mardi 15 novembre 2011

Ar Rahmân et Ar-Rahîm - Différence entre Rahmân et Rahîm (D'après Fakhr ad-Dîn ar-Râzî et le Cheikh Shaarawi)



Ar -Rahmân 
(Le Tout-Miséricordieux)



 Ar-Rahîm
(Le Très-Miséricordieux)































                                             
Différence entre Rahmân et Rahîm.Traité Sur Les Noms Divins de l'imâm Fakhr ad-Dîn ar-Râzî, de M. Gloton)


Ces deux Noms sont dérivés de RAHMA, miséricorde, vocable composé de trois radicales R.H.M, dont les significations
principales sont les suivantes:avoir pitié, faire miséricorde, mourir après ses couches, utérus, matrice, lien du sang, parenté, compassion, grâce, charité.

Il s'agit donc de significations liées à un processus d'amour plus spécifiquement maternel qui donne naissance à une création.Ces deux Noms divins impliquent ainsi l'amour, principe actif de toute création que le Nom Allah suggère dans l'une de ses dérivations possibles.
En fait, aucun des trois Noms retenus principalement par les traducteurs du Coran au français :Clément, Miséricordieux,
Compatissant ne vient exprimer le sens prédominant dont tous les autres dépendent : utérus, matrice, lien du sang.
Le hadîth suivant, extrait du recueil d'Ibn Hanbal et rapporté par Abû Hurayra, illustre bien cette signification principale de la racine en question:
"En vérité, lorsqu'Allah détermina la Création, la matrice ou la parenté cosanguine (rahîm) se présenta et s'empara de la taille (haqw) du Rahmân et dit:
"Voici la station de celui qui se protège contre la rupture (des liens du sang) ". Allah dit : " N'es-tu pas satisfait que Je reste uni
à celui qui te respecte et que Je rompe avec celui qui se coupe de toi."
Dans cette interprétation, la Rahma est avant tout un principe d'amour dans ces deux phrases principales d'épanouissement
et de rétraction.Cet amour, de type maternel, propage et réintègre par l'Esprit saint (rûh, qudus) tous les êtres possibles
contenus de toute éternité dans la Prescience divine infinie.
Un symbolisme souvent utilisé par les Maîtres du Taçawwuf pour suggérer cette création par Amour divin est celui de la semence et de l'arbre.Le hadîth saint suivant leur sert de référence pour appuyer
cet aspect doctrinal : " J'étais un Trésor caché et Je n'étais pas connu. Or J'ai aimé être connu. Je créai donc les Créatures
et Je les fis connaître par Moi. Alors elles Me connurent. "La production de l'Arbre existentiel dans la Matrice universelle
à partir de la Semence est donc en relation étroite avec la Création de l'Univers par Amour divin d'être connu, selon les termes de ce hadîth. Le Trésor caché et la Création correspondent respectivement à la Semence et à l'Arbre.
La comparaison avec les termes du hadîth et la fonction de la rahma est d'autant plus remarquable et intéressante que la racine
du mot "semence" (habb) H.B.B. :aimer, affectionner, a donné le substantif hubb ou hibb "amour"
La Semence amoureuse originelle englobe donc le Germe, substance primordiale de l'Arbre et l'Amour, moyen de la création.
Sous l'effet vibratoire et spiroïdal de l'Esprit, le contenu virtuel de la semence, resserré en elle, est dilaté et cette détente d'Amour est
Miséricorde (rahma) qui répand les Noms divins et les essences des choses dans le Trône du Rahmân ou Tout-Miséricordieux en un débordement impossible à contenir.Dans une phase ultérieure, chronologique ou non, la semence déposée dans la Matrice cosmique donne naissance à l'Arbre de la Distinction selon l'étymologie propre au mot arabe shajara, arbre, dont la racine SH.J.R. exprime l'idée de divergence, d'opposition, arbre dont
Adam goûta les fruits malgré l'Ordre divin de ne pas l'approcher. Cette phase de création d'Amour à partir du Principe est suivie
existentiellement parlant, de celle qui lui est toutefois inhérente, de résorption par réintégration de la manifestation dans son
Principe divin. Les êtres, véritables semences, se réintègrent par pur don d'amour, consciemment ou pas, dans le Principe qui les a créés.

Des paroles des maîtres sur ces deux noms divins.

 1) On a dit: "Le Tout-Miséricordieux s'adresse aux gens de la pauvreté spirituelle (iftiqâr), le Très - Miséricordieux
 à ceux de l'illustration (iftikhâr). Quand ils attestent Sa Majesté, ils sont comme fous et deviennent démunis mais quand ils témoignent de Sa Beauté ils vivent et deviennent illustres ".

2)On a dit: "Le Tout-Miséricodrdieux recouvre (le péché) de ce bas-monde, le Très Miséricordieux le pardonne dans la vie future ".
3)'Abd Allah ibn al-Mubârak 1 a dit: " Le Tout-Miséricordieux accorde quand on demande, le Très-Miséricordieux s'irrite quand on ne demande pas " .
4)Abû Hurayra 2 rapporte que le Prophète disait : "Allah s'irrite contre celui qui ne demande pas " .

Le Poète l'a chanté dans ces vers :
"Allah s'iirite que tu négliges Sa demande
Alors que le fils d'Adam se fâche
Quand on le sollicite "

5) Abû Bakr al-Warrâq a dit : " Le Tout-Miséricordieux produit la félicité, le Très Miséricordieux les bienfaits.
La Félicité, c'est ce qu'Il accorde et donne sans retour; le bienfait, c'est ce qu'Il fait connaître et le bien-être qu'il procure ".
6)Muhammad ibn 'Alî at-Tirmidhî 3 a dit : " Le Tout-Miséricordieux sauve des Enfers, le Très-Miséricordieux fait entrer au Paradis ". Le verset suivant s'applique au premier Nom : Vous étiez au bord d'un abîme du Feu infernal et Il vous en a sauvé (Coran III,103).
Celui-ci concerne le second : Entrez-là (dans le Paradis) confiants avec la paix (Coran XV, 46).
7)Al-Hârith ibn Asad al-Muhâsibî 4 a dit : "Le Tout-Miséricordieux fait disparaître les afflictions et les défauts, Le Très Miséricordieux illumine les coeurs au moyen des Mystères"
8)On a dit: " Le Tout-Miséricordieux dissipe les afflictions, le Très Miséricordieux pardonne les péchés. Le premier pardonne
les actes mauvais, le second agrée les oeuvres d'obéissance ".
9)On a dit : "Le Tout-Miséricordieux enseigne le Coran selon ce verset : Le Tout-Miséricordieux. Il a enseigné le Coran,
ou Il a déterminé la science de la Récitation ('allama-l-Qur'ân ) (Coran LV,1 et 2)
Le Très Miséricordieux fait apparaître la marque de considération et de Paix selon ce verset : Paix! leur sera-t-il dit de la part d'un SeigneurTrès Miséricordieux (Coran XXXVI,58)
10)On a dit : Allah est le nom qui convient aux Devançants (sâbiqûn) (CF. Coran LVI,10) ;
Le Tout-Miséricordieux à ceux qui visent le juste milieu (muqtaçidûn) (CF. Coran XXXV,33);
Le Très Miséricordieux, à ceux qui se lèsent eux-mêmes (zhâlimûn) (CF. Coran XXXV,33).

1) Grand docteur du Khurâsân (m 180/797). Il fut tout à la fois traditionaliste, soufi et défenseur fervent du Califat, 
adversaire de l'appréciation personnelle (ra'y) préconisée par Abû Hanîfa.
2)Célèbre Compagnon du Prophète et rapporteur de hadîths
3)Soufi, né à Tirmidh, vers 210/825 et mort vers 320/932.
4)Ascète et soufi, il naquit à Basra vers 165/781 et mourut à Bagdad en 243/857.
Il étudia le fiqh et le kalam et composa des ouvrages d'éthique spirituelle. Ibn Hanbal le considérait comme un innovateur. Il est un des premiers soufis à avoir écrit sur l'amour (mahabha) de Dieu.



Différence entre Rahmân et Rahîm par le Cheikh Shaarawi



Ar-rahmân est un adjectif dérivé du verbe rahima. Le nom rahma qui est aussi un dérivé de ce verbe signifie la tendresse et la bonté.
Le verbe tarâhama, qui est issu lui aussi du radical rhm, signifie faire preuve de bonté les uns envers les autres.
Le nom rahim, un autre dérivé de cette même racine rhm, désigne la parenté.
Arrahmân est un nom des noms de Dieu ; il lui est exclusivement réservé. Aucun homme n’a le droit d’en faire son nom ou l’attribuer au siens.
Dans le verset coranique : « Dis : Invoquez Allah ou invoquez arrahmân (Le Tout Miséricordieux)… », Dieu a mis le nom Allâh au même niveau qu’arrahmân, ce qui dénote son statut très élevé.
Avant d’être un nom de Dieu, arahmân est un adjectif intensif ayant un sens plus fort qu’un adjectif ordinaire du même sens.
Arrahîm est aussi un dérivé du verbe rahima. Arrahmân et arrahm sont deux adjectifs intensifs – mais les seuls – issu du verbe rahima.


La différence entre râhim, rahmân et rahîm est que le premier est un adjectif ordinaire signifiant bon et tendre ; alors que les deux autres sont des adjectifs intensifs qui sont employés lorsqu’il s’agit de Dieu.
Dieu est considéré comme le rahmân de la vie présente et le rahîm de la vie future.
Cependant, il ne s’agit pas du tout de la variation d’intensité des attributs de Dieu. Dieu n’est pas plus ou moins miséricordieux (rahîm ou rahmân) selon le cas, mais ses attributs désignent toujours le plus haut degré de perfection. 
C’est, en fait, le contexte du verset coranique qui détermine l’usage de tel ou tel attribut.
Nous avons dit que Dieu était le rahmân de la vie présente car le nombre des créatures qui bénéficient de sa bonté est impressionnant. Dans la vie présente, la bonté de Dieu est attribuée à tous, sans distinction. Qu’ils soient croyants, pervers ou mécréants, ils bénéficient tous des moyens de subsistance que Dieu leur fournit. De plus, ils jouissent tous d’un sursis qui leur donne la possibilité de se ressaisir si leur vie n’est pas conforme aux enseignements de Dieu. Cependant, dans la vie future, Dieu ne sera rahîm (Miséricordieux) qu’envers les croyants. Les mécréants et les polythéistes seront chassés de la miséricorde.
Dans la vie future, moins de gens bénéficieront donc de la miséricorde de Dieu que dans la vie présente. Pourquoi est-ce alors un attribut d’intensité qui est employé à propos de la vie future ?
L’usage de l’attribut arrahîm n’est pas lié au nombre de ceux qui bénéficient de sa miséricorde, mais à l’abondance des dons à leur caractère éternel.
Par ailleurs, la miséricorde de Dieu renferme en son sein de nombreuses qualités divines.
Dire que Dieu est rahîm c’est sous-entendre qu’il est une source de pardon, Donateur, Pourvoyeur de richesse, Reconnaissant, Généreux, Créateur, Guide, Indulgent et celui qui revient sans cesse vers les repentant.
La miséricorde de Dieu enveloppe ses créatures depuis leur apparition dans l’univers jusqu’au jour où elles comparaîtront devant Lui. C’est alors qu’elles recevront leur rétribution ; ce sera, le Paradis ou l’Enfer ;
Dieu a fait preuve d’une grande bonté envers nous lorsqu’Il nous a créés du néant, sans que nous n’ayons eu quelque passé que se soit comme créature. Nous ne lui avions même pas demandé cette faveur car nous n’étions rien et nous n’avions jamais existé auparavant pour pouvoir lui formuler une telle demande.
Il le dit lui-même dans le Coran : « Ne s’est-il pas écoulé pour l’homme un laps de temps durant lequel il n’était pas quelque chose dont on fasse mention ? » (S76, V1)
Cependant, la bonté de Dieu à notre égard ne se manifeste pas seulement dans le fait de nous avoir créés à partir du néant, mais aussi de nous avoir préparé le terrain avant même de nous créer.


En effet, il a aménagé pour nous, par Sa Grâce, un monde extraordinaire organisé et pourvu de toute chose ; un monde où tout est minutieusement calculé, où rien ai laissé au hasard.
Le soleil a une distance idéale de la terre pour la réchauffer et contribuer au développement et à l’épanouissement des êtres vivants qui s’y trouvent. Il n’est ni trop loin, ni trop près d’elle car alors on y gèlerait, dans le premier cas, et on y étoufferait, dans le deuxième.
L’air renferme la quantité nécessaire d’oxygène pour notre respiration ainsi que pour l’oxydation des aliments qui fourniront au corps l’énergie nécessaire pour assumer ses activités.
L’eau, qui est la source de toute vie et couvre la plus grande partie du globe terrestre, garantit le renouvellement des espèces et fournit toutes sortes de bienfaits aux hommes, tels que l’hygiène, la purification rituelle, etc…
Le sol renferme toutes sortes de richesse qui permettent aux hommes de se développer et de se doter de toutes sortes de moyens pour mieux maîtriser la nature.
Toutes ces richesses ne sont pas là par hasard comme s’imaginent certains esprit ignorants, mais on été préparées bien avant la venue de l’homme pour lui garantir une vie à l’abri du besoin et pour qu’il fasse preuve, à travers elles, de reconnaissance envers Son Seigneur.
Toutes ces richesses ont une seule provenance, Dieu, le seul qui puisse connaître les besoins de ses créatures avant même de les créer.
Il déclare avec force, dans le Coran : « Dieu est le Créateur de toute chose et c’est lui qui en est le Protecteur ». (S39, V62)
Etre le protecteur de toute chose c’est, entre autre, la maintenir en vie ou la faire revivre.
C’est précisément ce qu’il fait là où la sécheresse sévit : « Considère les traces de la miséricorde de Dieu et comment il fait revivre la terre après la mort ». (S30, V50)
Etre Protecteur c’est aussi garantir le renouvellement de l’activité
En instituant la nuit, comme période de repos, et le jour, comme période d’activité, Dieu a permis à l’énergie humaine de se renouveler chaque jour et à l’homme de se remettre au travail au meilleur de sa forme : «Dans sa miséricorde, il a disposé pour vous la nuit pour que vous vous reposiez et le jour pour que vous recherchiez ses bienfaits ». (S28, V73)
Sa miséricorde envers les hommes s’est aussi manifestée par l’envoie de messagers munis de messages afin de le faire sortir des ténèbres à la lumière.
Il a ensuite envoyé Mohammed comme dernier messager et comme miséricorde, porteur d’un message destiné a monde entier et qui restera en vigueur jusqu’à la fin du monde : « Voici un livre béni que nous avons fait descendre : suivez-le donc ; craigne Dieu ! Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde. » (S6, V155)
« Etes-vous étonnés que, par l’intermédiaire d’un homme issu de vous, un Rappel de votre Seigneur vous soit parvenu, pour vous avertir et pour que vous craigniez Dieu ? Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde ». (S7, V63)
Le Messager de Dieu, Mohamed qui est lui-même une miséricorde venant de Dieu, est porteur d’une autre miséricorde à l’adresse du monde entier, en l’occurrence le Coran, qui est plein de miracle ultime de Dieu.
Ce livre, qui renferme la parole de Dieu, est destiné à combattre les croyances rétrogrades basées sur les doutes et les illusions et à diriger les hommes vers la vraie foi en Dieu, celle qui ne se renferme que de certitude.
Tous ceux qui ont étudié le Coran, qui y ont cru puis se sont conformés à ses enseignements y puisent la lumière, le remède et la quiétude, comme l’a dit notre Seigneur dans plusieurs versets :
« Nous avons fait descendre le Livre sur toi, comme un éclaircissement de toute chose, une Direction, une Miséricorde et une bonne nouvelle pour ceux qui se sont soumis ». (S16, V89)
«Oui, Nous leur avons apporté un Livre que Nous avons expliqué de manière éclairée ; Nous en avons fait une Direction et une Miséricorde pour un peuple qui croit ». (S7, V52)
« Voici les versets du Livre sage ; une Direction et une Miséricorde pour ceux qui font le bien ». (S31, V2-3)
Pour accéder à sa miséricorde, il nous a indiqué la voie à suivre : « La miséricorde de Dieu est proche de ceux qui font le bien ». (S7, V56)
Ce sont, en effet, ceux qui font le bien qui peuvent prétendre à sa miséricorde et à sa protection le Jour de la Résurrection, lorsque les hommes comparaîtront devant leur Seigneur, terriblement angoissés à l’idée de répondre de leurs actes.


Cette protection divine tant convoitée, Dieu l’accorde à ses sincères serviteurs dans cette vie et dans l’autre. Il l’a accordée à ses messagers et leurs compagnons confrontés à leurs peuples hostiles aux messages de Dieu 

« Nous l’avons sauvé (Le Prophète Salih), lui et les siens, par une miséricorde venue de Nous. Nous avons exterminé ceux qui traitaient Nos signes de mensonges et qui n’étaient pas croyants ». (S7, V72)
« Lorsque Notre ordre vint, Nous avons sauvé de l’opprobre de ce jour, et par un effet de Notre miséricorde, Salih et ceux qui avaient cru avec lui. Ton Seigneur est fort, Il est le Tout-Puissant ». (S11, V66)
« Lorsque vint Notre ordre, Nous avons sauvé, par un effet de Notre miséricorde, Chuaïb et, avec lui, ceux qui avaient cru. Le Cri saisit ceux qui avaient été injuste et, le matin suivant, ils gisaient dans leur demeures ». (S11, V94)
Nous n’oublierons pas de mentionner « hommes de la caverne » que Dieu cite en exemple pour leur foi juste et sincère qui se concrétise par l’acte et la parole et qui leur ouvre les portes de la miséricorde de Dieu et de Sa grâce.
L’histoire des hommes de la caverne est celle d’un groupe de croyants qui fuient leurs tyrans de chefs qui veulent leur imposer leur incrédulité.
Ils se cachent alors dans une caverne pour préserver leur foi.
Dieu dit à leur propos : «Ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur et nous les avions affermis dans la voie droite ». (S18, V13)


Grâce à cette information coranique nous savons que ces croyants n’étaient ni des vieillards, ni des enfants, mais des jeunes gens à la fleur de l’âge. Devant la tyrannie de leurs chefs mécréants, ils ont voulu préserver, coûte que coûte, leur foi en Dieu et ont, pour cela, bénéficié de la protection de Dieu et de son appui, et leur foi s’en est trouvée renforcées, par la grâce de Dieu : « Quant à ceux qui sont déjà dans la bonne direction, Dieu les dirige encore mieux et leur inspire une crainte révérencielle ». (S47, V17)
Notre Seigneur veut nous rappeler ici qu’il se charge de diriger le croyant et d’augmenter sa foi.
Les jeunes gens de la caverne ont préféré tout quitté et se réfugier dans une caverne, avec toutes les difficultés que cela implique, pour se mettre à l’abri des représailles de leurs chefs tortionnaire à cause de leur foi.
Ils ont sacrifié leur confort pour la cause de Dieu : « Lorsque vous vous serez séparés de ces gens-là et de ceux qu’ils adorent en dehors de Dieu, réfugiez-vous dans la caverne ; votre Seigneur répandra alors sa miséricorde sur vous et il réglera votre sort dans les meilleures conditions ». (S18, V16)
Dieu veut vous montrer à travers ce verset que malgré l’exiguïté et l’isolement de cette caverne, il est capable d’y répandre sa miséricorde et d’y faire régner le bien-être. Cela nous démontre aussi que tout croyant qui se retire pour sauver sa foi des dangers de la persécution, trouvera les portes des bienfaits de Dieu grandes ouvertes et ne souffrira jamais ni du besoin, ni de l’isolement.
La proximité de Dieu lui fournira la chaleur, la convivialité et la quiétude.
En récompense de leur louable effort, Dieu a garantit, aux jeunes gens de la caverne, une suffisance alimentaire, une sécurité par rapport au monde extérieur et une tranquillité intérieure.
Il a mis en œuvre, pour eux, toutes sortes de signes pour leur garantir une protection maximale.
Le Prophète de Dieu, Job (Ayyoub) est, lui aussi, un exemple exceptionnel de la foi en Dieu.
Malgré la souffrance particulièrement intense qu’il a endurée, il n’a cessé de s’en remettre à Dieu et de Lui faire confiance, ce qui lui a valu une excellente récompense de Son Seigneur et une transformation totale de son état.
Voici ce que dit de lui le Coran : « …Et Job qui implora Son Seigneur : le mal m’a fortement affecté, Seigneur, et cependant, Tu es le plus Miséricordieux de ceux qui font Miséricorde ! Nous avons répondu à son appel ; Nous avons écarté de lui le mal ; Nous avons rétabli sa famille et nous l’avons rendue deux fois plus nombreuse par l’effet de Notre miséricorde et comme un rappel pour ceux qui Nous servent ».(S21, V83-84)
D’autres prophètes, tels qu’Ismaël, Idriss et Dhou-l Kifl, ont bénéficié, pour ce même dévouement à Dieu et cette même confiance en lui, de ce même traitement de faveur de la part de leur Seigneur : « … Et Ismaël, Idriss et Dhou-l-Kifl… Tous firent montrer de patience. Nous les avons fais entrer dans Notre miséricorde : Ils sont au nombre des justes ». (S21, V85-86)
La miséricorde de Dieu ne se limite pas aux croyants obéissants, mais elle s’étend à leur descendance de manière à rassurer ses sincères serviteurs et à leur épargner les soucis et les angoisses pour les enfants.
C’est de cela qu’il s’agit dans l’histoire de l’homme pieux et du mur que nous raconte le verset coranique suivant : « Quant au mur : il appartenait à deux garçons orphelins, originaires de cette vile. Au dessous de ce mur se trouve enfoui un trésor qui leur est destiné. Leur père était un homme juste et Ton Seigneur a voulu qu’ils découvrent leur trésor à leur majorité comme une miséricorde de Ton Seigneur ». (S18, V82)
De nombreux versets coraniques font de la foi sincère en Dieu et de Son obéissance des moyens sûrs pour attirer sa miséricorde ; nous en citerons quelques uns :
« Obéissez à Dieu et au prophète. Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde ». (S3, V132)
« Seigneur ! Nous croyons ! Pardonne-nous ! Fais-nous miséricorde ! Tu es le meilleur des miséricordieux ! » (S23, V109)
« Etablissez la paix entre vos frères. Craignez Dieu ! Peut-être vous fera-t-on miséricorde ». (S49, V10)
Le Prophète Mohamed est d’ailleurs, dans son comportement, la meilleure preuve de la relation étroite entre la foi du serviteur et son accession à la miséricorde de Dieu.
Nous en avons un exemple éclatant dans l’histoire que raconte le verset coranique suivant lorsque le Prophète et son compagnon Abou Bakr étaient à deux doigts d’être capturés pas les mécréants quoréichites alors qu’ils s’étaient réfugiés dans une caverne :


« Si vous ne secourez pas le Prophète, Dieu l’a déjà secouru, lorsque les incrédules l’ont expulsé, et qu’il était avec son compagnon ; le jour où tous deux se trouvèrent dans la caverne et qu’il dit à son compagnon : Ne t’afflige pas, Dieu est avec nous ! Dieu a fait alors descendre sur lui la sérénité ; Il l’a soutenu avec des armées invisibles. Il rendit vaine la parole des incrédules. La parole de Dieu est la plus haute. Dieu est Tout-Puissant et infiniment Sage ». (S9, V40)
N’a-t-il pas été enveloppé par la miséricorde de Dieu lorsque les mécréants quoréichites l’encerclèrent pour en finir avec lui et son message. Mais Son Seigneur les aveuglèrent et il sortit avec son compagnon sain et sauf de ce guêpier.
Il put ainsi poursuivre sa noble mission et la mener jusqu’à son terme.
Le Coran nous dit à ce propos : « Nous avons placé une barrière devant eux et une barrière derrière eux. Nous les avons aveuglés ; ils n’ont rien vu ». (S36, V9)
Combien de batailles féroces le Prophète a-t-il mené à la tête de ses compagnons et combien de fois a-t-il échappé aux complots des mécréants qui voulaient absolument avoir sa peau. Mais à chaque fois c’était la miséricorde de Dieu qui le protégeait et le mettait hors de leur portée, car il était celui qui devait transmettre le dernier message de Dieu et sortir les hommes des ténèbres vers la lumière : 
« De leurs bouches ils veulent éteindre la lumière de Dieu, mais Dieu n’aura de cesse d’en parachever l’éclat, n’en déplaise aux mécréants ». (S9, V32)
«Ceux-ci veulent éteindre, de leurs bouches, la lumière de Dieu ; mais Dieu parachèvera Sa lumière n’en déplaise aux mécréants ». (S61, V8)
Le Prophète n’était pas seulement enveloppé par la miséricorde de Dieu, mais il était lui-même une miséricorde de Dieu qui se déplaçait sur terre parmi les hommes.
Il suffit de suivre son évolution depuis sa naissance et son influence sur le cours de l’histoire pour se rendre compte qu’il est bien une miséricorde de Dieu pour tous les hommes.
Le Coran le dit d’ailleurs sans équivoque : « Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde aux mondes ». (S21, V107)
Dieu, par Sa grâce, s’est engagé à faire miséricorde. Il le dit dans les versets suivants :
« Dieu s’engage à faire miséricorde. Il vous rassemblera sûrement le Jour de la Résurrection ; il n’y aura aucun doute sur ce jour ! » (S6, V12)
«Dis-leur : Paix sur vous ! Votre Seigneur s’est engagé à faire miséricorde ». (S6, V54)
Cet engagement n’empêche pas que la miséricorde est une qualité qui est foncièrement ancrée en Dieu, liée à Son essence.
Cependant, les qualités de Dieu n’agissent jamais contre Sa volonté. Il n’est pas tenu de les mettre en œuvre, mais il en est maître.
Il peut, s’il Le juge nécessaire, ne pas faire preuve de miséricorde.
Néanmoins, bien que sujette à Sa volonté, Sa miséricorde précède Sa colère et s’étend sur toute chose. Tous les hommes en bénéficient, y compris les mécréants, et cela au même titre que les autres créatures.
Voici deux versets qui étayent ces propos :
« Le Seigneur dit : Mon châtiment atteindra qui Je veux ; ma miséricorde s’étend sur toutes chose ». (S7, V156)
« Seigneur ! Tu embrasses toute chose de Ta miséricorde et de Ta science ». (S40, V7)
En effet, il suffit d’observer les créatures de Dieu pour apercevoir les effets de sa miséricorde. Dans le comportement des animaux, par exemple, où les marques de tendresse sont parfois plus visibles que l’apparente violence qui semble régir leurs rapports ; dans le monde des plantes qui est d’une exceptionnelle beauté, ou dans le monde inanimé qui est bien vivant contrairement à ce qu’on imagine ; la miséricorde de Dieu est toujours là, bien visible pour ceux qui prennent le temps de contempler la création.
Cependant, la miséricorde de Dieu sera réservée, dans la vie future, à ceux qui l’auront méritée, conformément aux versets coraniques suivants :
« Ils ordonnent ce qui est convenable, ils interdisent ce qui est blâmable ; ils accomplissent la prière, ils s’acquittent de l’aumône légale et ils obéissent à Dieu et à Son Prophète. Voilà ceux auxquels Dieu fera bientôt miséricorde. Dieu est Tout-Puissant et infiniment Juste ». (S9, V71)
« Dieu introduira bientôt dans sa miséricorde ceux qui auront cru en Lui et qui se seront placés sous Sa protection. Il les dirigea ver Lui dans un chemin droit ». (S4, V175)
« … Dieu les fera bientôt entrer dans Sa miséricorde. Dieu est celui qui pardonne ; Il est Miséricordieux ». (S9, V99)
Si nous lisons attentivement les passages coraniques où les noms arrahmân et arrahîm sont cités, nous nous apercevrons que le premier arrahmân est employés lorsqu’il est question de la vie présente et que le deuxième est utilisé à propos de la vie future.
Prenons, par exemple, le passage coranique suivant : « Ô mon père ! N’adore pas le Démon ; le Démon est rebelle envers le Miséricordieux (Arrahmân). Ô mon père ! Je crains qu’un châtiment du Miséricordieux (Arrahmân) ne t’atteigne et que tu deviennes un suppôt du Démon ». 
Dans ce passage coranique, nous trouvons arrahmân mais nous ne trouvons pas arrahîm, car la miséricorde de Dieu véhiculée par le nom arrahmân embrasse toutes les créatures ici-bas ; ce qui explique que Dieu ait accordé un sursis au Démon jusqu’au Jour de la Résurrection.

Lisons attentivement les deux versets suivants :


« … Pour que tu leur communiques ce que nous t’avons révélé ; alors que ces gens sont incrédules à l’égard du Miséricordieux (arrahmân) » (S13, V30)
« Dis : Que le Miséricordieux (arrahmân) prolonge donc un peu la vie de ceux qui sont égaré ». (S19, V75)
Malgré l’incrédulité des mécréants et l’égarement des égarés, Dieu maintient Sa miséricorde et leur accorde un sursis pour leur permettre éventuellement de se remettre en question et de prendre le chemin du salut avant qu’il ne soit trop tard.
Alors que c’est verset indiquent à travers l’emploi du nom arrahmân que la miséricorde de Dieu embrasse ici-bas toutes les créatures, nous remarquons en lisant le Coran que le nom arrahîm n’est en générale employé que lorsqu’il s’agit de la miséricorde accordée aux croyants obéissants ou aux repentants rongés de par les remords.

C’est ce que nous constatons dans les versets suivants :

« … A l’exception de ceux qui sont revenus repentants et de ceux qui se sont manifestement amendés : voilà ceux vers lequel je reviendrai. Je suis celui qui revient sans cesse vers le pécheur repentant, Je suis le Miséricordieux (Arrahîm) ». (S2, V160)
« En vérité, ceux qui ont cru, ceux qui ont émigré, ceux qui ont combattu dans le chemin de Dieu : voilà ceux qui espèrent la miséricorde de Dieu. Dieu est celui qui pardonne ; il est Miséricordieux (Arrahîm) ». (S2, V218)
« … S’ils vous combattent, tuez-les ! Telle est la rétribution des mécréants. S’ils s’arrêtent, sachez alors que Dieu est celui qui pardonne ; Il est Miséricordieux (arrahîm) » (S2, V191-192)
Par ailleurs Dieu ne punit pas immédiatement les mécréants et autres injustes, mais par sa grâce incommensurable, il leu accorde un certain sursis afin de leur donner plus de chances de s’amender et de changer leur comportement.
Il dit à ce propos : « Si Dieu s’en prenait aux hommes pour ce qu’ils ont fait, Il ne laisserait aucun être vivant sur la face de la terre. Il leur accorde cependant un délai, jusqu’à un terme fixé ; mais qu’ils sachent, quand leur terme arrivera, que Dieu voit parfaitement ses serviteurs ». (S35, V45)
Ils comparaîtront alors tous devant lui. Il réservera aux serviteurs pieux un traitement privilégié en leur épargnant le châtiment du feu et en les introduisant dans ses vastes jardins.
Si la miséricorde de Dieu s’étend ici-bas à toutes les créatures, cela n’empêche pas que le croyant en bénéficie d’une part importante.
La miséricorde accordée ici-bas aux mécréants et aux injustes se matérialise dans le délai qui leur est consenti malgré leurs péchés, mais aussi dans le fait que Dieu ne les prive pas de ses bienfaits. Quant à la miséricorde accordée ici-bas aux croyants, elle se manifeste dans la vie paisible et équilibrée que mène le croyant.
Le fait de suivre une voie qui satisfait Dieu rend le croyant serein et lui permet de garder sa foi et son moral même s’il subit les plus dures épreuves dans sa santé, ses biens ou sa famille. Que peut-on espérer de plus lorsqu’on est croyant ?
En effet, la foi en Dieu et sa satisfaction sont les principales richesses du croyant ; les préserver c’est préserver ce à quoi il tient le plus.
De ce point de vue là, nous comprenons aisément la valeur des grâces que Dieu a accordées à la communauté de son dernier messager, Mohammed notamment son livre, le Coran, qui est la grâce par excellence, la lumière des cerveaux et des cœurs et qui fait jaillir en ceux qui en ont fait leur guide un bonheur d’une rare saveur et qu’ils sont seuls à déguster.
L’autre plus importante grâce que Dieu a accordée à la communauté de l’Islam est Mohammed, ce messager plein de tendresse et de bonté.
Sa bonté a marqué de manière indélébile ses compagnons.
Cet illustre messager a enseigné aux musulmans que celui qui ne sait pas faire miséricorde aux autres, n’obtiendra pas de miséricorde. Il leur a indiqué que leur communauté était semblable à un corps dont la douleur de sa plus petite parcelle suffisait à le rendre malade. Dieu, lui-même, a vanté la noblesse de caractère de ce messager envoyé au monde entier : 
« Un messager, pris parmi vous, est venu à vous. Le mal que vous faites lui pèse ; Il est soucieux de votre bien. Il est bon et miséricordieux envers les croyants. »(S9, V128)
Par son biais, Dieu a suscité dans le cœur de ses compagnons une bonté et une tendresse qui ont permis de resserrer leurs rangs et de créer entre eux des liens indéfectibles.
Il dit à ce propos dans le Coran : « Nous avons établi dans les cœurs de ceux qui l’ont suivi la mansuétude et la compassion ». (S57, V27)
Il dit aussi : « Mohamed, le Messager de Dieu, et ses compagnons sont durs envers les impies, bons entre eux ». (S48 ; V29)
Pour les récompenser de leur engagement dans la voie de Dieu, leur Seigneur les a soutenus dans leur efforts et leur a facilité l’accès au Paradis en multipliant leur bonnes actions par dix, jusqu’à sept cent fois, voire même au-delà ; alors qu’une mauvaise action n’est jamais comptée qu’une seule fois.


Le Coran dit à ce propos :

«Celui qui se présentera avec une bonne action recevra en récompense dix fois autant. Celui qui se présentera avec une mauvaise action ne sera rétribué que par quelque chose d’équivalent. Personne ne sera lésé ». (S6, V160)
« Ceux qui viendront en ce Jour avec une bonne action, recevront mieux encore. Ils seront à l’abri de toute frayeur ». (S27, V89)
« A celui qui accomplit une belle action, nous répondrons par quelque chose de plus beau encore. Dieu est celui qui pardonne et Il est Reconnaissant ».(S42, V23)
« Ceux qui dépensent leurs biens dans le chemin de Dieu sont semblables à un grain qui produit sept épis ; et chaque épis contient cent graine. Dieu multiplie la récompense à qui Il veut. Dieu est Omniprésent et Omniscient ». (S2, V261)



Sur ce thème, le Prophète dit dans un récit : 
« Dieu a défini la bonne action et la mauvaise action et a décrété que celui qui a formulé l’intention d’accomplir une bonne action mais ne l’a pas accomplie, sera quand même récompensée comme s’il l’avait accomplie. En revanche, celui qui a formulé l’intention d’accomplir une bonne action et qu’il l’a effectivement accomplie, sera récompensé par dix fois son équivalent, jusqu’à sept cent fois, voire au-delà.
Quand à celui qui formule l’intention d’accomplir une mauvaise action, mais ne l’accomplit pas, Dieu lui comptera cela comme une bonne action. Celui qui formulera l’intention de commettre une mauvaise action et qu’il la met à exécution, Dieu ne la lui comptera qu’une seule fois ».
Par ailleurs, en plus de cette précieuse et abondante miséricorde de Dieu, notre Seigneur a donné aux hommes, par le repentir, une chance supplémentaire de se racheter. Si le péché est suivi de remords sincères et d’une authentique demande de pardon à l’adresse de Dieu, notre Seigneur fera preuve de miséricorde conformément à sa promesse qu’on peut lire dans les versets coraniques suivants :
« Dis : Ô Mes serviteurs ! Vous qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Dieu pardonne tous les péchés. Il est celui qui pardonne ; Il est le Miséricordieux ». (S39, V53)
« …S’ils vous combattent, tuez-les ! Telle est la rétribution des mécréants. S’ils s’arrêtent, sachez alors que Dieu est celui qui pardonne ; Il est Miséricordieux ». (S2, V191-192)
« … A l’exception de ceux qui, par la suite, s’étaient repentis et qui s’étaient amendés. Dieu est celui qui pardonne, Il est Miséricordieux ». (S2, V89)
« … Que celui d’entre vous qui commet le mal par ignorance et qui, ensuite, s’en repent et s’amende sache que Dieu est celui qui pardonne et qu’Il est Miséricordieux ». (S6, V54)
Cependant, la sublime miséricorde de Dieu ne s’arrête pas là
En effet, notre Seigneur a fournis à ses serviteurs toutes sortes de moyens pour faciliter l’accès à la félicité.
Il leur a prescrit la prière, le jeûne, le pèlerinage et s’est engagé à n’omettre absolument rien de ce qu’ils ont fait de bien : «Celui qui aura fait le poids d’un atome de bien, le verra ».(S99, V7)
Même le sourire, la bonne parole sont considéré comme des aumônes méritant récompense.
Il en va de même de tout désagrément qu’on évite à son prochain et de la bouchée qu’un marie met dans la bouche de sa femme.
Quelle miséricorde et quel bel encouragement de la part de Dieu !
Notre Seigneur a tout mis en œuvre pour que les hommes aient sans cesse la possibilité de gagner leurs places dans le Paradis et de se mettre à l’abri de l’Enfer.
Tout ce qui se trouve dans l’univers est un effet de la miséricorde de Dieu même si l’on a parfois l’impression de souffrir inutilement.
Les épreuves de Dieu sont toujours utiles ; elles servent à nous rendre plus fort et à nous aguerrir. Les démons, les animaux dangereux tels que les serpents et les scorpions, les calamités qui touchent les êtres humains dans leurs familles, leurs biens ou leur santé, sont en réalité des effets de la miséricorde de Dieu envers ses créatures.
La sagesse de Dieu a voulu que les hommes aient des ennemis qui les harcèlent continuellement et les amènent, par les désagréments qu’ils leur causent, à se réfugier auprès de leur Seigneur et à solliciter son secours.
Sans de telle situation, l’homme aurait tendance à oublier son Seigneur.
Par conséquent, tout ce qui est de nature à rapprocher les hommes de leur Seigneur est considéré comme miséricorde, même si certains esprits simplistes y voient des souffrances inutiles.
La miséricorde a donc très souvent une apparence très rigoureuse, mais lorsqu’on y accède on l’apprécie à sa juste valeur et on comprend le bien-fondé et l’utilité de la souffrance.
Dieu recommande à ses serviteurs d’invoquer leur Seigneur régulièrement de le faire de manière plus soutenue pendant les épreuves car l’invocation représente le symbole de la soumission au Tout-Puissant et au moyen d’attirer vers soi la miséricorde de Dieu.
L’intensité de l’invocation reflète aussi le degré de l’attachement du croyant à Son Seigneur
Nous allons remarquer, dans les passages coraniques qui vont suivre, que Dieu enseigne très souvent à ses serviteurs la meilleure manière de l’invoquer :
« Dieu n’impose à personne de charge qui ne soit dans ces capacités. Le bien qu’il aura accompli lui reviendra, ainsi que le mal qu’il aura fait. Seigneur ! Ne nous punis pas pour des fautes commises par oubli ou par erreur. Seigneur ! Ne nous charge pas d’un fardeau semblable à celui dont tu chargeas ceux qui ont vécu avant nous. Seigneur ! Ne nous charge pas de ce que nous pouvons porter. Efface nos fautes ! Pardonnes-nous ! Fais-nous miséricorde ! Tu es notre Maître ! Donne-nous la victoire sur les peuples mécréants. » (S2, V286)
« Il répondit : Ô Noé ! Celui-là n’appartient pas à ta famille car il a commis un acte infâme. Ne me demande pas ce que tu ne connais pas ; je t’exhorte de ne pas te mettre au nombre des ignorants. Il dit : Seigneur ! Préserve-moi de te demander ce que j’ignore. Si tu ne me pardonnes pas, si tu ne me fais pas miséricorde, je serai du nombre des perdants ». (S11, V46-47)
« Ceux qui ont cru, ceux qui ont émigré, ceux qui ont combattu dans le chemin de Dieu : voilà ceux qui espèrent la miséricorde de Dieu. Dieu est celui qui pardonne ; il est Miséricordieux ». (S2, V218)
« Seigneur ! Ne dévie pas nos cœurs après nous avoir dirigés ; accorde-nous une miséricorde venant de Toi. Tu es le Suprême Donateur ». (S2, V3)
« Seigneur ! Nous croyons ! Pardonne-nous ! Fais-nous miséricorde ! Tu es le meilleur des miséricordieux ». (S23, V109)
Par ailleurs, que le croyant ne s’imagine pas qu’il a cru uniquement parce qu’il l’a voulu et qu’il a obéi à Son Seigneur par le simple fait qu’il l’ait décidé.
Le passage de l’incrédulité à la foi et de la désobéissance à l’obéissance ne se ferait pas sans la miséricorde de Dieu. C’est Lui qui décide tout en dernier sort.
Voilà ce que dit le Coran à ce propos : « Sans la grâce de Dieu sur vous et Sa miséricorde, nul, parmi vous, ne serait jamais pur ». (S24, V21)
Il est à noter que la miséricorde de Dieu est absolue, au même titre que tous ses attributs de perfection ; pour d’en convaincre, il suffit de parcourir le Coran. Les trois versets suivants ont foi : « Le Seigneur dit : mon châtiment atteindra qui Je veux ; Ma miséricorde s’étend à toute chose ». (S7, V156)
« Il dit (Joseph) : Qu’aucun reproche ne vous soit fait aujourd’hui ; que Dieu vous pardonne ! Il est le plus Miséricordieux de ceux qui font miséricorde ». (S12, V92)
« …Mais Dieu est le meilleur Gardien ; Il est le plus Miséricordieux de ceux qui font miséricorde ». (S12, V64)
En effet, la miséricorde de Dieu n’a rien de semblable ; elle est incommensurable et s’étend à toutes les créatures dont celles qui ne croient pas en Lui ou qui Lui sont ingrates.
Paradoxalement, ces créatures qui bénéficient de la miséricorde de Dieu en soutenant que cette miséricorde absolue est incompatible avec le châtiment qui sera infligé à une certaine catégorie de créatures.
C’est peut-être, de leu part, un argument qu’ils comptent défendre auprès de Dieu lorsqu’ils découvriront, après la mort, que leurs croyances se sont avérées fallacieuses et que Dieu est vrai. Nous avons déjà souligné leur pensée naïve et superficielle et leur ignorance du concept de la perfection divine.
Faire entrer tous les hommes au Paradis ne serait ni une justice, ni une miséricorde de la part de Dieu.
Rétribuer tous les hommes de la même manière serait, au contraire, une grande injustice envers les serviteurs justes de Dieu qui se sont privés pour plaire à Dieu.
Comme nous l’avons déjà dit, la miséricorde de Dieu embrasse toutes les créatures ici-bas, mais elle sera réservée à ses serviteurs pieux dans la vie future.
Dieu le Très-Haut est un, mais ses attributs sont nombreux. Chacun de ces attributs entre en action lorsque la situation l’exige. Il est Miséricordieux lorsque la miséricorde s’impose, mais il est celui qui prend sa revanche lorsque l’injustice de ses créatures l’exige.
Il n’y a aucune contradiction entre ses différents attributs ; chacun d’eux prend sa place et entre en action lorsqu’il le faut.
Le Prophète nous rapporte lorsque Dieu a achevé la Création, il a inscrit au-dessous de Son Trône : « Ma miséricorde a précédé Ma colère », c’est-à-dire que les effets de sa miséricorde sont bien plus visibles et nombreux que ceux de sa colère.
D’ailleurs, tous les hommes bénéficient des effets de Sa miséricorde même s’ils n’en sont pas dignes, alors qu’ils ne subissent les effets de Sa colère que bien après les multiples mises en garde et délais.
En subsistance, Dieu est à la fois Tout-Miséricordieux et Redoutable dans sont châtiment, deux attitudes qui sont régies par Sa justice ; il n’existe aucune contradiction dans ses attributs.
Il est toujours prompt à pardonner et à accueillir dans sa miséricorde.
Il descend, dans le troisième tiers de la nuit, au plus bas ciel et interpelle les hommes :
Qui voudrait m’invoquer, Je l’exaucerai alors ?
Qui voudrait me demander, Je lui pardonnerai alors ?
Qui voudrait me demander pardon, Je lui pardonnerai alors ?
Il les appelle ainsi jusqu’à ce que l’aube se lève.
Béni soit notre Seigneur, Le Tout-Miséricordieux.












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