Le
Messager d’Allah (saw) a dit : « Les Gens de ma Maison
(Ahl-ul-Bayt) sont auprès de vous comme le Bâteau de Nûh : celui
qui est monté a été sauvé, et celui qui l’a manqué s’est
noyé.»
Depuis
l’appel de Mawlana Sheikh Nazim « Soyez Rabbani » un étonnant
silence règne sur ce sujet pourtant axial et actuel dans
l’enseignement de la chaîne d’or naqshbandi.
Mawlana
Sheikh Nazim nous a donné cet enseignement au moment de sa vie le
plus généreux quant au dévoilement des secrets et des lumières.
Il
se situe ici dans la lignée de celui que l’on peut nommer sans se
tromper l’un des 14 plus grands saints enseignants de l’Islam :
Imam Ja’far as-sâdiq (saw).
Celui
qui fut le petit fils de Zain al 'Âbidîn (saw) et de Abou Bakr
as-siddîq (rad) , celui qui unifie en lui les courant des sunnites
et des « ahl Bayt » , celui qui fut le 6e des 12 Imams et le 5e
de la chaîne d’Or Naqshbandi , celui qui fut le maître de l’Imam
Mâlik , de Abou Hanifa et aussi le maître de Jâbir ibn Hayyân
(Geber en occident) , l’un des plus grands alchimiste de l’histoire
qui disait : « je ne suis que l‘ombre de mon maître Imam Ja’far
». C’est encore à lui que se rattache aussi le grand Tayfur Abou
Yazid al Bistami.
Or,
ce qui nous semble remarquable à souligner c’est le lien personnel
- très réel, et avec une vision claire- que l ‘Imam Jaffar eut
avec l’Imam al-Mahdi (saw) annonçant sa venue en décrivant son
avènement comme le retour à un Âge d’or tel que le décrivit
René Guénon, au delà des formes religieuses particulières et avec
cette dimension universelle qui caractérise également
l’enseignement du Sheikh Al akbar Muhyyî din ibn ‘Arabi.
Rappelons que ce dernier reçu cette mission de présenter l’Islam
dans sa dimension universelle en relation avec la grande Tradition
éternelle par le prophète Sayyidina Mohammad (saw) ainsi qu’il le
déclare au début de son livre les « Fussûs al Hikam », « Les
chatons des Sagesses ». Ce livre qui parle des 27 expressions de la
sagesse universelle ne peut être compris dans touteson ampleur que
si on l’éclaire par l’enseignement inspiré de René Guénon,
Sheikh Abdel Wahid Yahya concernant la grande Tradition de l’Âge
d’Or.
Nous
parlons ici de la « loi divine éternelle » dont les religions
sont des adaptations, celle que le Coran nomme « Din-al-Qayyim,
l’Inde le « Sanatana Dharma » et la Chine « le Tao ».
Nous
pensons qu’il faut reconnaître le courage intellectuel de Charles
André Gillis (Sidi Aber.Razzâq.Yahya ) dont l’attitude « jalali
» déconcerte ceux qui le critiquent sans comprendre l’importance
de sa position. Il défend cet Esprit Universel et la dimension
métaphysique de l’enseignement éternel comme un templier défend
la « terre sainte » ou comme « Raquim » garde la caverne des
dormants. Il assume cette rigueur fut ce-t-elle productrice d’une
mauvaise image d’autant plus qu’il connaît de prés la valeur
des Malamati (les gens du blâme)…
Nous
devons cela plus encore à l’enseignement de notre regretté Sheikh
Mostapha Vâlsan et particulièrement cet éclairage reliant l’Islam
à la tradition originelle par exemple avec son commentaire sur :
«
L’introduction du Sheikh al Akbar au Centre Suprême».
Sheikh
Muhyî-dîn raconte lui même comment il fut introduit dans le lieu
suprême, caché, inaccessible qui préserve toutes les
connaissances, lieu que l’Inde appelle l‘Agartha, la Chine : «la
cité des Saules», l’Occident : «le royaume du prêtre Jean».
Sheikh Moustapha Vâlsan nous montra en quoi sheikh al-akbar
Ibn-Arabî présenta ainsi en mode islamique la hiérarchie
spirituelle de ce Centre.
Il
nous présentait Sayyidina Idris (Enoch) face à Sayyidina ‘Issa
(Jésus) parlant la langue solaire de l'Âge d’Or, discours que
l’Imam 'ALI traduisait de la langue solaire en arabe. (Sur eux tous
Salam). Le face à face entre sayyidina‘Issa et Idris, exprime leur
Union profonde.Sans nous attarder sur un sujet très subtil cela
confirme aussi l’identité subtile entre le prophète Yliass (Elie)
autre « émanation » de l’Esprit de Idris-Enoch et l’Imam ALI
(saw) qui en porte l’Esprit. Les trois sont donc en profonde
communion.
Tout
cela est évidemment en relation avec la venue de l’Imam al-Mahdi
(saw) dont l’une des fonctions principales est de reconduire la «
Umma », à cette Âge d’Or pour lui faire revivre «la tradition
originelle», celle que Sheikh Muhyyî din nomme «Dîn-al
Mukhliss», celle dont l‘humanité s’est tragiquement éloignée.
C’est
toujours dans ce même esprit, bien loin des déviations parodiques
et socio-politiques déviées de son enseignement que l'on voit
apparaître de plus en plus que Sheikh Nazim nous conduisait à
visiter ce Centre dont il parlait en disant : « dans ce lieu pas de
maladie, pas de mensonges, seulement la paix » et je l’ai entendu
dire : « Sur les portes d’accès à ce Centre il y a des symboles
que le regard peut à peine supporter, imaginez donc à «
l’intérieur » !
Ahl-al-Beït
ou la pureté de l’Islam
C’est
toujours dans ce même Esprit qu’il m’ordonna pendant le Ramadan,
dans les années 92 à Londres, de faire circuler dans la Mosquée de
Pekam à Londres, la prière d’allégeance à l’Imam al-Mahdi
(saw) écrite par l'Imam Ja’far as-sâdiq (saw).
On
peut regarder en effet cette prière comme tout à fait universelle
et d’une grande actualité. Elle peut nous relier à cette attitude
«Rabbani » au delà des clivages restrictifs que suscitent trop
souvent les confréries ou les religions.
En
ce sens, il apparaît de façon de plus en plus évidente que les «
ahl bayt » sont les protecteurs de la pureté de l’Islam face aux
déviations « sofianistes ».
Cette
présence des « gens de la maison véritable » pourrait redonner
de l’espoir à ceux qui ne se retrouvent pas dans les soirées soit
disant soufies et qui sont en fait des spectacles, des réunions
mondaines ou des clubs de copains.
Qu’ils
prennent conscience que l’essence de l’Islam, le soufisme n'est
pas enfermé dans les confréries mais qu’il s'exprime de façon
bien plus large, d’une façon « Rabbani » c’est à dire : en
passant de l’enseignant à l’En-Seigneur, Souhaitons que « Rabbi
» soit « Murabbi » en nous.
C’est
aussi dans cette direction qu’il faut réaliser la Présence de
l’Imam al-Mahdi (saw) en Esprit afin que les yeux de nos cœurs le
contemplant dans le Secret participent à le faire paraître à nos
yeux physiques.
Rappelons
que nous avions déjà écrit dans notre livre « la Genèse de la
sagesse », (réédité dernièrement par Bouraq) sur les deux
parties de la lettre Nûn (l’un est visible dans l’écriture, le
Nûn terrestre ; l’autre est invisible mais existe, le Nûn
céleste)
Nous
avions identifié le Nûn terrestre à l‘Imam al-Mahdi (saw) et le
Nûn céleste à Sayyidina ’Issa (Jésus) (saw), dans sa deuxième
venue.
Obéissez à Dieu et à Son Prophète ! Dieu ne veut que vous évitez
l’impureté, ô vous gens de la Maison (Ahl-ul-Bayt), et vous
purifier excellemment. » (Coran, 33 : 33) Lorsque ce verset (33 :33)
a été révélé au Prophète dans la demeure de Om Salama, il
invita Fatima, Hassan, Hossein, à se glisser sous une couverture,
plaça Ali derrière lui et le couvra aussi (sur eux la paix).
Puis
le Saint Prophète dit :« Ô Dieu ! Ce sont là mes Ahlu Beytî–
Les Gens de ma Maison, tiens-les à l’écart de toute souillure,
accorde-leur la pureté et purifie-les minutieusement. Alors, Om
Salama qui était présente demande : « Ô Messager de Dieu ! Est-ce
que je fais partie gens de ta Maison ? ». Il répondit: « Tu
possèdes ta position propre en bonté et bienfaits. »
Il
est conseillé de lire la « du’a ‘Ahd l’Imam al-Mahdi » ou de
l’écouter pendant 40 matins pour se relier à l’Imam al-Mahdi
(saw). Voici d’une part le lien sur Youtube qui présente une belle
et fervente récitation
Voici
également la traduction, nous ne donnerons pas de commentaires dans
cette lettre pour vous en laisser la saveur parfumée, nous y
reviendrons peut être dans une lettre ultérieure.
Au
nom de Dieu Le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux ;
Ô
mon Dieu (Allahumma), Seigneur de la Lumière incommensurable ;
Seigneur
du Trône élevé, Seigneur de la mer tempêtueuse ;
Celui
qui fait descendre la Torah, l’Evangile et les Psaumes ;
Seigneur
de l’ombre et de la chaleur ;
Celui
qui fait descendre le Coran Grandiose,
Seigneur
des anges Proches, des Prophètes et des Messagers ;
Notre
Seigneur, je T’implore par Ton Noble Nom ;
Et
par Ta Face lumineuse et Ton Royaume éternel ;
Ô
Vivant, Ô Perpétuel Soutien, je Te demande par Ton nom qui illumine
les cieux et les terres
Et
par Ton Nom par lequel les premiers et les derniers se réforment ;
Ô
Vivant avant toute vivant, Ô Vivant après tout vivant ;
Ô
le Vivant quand il n'y a aucune vie
Ô
Vivant qui donne vie aux morts et qui fait mourir les vivants ;
Ô
Vivant, point de Divinité autre que Toi.
Notre
Dieu, transmets à notre Maître, l’Imam (saw), le Guide, le Guidé,
(Al Mahdi) celui qui a reçu le soutien de l’autorité par Ton
Ordre, que Tes grâces de l'Unité soient sur lui ;
Et
sur ses purs ancêtres, de la part de l'ensemble des croyants et des
croyantes ;
De
l’Orient et de l’Occident de la Terre, dans ses plaines et ses
montagnes, ses continents et ses mers;
De
ma part comme de celle de mes parents, (transmet lui) des prières
égales en beauté à celle du Trône d’Allah ;
égale
à ses Paroles que seule Sa connaissance puisse saisir et que Son
livre puisse contenir ;
Ô
Mon Dieu,(Allahumma) je renouvelle au matin de ce jour et tous les
jours restants de ma vie,
Ma
promesse, mon engagement et mon allégeance à lui - cela sur ma vie
- telle une obligation que je ne devrais jamais enfreindre, ni
négliger ;
Ô
Mon Dieu, inclus moi parmi ses partisans, ses aides, ses défenseurs,
ceux qui exécutent Ses ordres ;
ceux
qui lui sont dévoués, participant à réaliser ses intentions
précédant sa volonté et ceux qui mourront en martyr en sa présence
;
Ô
Mon Dieu si la mort que tu as rendu inévitable et exécutoire pour
tes serviteurs survenait entre lui et moi (avant son apparition) ;
Fais
que je puisse sortir de ma tombe, couvert de mon linceul, mon épée
brandie ;
Ma
lance prête, répondant à l’appel de celui qui appelle les
présents et les voyageurs ;
Ô
mon Dieu, fais-moi voir la figure du Bien Dirigé (rachida), le front
lumineux digne de louanges, et rafraîchit mes yeux par un regard sur
lui ;
Hâte
son retour, rend son apparition facile, élargit la voie de son
enseignement, et conduit moi sur son chemin ;
réalise
son ordre et renforce le, reconstruit Ton pays par lui, donne vie à
Tes serviteurs grâce à lui ;
Car
tu as dit et Tes paroles sont véridiques. « La corruption est
apparue sur la terre et sur la mer à cause de ce que les gens ont
accompli de leurs propres mains » (Coran 30 : 41) ;
Fais
apparaître pour nous, Ô Notre Dieu, Ton Ami (Wali) le fils de la
fille de Ton Prophète, celui là même qui porte le nom de Ton
Messager,(que Dieu descende sur lui et sur sa famille ses grâces
d’Unité et de Paix) ;
Jusqu’à
ce qu’il n'y ait plus une seule chose fausse qui ne soit détruite
et une Vérité qu’il n’ait affirmée et réalisée ;
Fais
de lui, Ô Mon Dieu, un refuge pour Tes serviteurs opprimés et un
secours pour celui qui n’a d’autre secoureur autre que Toi ;
(Fais
de lui) Le vivificateur des commandements de Ton Livre qui ont été
négligés, et un constructeur pour les signes et sciences de Ta
religion ainsi que pour les traditions de Ton Prophète. Sur lui les
grâces de l'Unité et de la Paix ainsi que sur sa sainte famille ;
Place-le,
Ô mon Dieu, parmi ceux que Tu as protégé de la violence des
rebelles ;
Ô
Mon Dieu réjouit, Ton Prophète Mohammad, (sur lui tes grâces de l’
Unité et de la Paix ainsi que sur Sa Famille), par sa vue et par
celle de celui qui a répondu à son appel, et fais miséricorde à
notre misère, après lui ;
Ô
Mon Dieu dissipe le Malheur de cette communauté grâce à sa
présence
Et
hâte pour nous son apparition car ils (les hypocrites) la voient
éloignée alors que nous la voyons tout près (Coran 70 : 6-7) par
Ta Miséricorde, Ô le plus Miséricordieux des Miséricordieux ;
"Hâte
toi ! (d'apparaître) Hâte toi ! Hâte toi !.... Ô notre Maître, Ô
Maître du Temps ».
Ainsi
va la vie. Parmi les gens, il y a souvent le Monsieur
Normal. Il est né normal, dans une famille normale, mène
une vie normale et sa mort est également normale. Personne
ne se souvient de son passage sur terre. Tel n’est pas le
cas de Maurice Gloton, qui vient de nous quitter après une
vie bien remplie.
S’attarder
sur ses travaux de traduction et sa qualité d’écrivain
pourraient être trompeur. Maurice Gloton, que Dieu lui
fasse miséricorde, est un bâtisseur de ponts. Il est
bâtisseur de ponts entre l’orient et l’occident de par
ses travaux intellectuels. Il est bâtisseur de ponts entre
génération de par sa présence, par exemple, aux côtés
des jeunes à travers l’association « Union des Jeunes
Musulmans » dans la genèse de cette dernière. Il est
bâtisseur de ponts entre les nouveaux musulmans et les
musulmans de naissance. Il est bâtisseur de ponts entre
les gens tout simplement par le fait d’enseigner et de
répandre l’amour de Dieu et l’amour en Dieu. Il a
saisi très tôt le concept du vivre-ensemble, à savoir,
se connaître pour s’aimer et pour se comprendre, les
ingrédients d’une vie paisible et sereine dans la
société.
Aujourd’hui,
Maurice Gloton rejoint ses compagnons de combat tels qu’Eva
de Vitray-Meyerovitch, Najm Oud-din Bammate, Muhammad
Hamidullah, Jean-Loup Herbert, Vincent Monteil pour ne
citer qu’eux, que Dieu leur fasse miséricorde. Ensemble,
avec des origines diverses et parcours différents, ils ont
fait l’émission « connaître l’Islam » devenu
aujourd’hui « Islam » sur une chaine de télévision
publique. A travers cette émission, ils ont contribué, à
leur manière, à faire progresser la connaissance de
l’Islam ; non pas par la violence commise au nom de
l’islam à la quelle l’islam est étrangère,
répétons-le, mais par la spiritualité et l’amour de
l’autre quelles que soient ses convictions religieuses ou
ses idées politiques.
La
génération actuelle devrait s’inspirer de la vie de
Maurice Gloton. L’ouverture vers le monde et vers l’autre
est plus que jamais d’actualité au moment où les
promoteurs du repli sur soi, pour des ambitions
personnelles d’ailleurs, semblent prendre le dessus
presque partout.
Brisons
le mur de chacun pour soi ou de chacun dans son coin.
Rassemblons-nous, unis dans nos diversités, nouveaux
musulmans ou de naissance, toutes tendances confondues.
C’est l’une des clés pour contribuer, avec succès à
la transformation de la société. Un vœu pieux me
signalerez-vous, avec la volonté de tous et des
invocations, tout est possible avec l’aide de Dieu.
Laissons-nous rêver, « tous les grands projets commencent
par un rêve », on dit.
C’est
avec tristesse que nous apprenons le départ de notre frère
en Dieu Obeidallah Maurice Gloton.
Dans
l’histoire de l’humanité, de grands hommes traversent
l’histoire en léguant une œuvre majeure et magistrale,
permettant ainsi à celles et ceux qui restent, de profiter
pleinement du travail et du sacrifice pour Dieu, œuvre de
toute une vie.
Sa
conversion à l’âge de 20 ans n’aura pas du tout
présagé un tel parcours, noble et humble, car c’est
pendant les 70 années qui suivront qu’il se consacrera à
une langue, particulière, subtile, riche, équilibrée,
qu’est la langue arabe.
Cette
belle langue, dont on dit aujourd’hui que c’est une
langue violente, dénuée de spiritualité. C’est ce
grand travail, minutieux, digne des plus grands horlogers,
qui redonnera au monde francophone, la beauté et la
subtilité de cette langue, rares sont ceux qui ont réussi
à nous faire ressentir sa douceur et son délice.
C’est
en 2002 que Dieu me permit de le rencontrer pour la
première fois, après la parution de « l’index
Coranique », une des œuvres majestueuses.
Une
rencontre qui marquera la vie d’un jeune francophone en
quête d’une compagnie et qui le liera à celle de la
belle compagnie Prophétique par la suite.
Parmi
les rencontres des hommes du soufisme qui marquent
aujourd’hui le paysage francophone, c’est celle qui
aura marqué tout mon être. Quatorze belles années que
j’ai apprécié tant l’homme était l’expression
d’une spiritualité vivante.
Chacune
de mes rencontres avec le défunt Obeidallah, était une
visite d’apprentissage. A peine arrivé, sa conjointe
mettait à notre disposition du thé et des petits gâteaux
qui devaient nous permettre de tenir toute la matinée.
Nous parlions des différents travaux d’écriture en
cours, de futures publications comme « Jésus fils de
marie », « Adam », « La traduction
du Coran », nous nous arrêtions longuement sur
l’index coranique où il m’expliquait la façon de
l’utiliser et comment profiter pleinement de ce fabuleux
travail.
Grâce
à lui, j’ai pu apprécier l’arabe, qui devenait
accessible, beau et fin.
Chacune
de mes rencontres m’a permis de m’enrichir et de
prendre conscience du pouvoir des mots. Obeidallah Gloton,
notre défunt frère, avait les mots en lui, il avait fait
ce travail profond d’introspection qui lui permit de lire
le texte en homme détaché et ainsi d’exposer en toute
neutralité la beauté des textes soufis.
Il
m’a rappelé que lire, demande un détachement, une
certaine réalisation intérieure, afin d’apporter une
contribution saine, totalement impersonnelle.
Aussi,
en ses côtés, nous lisions doucement afin de mesurer
chaque mot, chaque phrase, nous revenions parfois plusieurs
fois sur les mêmes textes, il voulait être sûr de
n’avoir rien oublié.
Lorsqu’il
demandait mon point de vue, j’étais gêné, mais je
compris que c’était surtout pour me valoriser, valoriser
son invité, un homme de Dieu qui dévoile en chacun de
nous, nos grandes possibilités cachées.
Humilité,
voilà comment je terminerai ce modeste témoignage.
Il
y aurait tellement de choses à dire, mais les hommes de
Dieu sont des personnes qu’on ne comprend qu’après
leur départ.