samedi 20 juillet 2013

Réflexions sur le symbolisme et son actualité - Thierry de Crozals


 
 
Thierry de Crozals
 
A l’heure où la confusion se répand dans les esprits de nos contemporains, nous avons jugé opportun de rappeler quelques notions traditionnelles fondamentales.

Nous sommes confrontés quotidiennement à des symboles, nous les manipulons même à notre insu, nous faisons des gestes symboliques sans nous en rendre compte, mais la mentalité moderne en a, sinon perdu le sens profond, du moins une interprétation contraire à ce qu’ils signifient et suggèrent.

 

Le symbolisme, langue primordiale universelle sacrée, est de par sa nature transcendante, extrêmement présent dans tous les textes sacrés, dans tous les rituels et toutes les initiations car il constitue la forme d’expression essentielle des vérités métaphysiques. Ils furent donnés à l’homme pour que celui-ci s’élève spirituellement. Les symboles sont  autant de traits d’union entre l’homme et la Divinité, seuls capables de lui faire réaliser l’illusion du monde, de la création, en unifiant son être dans le retour à l’Un. La Libération, la Délivrance (Moksha), but ultime de toute religion, se traduit par un mental libéré de toute pensée, il n’y a plus d’identification, Seule la Réalité ineffable, Absolue et Infinie resplendit dans le Silence, symbole suprême.

C’est pourquoi les forces anti-traditionnelles se sont toujours efforcées, en premier lieu, de porter le combat sur le terrain du symbolisme, afin d’anéantir ce qu’il pouvait subsister de spiritualité dans l’homme.

Il est notoirement connu que l’homme, comme le lapin, s’attrape par les oreilles. Mais derrière cette assertion commune qui prête à sourire, se cache une signification bien plus profonde que nous allons tenter d’aborder ici.

Il faut s’arrêter un instant et rappeler ce qu’écrivait René Guénon à propos de ceci:

« C’est pourquoi il est dit que les Rishis ou les Sages des premiers âges ont « entendu » le Vêda: la Révélation, étant une oeuvre du Verbe comme la Création elle-même, est proprement une « audition » pour qui la reçoit. »(Symboles fondamentaux de la Science Sacrée)

C’est pourquoi le rôle des vecteurs d’informations (les médias de masse, la communication, idole moderne et son effusion continuelle de paroles), et l’importance de leur contrôle, est si capital dans nos sociétés, dont le but n’est autre que celui d’agir sur le mental des individus. Et ceci n’est pas un phénomène nouveau…Les différentes forces anti-traditionnelles à travers la création de « sociétés secrètes » (nous les appellerons ainsi sans rentrer dans les détails ce qui nous entraînerait trop loin.) qui se sont lancées à l’assaut de la Chrétienté mais également de toute forme religieuse, n’avaient pas d’autre but que celui-ci: séparer le mental de sa source divine, le séparant, il est divisé, divisé il est manipulable, réceptif à toutes sortes d’idées.

Redonnons la parole à René Guénon qui, sous la signature du Sphinx, écrivait fort judicieusement ceci:

« Un autre point qui est à retenir, c’est que les Supérieurs Inconnus, de quelque ordre qu’ils soient, et quel que soit le domaine dans lequel ils veulent agir, ne cherchent jamais à créer des « mouvements », suivant une expression qui est fort à la mode aujourd’hui; ils créent seulement des « états d’esprit », ce qui est beaucoup plus efficace, mais peut-être moins à la portée de tout le monde. Il est incontestable (…) que la mentalité des individus et des collectivités peut être modifiée par un ensemble systématisé de suggestions appropriées. »(Réflexions sur le pouvoir occulte-1914)

Nous ne pouvons développer ici les innombrables applications historiques, et qui sont comme autant de validations de ce procédé diabolique, qui virent le jour sous l’influence de toutes ces forces anti-traditionnelles qui muteront en forces contre-traditionnelles (nous invitons le lecteur à chercher comment naissent les soi-disant « révolutions populaires », qui n’ont rien de spontané, résultant d’une « agitation » préalable des mentalités.). Tout passe par le mental, car « le monde est dans l’âme ».

L’Homme, pont entre le Ciel et la Terre, est le médiateur au niveau macrocosmique, du Ciel (lieu des vérités métaphysiques) à l’Homme (réceptacle divin) et de l’homme à la Terre (destination finale qui reflète et réalise l’harmonie céleste dans le monde manifesté); le mental (« mens » en latin, manas en sanscrit qui donna « man »(homme) en anglais, « mensch » en allemand etc, à la même racine que « moon », la lune, car celle-ci reçoit sa lumière du soleil, comme le mental est illuminé par l’Intellect) est analogiquement, au niveau microcosmique, le terme médian entre l’Intellect et le corps. Nous faisons ces digressions préliminaires à titre de rappel et ne développerons pas plus dans le cadre de cet article.

Nous voudrions maintenant attirer, une fois de plus, l’attention du lecteur sur ce point: le monde manifesté est celui de la multiplicité, qui lui est intrinsèquement inhérente, l’esprit est le « lieu » de l’unité, lieu où s’abolissent, se résorbent, les contraires: là il n’y a plus division, multiplicité, mais Unité. Un mental tourné vers l’Intellect divin, est un donc un mental unifié, pacifié, équilibré en une parfaite harmonie, ayant fait le passage de la circonférence de la roue cosmique au centre de celle-ci.

De sa position centrale, deux possibilités s’offrent à l’homme, soit il se tourne vers le haut, lieu de l’Unité, soit il se tourne vers le bas, lieu des antagonismes de la multiplicité.

Nous avons donc vu le rôle central du mental chez l’homme, et dans notre monde moderne nous allons voir que tout est fait pour disperser ce mental, le faire éclater dans la multiplicité extériorisante afin d’obtenir une conscience « kaleidoscopisée », sans repère, sans principe transcendant. Cette coupure est essentielle car c’est elle qui permet la manipulation la plus extrême et qui constitue la forme la plus aboutie de la contre-tradition, que seuls ceux qui ne veulent pas voir ne voient pas tant elle est à l’oeuvre aujourd’hui dans tous les domaines, et elle ne se cache plus, elle n’en a plus besoin, elle est dispersée, ce qui est encore plus perfide. Diviser, voilà le maître mot…et nous pouvons dire qu’il est, et le moyen, et la fin. « Et toute maison divisée contre elle-même, périra. »

Un individu divisé tant il est distrait et diverti par une pollution sonore d’informations insignifiantes, avec un langage qui a perdu tout référent qualitatif,   dont l’unique but est de dissoudre l’homme dans une agitation mentale incessante. Cette société concentrationnaire est déjà bien avancée tant sont en place ses multiples tumeurs cancéreuses, ce nouvel ordre mondial, règne de l’Antéchrist qui n’est qu’une parodie satanique de l’âge d’or, où les forces infra-humaines de la multitude s’entrechoquent et entrainent l’inévitable dissolution de l’unité (individuelle, familiale, sociale, nationale, etc).

En 1940, René Guénon écrivait ceci :

« L’influence exercée par les mots en eux-mêmes, indépendamment de ce qu’ils expriment ou devraient exprimer, n’a jamais été, en effet, aussi grande qu’à notre époque (que dire aujourd’hui, en 2012?? c’est nous qui rajoutons); il y a là comme une caricature de la puissance inhérente aux formules rituelles, et ceux qui sont les plus acharnés à nier celle-ci sont aussi, par un singulier « choc en retour », les premiers à se laisser prendre à ce qui n’en est, au fond, qu’une sorte de parodie profane. »(La superstition de la « valeur »)

Ce pouvoir des mots à son champ d’action dans le domaine psychologique, mental, et va donc servir à éparpiller celui-ci, l’ « atomiser », le fragmentant toujours plus par l’utilisation d’autant de systèmes, pensées, philosophies, idées, qui ne sont finalement que des conventions dissolvantes ne durant qu’un temps car se dévorant continuellement, et l’éloignant toujours plus de la véritable intellectualité.  Civilisation gavée jusqu’à l’apoplexie de mots vides (combien  de mots même courants ont perdu leurs sens originel), de brouhaha, de vacarme, car il faut du bruit pour se sentir vivant, pathétique humanité qui s’offre à des pensées travesties comme à autant de catins. Il est significatif de remarquer combien, aujourd’hui, le silence effraie, la solitude fait peur (qui n’allume pas sa télé, sa radio pour ne pas être confronté au calme silencieux qui l’entoure?), alors que ce sont des conditions indispensables à toute réalisation d’un ordre supérieur, unanimement reconnus par toutes les doctrines traditionnelles. Nous pourrions mentionner aussi le « culte » du mouvement, le « on bouge » moderne, qui dans notre phase cyclique actuelle se confond avec celui de la vitesse centrifuge, il faut que ça aille vite, cette société a horreur de la lenteur, prise dans le tourbillon de la précipitation, on « zappe », passe d’une chose à l’autre rapidement, inconsciemment…Il est dit que « La lenteur est de Dieu, la hâte est de Satan »;  alors que l ’immobilité, symbolisé par l’axis mundi, le Pôle, autour duquel tout s’ordonne, et qui renvoie à la notion de centre, est un symbole fondamental dans toutes les traditions.

Mais, comme nous le disions ailleurs, cela est tout à fait normal venant d’une mentalité qui n’a que la moquerie, dans le meilleur des cas, sinon l’insulte, à opposer au Sacré, trahissant par là son incompréhension et son éloignement du Seul nécessaire. Il faut qu’il y ait du « Scandale » et celui-ci est savamment entretenu…Réseaux sociaux et sites de rencontres, autant de symptômes d’une société agonisante, servent alors à noyer cet embarras confus. On parle de « réalité virtuelle », de « réalité augmentée »…Que d’imagination sémantique déployée pour jeter un voile supplémentaire sur une conscience obscurcie; que de voiles à ôter… Notons également, car cela a son importance, le développement incroyable des différentes maladies mentales et autres névroses, troubles psychiques, dont sont atteints une quantité toujours croissante d’individus aujourd’hui, nombre de rapports sanitaires attestent ce fait indéniable…Arrivé à saturation, le mental n’a d’autre possibilité que se dissoudre inexorablement.

Cette mentalité moderne qui se tient à la surface éphémère des choses, est devenue moderne, profane, entre autre, parce qu’elle a perdu le sens du langage symbolique, clef du Sacré, de la seule Connaissance, et on l’en a coupé sciemment. La destruction des religions, traditions, mythologies s’est opérée par la dénaturation progressive, puis l’inversion, de leurs signes essentiellement qualitatifs, transcendantaux: les symboles.

Pourquoi? Tout simplement parce que la fonction du symbole est d’unir, de rassembler (ce que signifie son étymologie, sumballô), comme le précise Jean Borella: « Il est par lui-même, l’union, le rassemblement d’un référent et d’un signifiant, d’un « verbe » et d’une « chair ». »(La crise du symbolisme religieux)

Le symbole, langue universelle s’il en est (des auteurs comme René Guénon ont excellemment mis en relief cette vocation inhérente au symbolisme) permet à celui qui le médite et le contemple d’accéder à un autre ordre de réalités, il ouvre l’individu à la dimension transcendante de l’Être, le supportant dans l’ascension de la grande Verticale, les symboles sont comme autant de marches vers le Trône où siège Celui seul qui Est. La fonction du symbole est de rassembler le mental, l’amener vers l’unité qui seule est en l’Esprit où « connaissant » et « connu » ne font qu’un.

Nous citerons cette phrase remarquable de Gertrud von Lefort:

« La langue des symboles a été autrefois une langue universelle, partout comprise par la pensée vivante: aujourd’hui la logique et ses concepts abstraits l’ont si complètement évincé qu’il paraît nécessaire d’en rappeler les principaux caractères. Les symboles sont des signes ou des images, grâce auxquels les réalités et les essences métaphysiques dernières ne sont pas connues abstraitement mais contemplées en figure. Ils procèdent de la croyance en l’ordre intelligible de toutes choses et de toutes essences, capable de se révéler en ces choses et ces essences comme un ordre divin, cela précisément par le langage des symboles qu’il contient. »

 

La transcendance, que la méditation symbolique confère à l’être de façon opérative dans l’identité foncière de l’être et du connaître, induit nécessairement la concentration intégrale qui est alors intériorisation et assimilation, car comme le souligne Frithjof Schuon:

« L’unicité de l’objet entraîne la totalité du sujet ».

(Notons à cet égard que la sainteté renvoie étymologiquement à la notion de totalité « heiligkeit » « holiness » dérivent de « heil », « whole », « olon » en grec (cath-oli-cisme), nous retrouvons cette notion de totalité dans les langues sémitiques où le « salut »(« salam », « shalom ») veut dire « sois entier », le salvus (saluus) latin vient du sanskrit « sarvam »: la totalité, Paix intérieure.)

Effaçant le rêve de la manifestation, le mental est réintégré par le réveil ou le souvenir actualisant de la Réalité, et cette ouverture de l’intelligence au symbolisme est l’unique voie de compréhension des Mystères (qui étymologiquement ne sont pas l’incompréhensible mais l’inexprimable), mythes, rites, et autres formulations exprimées dans les textes sacrés.

La pensée symbolique est fondamentalement une pensée unifiante, nous ajouterons qu’elle est nécessairement une pensée libératrice, elle libère effectivement des limites formelles du langage, en effet le symbole induit le dépouillement inévitable qui se réalise lors de l’ascension spirituelle et l’inévitable réunion du sujet et de l’objet. La pensée symbolique va au-delà des mots et de leurs limites, les transcende jusqu’au point ultime: le Silence, symbole suprême de l’Extinction, du Vide qui est Plénitude absolue.

La pensée symbolique est éminemment totale car elle englobe synthétiquement toutes les significations que le symbole possède, de la plus petite à la plus grande; un symbole peut avoir plusieurs sens, qui se complètent sans s’opposer, en fonction de l’éveil spirituel, des facultés intellectuelles, de celui qui le médite.

Ou, comme le remarque justement René Alleau: « La pensée symbolique, et c’est là son grand intérêt pour nous, peut nous restituer le sens du « C’est aussi… ». » En dépassant le sens du « Ce n’est que… », proprement limitatif.

Le symbolisme est fondamentalement, comme nous l’avons déjà dit, unifiant: le symbolon opposé au dia-bolos, prince de ce monde, qui comme le note Jean Borella est le « diviseur, de diaballô qui signifie: diviser, et, par suite, accuser, calomnier, précisément parce que la calomnie et le mensonge consistent à couper le signifiant linguistique de son référent en pervertissant son sens.»(La crise du symbolisme religieux)

La nature ayant horreur du vide, après cette phase de destruction des formes traditionnelles par une discréditation constante des rites et des symboles, donc des vérités métaphysiques par eux exprimées, s’opère une phase de substitution inévitable, il faut combler, car l’homme restera toujours un homme quoiqu’on fasse et même si cela dérange certains: lui-même symbole se « nourrissant » de symboles. On n’efface pas facilement les traces de Dieu…il en subsiste toujours quelque chose pour qui sait voir.

« Quand un peuple a été détourné de l’accomplissement des rites traditionnels, il est encore possible qu’il sente ce qui lui manque et qu’il éprouve le besoin d’y revenir; pour l’en empêcher on lui donnera des « pseudo-rites », et on les lui imposera même s’il y a lieu; et cette simulation des rites est quelquefois poussée si loin qu’on n’a pas de peine à y reconnaître l’intention formelle et à peine déguisée d’établir une sorte de « contre-tradition . »(René Guénon-Initiation et réalisation spirituelle)

La religion (de religare, relier) comme l’initiation a pour but de rassembler et « celui qui ne rassemble pas avec moi, dissipe », d’unir; la contre-initiation en est son reflet inversé, son but est donc de diviser, dissiper l’individu mentalement, avec, à son stade ultime de perversion l’emploi de symboles qu’elle détourne de leur sens initial et pour couronner le tout, en faisant croire qu’elle veut unir, mensonge paroxystique.

Jean Borella exprime justement  que:

« le retournement et l’inversion du symbolon se réalise effectivement dans le signe dia-bolique. »« Ici, au contraire, le symbole devient ce qui sépare, ce qui divise, ce qui désunit: au lieu d’être le « noeud divin qui noue les choses », il se constitue le lieu de leur dénouement, de leur dispersion, de leur « libération » indéterminée, de leur dissolution explosive, de leur dérive indéfinie dans un univers éclaté. »(La crise du symbolisme religieux)

Cette oeuvre d’irréligion (nous choisissons ce mot à dessein et invitons le lecteur à consulter l’ouvrage d’Eugène Tavernier à cet égard), de substitution de l’humanité à Dieu, n’a rien de spontanée et fut préparée de longue date, nous y faisions allusion au début de ce texte à travers ces « états d’esprit » infusées par mensonge et dissimulation dans la mentalité générale, non par les pseudo-élites politiques qui sont plutôt les instruments manipulés et manipulables, les marionnettes conscientes ou non, que les principaux instigateurs de cette oeuvre di-abolique; tout ceci est évidemment vérifiable et les exemples abondent tant que nous ne pouvons les citer ici.

Cette volonté de division, d’éclatement de toute unité traditionnelle s’opère par le renversement du langage symbolique, son  dédoublement, proprement orienté vers le bas entraînant logiquement dans un second temps, l’obscurcissement du langage, au début parole de la connaissance sacrée, signifiée par les constructeurs de la tour de Babel: les hommes ne se comprennent plus, il n’y a plus une langue qui les unissait mais des langues qui les opposent…

Aujourd’hui plus que jamais où tout, non seulement, a perdu son sens mais s’est également inversé jusqu’à l’uniformité chaotique, les forces proprement démoniaques de la contre-tradition se déchainent.

La destruction des tours du World Trade Center, par ceux-là même qui les avaient édifié, constitue selon nous un rituel contre-initiatique majeur, avec manipulation consciente de symboles, proprement diabolique, qui a initié (de ini-tiare, faire rentrer) le monde dans l’ère du chaos. Ces ouvriers maudits du 11 septembre, image inversée des ouvriers de la onzième heure qui oeuvraient silencieusement dans l’attente du minuit cosmique, en détruisant ces 3 tours ont symboliquement signifié à la planète la destruction de la dimension verticale de l’être humain dans une réduction à néant des 3 mondes, des trois parties qui constituent l’être humain: l’esprit, l’âme (ou mental) et le corps; nous pourrions parler analogiquement de la destruction du tri-varga (les trois valeurs) de l’hindouisme: Vertu (Dharma, racine Dhar, tenir, soutenir, c’est la Loi qui soutient les êtres, mot qui signifie également, droit, religion, loyauté, moralité: « Le Dharma est dans l’homme ce que le soleil est dans la nature et ce que le trône est dans la société »), Richesse (Artha), Kama (plaisir). C’est une contrefaçon satanique de la Délivrance (Moksha), qui elle est l’abolition des 3 mondes, mais par en haut, dans et par l’Esprit.

Il est très significatif de constater que le Patriot Act, fut la première conséquence de cet acte destructeur et qui n’est rien d’autre que la suppression de libertés, l’ « incarcération » du peuple américain: nous avons détruit la transcendance, représentée par la verticalité, donc simultanément, il n’y a plus de libertés, sous quelque forme que ce soit. Ces mesures coercitives ont naturellement vocation à s’étendre à l’ensemble de l’humanité, projet global de ceux qui jouent à singer Dieu, et nous n’allons pas tarder à les voir déferler chez nous. Nous invitons également le lecteur à bien tendre ses oreilles, car nous n’allons pas tarder à entendre parler de l’instauration d’une « nouvelle religion », il nous semble que d’aucuns l’ont déjà fait à l’heure où nous écrivons ces lignes, véritable « spiritualité à rebours » dont parlait déjà René Guénon en son temps…

Nous pouvons dire aussi que les « contre-initiateurs » du 11 septembre dans leur acte de destruction de la matière, symbolisée par ces tours, ont voulu signifier également la fin de la phase de solidification, caractérisée par le matérialisme et le culte des richesses (la satisfaction des besoins matériels de l’individu), et l’entrée dans la phase de dissolution: et cela renvoie, ô hasard, au « solve et coagula » de l’Hermétisme: dissoudre le fixe et fixer (coaguler) le volatil ou «occulter l’apparent et désocculter le caché », « spiritualiser le corps et corporifier l’esprit ». Formules symboliques prises dans leur sens le plus extérieur, inversées diaboliquement, par ces vulgaires « souffleurs de verre » démoniaques…Un nouvel ordre, véritable enfer et damnation, un nouveau monde, un nouvel homme, anthropos déshumanisé, réifié, à l’âme ravagée…

« Le Soleil du Logos s’est enfin couché; ses derniers reflets se sont éteints: le scandale de l’immanence divine est aboli. »(Jean Borella-ibid)

Comme disent les Hermétistes, « Il faut rassembler ce qui est épars », dans le coeur, centre de l’homme, car le « dedans est le lieu de l’Unité en laquelle se trouvent harmonieusement résolues toutes les oppositions, en un mot du Sym-bolos. »(Elie Lemoine-Theologia sine metaphysica nihil)

Symbolisme et métaphysique, indissociablement liés, Science Sacrée partagée dans une langue fraternelle unanimement comprise, par beaucoup encore, fût-ce un temps…

Il n’y aura de paix extérieure que s’il y a paix intérieure, il n’y aura plus de divisions lorsque l’homme ne sera plus divisé, ayant abandonné son ego illusoire lors du grand Réveil. Nous espérons avoir montré au lecteur l’intérêt qu’ont certains à entretenir et maintenir par la manipulation et le mensonge l’homme dans les ténèbres de la  division.

Mais, minuit n’a pas encore sonné…Il faut être patient et aux aguets, car « vous verrez l’abomination de la désolation installée dans les lieux saints ».

 


Thierry de Crozals

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