vendredi 9 août 2013

Détournements hermétiques, de l’or noir en Terre d’Islam (Thierry de Crozals) - Vidéo Le Secret Des Sept Sœurs

 
 
 
 


Thierry de Crozals


 
Nous avons abordé dans un précédent article, l’ « oeuvre d’irréligion », de destruction savante et patiente de toute forme religieuse traditionnelle, par les forces « occultes », dissimulées en coulisses, de la contre-tradition. Destruction de toute religion entraînant inévitablement celle du pouvoir temporel dont celui-ci émane (ici en l’occurence, la Monarchie). C’est ainsi que se déroula la soi-disant « Révolution française », initiée par l’illuminé Weishaupt au Convent de Wilhelmsbad en 1781 et décrétée en secret à Paris le 15 février 1785 lors d’une assemblée internationale de Maçons. Le grand oeuvre satanique commençait par la France, Fille aînée de l’Eglise, qu’il fallait châtier.
 
« C’est dans ce Congrès que fut résolue la Révolution française et sa propagation en Europe, que tout son plan, jusqu’au régicide, qui devait la couronner fut arrêté. » (Deschamps)
 
Ajoutons également que Weishaupt avait surtout l’intention de battre-monnaie ou à défaut, de s’emparer de l’argent des Loges par la nomination de trésoriers illuminés…
 
Afin d’éviter toute confusion, nous précisons qu’il s’agit de cette branche moderne, dégénérée, de la Maçonnerie, apparue vers les années 1720 (tout du moins en France) sous l’inspiration de pasteurs protestants et n’a rien à voir avec l’authentique Maçonnerie. Nous ne développerons pas ici ces notions, supposant le lecteur suffisamment averti, et renvoyons le lecteur désireux d’approfondir la science et le symbolisme maçonnique à l’oeuvre de René Guénon, entre autre.
 
Encore une fois il s’agit de dévier et de retourner, d’inverser le sens: du supra-humain à l’infra-humain. Les forces contre-traditionnelles s’incrustent toujours dans des « coquilles » laissées vides, ou qu’elles ont contribué à vider, par d’authentiques détenteurs de Sagesse, du fait du processus de profanation, de dégradation du Sacré, encore une fois, inhérent à la Manifestation afin que les possibilités même les plus inférieures se réalisent.
Le mystique d’Eckhartshausen, parlant des Rose-Croix, illustre notre propos:
« Toutes les sociétés extérieures ne subsistent qu’autant que cette société intérieure leur communique son esprit. Aussitôt que les sociétés extérieures voulaient être indépendantes de la société intérieure et transformer le temple de la sagesse en un édifice politique, la société intérieure se retirait, et il ne restait que la lettre sans l’esprit. » (La nuée sur le sanctuaire)
 
Et les Frères de la Véritable Rose-Croix quittèrent l’Europe vers 1648 pour l’Inde où Nicolas Flamel s’était retiré…et vivrait toujours…bien que ses biographes datent sa mort en 1417…mais c’est une autre histoire…
 
Le spirituel, ce qui appartient proprement à la sphère métaphysique, se retire, ne laissant que des « résidus » psychiques, appartenant au domaine subtil inférieur, que la contre-tradition peut alors « travailler », « revivifier », dans son intérêt unique; c’est pourquoi ce sont toujours les anciennes initiations (Hermétisme, Maçonnerie) qui sont inféodées en premier, et comme ces initiations furent en Occident les dernières effectives, ce sont celles-ci qui étaient le plus « chargées » de « résidus » actifs, d’ « influences obscures » (ce que John Dee, 1527-1607, hemétiste, appelait fort justement « les ombres ») et donc dignes d’intérêt pour la contre-tradition.
 
Il y a toujours, derrière les faits historiques qui en sont l’aboutissement, la «concrétisation», des forces occultes proprement luciferiennes qui « travaillent sans intervenir pratiquement » (laissant à d’autres accomplir leur cycle) à la désacralisation de l’homme et de la société toute entière pour mieux l’asservir: affranchissement du spirituel vers l’unique temporel. Et ceci se fait toujours en coulisses, de façon déguisée, illustrons notre propos par deux citations significatives à cet égard:
« Je connais un peu le monde et je sais que, dans tout ce grand avenir qui se prépare, il n’y a que quatre ou cinq qui tiennent les cartes. Un plus grand nombre croient les tenir, mais ils se trompent. » (Henri Misley en 1855, qui fréquentait le « gratin » du « monde révolutionnaire » et des « sociétés secrètes », dont le très influent Lord Palmerston.)
 
« Ceux qui gouvernent le monde ne sont pas sur la scène, ils sont cachés dans la coulisse. Le monde est gouverné par de tous autres personnages que ne se l’imaginent ceux dont l’oeil ne plonge pas dans les coulisses. » (Disraeli, aussi connu sous le nom de Lord Beaconsfield, en 1844)
 
Le lecteur averti sait que l’ « histoire », les faits historiques, ne se sont pas déroulés tels que l’on nous les présente, et nous pouvons remonter comme nous l’avons vu, bien au-delà de la seule histoire contemporaine; certes, et nous disons que tous les faits historiques ne sont que des reflets de cette guerre cosmologique entre forces de la division et de l’Unité qui se déroule premièrement en coulisses avant de s’ « incarner » en faits historiques, présentés ensuite frauduleusement (car il faut déguiser, mentir) à l’individu comme une « guerre pour le contrôle des matières premières », une « guerre d’expansion », de « libération des peuples opprimés », « révolution populaire », « guerres géo-stratégiques » etc la liste n’est point exhaustive tant l’imagination est débordante: les « faits historiques » ne sont que des conséquences nécessaires et secondaires; ils expriment à leur façon un ordre de réalités qui les dépasse et qui les réalise; le « moins » n’explique pas le « plus » de même que le « plus » ne sort pas du « moins ». Nous reviendrons dans un autre article sur ces notions. Le but ultime n’est pas celui qui est avancé de façon mensongère et très arrangeante pour la contre-tradition.
 
Citons Papus qui, en l’occurence, savait très bien de quoi il parlait lorsqu’il disait que:
« Tout groupe social, comme tout être humain a des organes visibles et invisibles. Pendant que les lois actuelles sont appliquées, d’autres lois s’élaborent en secret quelque part…(…) Pense-t-on que la division de la France en départements et le Code Napoléon aient été le produit de deux mois de préparation? Tout avait été longuement préparé…ailleurs. » Ailleurs…ce mot est juste et doit être pris dans son acception la plus large…
 
Et comme pour l’homme d’aujourd’hui, tout se ramène au corporel, au grossier, qui est pourtant l’ordre de réalité le plus bas traditionnellement, il n’en est que d’autant plus facile pour la contre-tradition d’opérer sur le terrain du subtil et du psychique inférieur, celui-ci n’ « existant » pas ou ayant un ordre de réalité considéré comme très minime, voire fantasque, pour le « vulgum pecus » de nos jours: le champ est libre…La titanique contre-tradition pousse à la seule croyance au « matériel » et à la non-croyance au domaine subtil et conséquemment à ce qui la fonde, le spirituel.
 
Dans le même ordre d’idées et puisque nous évoquions Napoléon (dont on a fait un « mythe solaire »(!) ), la question de son expédition en Egypte se pose. Qu’alla-t-il donc faire là-bas? Nous avons notre propre opinion et justement parce qu’elle semble « incroyable » nous la tenons pour bien plus vraie que ce que l’on veut bien nous faire entendre. Que l’on se pose la question de l’ « entourage » de Napoléon, de ce que représentait la terre d’Egypte pour ce même « entourage », que nous qualifions de contre-initiatique, de la « découverte » des tombeaux et autres fouilles archéologiques entreprises, et René Guénon, entre autre, a bien remarqué que les « résidus » psychiques « endormis » peuvent être « revitalisés », toutes les traditions connaissent ceci, qui n’est point fable, et qui n’est rendu possible que lorsqu’une tradition dégénère, de toute spirituelle et cosmologique qu’elle était à l’origine, en basse magie. Qu’était donc ce « cristal obscur » que Napoléon montra à ses soldats, que mentionne Schwaller de Lubicz (et qui lui aussi savait de quoi il parlait à ce sujet…)?
 
Nous avons évoqué un peu plus haut l’Alchimie, de l’arabe « al-kimiya », dénommée Art Sacré ou Art Royal (Ars Regia), révelée par Hermès-Thot (Hermès Trismégiste; le lecteur non-averti peut aisément voir le lien avec l’Egypte) dans le « Corpus Hermeticum » (appelé Table d’Emeraude). Science Spirituelle et cosmologique, l’Hermétisme dont l’origine remonte à la Tradition Primordiale, s’est donc naturellement intégrée aux dernières religions, la Métaphysique et la Vérité étant Une, à travers le « Mystère d’Unité » propre au Judaïsme (Qabbale-Thorah), au Christianisme et à l’Islam. Et nous pouvons ajouter avec Titus Burckhardt que « ce fut dans le monde islamique que l’alchimie atteignit son plus complet épanouissement. » (Titus Burckhardt-l’Alchimie-Sa signification et son image du monde)
Ceci est très important, et si nous parlions au début des Rose-Croix (à ne pas confondre avec les « rosicruciens »), de Nicolas Flamel, c’est qu’ils se rattachent tous au Corpus Hermeticum, la Science Universelle, dont ces « Nobles Voyageurs » furent des représentants. Ces voyages, s’ils furent réels sont surtout symboliques: que l’on songe aux voyages de Christian Rosenkreuz à Jérusalem, Chypre, Damas, Egypte…Aux voyages de Robert Fludd, Bernard le Trévisan, Valentin Andreae, Irenius…A ceux qui ont réalisé, il n’y a pas de frontières, de divisions, ils sont partout chez eux au Pays de la Sagesse Vraie: ils sont comme le Pythagore de Saint-Yves d’Alveydre, « des pieux pélerins de l’Unité ». Ce sont les véritables Cosmopolites (Citoyens du Monde): « Le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête » (Saint Matthieu).
 
Nous pouvons tracer un parallèle, ici fort intéressant, avec nos « élites politico-financières cosmopolites » modernes qui n’apportent que division et ignorance, incarnant parfaitement la parodie de ces « Nobles Voyageurs Savants par le Coeur ».
« Mon coeur est capable de toutes formes: il est le cloître du moine chrétien, un temple de la Loi mosaïque le Coran enfin…Amour est mon credo et ma foi. » (Ibn’Arabî)
 
Le cycle « Graalo-Hermético-Alchimique » s’ouvre vers 1180 jusqu’en 1205 (avec Robert de Boron, Chrétien de Troyes et Wolfram von Eschenbach), se poursuit avec l’Ordre du Temple, initié par Saint Bernard, Chevalerie de la Religion et Religion de la Chevalerie (les Moines-Soldats), les Hermétistes, Fidèles d’Amour, Rose-Croix et Alchimistes qui « partirent » tous pour l’ « Orient » jusqu’au milieu du XVIIème siècle…abandonnant l’Occident à ses errements « rationelo-scientifiques » titaniques. Si nous parlons de cycle « Graalo-Hermético-Alchimique » c’est que ces trois branches émanent de la même Science Sacrée, Sagesse Une et Eternelle, comme le note justement Eliphas Lévi, « la rose de Flamel, celle de Jean de Meung et celle de Dante fleurissent sur le même arbre. » Réunissant la parfaite synthèse de la tradition authentique kabbalistique, à travers notamment les édifices sacrés des Compagnons (Rite de Salomon etc, voir les excellents travaux de Mgr Devoucoux, Jean Reyor, Paul Vulliaud, à ce sujet), du Christianisme (que l’on songe à Saint Albert le Grand et à ce qu’il disait du Corpus Hermeticum) et de l’Islam; ces « organisations » de ceux qui ont « abandonné l’écorce pour le noyau » (pour paraphraser Maître Eckhart) se rattachaient toutes, à la tradition sémitique dans son ensemble. L’Hermétisme s’est épanoui dans le Judaïsme, le Christianisme et surtout l’Islam.
 
Redonnons la parole à Titus Burckhardt:
« On a souvent considéré le XVIIème siècle comme marquant l’apogée de l’Hermétisme européen. En réalité, sa décadence avait déjà commencé au XVème siècle et elle progressa rapidement avec le développement de la pensée occidentale de caractère humaniste et déjà fondamentalement rationaliste, qui privait de sa base même toute doctrine ou méthode relevant d’une connaissance intuitive. » (l’Alchimie)
 
La doctrine s’étiole,la Sagesse se perd, apparaissent les « brûleurs de charbon » et « souffleurs de verre » qui veulent « faire de l’or », « transformer les minéraux », dominer et exploiter la nature toujours plus; le magistère intérieur n’est plus compris. Si nous insistons sur l’Hermétisme, c’est que, le lecteur l’aura deviné, cette Science possède une cosmologie intégrale (d’où l’utilisation du symbolisme minéral, planétaire, végétal…) qui seule intéressa la contre-tradition assoifée de puissance, occultant soigneusement la dimension spirituelle, intérieure. Cette science traditionnelle donna naissance, par dégénérescence, à la chimie, mais également à la médecine moderne (que l’on songe au Caducée d’Hermès, car en effet ces « Nobles Voyageurs » guérissaient, non seulement l’âme mais le corps, car, qui peut le plus, peut le moins), à l’astronomie moderne; on en fit sciemment des applications extérieures exclusivement très rapidement pour acquérir des « pouvoirs », du « pouvoir »…sur les hommes et la nature elle-même. Tout se mettait doucement en place pour la sinistre farce. Et tous les auteurs Alchimistes n’ont eu de cesse d’empêcher, par l’emploi d’un langage proprement hermétique, que certains, mal intentionnés, puissent acquérir un dangereux pouvoir…Il était capital d’ « éconduire l’insensé », le cupide et l’orgueilleux.
 
Ecoutons ce que nous dit Geber dans sa « Summa »:
« Je déclare ici premièrement qu’en cette Somme, je n’ai pas enseigné notre Science de suite, mais je l’ai dispersée ça et là en divers chapitres. Et je l’ai fait à dessein, parce que si je l’avais mise par ordre de suite, les méchants, qui en feraient un mauvais usage, l’auraient apprise aussi facilement que les gens de bien. »
Et nul ne connait, et qui connait en Vérité aime, la Nature aussi bien que l’authentique Hermétiste; nul ne connait mieux que lui les Lois qui président au macrocosme et au microcosme. Cette vision qualitative et contemplative de la Nature et des quatre éléments (terre, eau, air, feu) qui la composent, mais pris dans le sens qualitatif de leur mode d’existence: solide, liquide, aérien, igné n’a nul équivalent et n’appartient qu’à l’Hermétiste véritable. C’est pourquoi nous disons que nul n’ignore, et qui ignore hait, la Nature et l’homme mieux que le scientifique moderne et profane coupé de toute dimension transcendante intérieure. Le Grand Oeuvre n’est autre chose que la connaissance de Soi et donc du Cosmos, « Personne ne peut arriver à exceller dans l’art chimique sans en connaître en soi-même les principes, et plus on aura la connaissance de soi-même, plus on acquerra de puissance attractive et s’accompliront de grandes et merveilleuses choses. »(Agrippa). Qui veut comprendre les errements modernes doit comprendre ceci, qui fût très important pour les forces obscures de la contre-tradition dans leur soif de pouvoir illustrée par cette ruée vers l’ « or »…la Nature n’a jamais été aussi humiliée, souillée, pillée, violée, défigurée, creusée, triturée; le sens profond en a comme disparu laissant place à l’incompréhension totale de l’homme face à cette « chose » qu’il juge qualitativement nulle, qui n’évoque plus rien pour lui, si ce ne sont ses « richesses » matérielles grossières et illusoires. Pernety résume la différence fondamentale entre l’Alchimie et la chimie moderne et vulgaire:
 
« La première prend pour matière les Principes, et agit sur eux en suivant les voies de la Nature elle-même; au contraire, la chimie ordinaire prend les « mélanges » déjà formés et opère sur eux avec des décompositions extrinsèques, qui détruisent les Natures et ont pour résultat des « monstres ». (Fables)
 
La science moderne, prise dans son ensemble, s’est coupée des Principes inhérents à la Manifestation et « agit », puisqu’elle ne « sait » qu’agir, sur des « cadavres » putrides, cadavres se repaissant de cadavres et tout étant lié, ceci a nécessairement un écho cosmique…
 
« Cette « chimie », cette science-là est satanique, oui, car elle constitue une inversion profonde du sens du Grand Oeuvre qui est, pris sous cet angle, Rédemption du monde minéral: l’Alchimie est « la Charité humaine vis-à-vis des pierres, des métaux, c’est à dire de la nature inorganique »(Habdul-Hâdî). (Et ceci rappelle le voeu bouddhiste de l’illumination en vue du rachat par la Charité de toutes les créatures, « faire la charité aux choses comme aux hommes »(Purissima Revelatio). Ajoutons que si le symbolisme minéral est important dans l’Alchimie, le symbolisme animal l’est tout autant, l’Alchimie est une Sagesse Cosmologique Totale. Ceci n’est point surprenant, ou ne peut l’être qu’aux yeux myopes des modernes, « Dieu est le Père de tout » selon Hermès Trismégiste (« en to pan », « Un dans Tout », est la devise de l’Hermétisme): « le processus de l’Oeuvre plaît beaucoup à Nature » car « l’art est imitation de la nature dans son mode d’opérer », voilà bien de quoi méditer…
 
Et comme l’homme prend soin de la nature aujourd’hui, comme il est charitable envers elle…Et, nous insistons, il faut bien que le lecteur prenne toute la dimension de cela.
 
Redonnons la parole à Titus Burckhardt qui exprime magistralement ce dont il est question ici:
« L’analyse chimique en nous enseignant que l’eau est composée de deux parts d’hydrogène et d’une part d’oxygène, ne nous apprend absolument rien sur l’essence de l’élément eau. Au contraire, ce fait, qui ne peut être connu que de manière indirecte et pour ainsi dire abstraite, voile en réalité la qualité essentielle d’ »eau ».(…) La science moderne « dissèque » les choses, en vue d’en avoir la possession et la maîtrise sur leur propre plan. Son but est avant tout technique. Le rationalisme est suspendu à la croyance que par l’analyse matérielle et quantitative, il serait possible de découvrir la vraie nature des choses. »(L’Alchimie)
Et ceci est le monde dans lequel nous vivons, dans lequel nous avons été enfermés,  et dans lequel nous nous débattons, nous courrons tel un poulet qui vient d’être décapité seulement mû l’énergie vitale de son corps…
 
 Que l’on se souvienne de ce que nous dit le Vishnu-Purâna des hommes de la fin du dernier âge:
« Alors la fortune conférera de la distinction, (…), le mensonge sera la seule voie employée pour réussir en affaires. La terre ne sera respectée qu’à cause des trésors minéraux qu’elle renferme (…). »
 
Si nous n’avons point lassé le lecteur, nous aimerions maintenant aborder un point qui nous intéresse particulièrement dans le cadre de notre sujet, et sans lequel tout ce que nous avons dit auparavant ne ferait point totalement sens.
 
Arrêtons-nous un instant sur ce fameux pétrole, dont le monde entier est dépendant: le pétrole (mais également tous ses dérivés, comme le plastique qui est un « faux-verre », etc etc) est partout, car la chimie a étendu ses tentacules monstrueuses partout, nous-mêmes ne sommes  qu’un « composé chimique » pour les scientifiques modernes et nous sommes priés de bien vouloir les croire, sous prétexte d’être bannis de leur monde gouverné par la déesse Raison! La conséquence qui en résulte est l’énorme pouvoir que possède le cartel « pétro-chimique » assis sur une colossale fortune et qui est un instrument de domination et d’asservissement incroyable.
 
Symboliquement, cette couleur noire, ténébreuse, se rattache directement au « guna tamas » (l’ignorance, l’obscurité) à tendance descendante; « pétrole » vient de « petra », la roche, le minéral, et « oleum », huile, que l’on va chercher dans les entrailles de la terre, produit de « résidus », substance puante, gluante, qui agglutine les intérêts sordides, les appétits grossiers des hommes. Ne pouvant créer de l’ « or », ces « chimistes », ouvriers de la contre-tradition, l’ont appelé l’ « or noir », jusqu’au bout de la perversion nous irons. Ce retournement de sens s’est opéré par la Nature car si pour l’Alchimiste celle-ci est l’énergie potentielle des choses, la « puissance motrice de toutes les transmutations »(T. Burckhardt), comme moyen d’ « accéder » au domaine spirituel, pour le « chimiste » elle n’est qu’énergie matérielle, appliquée au domaine exclusivement corporel et matériel. Ceci est magistralement illustré, si nous la détournons de son sens initial, par la formule-clé de Basile Valentin: V.I.T.R.I.O.L. « visita interiora terrae; rectificando invenies occultum lapidem », « visite l’intérieur de la terre, en rectifiant tu trouveras la pierre cachée »…Nous croyons qu’il est inutile d’ajouter quoi que ce soit, tant cela étant, en lui-même, suffisamment édifiant. Et il n’est point anodin que nous appelions ce liquide « énergétique » que l’on « raffine »(!), de l’ « essence », comme nous l’avons déjà dit, appliquer à une chose un mot, une qualité, qui ne lui appartient pas est proprement diabolique et comporte bien plus de conséquences que l’on ne voudrait bien le croire; et nous y reviendrons ultérieurement.
Encore une fois, le lecteur qui penserait que ces « découvertes » furent le fruit du hasard, serait bien naïf de le croire, comme il serait bien naïf de ne croire qu’au seul domaine corporel et grossier, il y a d’autres ordres de réalités appartenant au domaine subtil et en lesquels sont déjà réalisés les évènements non-encore manifestés matériellement, et ça, la contre-tradition l’a bien compris, ne vous inquiétez pas.
 
Nous dirons que le pétrole est le « péché », l’ignorance, de la Terre et ceci nous fait penser irrémédiablement, et n’engage que nous, à ce que qu’écrivait Karl von Eckartshausen:
 
« Dans notre sang, il y a une matière gluante (appelée gluten) cachée, qui est la matière du péché(…) Il y a un gluten plus proche de l’animalité que de l’esprit et qui constitue une matière de péché; ses effets varient selon la manière dont elle est modifiée par des excitations sensibles (…) elle engendre, la présomption et l’orgueil (…), l’avarice, l’amour propre et l’égoïsme (…), la rage et la colère.(…). Cette substance est aussi la cause de l’ignorance; épaisse et inflexible, elle pèse sur les fibres délicates du cerveau et empêche l’action simultanée de la raison (…) Le remède, c’est la Sagesse Divine, et c’est le Verbe venu dans le monde; car le sang du Christ est une essence tincturique, distillée dans la nature et destinée à rendre de nouveau les hommes capables d’immortalité. »
 
Le lecteur attentif tirera les conclusions qu’il lui semblera bon de tirer, mais que d’analogies avec le macrocosme…
C’est pourquoi nous disons que les forces obscures de la contre-tradition ont énormément puisé dans les « ombres » de l’Alchimie et de l’Hermétisme, il n’y a qu’à ouvrir les yeux nous semble-t-il, et nous n’avons été, ici, qu’allusif. Car si le « diable » n’entend rien aux Lumières de l’Esprit, il s’y entend très bien aux subtilités de l’âme que l’on peut séduire et piéger en l’attirant dans les filets dorés de Dame Nature, en l’attirant vers l’extérieur. Il s’agissait pour l’ « adversaire » de rompre le lien fondamental qui unit le macrocosme au microcosme, cette profonde analogie unanime à toutes les traditions et rappelée par l’Hermétisme « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, pour la merveille d’une chose unique. » « tout ce que possède le macrocosme, l’homme le possède aussi »; la scission opérée, l’intériorité de l’homme se trouve occultée, les forces prométhéennes se déploient férocement vers l’unique nature extérieure et ses innombrables « richesses »…qui sont en même temps et inévitablement sa perte. Nous tenons à ajouter également qu’il est tout à fait possible que certains « contre-initiés » aient acquis des « pouvoirs »  (même si ce mot peut choquer à tel point que l’on préfère ne pas y croire ou l’évacuer en en riant, mais à ce moment-là, nous tenons à prévenir le lecteur que c’est la contre-tradition qui rit de nous: le monde est bien plus vaste que ce à quoi d’aucuns ont voulu le réduire), cela ne fait pas l’ombre d’un doute pour nous, les « forces d’en bas » ont été « réveillées » chez l’homme comme dans la terre, les puissances telluriques ont été « réveillées » et ébranlent les mondes.
 
L’Hermétisme noue des liens profonds avec l’Islam (que l’on relise les textes hermétiques « Le Cratère ou la Monade » par exemple ou « Le discours d’Hermès à son Fils Tat », cela en est troublant); et c’est chose normale car les « extrêmes se touchent » (ajoutons au passage que l’Islam est très intimement lié au Graal); c’est donc là, en terre d’Islam, que la contre-tradition en retournant constamment le sens des symboles et formules alchimiques, allait porter le coup « final » et présenter sa sinistre farce au théâtre de l’histoire. Le lien que nous faisons: « Hermétisme « retourné »-or noir-Islam », nous semble capital dans ce Grand Oeuvre d’irréligion, Grand Oeuvre au noir di-abolique contre l’Unité.
 
Nous avons parlé de ces fameuses « découvertes » de ressources énergétiques et, ô hasard, les pays musulmans regorgent de pétrole, quelle coïncidence, non?
C’est pourquoi nous disons également, dans la perspective qui nous intéresse, que les « découvertes » de « ressources naturelles » n’avaient pas d’autre but, étaient le filet avec lequel on attrape l’oiseau, que de tenter de « détruire » l’Islam, religion à laquelle les forces contre-traditionnelles devaient s’attaquer après le Christianisme.
Poussons plus loin et faisons une « lecture symbolique » de cet « or noir » et de son usage à unique fin de « dissoudre » l’Islam.
 
L’ « Islam est un grand isolant », pour reprendre la jolie formule d »Abdul-Hâdî, pour pénétrer sa terre d’origine, il fallait de l’ « eau », seule l’eau pénètre la terre naturellement pour la vivifier; cette « eau empoisonnée » allait la tuer en l’inondant par les ténèbres de l’ « or noir ». Mais pour parodier complètement  l’Hermétisme, il fallait que cette eau brûle, il fallait de l’eau ignée, il fallait réussir le mariage de l’eau et du feu, représentée matériellement par ces flammes que nous voyons au sommet des puits de pétrole, c’est le Vif-Argent ou Mercure, si cher aux Hermétistes authentiques. Ce Vif-Argent, cette « eau de Vie » des Alchimistes,  mène à la Quintessence, à l’Immortalité. Mais c’est aussi, sous son aspect maléfique, l’ « eau de mort », le « dragon venimeux » qui détruit tout sur son passage…Cette « eau de mort » n’a mené le monde moderne qu’à l’ « essence » (caricature de la « Quintessence) sur laquelle il a bâti illusoirement son désir titanique d’« immortalité »…
 
Cette « lecture » toute simple semble tomber sous le sens et relever ou révéler les intentions profondes de ces forces obscures, il nous semble. Il n’y a pas de hasard, il faut lire les signes, toutes les traditions sont autant de Maîtres en Lecture de l’Oeuvre de Dieu et ont enseigné que le « cuivre n’a de cesse qu’il ne devienne or » (Maître Eckhart).
 
Cela peut vouloir aussi signifier, également, la « dissolution » symbolique de la « Ka’aba », la Pierre Noire, le Cube, symbole du Fixe et de l’Unité en Islam, représenté ici par l’élément solide (la terre), « dissolution » opérée par ce « minéral liquide », ce « solvant » noir, symbolisé quant à lui par l’élément liquide (l’eau) et qui constitue son opposé symbolique dans l’Hermétisme. Nous retrouvons alors le « solve et coagula » des Alchimistes: « Je divise et j’unis », mais inversé sataniquement, cela donne « je divise l’unité »…on occulte l’Unité en la dissolvant. C’est ceci l’ « occulte qui se manifeste » par l’extraction, l’apparition de la « nature » (ici le pétrole, l’or noir) qui est cachée à l’intérieur, et le « manifeste », l’Esprit de l’Islam, Dieu, que le musulman doit appréhender en tout de façon immanente, qui s’occulte.
 
C’est avec ce liquide dissolvant, malfaisant, c’est avec cet « or noir » qui a depuis tout envahi, que la contre-tradition a rendu les pays musulmans ivres de leurs « richesses », enivrés par ce « vin corrompu », ce sang ténébreux de la Terre. Et quand on songe que leurs « élites » sont allées jusqu’à « unir symboliquement » le pétrole à la monnaie (déjà en elle-même frauduleuse) comme dans une ultime coagulation, les « pétro-dollars », consommant ainsi de façon concrète l’inéluctable malédiction…ça laisse rêveur. Le plan fût diaboliquement « parfait ».
 
Nous le rappelons, ainsi que nous l’avons écrit ailleurs, il n’y a de guerres que des forces dissolvantes contre l’Unité ainsi que de tout ce qui peut l’incarner ou y inciter ici-bas.
 
Et quelle religion revendique avec autant d’insistance la notion d’Unité, si ce n’est l’Islam dont le « Tawhîd » (l’unicité absolue de Dieu) est le fondement?
 
Le Coran n’est point religion « nouvelle », elle s’inscrit dans la continuité des traditions sémitiques précédentes, Judaïsme et Christianisme, transmises prophétiquement, c’est pourquoi l’Islam dans le Coran est « Khatm ul nubuwwat »: Sceau de la Prophétie. L’Islam  est « Dinul-Fitrah », la religion primitive du commencement, étant la dernière révélée chronologiquement, elle est également la première et récapitule les vérités éternelles dans un ultime rappel (« Dhikr »). L’Islam, et donc la communauté musulmane, sont partie prenante totalement de la continuité traditionnelle. L’Islam est « ce qui est partout » et « ce qui a toujours été ».
 
L’Islam est la Révélation de la fin des Temps, elle est donc logiquement en ce que les extrêmes se touchent, Religion de l’Origine, Universelle, c’est en ce sens qu’El-Hallâj a pu dire:
« J’ai médité sur les diverses religions, en m’efforçant de les comprendre, et j’ai trouvé qu’elles relèvent d’un principe unique à ramifications nombreuses. Ne demande donc pas à un homme d’adopter telle religion, car cela l’écarterait du principe fondamental; c’est ce principe lui-même qui doit venir le chercher; en lui s’élucident toutes les hauteurs et toutes les significations; alors l’homme les comprendra. » (Dîwân)
 
Sa pureté originelle est accentuée par le rappel à l’Unité Spirituelle de l’être et de la communauté: « Et-Tawhîdu Wâhidun », « la doctrine de l’Unité est unique », « la doctrine de l’Identité Suprême est toujours la même partout », et c’est pourquoi René Guénon a écrit:
« Les formes traditionnelles les plus récentes sont celles qui doivent énoncer de la façon la plus apparente à l’extérieur l’affirmation de l’Unité. »
 
Et c’est en ce sens également qu’il est dit « N’insultez pas le Siècle (c’est à dire le Temps indéfini) car le Siècle est Allah. »
 L’Islam est la voie de l’Unité et de la Totalité, de l’Universalité. « Son dogme fondamental s’appelle Et-Tawhîd, c’est à dire l’unité ou l’action d’unir ». (‘Abdul-Hâdî); il constitue une récapitulation de l’essentialité primordiale, sans images, ni clergés ni autels: l’homme seul face à Dieu, abandonnant son « moi » illusoire en se soumettant (Islam vient du verbe Aslama, donner, livrer) à la Seule Réalité et accomplissant donc pleinement son destin dans l’économie Universelle. L’homme qui connaît son âme connaît son Seigneur…« Connais-toi toi-même ». Destin transcendantal.
Tout dans l’Islam ramène à l’Unité divine immanente et transcendante, symbolisée particulièrement par la prière:
« Il est prosterné à l’égard de la Vérité (El-Haqq), mais droit à l’égard de la Création. Il est éteint comme s’éteint une qualité divine dans l’Unité transcendante. Mais il est subsistant dans l’Unité immanente à l’existence. Ainsi la prosternation est ininterrompue, et l’union ne connaît pas de séparation. La Vérité nous a tué d’une mort qui ne connaît pas de résurrection, mais alors Dieu nous a donné une vie intime, qui ne connaît pas de mort. »(Sheikh al-Alawi)
 
Pays musulmans du Moyen-Orient, Moyen-Orient, pont symbolique et géographique entre l’Orient et l’Occident, pont qu’empruntèrent Hermétistes, Alchimistes, Templiers, Rose-Croix, partager les délices de l’Unique Sagesse Eternelle.
Il est une remarque que nous ne pouvons nous empêcher de faire, ici, avec ce thème du « pont », nous l’avons vu avec l’Occident chrétien; mais il est également énormément d’analogies flagrantes entre l’Islam et le Taoïsme, relevées par Matgioi et Habdul-Hadî entre autres, ce dernier citant cette « curieuse tradition du Prophète Mohammad: « Cherchez la Science, fût-ce en Chine » »; ainsi que d’autres analogies comme: l’Homme Universel, l’Activité du Ciel (Wu-Wei « non-agir » la Suprême Activité; en chinois, « musulman » se dit « whei-whei », ceux qui retournent à leur destinée). D’autres analogies se retrouvent aussi également entre l’Islam et la tradition Hindoue mais tout ceci n’est, au fond, que normal.
 
Que de guerres tant intérieures qu’extérieures divisent aujourd’hui plus que jamais l’Islam, jamais une religion ne fut autant attaquée de façon aussi virulente et chaotique, ce, dans le seul but d’ajouter du chaos au chaos: ultime processus de division.
Et ceci nous renvoie à l’Eschatologie et la venue de l’Heure dont le Prophète Mohammad a dit: « Quand le dépôt (al-amanâh, le dépôt de la Foi) n’est plus respecté, attends-toi à la venue de l’Heure. » Et il n’est plus respecté « Quand on place le commandement dans les mains de ceux qui n’en sont pas dignes, attends-toi à la venue de l’Heure »(Bukhârî)
« Il ne viendra pas d’époque qui ne soit pire que la précédente» Cette Parole du Prophète Mohammad résonne-t-elle encore aux oreilles de nos frères musulmans?
 
Le Prophète n’a-t’il point annoncé: « Je ne crains pas pour vous que vous associiez quelqu’un d’autre à Dieu, mais je crains pour vous ce bas-monde et j’ai peur que vous vous disputiez à mon sujet. Vous vous entretuerez alors et ce sera votre perte comme se sont perdus vos prédecesseurs. »(Bukhârî et Muslim)?…Les temps semblent s’accomplir…L’Islam est divisé en clans, théologiques, ethniques, politiques, nombre de musulmans sont englués dans des concepts idéologiques profanes, proprement contre-traditionnels, comme le consumérisme, le progrès technique, le rationalisme, le scientisme, le nationalisme, le culte de l’argent etc.
 
Nous parlions un peu plus haut de l’ « Heure », n’est-ce point Jésus-Christ « Sayyidunâ ‘Isâ » (Sceau des Saints « khatm al-awliyâ ») qui en sera le Signe?
 
A ce moment de l’incarnation du Dajjâl (le Faux-Messie) le Prophète enjoint le retour à la Caverne, symbole du Centre Intérieur, du Coeur, dans la sûrat al-kahf, sourate Polaire car au Centre du Coran, et de s’abandonner en dormant, car qui dort au monde vit en Dieu, tel les sept Dormants d’Ephèse du Christianisme, dans une remise totale à Dieu. Le lecteur, s’il peut douter de cette Eschatologie, pourtant partagée par toutes les Traditions, ne peut douter de sa propre eschatologie, sa mort certaine, et l’Islam rappelle que la Certitude (al-yaqîn) viendra après la mort.
 
Ce que nous disons, d’autres l’ont dit bien avant et surtout bien mieux que nous, nous en sommes bien conscients; nous ne faisons que rappeler et synthétiser le plus fidèlement possible; et en nous en tenant aux principes traditionnels, qui seuls nous importent encore une fois, nous proposons des « grilles de lecture », comme autant de clefs, des évènements initiés par la contre-hiérarchie; évènements qui se déroulent, ici-bas de plus en plus vite. Des clefs pour, nous l’espérons, le plus grand profit du lecteur. Nous n’avons qu’un but: servir la Vérité, quelle que soit la forme que celle-ci prenne, car toute vérité émane de Dieu.
 
 
Thierry de Crozals



Vidéo : Le Secret Des Sept Sœurs


Le Secret Des Sept Sœurs - 01 - tempêtes et fortunes du désert



Le Secret Des Sept Sœurs - 02 - safari dans l'eldorado noir




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Le Secret Des Sept Sœurs - 04 - la conspiration des milliardaires


 

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