Le Porteur de Savoir
بسم
الله الرحمن الرحيم الحمد لله والصلاة والسلام على
سيدنا محمد رسول الله وآله وصحبه
ومن والاه
Nous entamons ici la publication de certains passages
significatifs d’une lettre du Cheikh Ibn Abbad Al-Rundi à Abû Ishâq Al-Shâtibî,
si souvent évoquée mais dont, à ce jour, seuls quelques courts extraits ou
résumés sont disponibles en français .
Cette traduction, fruit d’un travail collectif, a été
réalisée d’après la traduction anglaise des Rasa’ïl aç-çughrâ proposée par
J.Renard et révisée sur le texte arabe édité par P.Nwyia 1 . Nous espérons que
ce travail permettra aux lecteurs de se faire un avis précis et nuancé sur la
position véritable du Cheikh Ibn ‘Abbad concernant la nécessité du Maître
spirituel mais aussi, et surtout, qu’il offrira certains critères « réalistes »
susceptibles d’être utiles à ceux qui recherchent une guidée effective dans la Voie
2 .
Dans son article intitulé Ibn ‘Abbâd, modèle de la Shâdhiliyya , Kenneth Honerkamp précise que cette épitre fût rédigée à «
l’époque où Ibn ‘Abbâd assumait la charge de prédicateur et d’imam à la
Qarawîyîn de Fès ». En ce temps, « une dispute naquit en Andalousie dans les
cercles de fuqahâ’ à ce sujet : « Peut-on s’engager dans la Voie en s’aidant
des ouvrages de soufisme, ou bien l’aide d’un cheikh est-elle indispensable ?»
Abû Ishâq al-Shâtibî (m. 790/1388), l’auteur des Muwâfaqât, traita de cette
question avec Ibn ‘Abbâd et Abû al-‘Abbâs al-Qubbâb (m. 778/ 1376), leur
demandant leur point de vue. La polémique entre les fuqahâ’, en effet, était
devenue presque violente, les uns et les autres se frappant avec leurs
chaussures dans les mosquées d’Andalousie ».
Maurice Le Baot
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