dimanche 2 octobre 2011

Biographie du Cheikh Mohammed Zaki ed-Dîn Ibrâhîm

 

 

 

Cette présentation s’appuie sur une biographie écrite en arabe par Muhyiddîn Husayn Yûssuf Al-Isnawî, élève du Cheikh, publiée sur la page de Mohammad An-Nâdî, sur le site de l’encyclopédie Al-Mouslem et traduite en français sur le site Islamophile.

 

Naissance

Il s’agit du juriste, du savant du hadîth, le Soufi, le savant d’Al-Azhar, Sheikh Muhammad Ibn Zakî Ibn Ibrahîm, célèbre sous le nom Zakiyy Ad-Dîn Abû Al-Barakât. Sa lignée remonte aussi bien du côté paternel que maternel à la branche florissante de la descendance du seigneur des martyrs, l’Imâm Al-Husayn Ibn `Alî Ibn Abî Tâlîb, qu’Allâh les agrée tous deux.
Il naquit au Caire, au quartier de Bulâq Abû Al-`Ulâ. Selon les papiers officiels il serait né le 22/08/1916. Toutefois, les proches du Sheikh affirment que la date d’inscription officielle, effectuée sans beaucoup de rigueur à l’époque, ne correspond pas à sa vraie date de naissance qui serait probablement aux alentours de 1906.
Son père est le savant d’Al-Azhar Sheikh Ibrâhîm Al-Khalîl Ibn `Alî Ash-Shadhilî Al-Husaynî, l’auteur du livre Ma`âlim Al-Mashrû` wa Al-Mamnû` min Mumârasat At-Tasawwuf Al-Mu`âsir, traitant des règles à observer et la rigueur requise par les prétendants au Tasawwuf sunnite. Son grand-père maternel est Sheikh Mahmûd Abû `Alyân, un homme de science et de piété, disciple des nobles Sheikh Hasan Al-`Adawî Al-Hamzâwî et Sheikh `Ulaysh, le maître des juristes malékites égyptiens de son époque. Dr. `Abd Al-Mun`im Khafâji fit son éloge et aborda sa biographie dans ses écrits traitant du Tasawwuf.

Etudes à Al-Azhar

Sheikh Muhammad grandit dans un milieu azharite teinté par la science abondante, l’attachement au Coran et la Sunnah et la pureté spirituelle. Son premier professeur fut son père qui se chargea de son éducation depuis sa plus douce enfance. Il apprit le noble Coran par Sheikh Jâd Allâh `Atiyyah, dans la mosquée du Sultan Abû Al-`Alâ’, et Sheikh Ahmad Ash-Sharîf dans la mosquée de Sayyidî Ma`rûf. Il termina la mémorisation du Coran à l’âge de neuf ans et partit à l’Ecole Primaire de Darb An-Nash-shârîne, puis l’Ecole de Nahdat Bulâq Al-Kubrâ. Il suivit le cycle le secondaire à l’université islamique millénaire, Al-Azhar, et obtint entre 1926 et 1930 le plus haut diplôme délivré par Al-Azhar à cette époque, le diplôme d’Al-`Âlamiyyah.

Il dit au sujet de l’examen d’obtention d’Al-`Âlamiyyah : " Le jour de l’examen, nous (i.e. le jury et l’élève) avions coutume d’accomplir la prière du fajr dans la mosquée de l’Imâm Al-Husayn. Puis nous assistions au cercle de science de Sheikh As-Sâmallûtî après la prière du fajr. Y assistaient les savants qui étaient eux-mêmes des élèves du Sheikh [As-Sâmallûtî]. Puis nous partions à Al-Azhar Ash-Sharîf pour la prière du Duhâ. Ensuite, les différents jurys se dirigeaient vers diverses chambres du Ruwâq Al-`Abbâsî à l’intérieur d’Al-Azhar. Chaque jury examinait dans une chambre. L’élève rentrait, muni de ses papiers et des livres sur lesquels portent l’examen. Le président des jurys à l’époque était Sheikh Abd Al-Majîd Al-Labbânî, que Dieu lui fasse miséricorde. Le jury m’a interrogé jusqu’à l’appel de la prière du `Asr. C’est alors que l’examen fut scellé par la prière shaféite sur le Prophète : " ô Allâh prie, la meilleure prière, sur la plus heureuse de tes créatures, notre maître Muhammad et sur sa famille...etc... ". L’examen était scellé par cette formule pour signifier le succès de l’élève et son obtention du diplôme d’Al`Âlamiyyah d’Al-Azhar. Je me rappelle qu’ils m’ont interrogé dans la science de l’Eloquence sur "la divergence entre As-Sa`d et As-Sayyid dans la métaphore", As-Sa`d At-Taftâzânî et As-Sayyid `Abd Al-Qâhir Al-Jurjânî ; en grammaire je fus interrogé sur le chapitre de Al-Mubtada’ wa Al-Khabar...".

Un homme de culture

Sheikh Muhammad a appris la langue anglaise durant le cycle primaire. Il apprit par ailleurs le français par son professeur Dâwûd Sulaymân, une personnalité éminente de la ville de Assiout, et l’allemand par le professeur Râghib Walî qui était un instituteur à l’Ecole Allemande au Caire. Il a traduit en arabe quelques vers du poète Allemand Heinrich Heine. En outre, il apprit le persan par le Sheikh iranien Muhammad Al-A`dhumî, un membre de l’Association de la Fraternité Islamique d’Al-Azhar.
Nous avons également de lui certaines traductions personnelles de poèmes écrits par Muhammad Iqbâl.
Un écrivain accusa Sheikh Muhammad Zakî d’être un savant Azharite, fort de son turban et sa cape traditionnelle, qui ne connaît aucune science non-islamique, coupé du monde extérieur, enfermé dans le labyrinthe des sciences islamiques. C’est alors que Sheikh Muhammad lui répondit en ces termes : " Un auteur m’a écrit. Il m’accusa et estima que je m’emprisonne dans l’antre du Tasawwuf (Soufisme), que je me cloisonne dans le monde étroit de l’attachement retardé à la religion, que je vis en complet déphasage par rapport au présent, prisonnier des siècles de l’immobilisme passés alors que nous vivons une époque de progrès et de civilisation que le monde n’a jamais connu auparavant etc... Ce que j’aimerais que ce frère sache, ainsi que ses semblables, c’est que, je suis certes un homme portant un turban et une cape traditionnelle, mais je ne cesse de me cultiver, en puisant dans les cultures d’Orient ou d’Occident, à la recherche de la sagesse, en quête de la vérité, chaque fois que ma santé et mon temps me le permettent. De même que je lis l’Histoire de l’Islam, la Philosophie, l’évolution des écoles, l’avènement des groupes et des tendances, je suis les soufis et les salafis, j’observe l’évolution de l’histoire des musulmans, je suis également les hommes de la littérature arabe, ses conteurs, ses critiques... ". Puis il énuméra un certain nombre d’auteurs anglais, allemands et français qu’il lit, comme Shakespear, Hegel, Goethe, Nietzsche, Sartre, Bertrand Russel, Ronsard, Rimbaud, Beaudelaire... Le Sheikh insistait sur l’importance de connaître les gens, leur pensée, leur culture, leur littérature, leurs maux, pour les appeler à Dieu.

La narration du Hadîth

Outre l’apprentissage de la Jurisprudence, l’Exégèse et les autres sciences islamiques à l’Université d’Al-Azhar, Sheikh Muhammad Zaki Ibrâhîm accorda la plus grande importance à l’acquisition de la science du Hadîth, tant sur le plan de la narration et de la mémorisation, que sur le plan de la compréhension et l’analyse, en puisant dans le savoir des experts à une époque où la narration du Hadîth se fait rare, au point que les narrateurs et mémorisateurs du Hadîth se comptent presque sur les doigts des mains. Un certain nombre d’élèves et de savants ont reçu de sa part une Ijâzah (qui équivaut à un certificat témoignant de la maîtrise et de la compétence) de ce qu’il a appris en Hadîth, en Jurisprudence, en Fondements et en langue Arabe.
Il énuméra dans cette Ijâzah les savants qui lui ont enseigné diverses sciences et qui lui dont donné des Ijâzah :
"Muhammad Habîbullâh Ash-Shinqîtî, sayyidî `Alawî Ibn `Abbâs Al-Mâliki Al-Hasanî, sayyidî Ahmad Ibn As-Siddîq Al-Ghumârî, son frère As-Sayyid `Abd Allâh Ibn As-Siddîq Al-Ghumârî, sayyidî Muhammad Zâhid Al-Kawtharî, l’adjoint du Sheikh de l’Islam en Turquie avant le coup d’état (i.e. contre le Califat Ottoman), sayyidî Ahmad Ibn `Abd Ar-Rahmân Al-Banna, sayyidî Sheikh al-Mu`ammar As-Sayyid Muhammad `Abd Allâh Al-`Arabi Al-`Âqûrî le Libyen l’Egyptien, sayyidî Sheikh Ibrahîm Al-Ghalâyînî de Damas, sayyidî Sheikh Hasan Hanbakkah Al-Maydânî le Syrien, sayyidî Sheikh Al-Biblâwî l’Egyptien, sayyidî Sheikh Hasanayn Makhlûf le Mufti Egyptien, Sheikh Husaynî Abû Hâshim Al-Azharî l’Egyptien, Sheikh Al-Mubashir At-Tirâwî le Mufti des Balkans et d’Asie centrale avant le système communiste, Sheikh Yûsuf Ad-Dijwî l’Egyptien, sayyidî Sheikh Muhammad Bakhît Al-Mutei`î le Mufti Egyptien, sayyidî Sheikh Muhammad Al-Hâfidh At-Tijâni, Sheikh Ahmad `Abd Al-Wahhâb Ad-Dûmî, Sheikh Al-Khidr Husayn Al-Maghribî le savant d’Al-Azhar, l’Emir Abd Al-Karîm Al-Khattâbî le mujâhid du Maroc, As-Sayyid Al-Yamanî An-Nâsirî Ash-Shadhili Al-Maghribî le Mujâhid, Sheikh `Abd Al-Wahhâb `Abd Al-Latîf Al-Azharî qui est parmi les savants du Hadîth en Egypte, et mes autres sheikhs que j’ai déjà cité que Dieu les agrée, aussi mon père As-Sayyid Ibrâhîm Al-Khalîl Ibn `Alî Ash-Shadhilî, par leurs chaînes de narrations écrites et établies, selon leurs sheikhs, en Tafsîr (Exégèse), Hadîth, Fiqh (jurisprudence), Usûl (Fondements), Mantiq (Logique), Sîrah (vie du Prophète), Mustalah (Terminologie), `Ilm Ar-Rijâl (science traitant des narrateurs et leur fiabilité), Tawhîd (Monothéisme et Unicité), `Ulûm Al-Qur’ân (sciences du Coran), `Aqâ’id (Credo), Furû` Al-Logha Al-`Arabiyyah (branches de la langue arabe), Ath-Thaqâfah Al-`Âmmah (culture générale), At-Tasawwuf As-Sahîh (le Soufisme Authentique), en tout particulièrement les livres d’Al-Qushayrî, ceux d’Al-Ghazâlî, et As-Suhrawardî et d’autres que j’ai déjà cités au passé ".
Des centaines de personnes versées dans l’acquisition de la science du Hadîth espéraient avoir de lui une Ijâzah ; entre autres, les professeurs d’Al-Azhar et les sheikhs du Hadîth en Egypte, des savants et étudiants en Arabie Saoudite, des professeurs de l’Université Âl Al-Bayt en Jordanie, l’Université Al-Ahqâf au Yémen et d’autres universités islamiques encore.

Témoignages à son sujet

De nombreux savants d’Égypte et du monde islamique ont écrit la biographie du Sheikh Muhammad Zakî Ibrâhîm et ont fait son éloge. Citons, l’Imâm Abd Al-Halîm Mahmûd Al-Husaynî, recteur d’Al-Azhar entre 1973 et 1978, qui le mentionna dans son livre Al-Madrasah Ash-Shâdhiliyyah (l’Ecole [soufie] Shadhliyya). Dans son livre Abû Madian Al-Ghawth, l’Imâm `Abd Al-Halîm Mahmoud a inclus une épître de Sheikh Muhammad Zakî ainsi que son commentaire d’un des poèmes de Abû Madian. On a pu lire le titre de sieur connaisseur de Dieu attribué à Sheikh Muhammad Zakî dans certains écrits de l’Imâm Abd Al-Halîm Mahmoud.
De même, sa biographie fut écrite par Sheikh Al-Husaynî Abû Hâshim et Dr. Ahmad `Omar Hâshim dans leur livre co-rédigé intitulé Al-Muhaddithîn fi Misr (les Savants du Hadîth en Egypte). Ils lui ont consacré une agréable biographie recouvrant un certain nombre de ses sheikhs, ses écrits ainsi que sa méthodologie dans l’écriture et la recherche de science.
Le célèbre savant marocain, Sheikh `Abd Allâh Ibn As-Siddîq Al-Ghumârî fit son éloge dans son livre Sabîl At-Tawfîq (la Voie du Succès) et à la fin de son ouvrage Bid`at’ut-Tafâsîr. Les deux hommes étaient unis par une relation chaleureuse. Sheikh Muhammad Zakî fut parmi les gens qui sont restés fidèles à la fraternité qui le liait avec Sheikh Abd Allâh Ibn As-Siddîq quand celui-ci fut emprisonné dans la prison militaire onze ans. Sheikh `Abd Allâh Al-Ghumârî fut aussi l’un des fondateurs de l’organisation islamique Al-`Ashîrah AL-Muhammadiyyah. Il était en outre un membre de son Conseil de Fatwa, un membre de l’assemblée de ses savants et un écrivain dans le magazine Al-Muslim.
Par ailleurs, le Sheikh et célèbre prédicateur, l’Imam Abû Al-Hasan An-Nadwî parla de lui en termes élogieux et mentionna ses efforts dans l’appel à Dieu dans divers passages de son livre Mémoires d’un visiteur de l’Orient. Pendant cette visite, Sheikh Abû Al-Hasan An-Nadwî visita Al-`Ashîrah Al-Muhammadiyyah et assista au sermon du vendredi donné par Sheikh Muhammad Zakî. Les deux hommes ont ensuite fait un tour ensemble à la campagne dans certaines provinces d’Egypte.
Il fut également cité par son éminence Sheikh Ahmad Hasan Al-Bâqûrî dans son livre Qutûf où il cita un grand nombre de pieux soufis et leur jihad pour répandre l’appel à Dieu et pour la réforme, comme les Mirghanîs, les Idrîsis, les Sunûsîs. Sheikh Muhammad, l’Imâm d’Al-`Ashîrah Al-Muhammadiyyah, fut cité comme un modèle contemporain du savant soufi, du mudjahid et du gnostique. Sheikh Al-Bâqûrî et Sheikh Muhammad Zaqî furent liés dans un long effort pour réformer les lois régissant les confréries soufies.
Malgré tous les débats (à travers les magazines Al-Muslim, Liwâ’ Al-Islâm et Al-Akhbâr) qui ont duré des mois entre Sheikh Muhammad Zakî et l’appeleur à Dieu Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî As-Saqqâ, que Dieu leur fasse miséricorde, les deux hommes étaient liés par un grand respect mutuel et une chaleureuse fraternité. Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî témoigna du rang de Sheikh Muhammad Zakî dans des divers articles et dans son livre Al-Jânib Al-`Âtifî fi Al-Islâm (la dimension sentimentale en Islam). Ils ont participé à de nombreuses conférénces ensemble, organisées par diverses associations islamiques, notamment Ash-Shubbân Al-Muslimîn Al-`Âlamiyyah.
Dans son livre At-Tasawwuf Al-Islâmî, Dr. Abd Al-Mun`im Khafâjî en parlant des sheikhs du Tasawwuf à travers l’Histoire Islamique, cita Sheikh Muhammad Zakî, après avoir cité son grand-père maternel, Sheikh Mahmûd Abû `Alyân. Il y cita quelques idées de Sheikh Muhammad Zakî pour réformer le Tasawwuf et le faire revivre sous sa forme authentique et lumineuse, à travers l’établissement d’une Université Soufie et une Librairie Soufie.
D’autres savants encore ont fait son éloge, comme l’érudit du Hijâz sheikh As-Sayyid `Alawî Ibn `Abbâs Al-Mâlikî, Sheikh Muhammad Al-Hâfidh At-Tijânî, Sheikh Ahmad Radwân de Louxor. Parmi les savants qui ont été témoins des efforts de Sheikh Muhammad Zakî dans l’appel à Dieu et qui ont également participé à ses côtés au travail de la da`wah, citons Sheikh Muhammad `Alawî Al-Mâlikî, l’appeleur à Dieu Sheikh Ibrâhîm Ad-Dusuqî qui fut le Ministre des Affaires Islamiques en Egypte, le ministre soufi Dr. Hasan `Abbâs Zakî, le Sheikh Kowaitien Yûsuf Hâshim Ar-Rifâ`î Al-Husaynî, As-Sayyid `Alî Al-Hashimî et de nombreux autres.

Postes et fonctions

Après avoir obtenu le diplôme Al-`Âlamiyyah par l’Université d’Al-Azhar, Sheikh Muhammad ne put trouver un travail adéquat à l’époque et se contenta d’aller enseigner dans une école gouvernementale dans la Province de Banî Sweif où il passa quelques années. Puis il retourna au Caire pour enseigner également. Il ne cessa de monter dans la hiérarchie du système éducatif jusqu’au jour où il devint directeur du Secrétariat Général de l’Enseignement Libre, appelé aujourd’hui l’Enseignement Privé.
Il occupa aussi le poste de professeur dans les Instituts Supérieurs, l’Institut des Etudes Islamiques, l’Institut pour former les appeleurs à Dieu, et fut un intervenant dans des différentes facultés d’Al-Azhar. Il occupa d’autres postes, avant de se consacrer entièrement à la direction et l’élaboration de la méthodologie de l’association islamique Al-`Ashîrah Al-Muhammadiyyah.

La plume du Sheikh et la presse

Dès la fin des années 1920, Sheikh Muhammad écrivit dans divers journaux officielles et magazines islamiques ou généraux. De nombreux de ses articles furent publiés dans les magazines suivants : Al-Azhar, Minbar Al-Islam (le Minbar de l’Islam) , Liwâ’ Al-Islâm (l’Etendard de l’Islam), `Aqîdatî (Ma Foi), Al-Islâm (l’Islam), Al-Muslim (Le Musulman), Al-Kholâsah (la Quintessence), Al-`Amal (le Travail), Ar-Risâlah Al-Islâmiyyah (la Lettre Islamique), At-Tasawwuf Al-Islâmî (le soufisme islamique), ainsi que le journal hebdomadaire des Frères Musulmans, la Politique Hebdomadaire, Al-Fajr (l’aube), Apollo, et des journaux officiels comme Al-Ahrâm, Al-Akhbâr et Al-Jumhûriyyah.
Sheikh Muhammad participa à la direction éditoriale des magazines At-Ta`âruf, liée à l’organisation Ar-Ruwwâd Al-Awâ’il (les Premiers Leaders) fondée par le sheikh lui-même, ainsi que les magazines Al-Kholâsah (la Quintessence) fondé par le secrétaire général de la Réforme, le professeur Sayyid Mustafa. Il fonda en 1950 son magazine Al-Muslim qu’il présida jusqu’à sa mort en 1998. Il en a défini la méthodologie et l’a supervisé. Les articles de Sheikh Muhammad était varié ; ils touchaient tour à tour les sphères des sciences islamiques, le domaine social, le côté historique, la littérature, la politique...

Ses ouvrages

Sheikh Muhammad Zakî a laissé après lui un riche patrimoine ; plus de cent livres et épitres traitant des sciences islamiques ainsi que des centaines d’études, de fatwas, d’artciles, de sermons, de cours (écrits ou oraux).
Parmi ses livres publiés, citons :
  1. Abjadiyyat At-Tasawwuf Al-Islâmî, l’Alphabet du soufisme, traitant des questions les sujets types abordés au sujet du soufisme, entre ses défenseurs et ses détracteurs.
  2. Usûl Al-Wusûl, Fondements de l’Aboutissement, réunissant les fondements du soufisme authentique puisés dans le Coran et la Sunnah.
  3. Al-Khitâb, l’Epitre, il s’agit d’une épître synthétique en soufisme adressée de la part de Sheikh Muhammad à l’un de ses disciples.
  4. Fawâtih Al-Mafâtih, l’Ouverture des Clefs, qui traite de l’invocation, ses conditions, les bonnes manières à observer et son statut légal.
  5. Ahl Al-Quibla Kulluhum Muwahhidûn, les gens de la quibla sont tous Monothéistes, où le sheikh soutient que les gens dela quibla sont tous monothéistes, toutes leurs mosquées sont des mosquées du Tawhîd, quand bien même il y aurait au sein de la communauté des pécheurs.
  6. Al-Arba`ûn Hadîthan Al-Hâsimah rad`an li’t-Tawâ’if Al-Mukaffirah Al-Âthimah, les 40 hadîths décisifs pour réprimander les groupes déviants qui recourent au takfîr de façon immodérée.
  7. Hukm Al-`amal bi Al-Hadîth Ad-Da`îf, le statut legal du recours au hadiths faible. Il y aborde la légitimité de considérer les hadîths faibles dans le domaine des vertus avec les conditions fixées par les savants du Hadîth.
  8. les tombes des Gens de la Maison au Caire : il étudie sous l’angle historique et réunit les preuves témoignant de la présence de la tête de l’Imâm des martyrs Al-Husayn Ibn `Alî dans sa tombe en Égypte ainsi que la présence du corps de la noble dame purifiée As-Sayyidah Zaynab et d’autres figures des Gens de la Maison au Caire.
  9. la Question d’Al-Mahdî où il affirme que la venu d’Al-Mahdî est une vérité, mais le temps de son apparition n’est pas encore venu par les preuves du Hadîth et par des preuves rationnelles.
  10. Diwân Al-Baqâyâ : un recueil de poésie soufie et sociale d’une grande élégance.
  11. Diwân Al-Mathânî : recueil de poésie englobant des enseignements, des sages pensée, de l’éthique du musulman et une spiritualité soufie.

  12. Ummahât As-Salawât An-Nâfilah où il aborde les prières surérogatoires, les questions juridiques qui s’y rapportent à travers le Livre et la Sunnah.
  13. La nuit du 15 Sha`bân : les preuves probantes pour la passer dans la dévotion et le rappel de ses vertus.
  14. `Ismat An-Nabiyy : l’Infaillibilité du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui. Réfutation des allégations de ceux qui renient l’infaillibilité du Prophète, accompagnée d’une étude de ses miracles, paix et bénédiction de Dieu sur lui.
  15. Barakât Al-Qur’ân `ala Al-Ahyâ’ wa Al-Mawtâ : un ouvrage qui expose à travers la Sunnah les bénédictions du Coran pour les vivants et pour les morts.
  16. Ma`âlim Al-Mujtama` An-Nisâ’î qui traite de questions relatives à la femme musulmane dans un style accessible et riche.
  17. Fiqh As-Salawât wa Al-Madâ’ih An-Nabawiyyah : une étude relative à la compréhension profonde de la sîrah (la vie du Noble Prophète), où il traite des salutations adressées au Prophète, son éloge dans la poésie et la prose. Cette étude fut soumise à Al-Azhar dans le Sommet pour le Fiqh et la Sîrah.

Ses efforts pour appeler à Dieu

Sheikh Muhammad Zakî fut un noble exemple de l’appeleur à Dieu, dépensant sa vie et ses efforts pour appeler au chemin droit avec science et sagesse et ce, malgré la maladie qu’il a obligé de rester chez lui pendant près de 20 ans. Il a fondé officiellement l’Association islamique Al-`Ashirah Al-Muhammadiyyah en 1930 pour qu’elle soit un vecteur d’un appel islamique soufi pour la Réforme, visant à œuvrer à l’échelle de l’individu et la société. Il disait : "la société est une répétition d’individus : si l’individu s’attache à la droiture, la société connaîtra la droiture". Il fut le secrétaire et le directeur de l’Association " Ash-Shubbân Al-Muslimîn " (Les Jeunes Musulmans) ainsi que le Sommet Coranique.
Il fut également un membre du Conseil Supérieur de la Da`wa à Al-Azhar et un membre fondateur de plusieurs associations islamiques. L’histoire a enregistré les conférences qu’il a données, pendant les années soixante-dix, pour l’application de la Shari`ah (législation) Islamique en Egypte. A participé à ces conférences, le Sheikh d’Al-Azhar à l’époque, Sheikh Abd Al-Halîm Mahmûd Al-Husaynî, qui fut également le directeur adjoint de la `Ashîrah Al-Muhammadiyyah. Ces conférences et sommets étaient présidés par son éminence Sheikh Hasanayn Muhammad Makhlûf, Grand Mufti d’Égypte à l’époque. Sheikh Muhammad fut, dans cette perspective, un membre de l’assemblée de savants chargée d’élaborer et rédiger un code juridico-légal puisé dans le Fiqh (jurisprudence islamique). Il fondé aussi le Bureau des Bien-Guidés vers l’Islam (Maktab Ri`âyat Al-Muhtadîn ilâ Al-Islâm) à Al-Azhar, sous la direction de Sheikh Abd Al-Halîm Mahmûd, dans le but d’accompagner ceux que Dieu a guidé vers l’islam.

Débats scientifiques


Il participa à de nombreux débats scientifiques et fraternels avec des savants parmi ses contemporains. Sheikh Muhammad avait une argumentation solide, un style élégant et il observait en permanence la courtoisie requise dans le débat entre savants. On lui demanda de publier une réplique qu’il avait rédigé en réponse à une personne qui décéda avant la parution de sa réplique, mais il refuse et dit : " la sacralité de la mort m’empêche de la publier. Même si elle contient la vérité, elle nuira à sa personne ". Ses débats les plus célèbres sont ceux avec le remarquable appeleur à Dieu, Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, autour du thème "l’adoration de Dieu par désir ou par crainte ". Ses débats se prolongèrent pendant six mois sur les pages des journaux Al-Akhbâr, Al-Muslim et Liwâ’ Al-Islâm. Ont pris part dans ce débat le journaliste Ahmad Sâlim, Sheikh Abd Al-Halîm Mahmûd, Sehikh Muhammad Khalîl Al-Harrâs, Sheikh Muhammad `Abd Al-Hâdî Al-`Ejeil.
Il a également donné des répliques scientifiques en réponse à d’autres savants. Il a critiqué le livre de Sheikh Abd Al-Jalîl `Îsâ, intitulé Ijtihâd Ar-Rasûl et répondit par son livre valeureux l’Infaillibilité du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, lequel livre fut également la première réponse à ce que Ahmad Subhî Mansûr avait publié à ce sujet. Suite à la réplique aux transgressions d’Ahmad Mansûr, ce dernier fut exclu de l’Université d’Al-Azhar.On lui proposa la direction des confréries soufies après le décès de Sheikh As-Sâwî, mais il déclina la proposition et refusa d’être associé aux faux prétendants du Tasawwuf qui polluent les rangs de certaines confréries soufies, ceux-là mêmes qui ont délaissé les nobles valeurs de cette discipline qui vise à purifier l’âme et le cœur, pour se contenter de jouer la flûte ou le tambour...

Son décès

La mosquée fut le foyer de Sheikh Muhammad, son école, son centre d’enseignement, le lieu où son âme et son corps trouvaient repos et paix. C’est souvent là que venaient le voir les savants, les présidents ou les princes. Il dépensa sa vie pour appeler à Dieu, avec guidance, science, sagesse et dévouement. Son âme retourna à Dieu vers l’aube du mercredi 07/10/1998. Que Dieu lui fasse Miséricorde et qu’Il éclaire sa tombe.

Source: http://www.islamophile.org/spip/

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