmes à ce moment-là.

Le second, à supposer qu’elle soit incluse, et bien la spécificité dans un mérite n’induit pas forcément la supériorité générale comme le hadith qui dit :

« Le meilleur récitateur est Oubay et le meilleur connaisseur de la Loi est Zayd »

De même, il y a encore le hadith de Boukhari selon Ibn ‘Abbas (qu’Allah l’agrée) qui est élevé (Marfou’) jusqu’au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) :

« Le premier qui sera vêtu le Jour Dernier ce sera Ibrahim »

Ibn Hajr dit dans Fath el Bari : « Cette particularité qui lui est désignée n’implique point qu’il soit supérieur à notre Prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) car Le Bienfaiteur a voulu le particulariser par quelque chose pour lui, mais n’impliquant point sa supériorité absolue »

Il y a ce qu’a rapporté l’Imam Ahmed dans son Mousnad et Darimi dans ses Sunan selon Ibn Mouhariz qui a dit :

J’ai demandé à Abi Jama’a : « Parle-nous de ce que tu as entendu du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ». Il dit : « Oui je vais te raconter une bonne parole. Nous avons déjeuné avec le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et avec nous il y avait Abou Oubeïda ibn El Jarah qui a demandé : « Ô Messager d’Allah ! Y a-t-il quelqu’un meilleur que nous, sachant que nous nous sommes soumis à toi et nous avons combattu à tes côtés ? » Il répondit : « Oui, un peuple qui viendra après vous et qui croira en moi alors qu’ils ne m’ont pas vu » 

Et dans la version rapportée par Tabarani et Ibn Chahin il est ajouté :

« Ce sont eux qui ont une plus grande récompense que vous, ce sont eux qui ont une plus grande récompense que vous, ce sont eux qui ont une plus grande récompense que vous »(Hadith authentique dont tous les transmetteurs sont sûrs, El Hakem l’a authentifié dans El Moustadrak et Dhahabi l’a confirmé.)

Il y a aussi ce qu’a rapporté Tirmidhi dans ses Sunan selon Abou Tha’laba Khachani qui rapporte que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit :

« Il y a des jours de patience qui viennent après vous, durant ceux-là c’est comme empoigner une braise, ceux qui œuvreront à ce moment-là auront la récompense de cinquante hommes qui œuvreront comme vous » 

Abdallah ibn Moubarak a dit :

« Il a été ajouté par autre que ‘Otba qu’on a dit : « Ô Messager d’Allah ! La récompense de cinquante d’entre nous ou bien d’entre eux ? » Il dit : « Non, mais bel et bien de cinquante d’entre vous » Tirmidhi a dit qu’il s’agit d’un hadith bon et singulier (hasan-gharib) il est bon (hasan) par lui-même et authentique (Sahih) avec l’appui dans sa conformité.

Ainsi malgré la supériorité de leur récompense cela n’implique nullement qu’ils sont supérieurs aux valeureux compagnons (qu’Allah les agrée).

Ainsi pour tel compagnon, le Trône d’Allah a tremblé à sa mort, pour tel autre se sont les anges qui ont fait son lavage mortuaire, pour tout un groupe de compagnons Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) leur a donné le prodige de marcher sur l’eau et le Prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) n’était pas avec eux, alors que le prophète Moussa (paix sur lui) et son peuple ont dû traverser la mer avec le contact de la terre ferme.

Les exemples de particularités abondent et Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) fait certes ce qu’Il veut sans que personne ne soit en droit de lui en demander la raison.

3- Comment pourrait-on prétendre que Djaouharatou-l-Kamel est supérieur au Coran alors que celle-ci a un équivalent qui est la récitation de vingt Salat Fatihi alors que le Coran, lui, n’a aucun équivalent et rien ne peut le remplacer ? Cette différence réfute donc cette accusation, tout en sachant qu’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) met sévèrement en garde celui qui délaisse le Coran.

Pour la récitation de la Djaouharatou-l-kamel, quelle est la différence entre les 11 grains et les 12 grains sachant que Djawahirou-l-Ma'ani mentionne 11 grains ? De plus, un nouveau qui désire s'affilier à la Tariqa que doit-il choisir ? Ou bien les deux sont-ils pareils ?

REPONSE

Concernant les éclaircissements demandés au sujet de la Djaouharatou-l-Kamel et de son nombre exact à effectuer, il faut faire un petit récapitulatif historique.

Il faut savoir avant tout que pendant une époque, du vivant de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), lui et ses compagnons récitaient 11 fois la Djaouharatou-l-Kamel et d’ailleurs c’est encore ce chiffre qui est inscrit dans le livre Djawahirou-l-Ma’ani (car il fut écrit environ 15 ans avant son décès).

Par la suite, cela fut abrogé et remplacé par la récitation de 12 fois du vivant même de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) mais vers la fin de sa vie (m.1815). Ainsi, petit à petit, tous les disciples qui ont été mis au courant du changement le firent 12 fois à la place de 11 fois, mais du fait que les disciples s'étaient répandus dans de nombreux pays, les Mouqadem reçurent la nouvelle de l’abrogation au fur et à mesure.

Concernant le cas des 11 récitations effectuées par certains à notre époque, cela est en relation historique avec Cheikh Ahmed Hamahoullah (qu'Allah l'agrée). Ce personnage est né à Kamba Sagho (Mali) en 1883 d’un père érudit de Tichit en Mauritanie et d’une mère peule du Mali. Il devint un maître de la Tariqa controversé et plusieurs évènements en sont la cause :

- Il fut reconnu par son entourage comme un saint homme et par certains dignitaires de l'époque comme un érudit.

- Il fut connu aussi comme un résistant, face à la colonisation.

- Il fut d'abord affilié à la Tariqa Tidjaniya à travers une chaîne qui remonte à Cheikh Omar Foutiyou Tall (qu’Allah l’agrée), puis il se ré-affilia à travers Sidi Mohamed Ibn Abdallah (mort en 1909) arrivé du Touat algérien et installé à Nioro du Sahel en 1900. Ce Mouqadem, qui selon des sources proches de Cheikh Hamahoullah (qu’Allah l’agrée), aurait été affilié de la main même d'un grand compagnon de Seïdina Ahmed Tijani (qu'Allah sanctifie son précieux secret) nommé Sidi Tahar Bouteïba (qu’Allah l’agrée).

Ce Mouqadem donc, lui a transmis la Tariqa avec la récitation de 11 Djaouharatou-l-Kamel à la place de 12 fois tel que Cheikh Hamahoullah (qu’Allah l’agrée) l'avait reçu par sa chaîne Omarienne. Ce même Mouqadem aurait dénoncé la pratique frauduleuse des 12 fois comme étant contraire à l’enseignement de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

Cet événement fit naître un grave conflit disproportionné entre les Tidjani de différentes affiliations, conflit qui provoqua des propos indécents et des actes injustes (envers Cheikh Hamahoullah (qu’Allah l’agrée) et ses disciples), que la Tariqa dans sa particularité et l’Islam dans sa généralité renient entièrement. Maintenant, au vu de ces évènements, il existe trois avis différents qui se sont profilés pour la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel et nous allons les exposer :

1 - Il existe un avis prônant que la seule récitation véritable de la Djaouharatou-l-Kamel est les 11 récitations (et les 12 fois sont « tolérées »). C'est l'avis très minoritaire de certains Mouqadem zélés de la branche affiliée à Cheikh Hamahoullah.

Ils tirent leur argument du fait que d’une part, c’est ce chiffre qui est inscrit dans Djawahirou-l-Ma’ani, livre référence de la Tariqa écrit par le célèbre khalife Sidi Hajj Ali Harazim (qu’Allah l’agrée), et d’autre part en exposant la préséance ésotérique de la valeur mystique du chiffre 11.

Donc, pour eux, il n’y a pas eu d’abrogation de la part de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui-même. Le rajout du 12ième grain serait l’acte gratuit de certains de ses compagnons et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) aurait toléré cet acte, mais sans y adhérer pleinement lui-même.

Nous nous sommes permis de dire des « Mouqadem zélés », car afin de faire triompher leurs causes, ils n’hésitent pas à faire des remaniements historiques sans aucun fondement dans le seul désir de paraître plus éclairés et mieux guidés. On peut lire, par exemple, dans le livre d’Alioune Traoré « Cheikh Hamahoullah, homme de foi et résistant », une claire démonstration pour faire paraître les adeptes des 12 fois comme passifs et complaisants à l’égard de la présence coloniale.

Cela impliquait les plus grands dignitaires de la Tariqa, à savoir, Sidi Mohamed El Habib fils de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), installé à ‘Aïn Madhi, et Sidi Hajj Ali, khalife officiel de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), installé à Tamacine, allant jusqu’à inventer un exil fictif vers Fès du fils de Seïdina avec date à l’appui. Et à l’opposé, les partisans des 11 fois font office de héros résistants face aux colonisateurs.

En fait, cet avis est non seulement non recevable, mais surtout condamnable, car cet argument ne se base sur aucun fait avéré authentique. La seule référence était une soi-disant « tradition orale » qui n’a jamais été mentionnée par aucun compagnon de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), et par aucun savant de la Tariqa qui les avait à leur tour côtoyés.

Est-il nécessaire de rappeler que les récits farfelus et sans fondements abondent malheureusement dans la Tariqa, et de même concernant les faux écrits qui contiennent même des propos jamais tenus par Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui portent préjudice à sa dignité et à celle de la Tariqa ? Les savants de la Tariqa ont suffisamment mis en garde contre le fait de s’y fier et surtout de les colporter.

Seïdina Ahmed Tijani (qu'Allah sanctifie son précieux secret) a répondu « oui » lorsqu’on lui a demandé si on mentirait à son sujet et il a alors donné une règle d’or qui est : « Lorsqu’on vous rapporte des propos qui me sont attribués alors pesez-les à la balance de la Chari’a, s’ils sont conformes prenez-les sinon rejetez-les ».

Dans Ifadat-l-Ahmediya. Cheikh Mohamed El Hafidh Misri Tidjani a commenté :

« Cela signifie donc que la seule compréhension des propos qui lui sont attribués et qu’il faut retenir est celle qui suit la Sunna, car toute compréhension n’allant pas dans ce sens n’est pas la signification voulue, cela s’il est établi qu’il s’agit véritablement de ses propos, si ce n’est pas établi comme provenant de lui, il faut alors les délaisser entièrement ».

De même, dans la Tariqa il est un devoir de faire référence aux dires authentiques de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), de ses compagnons et des savants de la Tariqa après eux, pour se faire un avis vrai.

En fait, les tenants de cette information désirent à n’importe quel prix faire valoir leur avis et malgré toutes les preuves contraires authentiques que l’on pourrait leur signaler, ils n’en tiendraient point compte, car ce serait comme « déprécier » la valeur de Cheikh Hamahoullah (qu’Allah l’agrée) au profit de ses anciens adversaires de l’époque. Vous constaterez donc qu’on est très loin du caractère neutre et impartial du chercheur de vérité.

De plus, ce n’est point honorer ce Cheikh que d’accorder du crédit à des récits sans fondement qui mettent en cause l’intégrité des compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et de sa descendance qui se seraient permis de changer volontairement ce que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) avait confié comme oraisons essentielles inhérentes à la mise en pratique de sa propre Tariqa.

De même, il est inconcevable de penser que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) aurait permis que l’on modifie, sans la permission du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), une seule modalité de ses oraisons particulières sans rien trouver à redire et encore plus, à les laisser faire.

Cela prouve bien leur méconnaissance du respect et de la soumission totale de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) envers son bien-aimé maître, le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Lui qui, par amour envers le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ne pouvait se taire lorsqu’il constatait l’infraction envers une seule Sunna prophétique, aurait permis que ses disciples changent en sa présence un Ouird particulier confié par le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) lui-même.

Il est rapporté, dans Ifadat-l-Ahmediya que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) entendit pendant l’assemblée de Dhikr certains disciples altérer la prononciation de la formule « Lê ilêha ila Allah », il s’exclama alors : « Qu’est-ce donc cela ! Qu’est-ce donc cela ! « Lê ilêha ila Allah » ! « Lê ilêha ila Allah » ! ». Il ne s’est pas tu devant une mauvaise prononciation, comment le ferait-il sciemment devant un rajout à l’enseignement prophétique ?! Cela prouve bien aussi, leur méconnaissance de l’éducation de ses compagnons qui étaient auprès de lui comme un mort entre les mains de son laveur.

Concernant le fait que c’est le chiffre 11 qui est inscrit dans Djawahirou-l-Ma’ani, cela est par le fait que ce changement s’opéra plus d’une dizaine d’années après avoir été écrit par Sidi Hajj Ali Harazim (qu’Allah l’agrée). Ce n’est pas le seul changement ou la seule modification qui ont été opérés.

Il en est de même concernant la visite des Saints qui était permise pour ceux qui étaient morts, mais non pas pour les vivants et c’est ce qui est mentionné dans le Djawahirou-l-Ma’ani. Plus tard, cette interdiction sera aussi étendue par Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) aux Saints qui sont morts comme cela est connu par tous les savants de la Tariqa, sous peine d’être rompu d’avec la voie, et sans que cette modification soit pourtant reportée dans ce livre. Il y a d’autres cas similaires, que ce soient des changements pour renforcer ou pour alléger, parfois avec choix et parfois sans choix.

Certes, le livre Djawahirou-l-Ma’ani est une référence pour les adeptes de la Tariqa dans ses sublimes commentaires des versets Qoranique, des hadiths prophétiques, dans l’éclaircissement des sujets troubles rencontrés par les savants et les maîtres. Cependant, il faut tenir compte aussi dans certains domaines, de son historique, de son commentaire et de ses modifications lorsqu’ils ont été effectués.

C’est pour cela qu’il est conseillé par les savants de la Tariqa de lire le Boughiya El Moustafid de Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée), car il est un commentaire sûr et précis de ce que contient le Djawahirou-l-Ma’ani, prenant en compte toutes les informations nécessaires qui ont eu lieu après son écriture. Comment agir autrement, sachant que c’est ce qui est demandé pour la bonne compréhension des Paroles d’Allah dans le Qoran et celle du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) dans les hadiths. Il est certes demandé à chaque musulman de s’y référer en toute chose, mais le musulman se doit de consulter les savants, car ceux-ci ont appris ce qui est abrogé de ce qui est abrogeant, ce qui a un caractère particulier de ce qui a un caractère général, et toutes les autres subtilités de la science nécessaire pour la juste compréhension.

Quant à la valeur ésotérique du chiffre 11, il faut savoir que la science relative à la teneur ésotérique et mystique des chiffres et des lettres arabes n’a aucun pouvoir de prescription. C’est une science qui sert à affiner des compréhensions, mais non pas à abolir des actes et des faits relatifs à des pratiques confirmées de la part de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), ou de ses compagnons. Donc, cet argument ne peut servir de preuve.

Enfin, pour le cas du mystérieux Mouqadem Sidi Mohamed Ibn Abdallah, originaire de Touat, (même s’il possédait un diplôme général dans la Tariqa lui conférant le droit de nommer autant de Mouqadem qu’il le veut et d’autoriser dans les oraisons essentielles et non essentielles, ce qu’on appelle un Ijaza « Moutlaq el Itlaq »), cela ne lui donne aucun droit de légiférer et d’affirmer que ce sont les 11 récitations qui sont authentiques et les 12 sont une innovation non prescrite, cela outrepasse son rôle de Mouqadem. En effet, n’importe quel Mouqadem, Khalife ou même descendant, dépend entièrement de Seïdina (qu'Allah sanctifie son précieux secret) et n’a pour rôle que de le représenter, d’être à son service et de suivre son enseignement.

L’Imam Soukeïrij (qu’Allah l’agrée) a dit : « Le Mouqadem dans cette Tariqa Ahmediyya Tidjaniya, quoi qu’il ait atteint dans les degrés particuliers, n’est qu’un représentant de Seïdina, sans posséder une particularité distincte de cela. » (Rafa ’ Niqab).



Et comment en serait-il autrement vu sa station spirituelle unique !? D’ailleurs, parmi les propos que Seïdina Ahmed Tijani (qu'Allah sanctifie son précieux secret) a rapportés, il a dit :

« Ma station auprès d’Allah dans l’au-delà est telle que personne d’entre les Aouliya ne peut l’atteindre, et personne ne peut l’approcher que sa valeur soit grande ou petite, et parmi l’ensemble des Aouliya, après l’époque des compagnons jusqu’au jour où on soufflera dans la Trompe, il ne s’en trouve pas un capable d’atteindre notre station […] » (Rimah)

Seïdina (qu'Allah sanctifie son précieux secret) avait demandé une fois au Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui), quelle était la cause de tous les mérites et grâces contenus dans cette voie et le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) de lui répondre : « C’est par ta cause ». 

Le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) lui a dit aussi : « Tu es la porte de la réussite pour tout désobéissant qui sera relié à toi ». (Djawahirou-l-Ma’ani)

Comme l’a si bien dit Cheikh Omar Foutiyou (qu’Allah l’agrée) : « Le mérite accordé à ceux qui suivent repose entièrement sur le mérite détenu par celui qui est suivi ». (Rimah)

Donc, seul Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) est habilité à affirmer s’il s’agit là d’une innovation ou non. Nous rappelons que le changement de 11 à 12 fois s’est faîte du vivant de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) environ un an avant son décès. Pendant toute cette période, la Wadhifa s’est effectuée avec la récitation de 12 Djaouharatou-l-Kamel.

Après sa mort, chaque « Cheikh Zaouiya » officiel et Imam qui furent désignés à la Grande Zaouiya de Fès continuèrent à pratiquer exactement ce que Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait effectué de son vivant. Jamais les compagnons ne se sont posé la question du pourquoi cela est passé à 12 récitations, car ils se contentaient d’imiter les œuvres de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) tels qu’il les avait accomplies.

2 - D’où un autre avis qui prône que la seule récitation valable est 12 fois alors que la récitation 11 fois a été abrogée et donc n’est plus valable. Plusieurs éminents savants de la Tariqa soutiennent cet avis avec en tête de liste le célèbre et réputé maître de la Tariqa, savant de la Qarawiyyine et qui fut l’un des Cheikh et Imam de la Zaouiya el Koubra de Fès, Cheikh Idriss El Iraqi (qu’Allah prolonge sa vie).

Parmi les arguments avancés, il a cité qu'il est en possession d'un diplôme effectué par Sidi Hajj Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée), et signé par lui, dans lequel il est mentionné la nécessité d'effectuer 12 fois Djaouharatou-l-Kamel et non plus 11. Or, Sidi Hajj Ali Tamacini (qu’Allah l’agrée) a été désigné officiellement par Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) comme son successeur dans la maîtrise de la Tariqa, et tuteur de ses deux nobles enfants. Il a été attesté, par l’unanimité, son obtention du degré de Pôle (Qoutb), son mérite est connu, nous n’allons point nous attarder sur l’étendue de sa valeur.

Parmi les arguments qui confirment encore cette abrogation sans aucune ambiguïté, c’est l’unanimité des agissements des grands compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et piliers de cette Tariqa tels Moulay Mohamed ben Abi Nasr el Alawi, Sidi Hajj Abdelwahhab ibn El Ahmar, Sidi Mohamed El Ghali, Sidi Taïeb Sefiani, Sidi Ibrahim Riyahi (qu’Allah les agrée).

Ainsi, tous les compagnons de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui ont survécu après lui, ainsi que ses deux nobles enfants, tous les Mouqadem qui ont été désignés par Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ou par l’un de ses grands compagnons, tous les grands savants reconnus de la Tariqa qui ont succédé aux compagnons, et ce, de leur époque jusqu’à nos jours, tous ont été et sont unanimes sur le fait que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a remplacé les 11 récitations par 12 à la fin de sa vie.

Tous ont suivi et accompli ses enseignements, hormis le mystérieux Mouqadem originaire de Touat qui aurait affirmé le contraire. Aucun d’entre eux n’a objecté sur le fait que c’est 11 récitations qui sont enseignées dans le Djawahirou-l-Ma'ani, car tous savaient que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a changé les 11 récitations par les 12 et ils l’ont suivi comme à leur habitude.

Aussi, même si l’information donnée par le mystérieux Mouqadem de Touat sur les 11 récitations s’avérait authentique, il ne fait aucun doute que l’information sur les 12 l’est aussi. Alors, la règle lorsque deux sources authentiques s’opposent comme cela arrive parfois en ce qui concerne les paroles prophétiques, il faut opter sur la plus authentique des deux. Dans notre cas de figure, nous avons d’un côté un rapporteur n’ayant pas vécu au côté de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et ne l’ayant pas connu, et de l’autre, des milliers de rapporteurs parmi lesquels se trouvent ses propres enfants, l’élite de l’élite de ses compagnons, et des sommités parmi les savants de la Tariqa qui sont des références incontournables et reconnues.

Le choix est clair pour une personne qui ne se laisse pas aveugler par la passion, mais qui ne recherche que la vérité. À cela, il faut prendre en compte que les autres Mouqadem qui ont été autorisés par Sidi Tahar Bouteïba (qu’Allah l’agrée) de Tlemcen, accomplissent la récitation de 12 Djaouharatou-l-Kamel contrairement à notre mystérieux Mouqadem de Touat qui l’aurait reçu à onze par le même compagnon.

Enfin, l’autre argument qui est avancé, et non des moindres, c’est la chaîne ininterrompue des Chouyoukh et Imam désignés dans la Zaouiya El Koubra de Fès, depuis l’époque du décès de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), chargé de perpétuer l’œuvre et l’enseignement authentique de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) tel qu’il l’a laissé à sa mort.

C’est une chaîne de garants qui a justement empêché l’introduction et les dérives vers les innovations, qui parfois, s’infiltrèrent dans d’autres régions reculées. Ainsi, la Zaouiya Tidjaniya El Koubra de Fès fut toujours un repère d’authenticité à laquelle se référèrent bon nombre de savants. En effet, les chaînes de garants sont la spécificité de notre noble religion qui s’étend à tous les domaines de la science et par laquelle fut préservée l’authenticité des informations rapportées. Voici, cité à la suite, cette chaîne de garants pour l’Imama et pour la fonction de « Cheikh Zaouiya » :

Imam à la Zaouiya El Koubra de Fès :

Depuis la construction de la Zaouiya en 1215, c’est Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui dirigea la prière jusqu’à son décès en 1230 H.

- Puis, ce fut le majestueux Chérif Sidi Taïeb Wadghiry, connu sous l’appellation de Sefiani, qui dirigea la prière jusqu’à sa mort survenue en 1259 H.

- Puis, ce fut le Chérif Moulay Tahar, fils du grand Connaissant Moulay Mohamed ben Abi Nasr El ‘Alawi, jusqu’en 1300 H.

- Puis, ce fut Ahmed ibn Ahmed Kala Bannani, jusqu’en 1306 H.

- Puis, ce fut Hajj Abdsalem Kanoun, jusqu’en 1326 H.

- Puis, ce fut le Chérif Ahmed Khayyat, jusqu’en 1365 H.

- Puis, ce fut Cheikh Idriss El Iraqi, (qu’Allah prolonge sa vie) jusqu’à ce qu’il dût se démettre pour des raisons personnelles.

Machayikh de la Zaouiya El Koubra de Fès :

Après Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), ce fut Sidi Abou Ya’za, fils de Sidi Hajj Ali Harazim, jusqu’à son décès en 1273 H.

- Puis, fût désigné Moulay Tahar El Alawi, jusqu’à son décès en 1300 H.

- Puis, ce fut Sidi Ghali, fils de Sidi Moussa ibn Ma’zouz, jusqu’à son décès en 1316 H.

- Puis, ce fut Moulay Taïeb, fils de Sidi Ahmed fils de Sidi Taïeb Sefiani, jusqu’à son décès en 1357 H.

- Puis, ce fut Moulay Ghali Sefiani, jusqu’à son décès en 1367 au mois de Rajab.

- Puis, ce fut Cheikh Idriss El Iraqi (qu’Allah prolonge sa vie), jusqu’à ce qu’il dût se démettre pour des raisons personnelles.

Cette fonction est désormais assumée par la descendance de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

3 - Enfin, le dernier avis, qui est celui auquel nous adhérons personnellement, est celui qui prône que la récitation authentique est la récitation par 12, mais qui n’invalide pas pour autant celle accomplie par 11, il la tolère. Cet avis est suscité dans le but de ne pas marginaliser une partie de nos frères dans la voie et afin de calmer les tensions, les conflits qui sont malencontreusement survenus entre disciples d’une même voie. En fait, c’est la solution du moindre mal. En effet, cette divergence entre 11 fois et 12 fois ne justifie en aucun cas la violation du caractère sacré du musulman.

Aussi, étant donné que d’une part, les 11 fois ont bien été effectuées dans la Tariqa à une certaine époque et que d’autre part, certains ont pensé, même si c’est par manque d’information, qu’ils se devaient de l’effectuer 11 fois pour authentifier leur conformité à l’enseignement de la voie, de ce fait, par cette intention, il est préférable de tolérer l’accomplissement des 11 fois. Cela étant dit, cette position n’est point une invitation à choisir indifféremment entre les 11 fois ou les 12 fois, car le disciple se doit de s’instruire au sein de la voie afin de suivre ce qui est le plus authentique possible.

De plus, le disciple qui a été instruit, son seul souci n’est point de prendre une position partisane de par son choix, c'est-à-dire en pensant que s’il choisit de le faire 11 fois c’est qu’il soutient Cheikh Hamahoullah (qu’Allah l’agrée) et par contre en le faisant 12 fois, il se serait opposé à lui. Une telle attitude est incompatible avec l’enseignement pur de cette voie prophétique. Certainement, pour nous, il ne fait aucun doute que le seul souci de Cheikh Hamahoullah en revenant à la pratique des 11 fois était de se conformer à ce qu’il pensait être le plus authentique à son époque selon les dires du mystérieux Mouqadem de Touat. Il n’aurait pas hésité à changer de position aujourd’hui, en revenant aux 12 fois, s’il constatait que tels étaient bien les derniers actes de son maître bien-aimé Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à sa mort.

En effet, il ne suivait point une passion aveugle dominée par la nécessité d’avoir raison, non, son seul souci était d’être le plus fidèle possible à celui qui fut choisi pour être le dépositaire de cette Tariqa Ahmediya bénie, notre maître le Pôle Caché, détenteur de la station inégalée et inégalable pour tout Waly jusqu’à la fin des temps, Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).

Or, malheureusement, peu sont ceux à notre époque qui ont un amour sincère assez fort envers Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) au point de ne pas hésiter à se conformer avec satisfaction à l’ensemble de son enseignement sans laisser s’y interposer toute considération de fierté, d’esprit partisan, d’orgueil, de coutumes tribales et autres aberrations qui ne sont point l’apanage des grands maîtres, tel Cheikh Hamahoullah (qu’Allah l’agrée), ni de ceux qui veulent cheminer vers Allah.

Voilà, cher frère, en espérant avoir été aussi clair que possible, recevez toutes nos salutations et sachez que nous restons à votre entière disposition pour vos questions.

Question : Pour quelle raison faut-il les ablutions pour réciter Djaouharatou-l-Kamel alors qu’on peut réciter le Coran sans ablutions ?

REPONSE

Il faut savoir avant tout que le Qoran, qui est la Sainte Parole d’Allah, a le statut d’obligation générale pour chaque musulman, homme ou femme, malade ou en bonne santé, et ce, jusqu’à la mort. De ce fait, c’est une nécessité et personne ne peut s’en passer et c’est pour cela qu’il est permis de réciter le Qoran de mémoire même sans les petites ablutions. Par contre, Djaouharatou-l-Kamel a le statut d’actes d’évocations méritoires qui ne concerne que ceux qui ont fait le vœu pieux de l’accomplir, elle contient un secret et un profit qui ne peut être obtenu qu’en ayant les ablutions à l’eau.

Cependant, il est nécessaire de préciser que certains détracteurs mal intentionnés prétendent à tort : « Puisque les Tidjani disent qu’il ne faut réciter leur prière appelée Djaouharatou-l-Kamel qu’avec les ablutions alors que le Qoran peut être récité sans les ablutions, c’est qu’ils considèrent alors que leur prière est supérieure au Qoran. » Et ainsi en utilisant le raisonnement par analogie (Qiyas) ils arrivent à une conclusion erronée et mensongère. S’ils avaient eu l’intelligence d’interroger « les gens du Dhikr », ils n’auraient pas eu à endosser la responsabilité de leurs vaines allégations.

En effet, ils auraient su d’une part que le maître de cette voie, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit : « La prééminence du Coran sur toute autre parole, que ce soit des formules de Dhikr ou de prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), est plus éclatante que le soleil. Il est fait cas de cet éclat dans les principes mêmes de la Chari'a (Coran et hadith prophétiques authentiques). »

Il a dit aussi (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « La lecture du Coran est prioritaire, car elle est exigée par la révélation, le Qoran est le contenant de la grâce, le fondement de la Chari'a et la base du rapport avec le Divin, sans oublier la ferme interdiction de négliger sa lecture. Il est donc strictement prohibé de délaisser sa récitation. »

Ainsi ni Djaouharatou-l-Kamel, ni Salat Fatihi, ni toutes autres évocations apparentes ou cachées n’ont le statut du Qoran et ne sont supérieurs au Qoran. D’autre part, rien ne peut remplacer la récitation du Qoran tandis que la Djaouharatou-l-Kamel peut être remplacée par vingt Salat Fatihi. De plus, si par nécessité il est permis de réciter un verset du Qoran pour la protection en état de grande impureté, en revanche il est interdit de toucher le Saint Livre sans ablutions petites ou grandes, et cela même avec une baguette (selon l’avis des malikites) cependant qu’il est possible de toucher ou transporter une feuille où est écrit Djaouharatou-l-Kamel même en état de grande impureté.

Ils auraient su aussi qu’il est méritoire d’accomplir les évocations en état de pureté et que la Chari’a incite à cela puisque tel était le comportement de notre noble Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). Selon Mouhajir ibn Qandhan (qu’Allah l’agrée) il rapporte qu’il se rendit auprès du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) alors qu’il urinait, il le salua, mais il ne lui répondit pas jusqu’à ce qu’il eut fini ses ablutions. Ensuite, il se tourna vers lui et lui dit : « Je déteste évoquer Dieu sans être en état de pureté -ou il dit- sans avoir accompli mes ablutions. » (Rapporté par Tirmidhi)

Le grand juriste malikite Abou Bakr Ibn Arabi a dit : « Évoquer Allah en état de pureté est préférable et il en va de même pour les supplications, l’Imam Malek (qu’Allah l’agrée) ne lisait les Hadiths qu’après avoir accompli les ablutions. »

Sidi Mohamed El Hafidh, illustre savant d’Egypte, a dit : « Les juristes des écoles juridiques sont unanimes sur le caractère recommandable de la purification pour tout Dhikr et celui qui fait le vœu d’évoquer Allah qu’en état de pureté complète et qu’il respecte son vœu ; que peut-on lui reprocher, bien au contraire il a accompli son devoir et certes Allah fait l’éloge de ceux qui respectent leur vœu. »

Enfin, la particularité n’en fait pas pour autant la supériorité et le raisonnement par analogie (Qiyas) possède ses règles que ne peuvent maîtriser que les maîtres en la matière, ce n’est point un jeu futile auquel tout le monde peut s’adonner au risque de tomber dans l’erreur et l’égarement. Même l’Imam Abou Hanifa (qu’Allah l’agrée) le spécialiste incontesté en raisonnement analogique (Qiyas) fut mis en garde par le célèbre Imam Ja’far Siddiq (qu’Allah l’agrée). En effet, afin de lui prouver l’irrecevabilité de cette méthode pour distinguer la supériorité d’un élément sur un autre, ce dernier l’interrogea : « Quel est le plus détestable devant le Seigneur, le meurtre que Dieu a interdit ou l’adultère ? »

L’Imam Abou Hanifa répondit : « Le meurtre bien sûr ! »

L’Imam Ja’far dit alors : « Pourtant Dieu exige deux témoins pour prouver un meurtre et pas moins de quatre pour prouver l’adultère. Comment peut-on appliquer l’analogie dans ce cas ? »

Puis il continua « Quel est le plus important pour Dieu, le jeûne ou la prière ? »

L’Imam Abou Hanifa a dit : « La prière bien sûr ! »

L’Imam Ja’far : « Pourquoi donc la femme est-elle tenue de jeûner après le mois de Ramadan pour les jours où elle n’a pas jeûné à cause de ses menstrues alors qu’elle n’est pas tenue de faire les prières qu’elle n’a pas pu faire pour les mêmes raisons ? »

Ainsi, la condition de purification exclusivement par l’eau pour pouvoir réciter cette prière n’induit pas la supériorité de Djaouharatou-l-Kamel sur le Coran, car le particularisme n’implique pas forcément la supériorité. Les cas qui le démontrent sont nombreux à travers le Qoran et la Sunna et l’analogie s’avère non seulement inutile, mais pire conduit à l’égarement dans la juste compréhension.

On peut confronter à titre d’illustration deux hadith prophétiques, l’un est celui où la mère des croyants ‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) a rapporté que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : “Je vous assure que je vois les diables, qu’ils soient de l’espèce des Djinn ou de l’espèce humaine, prendre la fuite devant ‘Omar.” (Rapporté par Tirmidhi- Sahih)

Quant à l’autre, il s’agit du hadith authentique où le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) déclare à ses compagnons que la nuit dernière un démon s’est jeté sur lui alors qu’il priait, puis le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) l’a terrassé et ligoté avant de le libérer.

Est-ce que cela sous-entendrait que ‘Omar (qu’Allah l’agrée) est supérieur au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) puisque les démons n’osaient pas s’approcher de ‘Omar tandis que l’un d’entre eux n’a pas hésité à s’attaquer au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui). De la même manière il serait possible de conclure que ‘Omar est supérieur au prophète Ibrahim et à son fils Isma’il (sur eux la paix) qui assaillis par le Démon, durent le lapider pour s’en débarrasser, un acte qui est encore commémoré de nos jours lors des rites du pèlerinage.

Loin de nous cette pensée, il s’agit là seulement de particularités qui n’impliquent en rien la supériorité. ‘Othman (qu’Allah l’agrée) par exemple, fut également doté de particularités qui lui étaient propres. Ibn ‘Omar a rapporté : « Tandis que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) était assis et que ‘Aïcha se trouvait derrière lui, Abou Bakr demanda la permission de rentrer et entra. Puis ‘Omar demanda la permission de rentrer et entra. Puis ‘Ali demanda la permission de rentrer et entra. Ensuite Sa’d ibn Malik demanda la permission d’entrer et entra. Enfin ce fut ‘Othman qui demanda la permission de rentrer et entra cependant que le Prophète parlait avec les genoux découverts, il les couvrit alors et demanda à sa femme : ‘Recule-toi.’ Ils discutèrent ensemble un moment puis ils partirent. 

‘Aïcha lui demanda : ‘Ô Messager d’Allah, tes compagnons sont venus à toi, mais tu ne t’es recouvert et tu ne m’as demandé de reculer que pour l’entrée de ‘Othman, comment se fait-il ?’ Il répondit : ‘Ô ‘Aïcha, comment n’aurais-je pas de pudeur envers celui dont les anges éprouvent de la pudeur. Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main ! Certainement les anges ont autant de pudeur pour ‘Othman qu’ils en ont pour Allah et Son Messager.’ Ensuite il ajouta : ‘S’il était rentré alors que tu étais juste à côté de moi, il n’aurait ni parlé ni levé la tête jusqu’à ce qu’il sorte. » (Rapporté par Abou Ya’la ainsi que Mouslim dans son Sahih avec des termes approximatifs.) 

On pourrait là aussi être tenté d’affirmer que cette particularité le place au-dessus de tous les compagnons et même à l’égal du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), mais cette conclusion serait aussi fausse que ceux qui concluent que les Tidjani considèrent que la Djaouharatou-l-Kamel est supérieure au Qoran car il est nécessaire d’avoir les ablutions pour la réciter.

On pourrait faire d’autres parallèles de particularité en citant le cas de Zaïd ibn Haritha (qu’Allah l’agrée) qui fut le seul d’entre les compagnons dont le nom est cité par Allah dans le Qoran, ou encore avec Houdheyfa ibn el Yaman (qu’Allah l’agrée) qui fut le seul compagnon particularisé par la détention de la liste secrète des hypocrites, ou aussi Oubey ibn Ka’b (qu’Allah l’agrée) qui fut le seul à qui le Prophète dit une fois : «Dieu –Glorifié et Honoré- m'a ordonné de te réciter le chapitre 98 (ceux des gens du Livre qui ont mécru ainsi que les idolâtres...) » Il dit: «Est-ce qu'il m'a vraiment nommé?» Il dit (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : «Oui». Oubey en eut les yeux pleins de larmes.

Ainsi, pour tel compagnon, le Trône d’Allah a tremblé à sa mort, pour tel autre ce sont les anges qui ont fait son lavage mortuaire, pour tout un groupe de compagnons Allah leur a donné le prodige de marcher sur l’eau et le prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) n’était pas avec eux, alors que le prophète Moussa (sur lui la paix) et son peuple ont dû traverser la mer avec le contact de la terre ferme. Cela n’implique nullement qu’ils soient supérieurs au prophète Moussa (sur lui la paix) ni que les autres compagnons mentionnés soient supérieurs aux quatre khalifes bien guidés.

Il en est de même concernant les actes d’adorations. Pour exemple les formules de glorifications qui ont un statut particulier dans l’inclinaison et la prosternation pendant la prière, précédant même la récitation du Qoran. Selon Ibn ‘Abbas (qu’Allah l’agrée) le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : «Dans l’inclinaison glorifiez Dieu

Le Très-Grand (Soubhanallah Al 'Adhim) et dans la prosternation invoquez Dieu de toute votre force, car vous y avez beaucoup de chance de voir vos vœux exaucés’. (Rapporté par Mouslem)

Selon Abou Hourayra (qu’Allah l’agrée) le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : ‘C'est quand on est prosterné dans la prière qu'on est le plus près de son Seigneur. Aussi invoquez-y beaucoup Dieu». Et à cela s’ajoute le fait que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a défendu de réciter le Qoran pendant la position d’inclinaison et de prosternation. D’où le fait que certains savants ont déclaré l’invalidité d’une prière dans laquelle la Sourate Fatiha serait récitée pendant l’inclinaison et la prosternation, alors qu’elle est pourtant constituée comme une invocation.

De même il est établi que la meilleure des œuvres est la prière et que la salutation de n’importe quelle mosquée s’effectue en accomplissant deux cycles de prières. Il est notoire aussi que la meilleure mosquée est celle de La Mecque et que pour la saluer il faut accomplir le Tawaf (circumambulation autour de la Ka’ba) avant toute prière, doit-on conclure alors que le Tawaf est supérieur à la prière qui est pourtant le second pilier de l’Islam et son pilier central.

Comme on peut le constater les exemples de particularités abondent et Allah fait certes ce qu’Il veut sans que personne ne soit en droit de Lui en demander la raison. Il en est ainsi pour le cas de la Djaouharatou-l-Kamel avec la particularité de l’ablution pour la réciter ou de la Salat Fatihi et la particularité de son surplus de mérite ou toute autre information rapportée authentiquement de la part de Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). En conséquence, leurs cas ne peuvent servir de prétexte aux détracteurs pour prétendre faussement que les tidjani pensent que cela est supérieur au Qoran ou toutes autres aberrations de ce genre.

Ceci est suffisant pour ceux qui voient et entendent.

Allah dit : « N’ont-ils pas parcouru la terre afin d’avoir des cœurs pour comprendre ou des oreilles pour entendre ? Car ce qui devient réellement aveugle ce ne sont pas les yeux, mais ce sont les cœurs qui sont dans les poitrines ? » (Sourate 22 Le pèlerinage, verset 46).

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