lundi 3 juin 2013

Lettres d'un maître soufi - Le sheikh Al-'Arabi Ad-Darqâwî - Traduit par Titus Burckhardt - Lettre 56 - Celui qui s'arrête à l'opinion n'atteint jamais la réalisation







Traduit par Titus Burckhardt
Lettre 56



Celui qui s'arrête à l'opinion n'atteint jamais la réalisation. Cessez donc de vous occuper de conjectures et ne jugez jamais d'une chose 1 selon votre opinion individuelle mais seulement après l'avoir réalisée.

Car la sincérité dans l'action et dans les paroles détruit les doutes et les soucis et affirme la conscience de l'Unité divine (tawhid) dans le
coeur de celui qui la pratique continuellement.

Elle fait même disparaître les interférences de l'âme passionnelle (nafs); et quand les hostilités de l'âme cessent chez quelqu'un, celles de la collectivité humaine envers lui cessent également 2 Dès lors, c'est à lui le tour d'agir, et Dieu (exalté soit-Il) l'aidera. Mais s'il s'abstient d'offenser les serviteurs de son Seigneur, tout en acceptant lui-même leurs offenses, il sera encore plus grand en vertu et en spiritualité, et c'est là l'état des parfaits parmi les saints. Salut.

 
1 C'est-à-dire d'une chose d'ordre spirituel.

2 C'est-à-dire, lorsqu'il n'y a plus, dans un homme, d'égoïsme conscient ou inconscient, les hostilités de l'ambiance ne sauraient avoir de cible. Il s'agit évidemment, dans ce cas, d'une ambiance déterminée par la tradition.

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