Abû Umâma relate: Je m’approchai de l’envoyé d’Allah et
lui dit: Donne-moi un ordre que je prendrai directement de toi! Il répondit:
—Adonne-toi au jeûne, car il n’a pas de semblable . Abu Hurayra, lui, rapporte
cette parole du Prophète (sws): Dieu a dit: —Tout acte du fils d’Adam lui
appartient à l’exception du jeûne, (--> Siyâm ou Sawm? à vérifier!!!) car celui-ci est à Moi et c’est Moi qui en
paie le prix (le rémunère). […] (hadith qudsi). Et il est dit dans le Coran: …Rien n'est
semblable à Dieu… (Cor.42,11).
Le jeûne n’étant
pas acte mais abandon (tark), la négation de toute ressemblance du jeûne avec
un acte renforce sa qualité divine. Dieu ordonne le jeûne alors qu’il Lui
appartient en propre, la transcendance du jeûne est un emprunt, elle n’est pour
le jeûneur qu’une qualité passagère et contingente. (L’ange n’accède pas à ce
degré car il n’a pas d’appétits naturels et n’a nul besoin de nourriture, le
jeûne lui est impossible et il ne peut en avoir le "goût" spirituel.
Bien que supérieur à l’homme individuel par le degré existentiel qu’il occupe,
l’ange est inférieur à l’Homme Parfait (pleinement réalisé) qui atteint, en
partie grâce au jeûne, une dimension universelle. C’est pourquoi l’homme, s’il
fait partie de l’élite qui possède la perfection de la science d’Allah, peut
avoir la contemplation de tout ce que contemple l’ange quelle que soit la
station de ce dernier, alors que l’inverse n’est pas vrai.)
Ibn Arabi
définit le jeûne comme abstinence (imsâk) à l’égard de toute chose que le droit
divin a ordonné aux hommes d’écarter de leurs âmes et de leurs membres et qui
procure au jeûneur une élévation (rif’a) en direction du Très Haut.
Le jeûne
initiatique est négation existentielle et contemplation (mushâhada) de
l’Essence divine. La contemplation opère l’extinction de l’être et ne comporte
par elle-même aucune jouissance, elle est stupeur muette (ce qui la distingue
de la prière où il y a un partage entre Dieu et son serviteur).
Le jeûne est
protection en ce sens que par lui l'homme se libère des égarements et des
passions de son âme, ainsi il se soumet à l’Ordre divin et obéit au
Commandement d’Allah. Cela renvoie à la notion de "crainte
révérentielle" (taqwâ) évoquée dans la parole divine: […] Puissiez-vous
être craintifs et pieux ! (Cor.2,183).
Par ailleurs, Dieu a dit: […] Le jeûne est un bouclier. Si l’un d ‘entre vous
jeûne un jour, qu’il s’abstienne ce jour là de propos indécents et de cris. Si
quelqu’un l’insulte ou s’en prend à lui, qu’il dise: —je suis jeûneur, je
jeûne. (hadith qudsi rapporté par Abu Hurayra).
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