dimanche 23 décembre 2012

Lettres d'un maître soufi - Le sheikh Al-'Arabi Ad-Darqâwî - Traduit par Titus Burckhardt - Lettre 14 - Les gourdins


 
 
 
 
 
Traduit par Titus Burckhardt
 
Lettre 14
 
 
 
Ecoute donc, ô faqir, car je vais répéter certaines de mes admonitions (mudhâkarât) pour que celui qui n'en a pas profité la première fois, en profite la seconde ou la troisième fois, et afin que le faqir en détresse y trouve, lorsqu'il regarde, ce qu'il lui faut sans l'avoir cherché.

Sachez, et Dieu ait pitié de vous, qu'il y avait dans la tribu des Benî Zarwâl - que Dieu la protège de toute erreur - un lettré de nos frères dont la parole manifestait un état d'âme si fait que les gens qui l'écoutaient parler se mettaient à rire même s'ils étaient en chagrin et peine. Lorsqu'un jour il y eut des funérailles dans sa maison et qu'elle était toute remplie de gens, ceux-ci constatèrent qu'il y avait un grand nombre de gourdins, les uns suspendus aux murs et les
autres étalés au sol. Et les gens de lui demander "Que fais-tu avec tous ces gourdins?" Il répondit: "Si jamais un voleur entre par ici, je n'aurai pas besoin de chercher longtemps pour trouver une arme mais je n'aurai qu'à saisir un de ces gourdins que j'ai mis partout à portée de main.

C'est là une idée excellente, me semble-t'il, et c'est en ce sens que je répéterai certaines de mes exhortations.

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