Azais Khalsi
C’est
avec tristesse que nous apprenons le départ de notre frère
en Dieu Obeidallah Maurice Gloton.
Dans
l’histoire de l’humanité, de grands hommes traversent
l’histoire en léguant une œuvre majeure et magistrale,
permettant ainsi à celles et ceux qui restent, de profiter
pleinement du travail et du sacrifice pour Dieu, œuvre de
toute une vie.
Sa
conversion à l’âge de 20 ans n’aura pas du tout
présagé un tel parcours, noble et humble, car c’est
pendant les 70 années qui suivront qu’il se consacrera à
une langue, particulière, subtile, riche, équilibrée,
qu’est la langue arabe.
Cette
belle langue, dont on dit aujourd’hui que c’est une
langue violente, dénuée de spiritualité. C’est ce
grand travail, minutieux, digne des plus grands horlogers,
qui redonnera au monde francophone, la beauté et la
subtilité de cette langue, rares sont ceux qui ont réussi
à nous faire ressentir sa douceur et son délice.
C’est
en 2002 que Dieu me permit de le rencontrer pour la
première fois, après la parution de « l’index
Coranique », une des œuvres majestueuses.
Une
rencontre qui marquera la vie d’un jeune francophone en
quête d’une compagnie et qui le liera à celle de la
belle compagnie Prophétique par la suite.
Parmi
les rencontres des hommes du soufisme qui marquent
aujourd’hui le paysage francophone, c’est celle qui
aura marqué tout mon être. Quatorze belles années que
j’ai apprécié tant l’homme était l’expression
d’une spiritualité vivante.
Chacune
de mes rencontres avec le défunt Obeidallah, était une
visite d’apprentissage. A peine arrivé, sa conjointe
mettait à notre disposition du thé et des petits gâteaux
qui devaient nous permettre de tenir toute la matinée.
Nous parlions des différents travaux d’écriture en
cours, de futures publications comme « Jésus fils de
marie », « Adam », « La traduction
du Coran », nous nous arrêtions longuement sur
l’index coranique où il m’expliquait la façon de
l’utiliser et comment profiter pleinement de ce fabuleux
travail.
Grâce
à lui, j’ai pu apprécier l’arabe, qui devenait
accessible, beau et fin.
Chacune
de mes rencontres m’a permis de m’enrichir et de
prendre conscience du pouvoir des mots. Obeidallah Gloton,
notre défunt frère, avait les mots en lui, il avait fait
ce travail profond d’introspection qui lui permit de lire
le texte en homme détaché et ainsi d’exposer en toute
neutralité la beauté des textes soufis.
Il
m’a rappelé que lire, demande un détachement, une
certaine réalisation intérieure, afin d’apporter une
contribution saine, totalement impersonnelle.
Aussi,
en ses côtés, nous lisions doucement afin de mesurer
chaque mot, chaque phrase, nous revenions parfois plusieurs
fois sur les mêmes textes, il voulait être sûr de
n’avoir rien oublié.
Lorsqu’il
demandait mon point de vue, j’étais gêné, mais je
compris que c’était surtout pour me valoriser, valoriser
son invité, un homme de Dieu qui dévoile en chacun de
nous, nos grandes possibilités cachées.
Humilité,
voilà comment je terminerai ce modeste témoignage.
Il
y aurait tellement de choses à dire, mais les hommes de
Dieu sont des personnes qu’on ne comprend qu’après
leur départ.
Superbe témoignage que je viens de découvrir et apprécier. Votre plume est juste et authentique.
RépondreSupprimerMerci pour ce moment d’Eternité à la rencontre d’un Homme de Dieu