mardi 29 octobre 2013

Voltaire et l' Islam



 




Au départ, Voltaire était très hostile à l’islam. La pièce théâtrale « Mahomet, ou le fanatisme » composée en 1742, était considérée comme le parfait exemple pour dépeindre le personnage du Prophète Mohammed (SBDL).Lire la pièce en intégral, ici .
« Mahomet le fanatique, le cruel, le fourbe, et, à la honte des hommes, le grand, qui de garçon marchand devient prophète, législateur et monarque. » Recueil des Lettres de Voltaire (1739-41),

Goethe, qui avait traduit la pièce en allemand pour complaire à son maître, le prince Charles-Auguste de Weimar, parla de ce sujet à Napoléon qu’il rencontra à Erfut. L’Empereur rétorqua :
« Je n’aime pas cette pièce, c’est une caricature !

- Je suis de l’avis de Votre Majesté, j’ai fait ce travail à contre-cœur. Mais dans cette tragédie, dans ces tirades contre le fanatisme, ce n’est pas l’islam qui était visé, mais l’Église catholique.

 - Les allusions, dit Napoléon, sont tellement voilées que cet impertinent a pu dédier son œuvre au pape… qui lui a donné sa bénédiction.» (Jean Prieur, Muhammad, Prophète d’Orient et d’Occident, Éditions du Rocher, Paris 2003, p 215.).

Mais au fur et à mesure, Voltaire va faire ses recherches personnelles et délaisser les vieux ouvrages sur les musulmans que propageaient l’église. Voltaire se détache des sources héritées du Moyen Âge et sa perspective change radicalement.
C’est en travaillant en véritable historien, sur son Charles XII, que Voltaire forgea ses idées sur le monde musulman et plus particulièrement sur les Ottomans. L’évolution de Voltaire sur l’islam arrive à son point culminant avec l’Examen important de milord Bolingbroke, ou le tombeau du fanatisme, intégré au Recueil nécessaire, en 1766. Dans cet écrit, il fustige sévèrement le christianisme et fait l’éloge du Prophète Mohammed (SBDL) qui établit un culte qui « était sans doute, plus sensé que le christianisme».

Voltaire accuse et attaque le christianisme qu’il considère comme « la plus ridicule, la plus absurde et la plus sanglante religion qui ait jamais infecté le monde. » (Lettre à Frédéric II, roi de Prusse, datée du 5 janvier 1767). Par contraste, il vante la doctrine musulmane pour sa grande simplicité : « Il n’y a qu’un Dieu et Mahomet est son prophète. »

« Chanoines, moines, curés même, dit Voltaire, si on vous imposait la loi de ne manger ni boire depuis quatre heures du matin jusqu’à dix heures du soir, pendant le mois de juillet, lorsque le carême arriverait dans ce temps ; si on vous défendait de jouer à aucun jeu de hasard sous peine de damnation ; si le vin vous était interdit sous la même peine ; s’il vous fallait faire un pèlerinage dans des déserts brûlants ; s’il vous était enjoint de donner au moins deux et demi pour cent de votre revenu aux pauvres ; si, accoutumés à jouir de dix-huit femmes, on vous en retranchait tout d’un coup quatorze ; en bonne foi, oseriez-vous appeler cette religion sensuelle ? » Et la fin de son article est une leçon qui déteste et rejette la caricature : « Il faut combattre sans cesse. Quand on a détruit une erreur, il se trouve toujours quelqu’un qui la ressuscite.» (dictionnaire philosophique 1764)
Depuis 1742, date à laquelle Voltaire a présenté sa pièce de théâtre « Mahomet » à la Comédie française, le chemin parcouru est long. Ce jour-là, il attaquait « le fondateur de l’islam » pour montrer comment les religions ont été établies. Puis vingt-huit années plus tard, en 1770, il le défend pour soutenir que « d’autres peuples pouvaient penser mieux que les habitants de ce petit tas de boue que nous appelons Europe ».
  

Essai sur les mœurs et l’esprit des nations, et sur les principaux faits de l’histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII (1756)
Edition : Chez Treuttel et Würtz ; 1835 ; Tome Premier ; Chapitre VI : De l’Arabie ; et de Mahomet ; page 74, 75

« De tous les législateurs et de tous les conquérants, il n'en 'est aucun dont la vie ait été écrite avec plus d'authenticité et dans un plus grand détail, par ses contemporains, que celle de Mahomet. Otez de cette vie les prodiges dont cette partie du monde fut toujours infatuée, le reste est d’une vérité reconnue. Il naquit dans la ville de Mecca, que nous nommons la Mecque, l'an 569 de notre ère vulgaire, au mois de mai. Son père s'appelait Abdala, sa mère, Emine : il n'est pas douteux que sa famille ne fût une des plus considérées de la première tribu," qui était celle des Coracites. […] »

Edition: Chez Treuttel et Würtz ; 1835 ; Tome Premier ; Chapitre VI : De l’Arabie, et de Mahomet ; page 80

[…]. De tous les législateurs qui ont fondé des religions, il est le seul qui ait étendu la sienne par les conquêtes. D'autres peuples ont porté leur culte, avec le fer et le feu, chez des nations étrangères; mais nul fondateur de secte n'avait été conquérant. Ce privilège unique est aux yeux des musulmans l'argument le plus fort, que la Divinité prit soin elle-même de seconder leur prophète. [...]
Ce n'était pas sans doute un ignorant, comme quelques-uns l'ont prétendu. Il fallait bien même qu'il fût très-savant pour sa nation et pour son temps, puisqu'on a de lui quelques aphorismes de médecine, et qu'il réforma le calendrier des Arabes, comme César celui des Romains. Il se donne, à la vérité, le titre de prophète non lettré; mais on peut savoir écrire, et ne pas s'arroger le nom de savant. […]

 
Edition: Chez Treuttel et Würtz ; 1835 ; Tome Premier ; Chapitre VII : De l’Alcoran, et de la loi musulmane ; page 101

« Il n'y a point de religion dans laquelle on n'ait recommandé l'aumône. La mahométane est la seule qui en ait fait un précepte légal, positif, indispensable. L'Alcoran ordonne de donner deux et demi pour cent de son revenu, soit en argent soit en denrées.

Edition: Chez Treuttel et Würtz ; 1835 ; Tome Premier ; Chapitre VII : De l’Alcoran, et de la loi musulmane ; page 103,104

« La prohibition de tous les jeux de hasard est peut-être la seule loi dont on ne puisse- trouver d'exemple dans aucune religion. […] »
Toutes ses lois qui, à la polygamie près, sont si austères, et sa doctrine qui est si simple, attirèrent bientôt à sa religion le respect et la confiance. Le dogme surtout de l’unité d'un Dieu, présenté sans mystère, et proportionné à intelligence humaine, rangea sous sa loi une foule de nations, et jusqu'à des Nègres dans l'Afrique, et des insulaires dans l'Océan indien.

Le peu que je viens de dire, dément bien tout ce que nos historiens, nos déclamateurs et nos préjugés, mais la vérité doit les combattre.

Bornons-nous toujours à cette vérité historique: le législateur des musulmans, homme puissant et terrible, établit ses dogmes par son courage et par ses armes; cependant sa religion devint indulgente et tolérante. […]

Extrait : Examen important de Milord Bolingbroke ou le tombeau du fanatisme, écrit sur la fin 1736
Edition: Chez Lefèvre ; Œuvres de Voltaire Tome XLIII [43] ; Mélanges ; Tome VII ; 1831 ; Chapitre XXXV : Des sectes et des malheurs des chrétiens jusqu'à l'établissement du mahométisme ; page 192, 193

« Le mahométisme était sans doute plus sensé que le christianisme. On n'y adorait point un Juif en abhorrant les Juifs; on n'y appelait point une Juive mère de Dieu; on n'y tombait point dans le blasphème extravagant de dire que trois dieux font un dieu; enfin on n'y mangeait pas ce dieu qu'on adorait et on n'allait pas rendre à la selle son créateur. Croire un seul Dieu tout puissant était le seul dogme; et si on n'y avait pas ajouté que Mahomet est son prophète, c'eût été une religion aussi pure, aussi belle que celle des lettrés chinois. C'était le simple théisme, la religion naturelle, et par conséquent la seule véritable. […]

Extrait : Il faut prendre un parti, ou le principe d’action, Diatribe (1772)Edition : Ch. Lahure, Librairie : L. Hachette ; Œuvres Complètes de Voltaire ; Tome Vingt-deuxième ; 1860 Mélanges (suite) ; page 102

« Sa religion est sage, sévère, chaste, et humaine : sage, puisqu'elle ne tombe pas dans la démence de donner à Dieu des associés, et qu'elle n'a point de mystères; sévère, puisqu'elle défend les jeux de hasard, le vin et les liqueurs fortes, et qu'elle ordonne la prière cinq fois par jour; chaste, puisqu'elle réduit à quatre femmes ce nombre prodigieux d’épouses qui partageaient le lit de tous les princes de l'Orient; humaine, puisqu'elle nous ordonne l'aumône bien plus rigoureusement que le voyage de la Mecque.

Ajoutez à tous ces caractères de vérité la tolérance, […]

Cette célèbre prière est un extrait du chapitre XXIII du Traité sur la tolérance de Voltaire publié en 1763. Voltaire était déiste. Il était anticlérical, mais il n’était pas athée.

Voici le texte en entier de la célèbre Prière à Dieu de Voltaire :

« Ce n’est donc plus aux hommes que je m’adresse ; c’est à Toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s’il est permis à de faibles créatures perdues dans l’immensité, et imperceptibles au reste de l’univers, d’oser Te demander quelque chose, à Toi qui as tout donné, à Toi dont les décrets sont immuables comme éternels, Daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamités. Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger ; Fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible et passagère ; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant Toi ; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour Te célébrer supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ; que ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche pour dire qu’il faut T’aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire ; qu’il soit égal de T’adorer dans un jargon formé d’une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l’habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d’un petit tas de la boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d’un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu’ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie : car Tu sais qu’il n’y a dans ces vanités ni de quoi envier, ni de quoi s’enorgueillir.

« Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! Qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l’industrie paisible ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l’instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu’à la Californie, Ta bonté qui nous a donné cet instant. »

 

Autres citations :

« La politique est le premier des arts et le dernier des métiers.  »

« La loi naturelle est l’instinct qui nous fait sentir la justice.  »
Extrait de Dictionnaire Philosophique

« N’est-il pas honteux que les fanatiques aient du zèle et que les sages n’en aient pas ?  »
Extrait des Pensées détachées de M. l’abbé de Saint-Pierre

« L’homme est né pour l’action, comme le feu tend en haut et la pierre en bas.  »
Extrait de Sur les pensées de M. Pascal

« L’univers m’embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger.  »
Extrait de Les Cabales Plus sur cette citation
 
« Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer.  »
Extrait de Epître

« Dieu n’a créé les femmes que pour apprivoiser les hommes.  »
Extrait de L’ingénu

« Toujours du plaisir n’est pas du plaisir.  »
Extrait de Zadig ou la destinée
 
« Si l’homme était parfait, il serait Dieu.  »
Extrait des Lettres philosophiques

« On doit des égards aux vivants ; on ne doit aux morts que la vérité.  »Extrait de Œdipe
 
« Les hommes sont des insectes se dévorant les uns les autres sur un petit atome de boue.  »
Extrait de Zadig ou la destinée

« Heureux qui jouit agréablement du monde ! Plus heureux qui s’en moque et qui le fuit !  »
Extrait de Lettre

« Dieu nous a donné le vivre ; c’est à nous de nous donner le bien vivre.  »
Extrait de Le sottisier

« Quand je vous aurai bien répété que la vie est un enfant qu'il faut bercer jusqu'à ce qu'il s'endorme, j'aurai dit tout ce que je sais.  »
Extrait de Correspondance

« Les abus invétérés ne se corrigent qu'avec le temps.  »
Extrait d’ Eloge funèbre de Louis XV

« S'il fallait choisir, je détesterais moins la tyrannie d'un seul que celle de plusieurs. Un despote a toujours quelques bons moments ; une assemblée de despotes n'en a jamais.  »

« La plupart des bons mots sont des redites.  »

« Il n'y a que les ouvriers qui sachent le prix du temps ; ils se le font toujours payer.  »

« Le meilleur gouvernement est celui où il y a le moins d'hommes inutiles.  »

« Il n'est point de grand conquérant qui ne soit grand politique. Un conquérant est un homme dont la tête se sert, avec une habileté heureuse, du bras d'autrui.  »
Extrait d’un Essai sur les mœurs

« Le seul moyen d'obliger les hommes à dire du bien de nous, c'est d'en faire.  »

« Il faut rougir de commettre des fautes et non de les avouer.  »
 
« Aimez qui vous aime.  »

« Je plains l'homme accablé du poids de son loisir.  »

« La beauté n'est qu'un piège tendu par la nature à la raison.  »

« Ce qui m'a dégoûté de la profession d'avocat, c'est la profusion de choses inutiles dont on voulut charger ma cervelle. Au fait ! est ma devise.  »Extrait de Lettre au marquis d'Argenson

« Il ne dépend pas de nous de n'être pas pauvres, mais il dépend toujours de nous de faire respecter notre pauvreté.  »

« Si l'on n'imprimait que l'utile, il y aurait cent fois moins de livres.  »

« L'instant où nous naissons est un pas vers la mort.  »
Extrait de Supplément aux Mélanges de Poésie

 « Les compliments sont le protocole des sots.  »

 « Les rivières ne se précipitent pas plus vite dans la mer que les hommes dans l'erreur.  »

« Les faiblesses des hommes font la force des femmes.  »

« Les passions sont les vents qui enflent les voiles du navire ; elles le submergent quelquefois, mais sans elles il ne pourrait voguer.  »
Extrait de Zadig ou la destinée

« Les hommes abreuvés de liqueurs fortes ont tous un sang aigri et adulte qui les rend fous en cent manières différentes.  »
Extrait de La princesse de Babylone

« C'est à celui qui domine sur les esprits par la force de la vérité, non à ceux qui font les esclaves par la violence, que nous devons nos respects.  »
Extrait de Lettres philosophiques

« Les superstitieux sont dans la société ce que les poltrons sont dans une armée : ils ont, et donnent des terreurs paniques.  »
Extrait de Lettres philosophiques

« La religion juive, mère du christianisme, grand-mère du mahométisme, battue par son fils et par son petit-fils.  »
Extrait de Le sottisier

« N'ayant jamais pu réussir dans le monde, il se vengeait par en médire.  »Extrait de L'envieux

« La politique a sa source dans la perversité plus que dans la grandeur de l'esprit humain.  »
Extrait de Le sottisier

« L'art de la médecine consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit.  »

« Le doute est un état mental désagréable, mais la certitude est ridicule.  »

« Le pape est une idole à qui on lie les mains et à qui on baise les pieds.  »Extrait de Le Sottisier

« Le fanatisme est un monstre mille fois plus dangereux que l'athéisme philosophique.  »
Extrait de Dictionnaire philosophique

« Si vous voyez un banquier se jeter par la fenêtre, sautez derrière lui : vous pouvez être sûr qu'il y a quelque profit à prendre.  »

« Quand il s’agit d’argent, tout le monde est de la même religion.  »

« Que les supplices des criminels soient utiles. Un homme pendu n'est bon à rien, et un homme condamné aux ouvrages publics sert encore la patrie et est une leçon vivante.  »
Extrait de Dictionnaire philosophique

« Qui sait aimer et s’occuper est au-dessus de tout.  »
Extrait de Lettre à Mme Denis (sa nièce)

« Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin.  »
Extrait de Candide ou l'optimisme

« Exterminez, grands dieux, de la terre où nous sommes, Quiconque avec plaisir répand le sang des hommes !  »

« Il n’y a peut-être rien de si fou que de croire avoir toujours raison.  »
Extrait de Dictionnaire philosophique

« Les hommes ne haïssent l'avare que parce qu'il n'y a rien à gagner avec lui.  »

« Remarquez que les temps les plus superstitieux ont toujours été ceux des plus horribles crimes.  »
Extrait de Dictionnaire philosophique

« Il faut avoir une religion et ne pas croire aux prêtres ; comme il faut avoir du régime et ne pas croire aux médecins.  »

« J'approche tout doucement du moment où les philosophes et les imbéciles ont la même destinée.  »

« Les rois sont avec leurs ministres comme les cocus avec leurs femmes : ils ne savent jamais ce qui se passe.  »
Extrait de Le sottisier

« L'espérance est un aliment de notre âme, toujours mêlé du poison de la crainte.  »
Extrait de Le sottisier

« Les soldats se mettent à genoux quand ils tirent : apparemment pour demander pardon du meurtre.  »
Extrait de Le sottisier

« Le fanatisme est un monstre qui ose se dire le fils de la religion.  »

« Les français parlent vite et agissent lentement.  »
Extrait de Lettre au Comte d'Argenta

« Dans l'opinion qu'il y ait un Dieu il peut se trouver des difficultés, mais dans l'opinion contraire il y a des absurdités. Aussi reconnaître qu'il y ait un Dieu est la chose la plus vraisemblable que les hommes puissent penser.  »

« Vous devez passer votre vie à aimer et à penser ; c'est la véritable vie des esprits.  »
Extrait de Micromégas

« Quand un homme parle à un autre homme, qui ne comprend pas, et que celui qui parle ne comprend pas non plus, ils font de la métaphysique.  »

« La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille très folle d'une mère très sage.  »
Extrait de Politique et législation

« Demandez à un crapaud ce que c’est que la beauté : il vous répondra que c’est sa crapaude avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête... Interrogez le diable il vous dira que le beau est une paire de cornes, quatre griffes et une queue.  »
Extrait du Dictionnaire philosophique

« Les femmes ressemblent aux girouettes : elles se fixent quand elles se rouillent.  »

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire.  »

« Malheur aux faiseurs de traductions littérales, qui en traduisant chaque parole énervent le sens ! C'est bien là qu'on peut dire que la lettre tue, et que l'esprit vivifie.  »
Extrait des Lettres philosophiques

« Il n’y a point de hasard ; tout est épreuve, ou punition, ou récompense, ou prévoyance.  »
Extrait de L’Ermite

 
« S’il n’y avait en Angleterre qu’une religion, le despotisme serait à craindre ; s’il y en avait deux, elles se couperaient la gorge ; mais il y en a trente, et elles vivent en paix et heureuses.  »
Extrait des Lettres philosophiques

« Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?  »
Extrait du Dictionnaire philosophique

« Comme le despotisme est l'abus de la royauté, l'anarchie est l'abus de la démocratie.  »

« Les médecins administrent des médicaments dont ils savent très peu, à des malades dont ils savent moins, pour guérir des maladies dont ils ne savent rien.  »

« Je meurs en adorant dieu, en aimant mes amis, en ne détestant pas mes ennemis, en haissant la superstition.  »

« Quand on a tout perdu, quand on n'a plus d'espoir, La vie est un opprobre et la mort un devoir.  »

« Le premier des devoirs, sans doute, est d’être juste ; Et le premier des biens est la paix de nos coeurs.  »
Extrait de Poème sur la loi naturelle

« Il est à propos que le peuple soit guidé et non pas instruit. Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu.  »
Extrait d’une lettre à Damilaville – 1766

« Que chacun aille à Dieu par le chemin qui lui plaît !  »

« Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères.  »

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