dimanche 1 juillet 2012

Symbolisme de la prière rituelle par Abdu-l-Karîm al-Jîlî











« Fais correctement la prière car la prière détourne (éloigne) des actes immoraux et désavouables, et l'invocation de Dieu est bien plus grande encore »
Coran:Sourate 29, verset : 45.

Le prophète (paix et salut sur lui) dit : « Celui qui en faisant la prière n’est pas détourné(éloigné) des actes immoraux et désavouables, sa prière ne le fait qu’éloigner de Dieu »


Voici un extrait du chapitre 63 du livre d' Abdu-l-Karîm al-Jîlî : « Al-Insân al-Kâmil»:

La Prière rituelle (aç-çalât) est une expression de l'Unicité de la Vérité (wâhidîyyatu-l-Haqq) - (c'est-à-dire d'Allah) - qu'Il soit exalté ! Et sa 'levée' (iqâmah) est un signe que l'on dresse la Loi de l'Unicité en se qualifiant par l'ensemble des Noms et des Attributs divins (Al-asmâ wa-ç-çifât).

L' 'état de pureté rituelle' (at-tuhr) (exigé pour accomplir valablement la Prière) exprime la purification des défauts de l'existence contingente (an-naqâiç al-kawniyyah) ; le fait que la purification doive être faite avec de l'eau est une indication que les défauts dont il s'agit ne sauraient cesser que par l'apparition des effets des Qualités divines (aç-çifât) qui constituent la 'vie de l'existence' (hayâtu-l-wujûd), car l'eau est le 'secret de la vie'. (Coran, XXI, 50 : 'Et Nous avons fait de l'eau toute chose vivante').

Le fait que la 'lustration pulvérale' (at-tayammum) peut remplacer à la rigueur l'ablution ordinaire est une allusion à la purification plus subtile (tazakkî) qui est obtenue par des oppositions faites aux tendances naturelles (mukhâlafât), par des efforts ascétiques (mujâhadât) et par des exercices techniques (riyâdât); pour l'homme astreint à ce genre de purification rituelle, pareil résultat peut arriver, car il occupe une situation comparable à celui qui est 'ravi' à soi-même et qui se trouve purifié de ses défauts par la vie de la Prééternité divine (hayâtu-l-Azali-l-ilâhî). C'est à quoi a fait allusion le Prophète - qu'Allah lui accorde Sa Grâce et Sa Paix - en disant dans une invocation : '(Dieu) accorde à mon âme sa piété et purifie-la (zakki-hâ), Tu es le meilleur qui puisse la purifier (Anta khayru man zakkâ-hâ) !'. Les paroles 'accorde à mon âme sa piété' visent les efforts, les oppositions faites aux tendances naturelles et les exercices techniques ; et quant aux paroles subséquentes 'purifie-la, Tu es le meilleur qui pourrait la purifier', elles font allusion au rapt divin (al-jadhb al-ilâhî), car celui-ci est meilleur que la purification par des actes et des efforts.
La 'direction rituelle' (vers le Temple de La Mecque) (istiqbâlu-l-qiblah) signifie l'orientation totale pour la recherche de la Vérité (al-Haqq).

L''intention' (an-niyyah) (d'accomplir le rite de la Prière) se réfère à l'engagement du coeur même dans cette orientation.

La première takbîrah (proclamation qu''Allah est plus grand') qui constitue l' 'entrée en l'état sacral de la Prière' (ihrâm) - d'où son nom de takbîratu-l-ihrâm - veut signifier que la Dignité divine est plus grande et plus vaste que ce par quoi elle pourrait se révéler en fait à l'orant ; celui-ci ne doit pas la conditionner par les limites d'un événement contemplatif (machhad), car la Dignité divine dépasse toute saisie contemplative et toute vision par lesquelles elle pourrait se révéler au serviteur ; elle est infinie.

La prescription de réciter la sourate Al-Fâtihah 'Celle qui ouvre' est une indication que la Perfection divine se trouve dans l' Homme (universel), car l'Homme est ce par quoi est inaugurée l' Existence Universelle (Fâtîhatu-l-Wujûd) et par quoi Allah a ouvert les cadenas des choses existencielles. La récitation de cette sourate signifie donc la manifestation des mystères seigneuriaux sous les mystères humains.

L' 'inclination' (ar-ruku') se réfère à la vision de l'évanouissement des choses contingentes sous la présence des théophanies (at-tajallîyyât al-ilâhiyyah).

Le 'redressement' (al-qiyâm) (après l'inclination) signifie la station de la permanence (al-baqâ) ; c'est pour cela qu'on dit alors : 'Allah entend celui qui Le Louange'. Cette parole ne convient pas, à vrai dire, au serviteur, car elle est une information au sujet d'un état divin. Le serviteur, dans cette position droite qui signifie la permanence, est 'khalîfatu-llah' 'lieutenant d'Allah' ou, si l'on veut, on peut dire qu'il est Allah Lui-même pour qu'il n'y ait pas de méprise, c'est ainsi qu'alors Il renseigne Lui-même à son sujet, je veux dire qu'Il rend compte que Sa réalité divine entend la louange de Sa créature alors que dans les deux états (divin et créaturel) Il est le Même, non multiple.

La 'prosternation' (as-sujûd) exprime le broiement des traces de l'humanité et leur destruction totale par la continuité épiphanique de l' Essence Sanctissime (adh-Dhât al-Muqaddasah).

L' 'assise sur séant' (julûs) entre les deux prosternations est une indication de la réalisation en soi des Noms et des Attributs, car l' 'assise' est une position en état d'équilibre, ce qui correspond à la position divine énoncée par le verset 'Le Tout-Miséricordieux Se tient en équilibre sur le Trône' (Coran XX,5).
La 'deuxième prosternation' (as-sajdah ath-thâniyyah) est une allusion à la station de la servitude (maqâmu-l-'ubûdiyyah), qui constitue le 'retour' (ar-rujû') du degré d'al-Haqq au degré d'al-khalq.

Les 'voeux vivificateurs' (at-tahîyyât) (prononcés dans la position assise finale) sont une allusion à la Perfection divine et créaturelle (al-kamâl al-Haqqî wa-l-khalqî) car ils expriment des eulogies concernant Allah, Son Prophète et Ses adorateurs purs, et cela est une station de Perfection Universelle:
un saint (walî) ne devient parfait que par la réalisation en soi des vérités divines, et de la conformité à Muhammad - sur lui les grâces et la paix - ainsi que par son bon comportement envers tous les purs adorateurs d'Allah. Ici, il y aurait beaucoup de mystères à mentionner, mais nous avons voulu en donner seulement un abrégé synthétique.










Un beau Hadîth Qudsî à partager :

« Je n’accepte réellement la prière (rituelle) (as-salât) que de celui qui se montre (avec ou par cette prière) humble à l’égard de Ma grandeur. Et qui n’est pas injuste envers Mes Créatures. Et qui occupe sa journée par Mon invocation. Et qui n’insiste pas dans Ma désobéissance (s’il commet un péché ou une faute (par ignorance ou faiblesse) il revient et se repent à Dieu rapidement).Et qui se montre miséricordieux envers le blessé, la veuve, le pauvre (et nécessiteux) et l’étranger de Passage (Ibn as-sabîl).
Celui là, sa lumière est comparée à la lumière du soleil. Il sera sous la protection de Mes Anges et sous Ma bienveillance (‘inâyatî). Il aura dans l’obscurité une lumière et dans les moments de la colère (et de l’ignorance) une magnanimité (al-hilm) (patience, clémence).
Son exemple parmi Mes créatures est l’exemple du Firdaws (le plus haut degré du Paradis) dans le Paradis »

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