"Allahoumma
salli wa sallim 'alâ 'aïnir rahmatir rabbâniyyati wal yâqoutatil
moutahaqqiqatil hâitati bimarkazil fouhoûmi wal ma'ânî wa noûril akwânil
moutakawwinati ââdammiyyi sâhibil haqqir rabbâniyyil barqil asta'i bimouzoûnil
arbâhil mâliati likoulli moutagharridine minal bouhoûri wal awâni wa nôurikal
lâmighil lazî malata bihi kawnakal hâita biamkinatil makânî. Allahoumma salli
wa sallim 'alâ 'aïnil haqqil latî tatadjallah min'â 'ourouchoul haqâiqi 'aïnil
ma'arifil aqwami sirâtika attâmil asqami. Allahoumma salli wa sallim 'alâ
tal'atil haqqi bil haqqil kanezil a'zami ifâdatika minka ilaïka ihâdatin-noûril
moutalsami salla lâhou 'alaïhi wa 'alâ âlihi salatane tou'arrifounâ bi'â
iyyâ'ou "
« Ô mon Dieu, répands Tes grâces et accorde le salut à la source de la
Miséricorde Divine (1) et au diamant étincelant versé indéfiniment dans la
Vérité(2). Celui qui est au centre de toutes formes de compréhensions et de
significations.
Il est la lumière des êtres en cours de formation humaine, il possède la
Vérité Divine tel l’éclair immense traversant les nuages précurseurs de la
pluie bienfaisante (3) des Miséricordes Divines, qui emplissent sur leur chemin
aussi bien les grandes étendues d’eau que les petites(4).
Il est Ta lumière brillante qui s’étend sur toute l’existence et
l’englobe dans tous ses lieux(5).
Ô mon Dieu, répands Tes grâces et accorde le salut à la source de la
Vérité(6) qui est à l’origine des connaissances les plus justes(7), tel Ton
sentier parfaitement droit(8) par lequel se manifestent les majestueuses
Réalités.
Ô mon Dieu, répands Tes grâces et accorde Ton salut à la manifestation
de la Vérité par la Vérité (9), au trésor le plus sublime(10), au flux venant
de Toi et retournant vers Toi(11), et à la quintessence des lumières
dissimulées à toute connaissance(12).
Que Dieu répande Ses grâces sur lui et sur sa famille, grâces par
lesquelles, Ô mon Dieu, Tu nous le feras connaître.
Source : Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe
La Djaouharatou-l-Kamel fi Mêd-hi Seïdi
Rijel
La Perle de la Perfection dans l’éloge du
seigneur des hommes
Sidi Cheikh Ahmed Tijani
(qu’Allah sanctifie son précieux secret) a reçu des secrets dont profitent tous
les disciples, même les novices. Il s’agit entre autres des deux prières sur le
Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) : La Salât Fatihi et
la Djaouharatou-l-Kamel (perle de la perfection), renfermant de grands secrets
et le Nom Suprême d’Allah (Ismou llah el A’dham).
Nous allons voir ici ce qui
concerne la prière Djaouharatou-l-Kamal.
Avant tout, il faut savoir
qu’elle fait partie des formules traditionnelles optionnelles particulières qui
sont réservées à des personnes particulières et non pas des formules générales
exigées à l’ensemble de la communauté.
Il est rapporté dans le livre
Djawahirou-l-Ma’ani que cette prière a été dictée par le Prophète (que la
prière et la paix d’Allah soient sur lui) à Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah
sanctifie son précieux secret). Sidi Hajj ‘Ali Harazim (qu’Allah l’agrée) a
interrogé Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sur ce dont nous
informe le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) après sa
mort, est-ce le même statut que pour ce dont il nous a informés de son vivant ?
Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah
sanctifie son précieux secret) a répondu qu’en ce qui concerne les affaires
communes à toute la communauté cela a été exposé et a été comblé une fois pour
toutes par la mort du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur
lui). Par contre, il subsiste les affaires particulières que le Prophète (que
la prière et la paix d’Allah soient sur lui) transmet à des particuliers que ce
soit de son vivant comme après sa mort et cela ne s’interrompt jamais.
Quant à celui qui s’imagine que
toute l’irrigation prophétique envers sa communauté s’est interrompue par sa
mort comme à l’instar de l’ensemble des autres morts, c’est qu’il est ignorant
de son degré et il n’a pas fait preuve du respect incombant au Prophète (que la
prière et la paix d’Allah soient sur lui). Pour celui-là on craint qu’il ne
meure mécréant s’il ne se repent pas d’une telle croyance et nous cherchons
protection auprès de Celui qui fait clémence à ses serviteurs.
La perle de la perfection fait
partie de ce que notre très saint Prophète (que la prière et la paix d’Allah
soient sur lui) a dicté à Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux
secret), lui évoquant également certains de ses particularités et mérites :
- L’évocation d’une fois la
Djaouharatou-l-kamel équivaut en récompense à trois fois la glorification du
monde entier.
- Celui qui la récite de sept
fois à plus, alors l’esprit béni du Prophète (que la prière et la paix d’Allah
soient sur lui) et des quatre Khalifes (qu’Allah les agrée) viennent en sa
présence tant qu’il l’évoque.
- Celui qui la récite
régulièrement plus de sept fois alors le Prophète (que la prière et la paix
d’Allah soient sur lui) l’aimera d’un amour particulier et il ne mourra qu’en
étant un wali.
- Celui qui la récite sept fois
avant de dormir, mais dans une pureté complète, sur un lit (une couche) propre,
celui-ci verra le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui).
La Perle de la
Perfection
« Ô mon Dieu, répands tes
grâces et accorde le salut à la source de la Miséricorde Divine (1) et au
diamant étincelant versé indéfiniment dans la vérité(2). Celui qui est au
centre de toutes formes de compréhensions et de significations.
Il est la lumière des êtres en
cours de formation humaine, il possède la Vérité Divine tel l’éclair immense
traversant les nuages précurseurs de la pluie bienfaisante (3) des Miséricordes
Divines, qui emplissent sur leur chemin aussi bien les grandes étendues d’eau
que les petites(4).
Il est Ta lumière brillante qui
s’étend sur toute l’existence et l’englobe dans tous ses lieux(5).
Ô mon Dieu, répands tes grâces
et accorde le salut à la source de la Vérité(6) qui est à l’origine des
connaissances les plus justes(7), tel ton sentier parfaitement droit(8) par
lequel se manifestent les majestueuses Réalités.
Ô mon Dieu, répands tes grâces
et accorde ton salut à la manifestation de la Vérité par la Vérité (9), au
trésor le plus sublime(10), au flux venant de toi et retournant vers toi(11),
et à la quintessence des lumières dissimulées à toute connaissance(12).
Que Dieu répande ses grâces sur
lui et sur sa famille, grâces par lesquelles, Ô mon Dieu, Tu nous le feras
connaître. »
Explication de la perle
(1)- La source de la
Miséricorde Divine ('aïni rahmati rabbaniyati)
Si on prend l’exemple d’une
source d’irrigation dans laquelle se déverse le flux Divin, tous ceux à qui
Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a décrété le breuvage, s’abreuvent de ce
flux. En conséquence, tu comprends la signification de la parole prophétique
qui dit : « Je ne suis qu’un répartiteur et le véritable donateur est Allah »,
et la parole d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) qui dit : « Certainement
nous t’avons envoyé comme miséricorde pour les mondes » (sourate 21 Les
prophètes, verset 107)
(2)- Le diamant étincelant
versé indéfiniment dans la Vérité (al yaqoutati-l-moutahaqiqati)
Comme il est une évidence que
certains métaux en dépassent d’autres en valeur, le diamant est une pierre
précieuse qui dépasse en estime toute autre pierre non précieuse. Les hommes se
différencient les uns par rapport aux autres de la même sorte.
Le cas du Prophète (que la
prière et la paix d’Allah soient sur lui) est celui d’un serviteur créé qu’Allah
(qu’Il soit Glorifié et Exalté) a honoré et ennobli par des dons immenses. La
connaissance de la mort est une science certaine, la vision d’un mourant est
une vision avec l’œil de la certitude et enfin la mort est la véritable
certitude, car nous réalisons son goût.
Le prophète (que la prière et
la paix d’Allah soient sur lui) est arrivé au summum de toutes les
connaissances et grâces. Il détient la science des premiers et des derniers par
l’enseignement d’Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté). Ainsi, sa science est
au-delà de toute limite, car il possède l’essence de la compréhension et du
savoir.
Il est certainement la lumière
de la Vérité par laquelle Allah dévoile les ténèbres qui obscurcissent les
cœurs. Ce dévoilement se réalise par la lumière qu’il a révélée et par l’amour
qu’on lui voue, car cela est une guérison pour les cœurs.
La lumière de la Vérité désigne
la Lumière Mohammedienne qui est à l’origine de toute la création elle est
certainement parfaite et pure de toute souillure.
À ce sujet, on rapporte un
hadith de Jaber (qu’Allah l’agrée) dans lequel il dit :
« Ô messager d’Allah,
informe-moi au sujet de la première chose qu’Allah a créé ? » Le Prophète (que
la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a répondu : « Ô Jaber, Allah a
créé avant toute chose la lumière de ton Prophète de sa propre lumière »
À cause de l’esprit du Prophète
(que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), Dieu a honoré les esprits et
à cause de son humanité, Dieu a honoré les hommes même s’il n’est qu’un
serviteur créé.
(3)- L’éclair immense
traversant les nuages précurseurs de la pluie bienfaisante (al barqi-l-asta'i
bi mouzouni-l-arbahi)
C’est-à-dire, les nuages
remplis de profits, accordant à chaque degré ce qu’il mérite en tant que dons.
(4)- Emplissent sur leur chemin
aussi bien les grandes étendues d’eau que les petites (al mali-ati li koulli
mouta'aridin mina-l-bouhouri wa-l-awani)
Les grandes étendues d’eau (al
bouhouri) symbolisent les cœurs des grands Connaissants de Dieu. Les petites
étendues d’eau (al awani) symbolisent les saints. Ainsi, la lumière
Mohammedienne avec tout ce qu’elle contient en tant qu’eaux, secrets, flux,
théophanies, savoirs et connaissances, irrigue les cœurs des grands Pôles, des
Connaissants et des saints.
(5)- Il est ta lumière
brillante qui s’étend sur toute l’existence et l’englobe dans tous ses lieux
Le Prophète (que la prière et
la paix d’Allah soient sur lui) transcende de loin tous les degrés de toutes
les créatures. Ainsi, il concrétise la servitude particulière puisqu’il a accès
à la Présence de la Singularité (Al Hadratou Al Fardaniyati). Cette Présence
lui permet la plus grande proximité avec son Seigneur. Ce privilège est réservé
exclusivement à sa personne.
(6)-Source de la Vérité
(‘aïnou-l-Haqqi)
Dieu (qu’Il soit Glorifié et
Exalté) ne déverse dans cette source que la Vérité pure de laquelle se
ramifient les véracités. De cette source, toutes les créatures tirent leurs
breuvages, puis certainement le croyant exclut à son Seigneur tout ce qui ne
Lui est pas digne.
(7)- Origine des connaissances
les plus justes (‘aïni-l-ma’arifi al aqwam)
La source de la rectitude la plus parfaite.
(8)- Ton sentier parfaitement
droit (siratika tammi-l-asqam)
C’est-à-dire ton chemin
parfaitement juste et dépourvu de toutes déviances.
ASQAM appartient à un registre
linguistique rare, Saqama, Yasqoumou a le même schème et la même signification
que ‘Adala, Ya’dilou.
Quand les Arabes disent
Saqamta, ils veulent dire que tu as adopté une attitude juste, cette expression
est encore d’usage auprès des Arabes du Maghreb. Cependant, ASQAM ne découle
pas des schèmes Saqima et Saqouma qui veulent dire « être souffrant », car
certains se sont trompés en estimant que ASQAM provient de malade. Même si la
maladie n’est guère une faiblesse pour les prophètes (paix sur eux).
Allah (qu’Il soit Glorifié et
Exalté) dit à propos de Jonas (paix sur lui) : « Nous l’avons éprouvé dans la
nudité et la maladie ». Et il est rapporté dans un hadith authentique du Sahih
de Boukhari que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a
dit : « Certainement je souffre comme deux personnes parmi vous ». Ainsi, il se
révèle que sa grande maladie est une perfection.
Ô mon Seigneur, prie sur celui
dont tous les états sont excellences même la rudesse de la maladie, car il y a
en cela une leçon de courage pour ceux qui souffrent au sein de la communauté
Mohammedienne.
Pourtant, ce n’est pas le sens
escompté dans cette prière, car AL ASQAM veut dire « Le plus juste ».
(9)- La manifestation de la
Vérité (tal’ati-l-haqqi)
Celui que Dieu (qu’Il soit
Glorifié et Exalté) a embelli par les qualités de la perfection, tel que cela
est concevable pour la création. Enfin, Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté)
est certainement son allié.
(10)- Le trésor le plus sublime
(al kanzi-l-a’dham)
L’essence des secrets particuliers.
(11- Le flux venant de Toi et
retournant à Toi (ifadatika minka ilaïka)
Le Prophète (que la prière et
la paix d’Allah soient sur lui) est créé pur de toute imperfection, ses
agissements sont exclusivement en vue de son Seigneur, dans tous les états.
(12)- La quintessence des
lumières dissimulées à toute connaissance (ihatati-l-nouri al moutalsam)
Celui dont la station n’est
connue que de Dieu seul, il détient les sciences des premiers et des derniers,
il est certainement la créature qui craint le plus Allah (qu’Il soit Glorifié
et Exalté) : « Craignez Allah et Allah vous enseignera ».
MOUTALSAM : Ce mot trouve sa
racine linguistique dans Tarsama, tel qu’il est rapporté dans Lisan al ‘Arab,
et cela veut dire Cacher.
Tarsama al tariqa : signifie
cacher la voie.
Tarsama a-rajlou : signifie
l’homme a baissé sa tête.
Quant au mot TALSAM, il a le
même sens.
Al Moutalsam veut dire le
caché, celui qui est arrivé à un degré très élevé et inaccessible, c’est pour
cette raison que le Prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui)
dans son excellence parfaite est dissimulé à la connaissance de la création.
Les Conditions de validité de la lecture
de Djaouharatou-l-Kamel
Djaouharatou-l-Kamel (la perle
de la perfection) est une prière sur le Prophète (que la prière et la paix
d’Allah soient sur lui) particulière qui nécessite les conditions suivantes
pour pouvoir être récitée :
1 - La pureté : Du corps, des
vêtements, de l’endroit
2 - L'ablution à l'eau
3 - De S’asseoir lors de la
récitation de Djaouharatou-l-Kamel
Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah
l’agrée) dit dans son Boughiyat : « Durant les voyages, on peut réciter les
oraisons sur une monture, mais lorsqu’on arrive à la Djaouharatou-l-Kamel, on
doit descendre et la réciter en marchant avec la condition toutefois que
l’endroit où l’on marche soit pur. Certains compagnons (qu’Allah les agrée)
disent que le voyageur peut la faire en marchant et que lorsqu’il arrive à la
7e perle, il s’assoit jusqu’à la fin de la récitation, pour moi (Sidi ‘Arbi)
c’est le plus préférable sauf dans les cas de nécessité telle la peur et Allah
est le plus savant ».
Cheikh Nadhifi (qu’Allah
l’agrée) a dit qu’en cas de peur pour nous ou notre argent « on fait l’ouird
sur la monture en remplaçant par 20 Salat Fatihi » ; « Cette prière ne peut
être lue sur une monture ou sur un bateau ».
4 - Le lieu doit être assez
large pour contenir six personnes. (Cheikh Nadhifi)
Si toutes ces conditions ou
seulement une seule ne sont pas réunies, on doit alors remplacer
Djaouharatou-l-Kamel par la récitation de vingt Salat Fatihi.
Il est rapporté, dans El
Ifadat-l-Ahmediya, que Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux
secret) a dit : « Celui qui se purifie par le Tayyamoum ne doit pas réciter
Djaouharatou-l-Kamel, mais il la remplace par vingt Salat Fatihi lima oughliqa,
car elle ne peut se réciter que par la pureté à l’eau et sur un tapis pur qui
peut contenir six personnes ; le Prophète (que la prière et la paix d’Allah
soient sur lui) et les quatre khalifes assistent dès le septième Djaouharatou-l-Kamel
».
Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah
sanctifie son précieux secret) a dit aussi dans une lettre : « Pour celui qui
n’arrive pas à apprendre la prière appelée Djaouharatou-l-Kamel qu’il la
remplace par vingt Salat Fatihi. »
Donc, pour résumer, comme le
dit Sidi Mohamed El Hafidh Misri Tidjani, dans Qasd Sabil, concernant les
conditions liées à la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel, il faut : « La
pureté de l’eau, un lieu pur pouvant contenir six personnes et cela même pour
la réciter une seule fois. Elle ne se récite pas sur une monture ou sur un
bateau. Celui qui fait le Tayyamoum ou celui qui n’est pas lavé à l’eau pour
ses besoins naturels (urine, selle) mais seulement essuyés à sec ou qui a une
impureté sur son corps ou ses habits et dont il ne peut se débarrasser, il
récite à la place vingt Salat Fatihi dans la Wadhifa et agit de même celui qui
ne peut réunir ses conditions. Celui qui enfreint une des conditions
particulières à la Djaouharatou-l-Kamel dans sa Wadhifa, il doit la recommencer
».
2. Les formules méritoires :
Voir le Lazim
Voici l’exemple du Wadhifa tel
qu’il est pratiqué à ‘Aïn Madhi :
DOU’A D’OUVERTURE :
« Allahoumma inni nawaïtou
tilawata hêdhal ouirdi ta’dhiman wa ijlalan laka wabtigha mardatika wa qasdan
li wajhika-l-karim, moukhlisan laka min ajlika wa aqoulou bi imdadika wa
‘aounika wa houalika wa qouwwatika wa ma wahabtani min in‘amika wa taoufiqika
mousta’inan bika. » (La dou’a est récitée à voix basse.)
- A’oudhou billêhi mina
chaïtani rajim
- Sourate « El Fatiha » + Amin
1fois
- Salat Fatihi 1 fois (voir ici )
- « Soub-hana rabbika rabbil
‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi
rabbi-l-‘alamin » (Sourate 37 Saffat, versets 180-181-182).
180
181
182
Gloire à ton Seigneur, le
Seigneur de la Toute-Puissance, bien au-dessus de ce qu'ils Lui attribuent, et Paix sur les envoyés, et Louange à Dieu, le Seigneur des mondes !
1. Astaghfiroullah El ‘Adhim
alladhi lê ilêh>a ilê houwa-l-Hayyou-l Qayyoum - 30 fois
- « Soub-hana rabbika rabbil
‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi
rabbi-l-‘alamin » (Sourate 37 Saffat, versets 180-181-182).
2. Salat El Fatihi - 50 fois
(pose du drap blanc vers la fin)
« Allahoumma salli ‘ala Seïdina
Mouhammadin El Fatihi lima oughliqa wal Khatimi lima sabaqa Nassiri-l-haqqi
bi-l-haqqi wal hêdi ilê siratika-l-moustaqim wa ‘ala êlihi haqqa qadrihi wa
miqdarihi-l-‘adhim. »
- « Soub-hana rabbika rabbil
‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi
rabbi-l-‘alamin » (Sourate 37 Saffat, versets 180-181-182).
3. Lê ilêha illa llah 100 fois
puis à la 100ième ajouter : « Seïdouna Mouhammadoun rassoulou-llah ‘alaïhi
salamou-llah »
- « Soub-hana rabbika rabbil
‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi
rabbi-l-‘alamin » (Sourate 37 Saffat, versets 180-181-182).
4. Djaouharatou-l-Kamel - 12
fois
Formule de clôture :
- « Inna-llaha wa malaïkatahou
youballouna ‘ala nabiyi, ya ayyouha ladhina amanou sallou ‘alaïhi wa sallimou
taslima » (Sourate 33 El Ahzab, verset 56)
- Salla-llah ‘alaïhi wa ‘ala
êlihi wa sahbihi wa sallama taslima
- « Soub-hana rabbika rabbil
‘izzati ‘amma yas>ifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi
rabbi-l-‘alamin » (Sourate 37 Saffat, versets 180-181-182).
Puis faire dou’a.
Points à éclaircir
Question : Est-il
vrai que les disciples Tidjani affirment que le statut de la
Djaouharatou-l-Kamel est plus important que celui du Saint Coran ?
Réponse : Cette affirmation est
fausse. Il est incontestable que le statut du Coran est plus important que
celui de Djaouharatou-l-Kamel et cela pour trois raisons principales :
1- Le Coran est la parole de
l’Essence Divine, par suite, elle est donc la plus importante forme de Dhikr.
Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah
sanctifie son précieux secret) a dit dans Djawahirou-l-Ma’ani :
« La prééminence du Coran sur
toutes autres paroles d’évocations et formules de prière sur le Prophète (que
la prière et la paix d’Allah soient sur lui) est plus éclatante que le soleil.
Il est fait cas de cet éclat dans les principes même de la Chari’a. »
2- La condition de purification
exclusivement par l’eau pour pouvoir réciter cette prière n’induit pas la
supériorité de Djaouharatou-l-Kamel sur le Coran, car le particularisme
n’implique pas forcément la supériorité.
On peut confronter à titre
d’illustration deux hadiths prophétiques, l’un est celui où la mère des
croyants ‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) a rapporté que le Prophète (que la prière et
la paix d’Allah soient sur lui) a dit :
« Je vous assure que je vois
les diables, qu’ils soient de l’espèce des Djinns ou de l’espèce humaine,
prendre la fuite devant ‘Omar ».
Quant à l’autre, il s’agit du
hadith où le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) déclare
à ses compagnons que la nuit dernière un démon s’est jeté sur lui alors qu’il
priait, puis le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) l’a
terrassé et ligoté avant de le libérer.
Est-ce que cela voudrait donc
dire que ‘Omar (qu’Allah l’agrée) est supérieur au Prophète (que la prière et
la paix d’Allah soient sur lui), car les démons n’osent pas s’approcher de
‘Omar (qu’Allah l’agrée) alors que l’un d’entre eux n’a pas hésité à s’attaquer
au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ? Loin de nous
cette pensée, il s’agit là seulement de particularité qui n’implique en rien la
supériorité.
Il y a aussi ce qu’à rapporté
Tirmidhi dans ses Sunan selon Mou’adh ibn Jabal (qu’Allah l’agrée) qui a dit :
« J’ai entendu le Prophète (que
la prière et la paix d’Allah soient sur lui) dire : « Allah (qu’Il soit
Glorifié et Exalté) a dit : « Ceux qui s’aiment en Ma Majesté auront des
chaires de lumière que leur envieront les prophètes et les martyrs. »Tirmidhi a
dit : « C’est un hadith bon (Hasan) - authentique (Sahih) ». Tous les
rapporteurs sont des gens sûrs.
Il est rapporté aussi :
« Il y a parmi les serviteurs
d’Allah des gens qui ne sont pas des prophètes, mais qui seront enviés par les
prophètes et les martyrs. » Ils demandèrent : « Qui sont-ils ? Peut-être les
aimerons-nous ? » Il dit : « Ce sont des gens qui s’aiment par la lumière
d’Allah sans aucun lien de parenté ou lien tribal, leurs visages sont de
lumières. Assis sur des chaires de lumières, ils n’auront point peur lorsque
les autres auront peur, et ne seront point attristés lorsque les autres
s’attristeront ». Puis, il récita : « N’est-ce pas que les alliés d’Allah
n’auront ni crainte, ni tristesse, ceux qui ont cru et eu la certitude »
(Hadith authentique dont tous les transmetteurs sont sûrs).
Ceux qui prétendent que ce
surplus qu’Allah accorde à Ses alliés, qui s’aiment en Sa Majesté et qui sont
enviés par les prophètes (paix sur eux), implique qu’ils sont meilleurs que les
prophètes (paix sur eux), alors que ces derniers sont assurément les meilleures
créatures d’Allah, ceux-là ont une croyance corrompue.
Il y a aussi le hadith rapporté
par les deux Cheikhs selon Ibn Mess’oud (qu’Allah l’agrée) qui a dit :
« Par Allah ! Les compagnons du
Prophète savent que je suis celui d’entre eux qui connaît le mieux le Livre
d’Allah alors que je ne suis point meilleur qu’eux ».
Ibn Hajr dit dans Fath el Bari
: « On tire de cela qu’un surplus de mérite, dans une valeur d’entre les
valeurs, n’implique point un mérite global. Une meilleure connaissance dans le
Livre d’Allah n’implique pas une meilleure connaissance globale ».
Il y a aussi le hadith rapporté
par Boukhari selon ‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) – qui est élevé jusqu’au Prophète
-Marfou’an- :
« Ô Oum Salama, ne fais point
du tort à travers ‘Aïcha car certes je jure par Allah que la révélation ne
m’est pas descendue alors que je me trouvais auprès d’une de vous d’entre mes
femmes sauf pour elle ».
Ibn Hajr dit dans Fath el Bari
: « Ce hadith est utilisé pour induire le mérite supérieur de ‘Aïcha (qu’Allah
l’agrée) par rapport à Khadîdja (qu’Allah l’agrée).
Or cela n’est point nécessaire
en raison de deux faits : le premier est de supposer que Khadîdja (qu’Allah
l’agrée) n’est pas incluse, mais que le terme « auprès d’une de vous » ne
désigne que l’interlocutrice en l’occurrence ici Oum Salama (qu’Allah l’agrée)
et celle qui l’a envoyé ou bien celles qui étaient présentes d’entre ses femmes
à ce moment-là.
Le second, à supposer qu’elle
soit incluse, et bien la spécificité dans un mérite n’induit pas forcément la
supériorité générale comme le hadith qui dit :
« Le meilleur récitateur est
Oubay et le meilleur connaisseur de la Loi est Zayd »
De même, il y a encore le
hadith de Boukhari selon Ibn ‘Abbas (qu’Allah l’agrée) qui est élevé (Marfou’)
jusqu’au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) :
« Le premier qui sera vêtu le
Jour Dernier ce sera Ibrahim »
Ibn Hajr dit dans Fath el Bari
: « Cette particularité qui lui est désignée n’implique point qu’il soit
supérieur à notre Prophète Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient
sur lui) car Le Bienfaiteur a voulu le particulariser par quelque chose pour
lui, mais n’impliquant point sa supériorité absolue »
Il y a ce qu’a rapporté l’Imam
Ahmed dans son Mousnad et Darimi dans ses Sunan selon Ibn Mouhariz qui a dit :
J’ai demandé à Abi Jama’a : «
Parle-nous de ce que tu as entendu du Prophète (que la prière et la paix
d’Allah soient sur lui) ». Il dit : « Oui je vais te raconter une bonne parole.
Nous avons déjeuné avec le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient
sur lui) et avec nous il y avait Abou Oubeïda ibn El Jarah qui a demandé : « Ô
Messager d’Allah ! Y a-t-il quelqu’un meilleur que nous, sachant que nous nous
sommes soumis à toi et nous avons combattu à tes côtés ? » Il répondit : « Oui,
un peuple qui viendra après vous et qui croira en moi alors qu’ils ne m’ont pas
vu »
Et dans la version rapportée
par Tabarani et Ibn Chahin il est ajouté :
« Ce sont eux qui ont une plus
grande récompense que vous, ce sont eux qui ont une plus grande récompense que
vous, ce sont eux qui ont une plus grande récompense que vous »(Hadith
authentique dont tous les transmetteurs sont sûrs, El Hakem l’a authentifié
dans El Moustadrak et Dhahabi l’a confirmé.)
Il y a aussi ce qu’a rapporté
Tirmidhi dans ses Sunan selon Abou Tha’laba Khachani qui rapporte que le
Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit :
« Il y a des jours de patience
qui viennent après vous, durant ceux-là c’est comme empoigner une braise, ceux
qui œuvreront à ce moment-là auront la récompense de cinquante hommes qui
œuvreront comme vous »
Abdallah ibn Moubarak a dit :
« Il a été ajouté par autre que
‘Otba qu’on a dit : « Ô Messager d’Allah ! La récompense de cinquante d’entre
nous ou bien d’entre eux ? » Il dit : « Non, mais bel et bien de cinquante
d’entre vous » Tirmidhi a dit qu’il s’agit d’un hadith bon et singulier
(hasan-gharib) il est bon (hasan) par lui-même et authentique (Sahih) avec
l’appui dans sa conformité.
Ainsi malgré la supériorité de
leur récompense cela n’implique nullement qu’ils sont supérieurs aux valeureux
compagnons (qu’Allah les agrée).
Ainsi pour tel compagnon, le
Trône d’Allah a tremblé à sa mort, pour tel autre se sont les anges qui ont
fait son lavage mortuaire, pour tout un groupe de compagnons Allah (qu’Il soit
Glorifié et Exalté) leur a donné le prodige de marcher sur l’eau et le Prophète
Mohammed (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) n’était pas avec
eux, alors que le prophète Moussa (paix sur lui) et son peuple ont dû traverser
la mer avec le contact de la terre ferme.
Les exemples de particularités
abondent et Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) fait certes ce qu’Il veut
sans que personne ne soit en droit de lui en demander la raison.
3- Comment pourrait-on
prétendre que Djaouharatou-l-Kamel est supérieur au Coran alors que celle-ci a
un équivalent qui est la récitation de vingt Salat Fatihi alors que le Coran,
lui, n’a aucun équivalent et rien ne peut le remplacer ? Cette différence
réfute donc cette accusation, tout en sachant qu’Allah (qu’Il soit Glorifié et
Exalté) met sévèrement en garde celui qui délaisse le Coran.
Pour la récitation de la
Djaouharatou-l-kamel, quelle est la différence entre les 11 grains et les 12
grains sachant que Djawahirou-l-Ma'ani mentionne 11 grains ? De plus, un
nouveau qui désire s'affilier à la Tariqa que doit-il choisir ? Ou bien les
deux sont-ils pareils ?
REPONSE
Concernant les éclaircissements
demandés au sujet de la Djaouharatou-l-Kamel et de son nombre exact à
effectuer, il faut faire un petit récapitulatif historique.
Il faut savoir avant tout que
pendant une époque, du vivant de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son
précieux secret), lui et ses compagnons récitaient 11 fois la
Djaouharatou-l-Kamel et d’ailleurs c’est encore ce chiffre qui est inscrit dans
le livre Djawahirou-l-Ma’ani (car il fut écrit environ 15 ans avant son décès).
Par la suite, cela fut abrogé
et remplacé par la récitation de 12 fois du vivant même de Seïdina Ahmed Tijani
(qu’Allah sanctifie son précieux secret) mais vers la fin de sa vie (m.1815).
Ainsi, petit à petit, tous les disciples qui ont été mis au courant du
changement le firent 12 fois à la place de 11 fois, mais du fait que les
disciples s'étaient répandus dans de nombreux pays, les Mouqadem reçurent la
nouvelle de l’abrogation au fur et à mesure.
Concernant le cas des 11
récitations effectuées par certains à notre époque, cela est en relation
historique avec Cheikh Ahmed Hamahoullah (qu'Allah l'agrée). Ce personnage est
né à Kamba Sagho (Mali) en 1883 d’un père érudit de Tichit en Mauritanie et
d’une mère peule du Mali. Il devint un maître de la Tariqa controversé et
plusieurs évènements en sont la cause :
- Il fut reconnu par son
entourage comme un saint homme et par certains dignitaires de l'époque comme un
érudit.
- Il fut connu aussi comme un
résistant, face à la colonisation.
- Il fut d'abord affilié à la
Tariqa Tidjaniya à travers une chaîne qui remonte à Cheikh Omar Foutiyou Tall
(qu’Allah l’agrée), puis il se ré-affilia à travers Sidi Mohamed Ibn Abdallah
(mort en 1909) arrivé du Touat algérien et installé à Nioro du Sahel en 1900.
Ce Mouqadem, qui selon des sources proches de Cheikh Hamahoullah (qu’Allah
l’agrée), aurait été affilié de la main même d'un grand compagnon de Seïdina
Ahmed Tijani (qu'Allah sanctifie son précieux secret) nommé Sidi Tahar Bouteïba
(qu’Allah l’agrée).
Ce Mouqadem donc, lui a
transmis la Tariqa avec la récitation de 11 Djaouharatou-l-Kamel à la place de
12 fois tel que Cheikh Hamahoullah (qu’Allah l’agrée) l'avait reçu par sa
chaîne Omarienne. Ce même Mouqadem aurait dénoncé la pratique frauduleuse des
12 fois comme étant contraire à l’enseignement de Seïdina (qu’Allah sanctifie
son précieux secret).
Cet événement fit naître un
grave conflit disproportionné entre les Tidjani de différentes affiliations,
conflit qui provoqua des propos indécents et des actes injustes (envers Cheikh
Hamahoullah (qu’Allah l’agrée) et ses disciples), que la Tariqa dans sa
particularité et l’Islam dans sa généralité renient entièrement. Maintenant, au
vu de ces évènements, il existe trois avis différents qui se sont profilés pour
la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel et nous allons les exposer :
1 - Il existe un avis prônant
que la seule récitation véritable de la Djaouharatou-l-Kamel est les 11
récitations (et les 12 fois sont « tolérées »). C'est l'avis très minoritaire
de certains Mouqadem zélés de la branche affiliée à Cheikh Hamahoullah.
Ils tirent leur argument du
fait que d’une part, c’est ce chiffre qui est inscrit dans Djawahirou-l-Ma’ani,
livre référence de la Tariqa écrit par le célèbre khalife Sidi Hajj Ali Harazim
(qu’Allah l’agrée), et d’autre part en exposant la préséance ésotérique de la
valeur mystique du chiffre 11.
Donc, pour eux, il n’y a pas eu
d’abrogation de la part de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son
précieux secret) lui-même. Le rajout du 12ième grain serait l’acte gratuit de
certains de ses compagnons et Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret)
aurait toléré cet acte, mais sans y adhérer pleinement lui-même.
Nous nous sommes permis de dire
des « Mouqadem zélés », car afin de faire triompher leurs causes, ils
n’hésitent pas à faire des remaniements historiques sans aucun fondement dans
le seul désir de paraître plus éclairés et mieux guidés. On peut lire, par
exemple, dans le livre d’Alioune Traoré « Cheikh Hamahoullah, homme de foi et
résistant », une claire démonstration pour faire paraître les adeptes des 12
fois comme passifs et complaisants à l’égard de la présence coloniale.
Cela impliquait les plus grands
dignitaires de la Tariqa, à savoir, Sidi Mohamed El Habib fils de Seïdina Ahmed
Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), installé à ‘Aïn Madhi, et Sidi
Hajj Ali, khalife officiel de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret),
installé à Tamacine, allant jusqu’à inventer un exil fictif vers Fès du fils de
Seïdina avec date à l’appui. Et à l’opposé, les partisans des 11 fois font
office de héros résistants face aux colonisateurs.
En fait, cet avis est non
seulement non recevable, mais surtout condamnable, car cet argument ne se base
sur aucun fait avéré authentique. La seule référence était une soi-disant «
tradition orale » qui n’a jamais été mentionnée par aucun compagnon de Seïdina
Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), et par aucun savant de
la Tariqa qui les avait à leur tour côtoyés.
Est-il nécessaire de rappeler
que les récits farfelus et sans fondements abondent malheureusement dans la
Tariqa, et de même concernant les faux écrits qui contiennent même des propos
jamais tenus par Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret)
qui portent préjudice à sa dignité et à celle de la Tariqa ? Les savants de la
Tariqa ont suffisamment mis en garde contre le fait de s’y fier et surtout de
les colporter.
Seïdina Ahmed Tijani (qu'Allah
sanctifie son précieux secret) a répondu « oui » lorsqu’on lui a demandé si on
mentirait à son sujet et il a alors donné une règle d’or qui est : « Lorsqu’on
vous rapporte des propos qui me sont attribués alors pesez-les à la balance de
la Chari’a, s’ils sont conformes prenez-les sinon rejetez-les ».
Dans Ifadat-l-Ahmediya. Cheikh
Mohamed El Hafidh Misri Tidjani a commenté :
« Cela signifie donc que la
seule compréhension des propos qui lui sont attribués et qu’il faut retenir est
celle qui suit la Sunna, car toute compréhension n’allant pas dans ce sens
n’est pas la signification voulue, cela s’il est établi qu’il s’agit
véritablement de ses propos, si ce n’est pas établi comme provenant de lui, il
faut alors les délaisser entièrement ».
De même, dans la Tariqa il est
un devoir de faire référence aux dires authentiques de Seïdina (qu’Allah
sanctifie son précieux secret), de ses compagnons et des savants de la Tariqa
après eux, pour se faire un avis vrai.
En fait, les tenants de cette
information désirent à n’importe quel prix faire valoir leur avis et malgré
toutes les preuves contraires authentiques que l’on pourrait leur signaler, ils
n’en tiendraient point compte, car ce serait comme « déprécier » la valeur de
Cheikh Hamahoullah (qu’Allah l’agrée) au profit de ses anciens adversaires de
l’époque. Vous constaterez donc qu’on est très loin du caractère neutre et
impartial du chercheur de vérité.
De plus, ce n’est point honorer
ce Cheikh que d’accorder du crédit à des récits sans fondement qui mettent en
cause l’intégrité des compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie
son précieux secret) et de sa descendance qui se seraient permis de changer
volontairement ce que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur
lui) avait confié comme oraisons essentielles inhérentes à la mise en pratique
de sa propre Tariqa.
De même, il est inconcevable de
penser que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) aurait permis que
l’on modifie, sans la permission du Prophète (que la prière et la paix d’Allah
soient sur lui), une seule modalité de ses oraisons particulières sans rien
trouver à redire et encore plus, à les laisser faire.
Cela prouve bien leur
méconnaissance du respect et de la soumission totale de Seïdina (qu’Allah
sanctifie son précieux secret) envers son bien-aimé maître, le Prophète (que la
prière et la paix d’Allah soient sur lui). Lui qui, par amour envers le
Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ne pouvait se taire
lorsqu’il constatait l’infraction envers une seule Sunna prophétique, aurait
permis que ses disciples changent en sa présence un Ouird particulier confié
par le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) lui-même.
Il est rapporté, dans
Ifadat-l-Ahmediya que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) entendit
pendant l’assemblée de Dhikr certains disciples altérer la prononciation de la
formule « Lê ilêha ila Allah », il s’exclama alors : « Qu’est-ce donc cela !
Qu’est-ce donc cela ! « Lê ilêha ila Allah » ! « Lê ilêha ila Allah » ! ». Il
ne s’est pas tu devant une mauvaise prononciation, comment le ferait-il
sciemment devant un rajout à l’enseignement prophétique ?! Cela prouve bien
aussi, leur méconnaissance de l’éducation de ses compagnons qui étaient auprès
de lui comme un mort entre les mains de son laveur.
Concernant le fait que c’est le
chiffre 11 qui est inscrit dans Djawahirou-l-Ma’ani, cela est par le fait que
ce changement s’opéra plus d’une dizaine d’années après avoir été écrit par
Sidi Hajj Ali Harazim (qu’Allah l’agrée). Ce n’est pas le seul changement ou la
seule modification qui ont été opérés.
Il en est de même concernant la
visite des Saints qui était permise pour ceux qui étaient morts, mais non pas
pour les vivants et c’est ce qui est mentionné dans le Djawahirou-l-Ma’ani.
Plus tard, cette interdiction sera aussi étendue par Seïdina (qu’Allah
sanctifie son précieux secret) aux Saints qui sont morts comme cela est connu
par tous les savants de la Tariqa, sous peine d’être rompu d’avec la voie, et
sans que cette modification soit pourtant reportée dans ce livre. Il y a
d’autres cas similaires, que ce soient des changements pour renforcer ou pour
alléger, parfois avec choix et parfois sans choix.
Certes, le livre
Djawahirou-l-Ma’ani est une référence pour les adeptes de la Tariqa dans ses
sublimes commentaires des versets Qoranique, des hadiths prophétiques, dans
l’éclaircissement des sujets troubles rencontrés par les savants et les
maîtres. Cependant, il faut tenir compte aussi dans certains domaines, de son
historique, de son commentaire et de ses modifications lorsqu’ils ont été
effectués.
C’est pour cela qu’il est
conseillé par les savants de la Tariqa de lire le Boughiya El Moustafid de Sidi
‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée), car il est un commentaire sûr et précis de
ce que contient le Djawahirou-l-Ma’ani, prenant en compte toutes les
informations nécessaires qui ont eu lieu après son écriture. Comment agir
autrement, sachant que c’est ce qui est demandé pour la bonne compréhension des
Paroles d’Allah dans le Qoran et celle du Prophète (que la prière et la paix
d’Allah soient sur lui) dans les hadiths. Il est certes demandé à chaque
musulman de s’y référer en toute chose, mais le musulman se doit de consulter
les savants, car ceux-ci ont appris ce qui est abrogé de ce qui est abrogeant,
ce qui a un caractère particulier de ce qui a un caractère général, et toutes
les autres subtilités de la science nécessaire pour la juste compréhension.
Quant à la valeur ésotérique du
chiffre 11, il faut savoir que la science relative à la teneur ésotérique et
mystique des chiffres et des lettres arabes n’a aucun pouvoir de prescription.
C’est une science qui sert à affiner des compréhensions, mais non pas à abolir
des actes et des faits relatifs à des pratiques confirmées de la part de
Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret), ou de ses
compagnons. Donc, cet argument ne peut servir de preuve.
Enfin, pour le cas du
mystérieux Mouqadem Sidi Mohamed Ibn Abdallah, originaire de Touat, (même s’il
possédait un diplôme général dans la Tariqa lui conférant le droit de nommer
autant de Mouqadem qu’il le veut et d’autoriser dans les oraisons essentielles
et non essentielles, ce qu’on appelle un Ijaza « Moutlaq el Itlaq »), cela ne
lui donne aucun droit de légiférer et d’affirmer que ce sont les 11 récitations
qui sont authentiques et les 12 sont une innovation non prescrite, cela
outrepasse son rôle de Mouqadem. En effet, n’importe quel Mouqadem, Khalife ou
même descendant, dépend entièrement de Seïdina (qu'Allah sanctifie son précieux
secret) et n’a pour rôle que de le représenter, d’être à son service et de
suivre son enseignement.
L’Imam Soukeïrij (qu’Allah
l’agrée) a dit : « Le Mouqadem dans cette Tariqa Ahmediyya Tidjaniya, quoi
qu’il ait atteint dans les degrés particuliers, n’est qu’un représentant de
Seïdina, sans posséder une particularité distincte de cela. » (Rafa ’ Niqab).
Et comment en serait-il
autrement vu sa station spirituelle unique !? D’ailleurs, parmi les propos que
Seïdina Ahmed Tijani (qu'Allah sanctifie son précieux secret) a rapportés, il a
dit :
« Ma station auprès d’Allah
dans l’au-delà est telle que personne d’entre les Aouliya ne peut l’atteindre,
et personne ne peut l’approcher que sa valeur soit grande ou petite, et parmi
l’ensemble des Aouliya, après l’époque des compagnons jusqu’au jour où on
soufflera dans la Trompe, il ne s’en trouve pas un capable d’atteindre notre station
[…] » (Rimah)
Seïdina (qu'Allah sanctifie son
précieux secret) avait demandé une fois au Prophète (que la prière et la paix
d'Allah soient sur lui), quelle était la cause de tous les mérites et grâces
contenus dans cette voie et le Prophète (que la prière et la paix d'Allah
soient sur lui) de lui répondre : « C’est par ta cause ».
Le Prophète (que la prière et
la paix d'Allah soient sur lui) lui a dit aussi : « Tu es la porte de la
réussite pour tout désobéissant qui sera relié à toi ». (Djawahirou-l-Ma’ani)
Comme l’a si bien dit Cheikh
Omar Foutiyou (qu’Allah l’agrée) : « Le mérite accordé à ceux qui suivent
repose entièrement sur le mérite détenu par celui qui est suivi ». (Rimah)
Donc, seul Seïdina Ahmed Tijani
(qu’Allah sanctifie son précieux secret) est habilité à affirmer s’il s’agit là
d’une innovation ou non. Nous rappelons que le changement de 11 à 12 fois s’est
faîte du vivant de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) environ un
an avant son décès. Pendant toute cette période, la Wadhifa s’est effectuée
avec la récitation de 12 Djaouharatou-l-Kamel.
Après sa mort, chaque « Cheikh
Zaouiya » officiel et Imam qui furent désignés à la Grande Zaouiya de Fès
continuèrent à pratiquer exactement ce que Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah
sanctifie son précieux secret) avait effectué de son vivant. Jamais les
compagnons ne se sont posé la question du pourquoi cela est passé à 12
récitations, car ils se contentaient d’imiter les œuvres de Seïdina (qu’Allah
sanctifie son précieux secret) tels qu’il les avait accomplies.
2 - D’où un autre avis qui
prône que la seule récitation valable est 12 fois alors que la récitation 11
fois a été abrogée et donc n’est plus valable. Plusieurs éminents savants de la
Tariqa soutiennent cet avis avec en tête de liste le célèbre et réputé maître
de la Tariqa, savant de la Qarawiyyine et qui fut l’un des Cheikh et Imam de la
Zaouiya el Koubra de Fès, Cheikh Idriss El Iraqi (qu’Allah prolonge sa vie).
Parmi les arguments avancés, il
a cité qu'il est en possession d'un diplôme effectué par Sidi Hajj Ali Tamacini
(qu’Allah l’agrée), et signé par lui, dans lequel il est mentionné la nécessité
d'effectuer 12 fois Djaouharatou-l-Kamel et non plus 11. Or, Sidi Hajj Ali
Tamacini (qu’Allah l’agrée) a été désigné officiellement par Seïdina Ahmed
Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) comme son successeur dans la
maîtrise de la Tariqa, et tuteur de ses deux nobles enfants. Il a été attesté,
par l’unanimité, son obtention du degré de Pôle (Qoutb), son mérite est connu,
nous n’allons point nous attarder sur l’étendue de sa valeur.
Parmi les arguments qui
confirment encore cette abrogation sans aucune ambiguïté, c’est l’unanimité des
agissements des grands compagnons de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie
son précieux secret) et piliers de cette Tariqa tels Moulay Mohamed ben Abi
Nasr el Alawi, Sidi Hajj Abdelwahhab ibn El Ahmar, Sidi Mohamed El Ghali, Sidi
Taïeb Sefiani, Sidi Ibrahim Riyahi (qu’Allah les agrée).
Ainsi, tous les compagnons de
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qui ont survécu après lui,
ainsi que ses deux nobles enfants, tous les Mouqadem qui ont été désignés par
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) ou par l’un de ses grands
compagnons, tous les grands savants reconnus de la Tariqa qui ont succédé aux
compagnons, et ce, de leur époque jusqu’à nos jours, tous ont été et sont
unanimes sur le fait que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a
remplacé les 11 récitations par 12 à la fin de sa vie.
Tous ont suivi et accompli ses
enseignements, hormis le mystérieux Mouqadem originaire de Touat qui aurait
affirmé le contraire. Aucun d’entre eux n’a objecté sur le fait que c’est 11
récitations qui sont enseignées dans le Djawahirou-l-Ma'ani, car tous savaient
que Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a changé les 11
récitations par les 12 et ils l’ont suivi comme à leur habitude.
Aussi, même si l’information
donnée par le mystérieux Mouqadem de Touat sur les 11 récitations s’avérait
authentique, il ne fait aucun doute que l’information sur les 12 l’est aussi.
Alors, la règle lorsque deux sources authentiques s’opposent comme cela arrive
parfois en ce qui concerne les paroles prophétiques, il faut opter sur la plus
authentique des deux. Dans notre cas de figure, nous avons d’un côté un
rapporteur n’ayant pas vécu au côté de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux
secret) et ne l’ayant pas connu, et de l’autre, des milliers de rapporteurs
parmi lesquels se trouvent ses propres enfants, l’élite de l’élite de ses
compagnons, et des sommités parmi les savants de la Tariqa qui sont des
références incontournables et reconnues.
Le choix est clair pour une
personne qui ne se laisse pas aveugler par la passion, mais qui ne recherche
que la vérité. À cela, il faut prendre en compte que les autres Mouqadem qui
ont été autorisés par Sidi Tahar Bouteïba (qu’Allah l’agrée) de Tlemcen,
accomplissent la récitation de 12 Djaouharatou-l-Kamel contrairement à notre
mystérieux Mouqadem de Touat qui l’aurait reçu à onze par le même compagnon.
Enfin, l’autre argument qui est
avancé, et non des moindres, c’est la chaîne ininterrompue des Chouyoukh et
Imam désignés dans la Zaouiya El Koubra de Fès, depuis l’époque du décès de
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret), chargé de perpétuer l’œuvre
et l’enseignement authentique de Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux
secret) tel qu’il l’a laissé à sa mort.
C’est une chaîne de garants qui
a justement empêché l’introduction et les dérives vers les innovations, qui
parfois, s’infiltrèrent dans d’autres régions reculées. Ainsi, la Zaouiya
Tidjaniya El Koubra de Fès fut toujours un repère d’authenticité à laquelle se
référèrent bon nombre de savants. En effet, les chaînes de garants sont la
spécificité de notre noble religion qui s’étend à tous les domaines de la
science et par laquelle fut préservée l’authenticité des informations
rapportées. Voici, cité à la suite, cette chaîne de garants pour l’Imama et
pour la fonction de « Cheikh Zaouiya » :
Imam à la Zaouiya El Koubra de
Fès :
Depuis la construction de la
Zaouiya en 1215, c’est Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux
secret) qui dirigea la prière jusqu’à son décès en 1230 H.
- Puis, ce fut le majestueux
Chérif Sidi Taïeb Wadghiry, connu sous l’appellation de Sefiani, qui dirigea la
prière jusqu’à sa mort survenue en 1259 H.
- Puis, ce fut le Chérif Moulay
Tahar, fils du grand Connaissant Moulay Mohamed ben Abi Nasr El ‘Alawi,
jusqu’en 1300 H.
- Puis, ce fut Ahmed ibn Ahmed
Kala Bannani, jusqu’en 1306 H.
- Puis, ce fut Hajj Abdsalem
Kanoun, jusqu’en 1326 H.
- Puis, ce fut le Chérif Ahmed
Khayyat, jusqu’en 1365 H.
- Puis, ce fut Cheikh Idriss El
Iraqi, (qu’Allah prolonge sa vie) jusqu’à ce qu’il dût se démettre pour des
raisons personnelles.
Machayikh de la Zaouiya El
Koubra de Fès :
Après Seïdina Ahmed Tijani
(qu’Allah sanctifie son précieux secret), ce fut Sidi Abou Ya’za, fils de Sidi
Hajj Ali Harazim, jusqu’à son décès en 1273 H.
- Puis, fût désigné Moulay
Tahar El Alawi, jusqu’à son décès en 1300 H.
- Puis, ce fut Sidi Ghali, fils
de Sidi Moussa ibn Ma’zouz, jusqu’à son décès en 1316 H.
- Puis, ce fut Moulay Taïeb,
fils de Sidi Ahmed fils de Sidi Taïeb Sefiani, jusqu’à son décès en 1357 H.
- Puis, ce fut Moulay Ghali
Sefiani, jusqu’à son décès en 1367 au mois de Rajab.
- Puis, ce fut Cheikh Idriss El
Iraqi (qu’Allah prolonge sa vie), jusqu’à ce qu’il dût se démettre pour des
raisons personnelles.
Cette fonction est désormais
assumée par la descendance de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son
précieux secret).
3 - Enfin, le dernier avis, qui
est celui auquel nous adhérons personnellement, est celui qui prône que la
récitation authentique est la récitation par 12, mais qui n’invalide pas pour
autant celle accomplie par 11, il la tolère. Cet avis est suscité dans le but
de ne pas marginaliser une partie de nos frères dans la voie et afin de calmer
les tensions, les conflits qui sont malencontreusement survenus entre disciples
d’une même voie. En fait, c’est la solution du moindre mal. En effet, cette
divergence entre 11 fois et 12 fois ne justifie en aucun cas la violation du
caractère sacré du musulman.
Aussi, étant donné que d’une
part, les 11 fois ont bien été effectuées dans la Tariqa à une certaine époque
et que d’autre part, certains ont pensé, même si c’est par manque
d’information, qu’ils se devaient de l’effectuer 11 fois pour authentifier leur
conformité à l’enseignement de la voie, de ce fait, par cette intention, il est
préférable de tolérer l’accomplissement des 11 fois. Cela étant dit, cette
position n’est point une invitation à choisir indifféremment entre les 11 fois
ou les 12 fois, car le disciple se doit de s’instruire au sein de la voie afin
de suivre ce qui est le plus authentique possible.
De plus, le disciple qui a été
instruit, son seul souci n’est point de prendre une position partisane de par
son choix, c'est-à-dire en pensant que s’il choisit de le faire 11 fois c’est
qu’il soutient Cheikh Hamahoullah (qu’Allah l’agrée) et par contre en le
faisant 12 fois, il se serait opposé à lui. Une telle attitude est incompatible
avec l’enseignement pur de cette voie prophétique. Certainement, pour nous, il
ne fait aucun doute que le seul souci de Cheikh Hamahoullah en revenant à la
pratique des 11 fois était de se conformer à ce qu’il pensait être le plus
authentique à son époque selon les dires du mystérieux Mouqadem de Touat. Il
n’aurait pas hésité à changer de position aujourd’hui, en revenant aux 12 fois,
s’il constatait que tels étaient bien les derniers actes de son maître
bien-aimé Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) à sa
mort.
En effet, il ne suivait point
une passion aveugle dominée par la nécessité d’avoir raison, non, son seul
souci était d’être le plus fidèle possible à celui qui fut choisi pour être le
dépositaire de cette Tariqa Ahmediya bénie, notre maître le Pôle Caché,
détenteur de la station inégalée et inégalable pour tout Waly jusqu’à la fin
des temps, Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret).
Or, malheureusement, peu sont
ceux à notre époque qui ont un amour sincère assez fort envers Seïdina Ahmed
Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) au point de ne pas hésiter à se
conformer avec satisfaction à l’ensemble de son enseignement sans laisser s’y
interposer toute considération de fierté, d’esprit partisan, d’orgueil, de
coutumes tribales et autres aberrations qui ne sont point l’apanage des grands
maîtres, tel Cheikh Hamahoullah (qu’Allah l’agrée), ni de ceux qui veulent
cheminer vers Allah.
Voilà, cher frère, en espérant
avoir été aussi clair que possible, recevez toutes nos salutations et sachez
que nous restons à votre entière disposition pour vos questions.
Question : Pour quelle raison faut-il
les ablutions pour réciter Djaouharatou-l-Kamel alors qu’on peut réciter le
Coran sans ablutions ?
REPONSE
Il faut savoir avant tout que
le Qoran, qui est la Sainte Parole d’Allah, a le statut d’obligation générale
pour chaque musulman, homme ou femme, malade ou en bonne santé, et ce, jusqu’à
la mort. De ce fait, c’est une nécessité et personne ne peut s’en passer et
c’est pour cela qu’il est permis de réciter le Qoran de mémoire même sans les
petites ablutions. Par contre, Djaouharatou-l-Kamel a le statut d’actes
d’évocations méritoires qui ne concerne que ceux qui ont fait le vœu pieux de
l’accomplir, elle contient un secret et un profit qui ne peut être obtenu qu’en
ayant les ablutions à l’eau.
Cependant, il est nécessaire de
préciser que certains détracteurs mal intentionnés prétendent à tort : «
Puisque les Tidjani disent qu’il ne faut réciter leur prière appelée
Djaouharatou-l-Kamel qu’avec les ablutions alors que le Qoran peut être récité
sans les ablutions, c’est qu’ils considèrent alors que leur prière est
supérieure au Qoran. » Et ainsi en utilisant le raisonnement par analogie
(Qiyas) ils arrivent à une conclusion erronée et mensongère. S’ils avaient eu
l’intelligence d’interroger « les gens du Dhikr », ils n’auraient pas eu à
endosser la responsabilité de leurs vaines allégations.
En effet, ils auraient su d’une
part que le maître de cette voie, Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son
précieux secret) a dit : « La prééminence du Coran sur toute autre parole, que
ce soit des formules de Dhikr ou de prière sur le Prophète (que la prière et la
paix d’Allah soient sur lui), est plus éclatante que le soleil. Il est fait cas
de cet éclat dans les principes mêmes de la Chari'a (Coran et hadith
prophétiques authentiques). »
Il a dit aussi (qu’Allah
sanctifie son précieux secret) : « La lecture du Coran est prioritaire, car elle
est exigée par la révélation, le Qoran est le contenant de la grâce, le
fondement de la Chari'a et la base du rapport avec le Divin, sans oublier la
ferme interdiction de négliger sa lecture. Il est donc strictement prohibé de
délaisser sa récitation. »
Ainsi ni Djaouharatou-l-Kamel,
ni Salat Fatihi, ni toutes autres évocations apparentes ou cachées n’ont le
statut du Qoran et ne sont supérieurs au Qoran. D’autre part, rien ne peut
remplacer la récitation du Qoran tandis que la Djaouharatou-l-Kamel peut être
remplacée par vingt Salat Fatihi. De plus, si par nécessité il est permis de
réciter un verset du Qoran pour la protection en état de grande impureté, en
revanche il est interdit de toucher le Saint Livre sans ablutions petites ou
grandes, et cela même avec une baguette (selon l’avis des malikites) cependant
qu’il est possible de toucher ou transporter une feuille où est écrit
Djaouharatou-l-Kamel même en état de grande impureté.
Ils auraient su aussi qu’il est
méritoire d’accomplir les évocations en état de pureté et que la Chari’a incite
à cela puisque tel était le comportement de notre noble Prophète (que la prière
et la paix d’Allah soient sur lui). Selon Mouhajir ibn Qandhan (qu’Allah
l’agrée) il rapporte qu’il se rendit auprès du Prophète (que la prière et la
paix d’Allah soient sur lui) alors qu’il urinait, il le salua, mais il ne lui
répondit pas jusqu’à ce qu’il eut fini ses ablutions. Ensuite, il se tourna
vers lui et lui dit : « Je déteste évoquer Dieu sans être en état de pureté -ou
il dit- sans avoir accompli mes ablutions. » (Rapporté par Tirmidhi)
Le grand juriste malikite Abou
Bakr Ibn Arabi a dit : « Évoquer Allah en état de pureté est préférable et il
en va de même pour les supplications, l’Imam Malek (qu’Allah l’agrée) ne lisait
les Hadiths qu’après avoir accompli les ablutions. »
Sidi Mohamed El Hafidh,
illustre savant d’Egypte, a dit : « Les juristes des écoles juridiques sont
unanimes sur le caractère recommandable de la purification pour tout Dhikr et
celui qui fait le vœu d’évoquer Allah qu’en état de pureté complète et qu’il respecte
son vœu ; que peut-on lui reprocher, bien au contraire il a accompli son devoir
et certes Allah fait l’éloge de ceux qui respectent leur vœu. »
Enfin, la particularité n’en
fait pas pour autant la supériorité et le raisonnement par analogie (Qiyas)
possède ses règles que ne peuvent maîtriser que les maîtres en la matière, ce
n’est point un jeu futile auquel tout le monde peut s’adonner au risque de
tomber dans l’erreur et l’égarement. Même l’Imam Abou Hanifa (qu’Allah l’agrée)
le spécialiste incontesté en raisonnement analogique (Qiyas) fut mis en garde
par le célèbre Imam Ja’far Siddiq (qu’Allah l’agrée). En effet, afin de lui
prouver l’irrecevabilité de cette méthode pour distinguer la supériorité d’un
élément sur un autre, ce dernier l’interrogea : « Quel est le plus détestable
devant le Seigneur, le meurtre que Dieu a interdit ou l’adultère ? »
L’Imam Abou Hanifa répondit : «
Le meurtre bien sûr ! »
L’Imam Ja’far dit alors : «
Pourtant Dieu exige deux témoins pour prouver un meurtre et pas moins de quatre
pour prouver l’adultère. Comment peut-on appliquer l’analogie dans ce cas ? »
Puis il continua « Quel est le
plus important pour Dieu, le jeûne ou la prière ? »
L’Imam Abou Hanifa a dit : « La
prière bien sûr ! »
L’Imam Ja’far : « Pourquoi donc
la femme est-elle tenue de jeûner après le mois de Ramadan pour les jours où
elle n’a pas jeûné à cause de ses menstrues alors qu’elle n’est pas tenue de
faire les prières qu’elle n’a pas pu faire pour les mêmes raisons ? »
Ainsi, la condition de purification
exclusivement par l’eau pour pouvoir réciter cette prière n’induit pas la
supériorité de Djaouharatou-l-Kamel sur le Coran, car le particularisme
n’implique pas forcément la supériorité. Les cas qui le démontrent sont
nombreux à travers le Qoran et la Sunna et l’analogie s’avère non seulement
inutile, mais pire conduit à l’égarement dans la juste compréhension.
On peut confronter à titre
d’illustration deux hadith prophétiques, l’un est celui où la mère des croyants
‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) a rapporté que le Prophète (que la prière et la paix
d’Allah soient sur lui) a dit : “Je vous assure que je vois les diables, qu’ils
soient de l’espèce des Djinn ou de l’espèce humaine, prendre la fuite devant
‘Omar.” (Rapporté par Tirmidhi- Sahih)
Quant à l’autre, il s’agit du
hadith authentique où le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur
lui) déclare à ses compagnons que la nuit dernière un démon s’est jeté sur lui
alors qu’il priait, puis le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient
sur lui) l’a terrassé et ligoté avant de le libérer.
Est-ce que cela sous-entendrait
que ‘Omar (qu’Allah l’agrée) est supérieur au Prophète (que la prière et la
paix d’Allah soient sur lui) puisque les démons n’osaient pas s’approcher de
‘Omar tandis que l’un d’entre eux n’a pas hésité à s’attaquer au Prophète (que
la prière et la paix d’Allah soient sur lui). De la même manière il serait
possible de conclure que ‘Omar est supérieur au prophète Ibrahim et à son fils
Isma’il (sur eux la paix) qui assaillis par le Démon, durent le lapider pour
s’en débarrasser, un acte qui est encore commémoré de nos jours lors des rites
du pèlerinage.
Loin de nous cette pensée, il
s’agit là seulement de particularités qui n’impliquent en rien la supériorité.
‘Othman (qu’Allah l’agrée) par exemple, fut également doté de particularités
qui lui étaient propres. Ibn ‘Omar a rapporté : « Tandis que le Prophète (que
la prière et la paix d’Allah soient sur lui) était assis et que ‘Aïcha se
trouvait derrière lui, Abou Bakr demanda la permission de rentrer et entra.
Puis ‘Omar demanda la permission de rentrer et entra. Puis ‘Ali demanda la
permission de rentrer et entra. Ensuite Sa’d ibn Malik demanda la permission
d’entrer et entra. Enfin ce fut ‘Othman qui demanda la permission de rentrer et
entra cependant que le Prophète parlait avec les genoux découverts, il les
couvrit alors et demanda à sa femme : ‘Recule-toi.’ Ils discutèrent ensemble un
moment puis ils partirent.
‘Aïcha lui demanda : ‘Ô
Messager d’Allah, tes compagnons sont venus à toi, mais tu ne t’es recouvert et
tu ne m’as demandé de reculer que pour l’entrée de ‘Othman, comment se fait-il
?’ Il répondit : ‘Ô ‘Aïcha, comment n’aurais-je pas de pudeur envers celui dont
les anges éprouvent de la pudeur. Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main !
Certainement les anges ont autant de pudeur pour ‘Othman qu’ils en ont pour
Allah et Son Messager.’ Ensuite il ajouta : ‘S’il était rentré alors que tu
étais juste à côté de moi, il n’aurait ni parlé ni levé la tête jusqu’à ce qu’il
sorte. » (Rapporté par Abou Ya’la ainsi que Mouslim dans son Sahih avec des
termes approximatifs.)
On pourrait là aussi être tenté
d’affirmer que cette particularité le place au-dessus de tous les compagnons et
même à l’égal du Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui),
mais cette conclusion serait aussi fausse que ceux qui concluent que les
Tidjani considèrent que la Djaouharatou-l-Kamel est supérieure au Qoran car il
est nécessaire d’avoir les ablutions pour la réciter.
On pourrait faire d’autres
parallèles de particularité en citant le cas de Zaïd ibn Haritha (qu’Allah
l’agrée) qui fut le seul d’entre les compagnons dont le nom est cité par Allah
dans le Qoran, ou encore avec Houdheyfa ibn el Yaman (qu’Allah l’agrée) qui fut
le seul compagnon particularisé par la détention de la liste secrète des
hypocrites, ou aussi Oubey ibn Ka’b (qu’Allah l’agrée) qui fut le seul à qui le
Prophète dit une fois : «Dieu –Glorifié et Honoré- m'a ordonné de te réciter le
chapitre 98 (ceux des gens du Livre qui ont mécru ainsi que les idolâtres...) »
Il dit: «Est-ce qu'il m'a vraiment nommé?» Il dit (que la prière et la paix
d’Allah soient sur lui) : «Oui». Oubey en eut les yeux pleins de larmes.
Ainsi, pour tel compagnon, le
Trône d’Allah a tremblé à sa mort, pour tel autre ce sont les anges qui ont
fait son lavage mortuaire, pour tout un groupe de compagnons Allah leur a donné
le prodige de marcher sur l’eau et le prophète Mohammed (que la prière et la
paix d’Allah soient sur lui) n’était pas avec eux, alors que le prophète Moussa
(sur lui la paix) et son peuple ont dû traverser la mer avec le contact de la
terre ferme. Cela n’implique nullement qu’ils soient supérieurs au prophète
Moussa (sur lui la paix) ni que les autres compagnons mentionnés soient
supérieurs aux quatre khalifes bien guidés.
Il en est de même concernant
les actes d’adorations. Pour exemple les formules de glorifications qui ont un
statut particulier dans l’inclinaison et la prosternation pendant la prière,
précédant même la récitation du Qoran. Selon Ibn ‘Abbas (qu’Allah l’agrée) le
Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : «Dans
l’inclinaison glorifiez Dieu
Le Très-Grand (Soubhanallah Al
'Adhim) et dans la prosternation invoquez Dieu de toute votre force, car vous y
avez beaucoup de chance de voir vos vœux exaucés’. (Rapporté par Mouslem)
Selon Abou Hourayra (qu’Allah
l’agrée) le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit :
‘C'est quand on est prosterné dans la prière qu'on est le plus près de son
Seigneur. Aussi invoquez-y beaucoup Dieu». Et à cela s’ajoute le fait que le
Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a défendu de réciter
le Qoran pendant la position d’inclinaison et de prosternation. D’où le fait
que certains savants ont déclaré l’invalidité d’une prière dans laquelle la
Sourate Fatiha serait récitée pendant l’inclinaison et la prosternation, alors
qu’elle est pourtant constituée comme une invocation.
De même il est établi que la
meilleure des œuvres est la prière et que la salutation de n’importe quelle
mosquée s’effectue en accomplissant deux cycles de prières. Il est notoire
aussi que la meilleure mosquée est celle de La Mecque et que pour la saluer il
faut accomplir le Tawaf (circumambulation autour de la Ka’ba) avant toute
prière, doit-on conclure alors que le Tawaf est supérieur à la prière qui est
pourtant le second pilier de l’Islam et son pilier central.
Comme on peut le constater les
exemples de particularités abondent et Allah fait certes ce qu’Il veut sans que
personne ne soit en droit de Lui en demander la raison. Il en est ainsi pour le
cas de la Djaouharatou-l-Kamel avec la particularité de l’ablution pour la
réciter ou de la Salat Fatihi et la particularité de son surplus de mérite ou
toute autre information rapportée authentiquement de la part de Seïdina Ahmed
Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret). En conséquence, leurs cas ne
peuvent servir de prétexte aux détracteurs pour prétendre faussement que les
tidjani pensent que cela est supérieur au Qoran ou toutes autres aberrations de
ce genre.
Ceci est suffisant pour ceux
qui voient et entendent.
Allah dit : « N’ont-ils pas
parcouru la terre afin d’avoir des cœurs pour comprendre ou des oreilles pour
entendre ? Car ce qui devient réellement aveugle ce ne sont pas les yeux, mais
ce sont les cœurs qui sont dans les poitrines ? » (Sourate 22 Le pèlerinage,
verset 46).
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