Attache-toi à
être vigilant et attentif avec Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié – à propos
de ce qu’Il te prend et de ce qu’Il te donne. En effet, Dieu – qu’Il soit
exalté – ne prend de toi que pour que tu patientes, et qu’Il t’aime car Il aime
les gens patients. Et lorsqu’Il t’aime, Il agit avec toi comme
l’amant avec son bien-aimé. Ainsi, Il est avec toi là où tu veux lorsque ta volonté
exige ce qui est dans ton intérêt. Et lorsque ta volonté n’exige pas ce qui est
dans ton intérêt, par amour pour toi, Il fait avec toi ce qu’exige l’intérêt à
ton endroit même si sur le champ tu
détestes ce qu’Il fait avec toi, car tu finiras par la suite par louer l’issue
de ton affaire. C’est que Dieu ne peut être soupçonné, à propos des intérêts de
Son serviteur, lorsqu’Il aime.
Aussi, ton
critère pour mesurer Son amour pour toi, c’est que tu vois ce qu’Il t’accorde comme
patience pour ce qu’Il te prend ou t’en prive comme biens ou comme membre de la
famille ou quelqu’un dont la disparition t’est difficile. En effet, il n’y a
rien parmi les choses habituelles que
tu perdes sans qu’elle n’ait sa compensation pour toi auprès de Dieu.
Quelqu’un a dit
ce vers :
Toute
chose que tu perds a sa compensation
Mais
Dieu, si tu le quittes, ne peut être compensé,
Car
rien ne Lui ressemble.
Il en va de
même lorsqu’Il te donne et te comble. Et parmi les choses par lesquelles Il te comble
et te donne, il y a le fait d’endurer ce qu’Il te prend. Ainsi, Il te donne
pour que tu remercies, comme Il te prend pour que tu endures. En effet, Dieu –
qu’Il soit exalté – aime ceux qui remercient et rendent grâce. Et lorsque Dieu
t’aime de l’amour de ceux qui sont reconnaissants et qui rendent grâce, Il te
pardonne. L’envoyé de Dieu a dit au sujet
d’un homme qui a enlevé une branche épineuse sur le chemin public et dont Dieu
a loué l’acte et lui a pardonné (ses autres péchés) : « La foi comporte
plus de soixante-dix ramifications dont la
moindre c’est d’enlever ce qui gêne du chemin. » comme ce que nous venons d’indiquer « et dont la plus élevée
c’est de dire : il n’y a nul autre dieu que Dieu ».
Donc, le
croyant qui réussit est celui qui recherche les ramifications de la foi et les
pratiques toutes, car sa recherche à ce propos relève de l’ensemble des
ramifications de la Foi. Voilà le croyant qui a obtenu cette qualité et rempli
de bien ses mains. D’ailleurs, Dieu ne te loue,pour quelque
chose que tu pratiques parmi ce qu’Il t’a prescrit de faire, que pour accroître
tes oeuvres pies. De même, lorsque tu Le remercie pour ce qu’Il t’a donné et
t’a comblé de Ses bienfaits, Il accroît Ses bienfaits pour toi conformément à
Sa Parole : « Si vous Me témoignez votre gratitude, Je vous
accorderai davantage [de bienfaits]. »(Coran, 14/7).
En effet, Dieu
S’est qualifié Lui-même comme étant Celui qui loue Ses serviteurs, car Il est Reconnaissant
(Ash-Shakur). Donne-Lui donc encore comme Il t’a donné davantage en raison
de ta gratitude. Malgré cela, tu dois croire que tout est auprès de Lui
parfaitement évalué et que toute chose en ce bas-monde court vers un terme
déterminé auprès de Dieu car nulle chose n’existe sans qu’elle n’appartienne à
Dieu. Ainsi, s’Il te la prend, Il ne la prend que pour Lui, et s’Il te donne,
Il ne te donne que Sa part. C’est que toute l’affaire procède de Lui et Lui
revient et Il te suffit, si tu sais que l’affaire est comme je te l’ai
indiquée, que tu sois avec Dieu, Le contemplant dans tous tes états, dans la
privation comme dans le don. Tu ne cesses ainsi de t’exposer à la prise et au
don divins. Cela concerne en premier lieu tes souffles qui constituent ta vie :
Il te prend ton souffle que tu expires avec le dhikr du coeur ou de la
langue et s’il s’agit d’un bien Il multiplie la récompense pour toi. Si c’est
autre chose, Sa
générosité et Son pardon implique qu’Il pardonne cela pour toi. Ensuite, Il te donne
ton inspiration accompagnée de ce qu’Il veut et cela constitue l’évènement de
ton instant. S’il rapporte du bien, c’est un bienfait de la part de Dieu que tu
dois accueillir avec gratitude et si c’est autre chose parmi ce que Dieu
n’agrée pas, demande-Lui de te le pardonner, de
le faire passer et de te permettre de te repentir. Car Dieu n’a décrété les péchés
à l’encontre de Ses serviteurs que pour qu’ils Lui demandent pardon et qu’Il
leur pardonne, qu’ils s’en repentent et qu’Il agrée leur repentir. En effet, il
est rapporté dans le Hadith : « Si vous ne péchez pas, Dieu suscitera des
peuples qui pèchent et s’en repentent et Dieu leur pardonnera et
acceptera leur repentir ». Ceci afin qu’aucune loi de la divinité ne
devienne caduque dans le bas-monde. Il est rapporté également dans le Hadith authentique
que l’Envoyé de Dieu a dit : « A
Dieu appartient ce qu’Il prend et ce qu’Il donne et
toute chose a auprès de lui un terme déterminé ». Lorsque son terme arrive elle cesse et c’est une autre qui
intervient. L’envoyé de Dieu n’a dit cela
que pour nous indiquer ce qu’il en est, afin que nous Lui remettions l’affaire
et que nous obtenions le degré de la soumission et de la remise confiante tout
en accomplissant l’effort dans ce qu’Il aime que nous
revenions à Lui. Et ceci selon l’état : s’il s’agit d’une infraction, c’est par
la repentance et la demande du pardon ; s’il s’agit de conformité, c’est par
l’attachement à l’obéissance à Dieu et à l’obéissance à l’envoyé de Dieu. Nous
obtiendrons ainsi la gloire en nous de
connaître que toute chose auprès de Dieu court dans le bas-monde selon un terme
déterminé. Cela dit, ceux qui sont patients ont leur propre louange qui est la
suivante :
Louange à Dieu
en toute circonstance. De même pour ceux qui sont reconnaissants ; leur propre
louange qui est la suivante : Louange à Dieu, Le Bienfaiteur, Le Donateur par excellence.
Voilà comment l’Envoyé de Dieu louait son
Seigneur – qu’Il soit exalté et magnifié – dans les moments de joie et de
difficultés. Aussi, le fait de se conformer à l’attitude de l’Envoyé de Dieu vaut mieux que d’inventer une autre forme de louange. Car rien n’est
plus élevé que ce qui est institué par celui qui possède la science parfaite,
celui pour lequel Il témoigne qu’il possède la véritable science sur Lui, qu’Il
a honoré par Son message et Son élection et qui nous ordonne de se conformer à
lui et de le suivre. Tu ne dois pas, autant que tu le peux, introduire une
nouvelle pratique, car si tu introduis une nouvelle conduite dont on ne trouve
nul exemple dans la conduite de l’Envoyé de Dieu alors même que c’est une bonne
conduite, tu obtiens certes la récompense qu’elle induit et celle de l’homme
qui la pratique, mais si tu délaisses le fait de l’établir parce que tu veux
par là suivre l’attitude de l’Envoyé de Dieu qui ne l’a pas recommandée, ta
récompense en adoptant cette attitude est bien plus grande que celle induite
par le fait d’établir cette conduite et de l’imposer. Car le Prophète détestait imposer trop de charges à sa communauté. Il détestait que les
gens de sa communauté le questionnent sur certaines choses, de
crainte qu’une révélation vienne leur imposer ce qu’ils ne pourraient supporter
qu’avec difficulté. Il faut dire que celui qui impose une charge, et le
Prophète était le mieux placé
pour le faire, mais il a délaissé cela pour nous alléger. Voilà pourquoi nous
disons que suivre et
imiter, en s’abstenant d’initiative personnelle, rapporte plus de récompense.
Sois donc attentif à ce que j’ai indiqué. On m’a rapporté sur l’Imam Ahmad Ibn
Hanbal qu’il mourut sans avoir mangé du melon. Lorsqu’on l’a interrogé à ce
sujet, il répondit par ceci :
On ne m’a pas
rapporté comment l’Envoyé de Dieu le mangeait. Comme il n’a pas connu la manière de le consommer, il le
délaissa. C’est grâce à ce genre d’attitude que les savants de cette communauté
ont surpassé les savants de l’ensemble des autres nations. C’est de cette manière
et pas autrement. A vrai dire, cet Imam a su et réalisé le sens de le Parole de
Dieu – qu’Il soit exalté – sur Son Prophète : « Conformez-vous à moi ; Dieu vous aimera »
(Coran, 3/31) et de Sa Parole : « Vous avez dans l’Envoyé de Dieu un bel
exemple » (Coran, 33/21). Du reste, le fait de s’occuper de ce
qui est prescrit par l’Envoyé de Dieu est trop vaste pour le cerner ; comment peut-on dans ces conditions,
avoir le loisir de prescrire(davantage) ? D’autant plus qu’on ne doit imposer à
la communauté plus de charges qu’elle n’en a reçues.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire