samedi 24 mars 2012

Les dégats des mots






Les dégats des mots - Abu Hamid Al Ghazali -Ed.Iqra 1995

(En fait, il s'agit d' une traduction d'un abrégé de l'Ihya 'Ulum ad-Dîn , fait par l'Imam JamaledDin Al Quassimi intitulé "Conseil aux croyants d'aprés l'Ihiya" ) -Le traducteur note qu'il a voulu insister surtout sur la médisance , et choisi d'employer "les mots" pour al-lisân au lieu de "langue" qui en est le sens littéral , afin d'éviter toute confusion.

Le texte en arabe est: Le Livre XXIV :4è Livre du 3è quart (Al Mouhlakât) intitulé :
Âfât Al Lisân
(dégats , infirmités de la langue ) , en version numérisée à ce lien du site www.ghazali.org




LES DEGATS DES MOTS

Introduction


Sache que les dégâts causés par la langue (les mots, la parole) sont énormes, et rien ne peut être plus salutaire que sa retenue. Ainsi la loi religieuse (Coran et hadiths) vante le mutisme et insiste sur l'importance du silence.
On rapporte d'après la tradition que : « Le silence est une sagesse mais rares sont ceux qui le pratiquent».


Le Prophète a dit : « La foi d'un serviteur n'acquière la droiture que si son coeur est droit et le coeur ne peut acquérir la droiture que si la langue est droite... »
Rapporté par Ibn abi ad-Dunia dans son livre - assamte (Le silence) - ainsi que al Kharaiti dans son livre « Makarimu al Akhlak » avec une chaîne faible.).

Mouadh Ibn Jabal demanda au Prophète :
« Ô Envoyé de Dieu serons-nous jugés pour nos paroles ?
Et le Prophète lui répondit :
« ô ibn Jabal ! C'est la moisson de la langue qui le plus souvent jette les gens dans l'Enfer »
Rapporté par Tirmidhi dans le livre de La Foi et il est rapporté également par Ibn Majja.

Et d'après Sahl Ibn Saadine As-Saaidi le Prophète a dit : « Celui qui me garantit ce qu'il a entre ses mâchoires et ce qu'il a entre ses jambes je lui garantis le paradis »
Ce qui peut être interpréter de cette façon :
« Celui qui me garantit (le bon usage) de ce qu'il a entre ses mâchoires (la langue) et de ce qu'il a entre ses jambes (le sexe), je lui garantis le paradis»
Et d'après Abu Horayrah le Prophète a dit :
« Celui qui croit en Dieu et au jour du jugement, qu'il dise du bien ou qu'il garde le silence »
Partie d'un long hadith rapporté par Bukhari et Muslim.

On a dit à Jésus :
« montre-nous une oeuvre qui nous fait entrer au paradis ?»
Il leur répondit : « ne parlez jamais », on lui a dit :
« On ne peut pas se retenir de parler ».
II leur a dit :
« alors, ne parlez que pour dire du Bien ».

Soulayman (Salomon), fils de Daoud (David) a dit :
« Si la parole est en Argent le silence est en Or ».

Et dans les traditions des compagnons du Prophète , on rapporte qu'Abu Bakr mettait une petite pierre dans sa bouche, pour s'empêcher de parler, et il disait en faisant allusion à sa langue « C'est elle qui me fait engager dans les sentiers dangereux ».

Abdallah Ibn Massoud a dit : « Par Dieu, qui, il n'y a d'autre divinité que Lui, nul organe n'a besoin d'être emprisonné plus que la langue qui est déjà enfermée derrière deux obstacles ; les lèvres et les dents ! ».

Taouss a dit : « Ma langue est un lion, si je le libère, il me dévorera».

Si tu te poses la question sur l'origine des grandes vertus du silence (mutisme), sache alors que ces vertus ne sont autres que l'absence des pêchés causés par la langue comme le mensonge, la médisance, la calomnie, l'ostentation, l'hypocrisie, la perversion, la vilenie, la vanterie, les vaines discussions, les disputes..


1 Parler de ce qui ne vous regarde pas

Sachant que le capital du croyant est son temps, les instants de sa vie sont précieux et passent sans retour ; le Prophète a dit :
« Un des signes de perfection de la foi (islam) chez l'individu c'est l'abandon de ce qui ne le regarde pas» D'après Tirmidhi, Ibn Majja et l'imam Malik.

Et le récit suivant est très significatif à cet égard : on y rapporte, d'après Anas :
« Un jeune homme était tombé martyr le jour de la bataille d'Uhud, et nous avons trouvé callée à son ventre une pierre (pour alléger les effets de la faim) ; sa mère essuya la poussière du visage de son fils et dit : le paradis sera doux pour toi mon fils !
Et le Prophète lui dit alors :
« Et qui t'assure qu'il ne parlait pas de ce qui ne le regardait pas ? »

Parler de ce qui ne nous regarde pas c'est dire ce qui peut être délaissé sans que ce soit un pêché, ni un mal présent ou futur ; et plus grave encore, c'est de perdre ton temps et de faire perdre à ton interlocuteur son temps, en posant des questions du genre :
"est-ce que vous jeûnez ?" S'il vous répond par : "Oui !", son jeûne perd sa vertu ultime qui est d'être observé en secret, car l'adoration en secret est plus élevée, s'il répond par : 'Non !', alors il aurait menti ; s'il ne répond pas, il aurait méprisé son interlocuteur, et s'il ruse pour détourner la question, il gaspillera son énergie etc.
Ainsi par une parole (question) sur quelque chose qui ne te regarde pas, tu as exposé quelqu'un à l'ostentation en dévoilant son jeûne ou au mensonge, ou au mépris ou une rude épreuve…

2. Le surplus dans la parole

C'est à définir comme l'excès de parole dans un intérêt quelconque. Si on a besoin de deux mots pour exprimer quelque chose d'utile alors le troisième mot est en plus.
Cette indiscrétion n'est pas interdite mais elle est déconseillée. les domaines de l'excès dans la parole sont illimités et le Coran nous désigne ce qui est important et bon à investir par la parole :
« Il n'y a rien dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l'un deux ordonne une charité, une bonne action, ou une grande conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l'agrément de Dieu, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense»
(Sourate 4-verset 114).

Le Prophète a dit : « Heureux est celui qui retient le surplus de sa langue et dépense le surplus de son argent» D'après Bayhaqui, et al Baraoui (classé hassane).

De notre temps les gens agissent inversement puisqu'ils retiennent le surplus de l'argent et distribuent le surplus de la parole.

Ataa disait :
"les croyants qui vous ont précédé détestaient le surplus de la parole et pour eux le surplus est tout ce qui vient après le Coran, la Tradition , la commanderie du bien, le pourchas du mal, et de parler pour un intérêt vital et obligatoire, et ils avaient à l'esprit les versets suivants qui évoquent les anges préposés à notre surveillance :
« Alors que veillent sur vous des gardiens, des nobles scribes, qui savent ce que vous faites.»
( Sourate 82 - Sourate 10-12)
« II ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l'inscrire. »
(Sourate 50-verset 18).

Le jour du jugement ! Quelle honte pour le fidèle de voir son temps ici-bas rempli de futilités qui n'ont été d'aucun intérêt pour sa Foi, ni pour sa vie et quels regrets !

Un des compagnons disait :
"Parfois, quand quelqu'un me parle, j'éprouve autant l'envie de lui répondre que l'assoiffé de boire, mais je m'abstiens de peur que ce soit un surplus de parole."

3. Parler vainement

Il est dans les habitudes des gens de parler dans leurs assemblées, des femmes, des histoires des débauchés dans les tavernes, des rois, des riches et leur vie de luxe, et de leurs mauvaises habitudes, de rire des gens et de dire des vanités. Cela est illicite.
Allah dit dans le Coran :

« Dans le Livre, Il vous a déjà révélé ceci : lorsque vous entendez qu'on renie les signes de Dieu et qu'on s'en rit, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu'à ce qu'ils entreprennent une autre conversation. Sinon, vous serez comme eux. Dieu rassemblera, certes, les hypocrites et les mécréants, tous dans l'Enfer » ( Sourate 4, verset 140).

Le Prophète a dit : « Un homme profère un mot pour faire rire les gens de l'assemblée, et par ce mot il chute dans l'Enfer plus loin qu'une étoile ».

Il a dit également : « L'homme prononce un mot qui provoque la satisfaction de Dieu, il ne pensait pas que ce mot atteindrait ce qu'il a atteint, et Dieu lui accorde, par ce mot Sa satisfaction jusqu'au jour du jugement, de même un homme prononce un mot qui provoque la colère de Dieu, il ne croit pas qu'il atteindrait ce qu'il a atteint, et Dieu lui inflige par ce mot Son courroux jusqu'au jour du jugement» Rapporté par Tirmidhi, l'imam Malik...

4. Sournoiserie - moraa't - et Polémique

La définition technique du mot moraa't, décrit celui qui contredit les autres en faisant apparaître dans leurs discours des failles, et cela est soit dans les idées, dans la forme grammaticale, dans la prononciation, l'éloquence ou même dans les intentions de l'orateur et cela à tord ou à raison.

Quant à la moujadala, c'est de vouloir mettre un interlocuteur dans l'embarras, le tourner en ridicule, montrer l'incapacité de répondre, le confondre pour enfin mettre en évidence l'ignorance de son adversaire.

Et ces deux attitudes sont fortement déconseillées par le Prophète qui a dit :
« N'agace pas ton frère - Ne fait pas acte de moraa't envers lui - ne plaisante pas avec lui, et ne lui donne pas un rendez-vous sans y aller - et une promesse sans la tenir - »
[ Rapporté par Tirmidlhi d'après Ikrima d'après Ibn Abbas.]

Il a dit également :
" II n'y a pas un peuple qui s'égare sans qu'il leur soit donné d'être polémiste "
[ Rapporté par Tirmidhi, Ibn Majja et Ibn Abi Donia. ]

« Le serviteur (de Dieu) ne peut acquérir la vérité de la foi que lorsqu'il abandonnera la polémique et la papelardise même s'il a raison. » [ Rapporté par Ibn abi Donia.]

Bilal ben Saad a dit « Si vous voyez quelqu'un ayant un caractère de polémiste fier de son opinion et inopportun, alors sachez que sa perdition est totale », quant à Ibn abi al Laïl, parlant à ce sujet il a dit « je ne polémique jamais avec un ami car j'aurais soit à le confondre soit à le mettre en colère.»

L'imam Malik ibn Anas a dit : « Il n'y a rien dans la religion qui nécessite une polémique » et il a dit aussi « les sournoiseries - Miraa' - rendent les coeurs durs - les uns envers les autres - et fait hériter des haines et des inimitiés.»

La Foi oblige le croyant à se tenir à l'écart de toute polémique et papelardise, et quand il s'agit d'une discussion savante, il faut y prendre part pour poser des questions dans le dessein d'apprendre et comprendre, sans aucune volonté de chercher à nuire à ton interlocuteur et à le pousser à se défendre avec du vrai comme du faux, ou prendre la parole pour exprimer une science si tu en es porteur, sans aucune volonté de montrer que tu es savant intelligent et informé etc. et cela en utilisant dans ton discours des vérités ou des mensonges. Sinon garder le silence reste le meilleur remède pour éviter les péchés qui résultent des polémiques et des papelardises.

5. Les disputes

La dispute va au-delà de la polémique et de la papelardise, car si ces dernières n'ont d'autre objectif que de ridiculiser l'adversaire et d'apparaître sous son meilleur jour, dans la discussion la dispute cherche à aboutir à un objectif bien déterminé comme la reprise d'un droit ou la restitution d'un bien, et cela soit en commençant la dispute ou en la repoussant, et l'excès y est interdit, et chaque mot qui ne serait pas dit dans l'objectif visé est un mot en trop.

Mais, sachant que les disputes ne font, en plus, qu'enraciner la colère et la haine, il vaut mieux éviter cela.

6. L’âpreté dans la parole

Une parole est destinée à transmettre des informations quelconques, et tout effort dans les mots où dans la forme qui dépasse l'objectivité est blâmable, telle la recherche de l'éloquence, de la composition - des propos rimées et élevées - un certain artifice dans la parole.. etc. Par contre l'embellissement des paroles dans le dessein d'influencer l'auditoire pour l'intérêt de celui-ci, comme le fait d'essayer d'émouvoir les gens dans leurs religions, [ mais pas dans l'intérêt de celui qui parle pour qu'il soit vu éloquent savant etc, ] tout cela est louable.


7. Le Libertinage, l'Insulte et la Vulgarité

AlFohche [ le libertinage ] se définit par rapport à la clarté de la description de certaines choses relatives à la pudeur, Ibn Abbas a dit :
«Dieu est Pudique, Généreux, Il pardonne et Il fait allusion (à propos des choses pudiques au lieu de les exprimer crûment), Il a fait allusion à l'acte sexuel par le mot contact (al-llams) », d'autres termes sont utilisés pour décrire ce contact.
Lorsqu'ils sont trop expressifs, ces termes sont considérés comme fohche. En général, toute chose qui éprouve la pudeur ne doit pas être citée expressément.

On rapporte que le Prophète - sur Lui la Grâce et la Paix - a dit : "Évitez d'être grossiers dans votre langage, car Dieu Exalté soit-Il, n'aime pas le fohch (la grossièreté, l'obscénité.) ni le fait d'être grossier".
Il a dit également : "Le croyant n'est pas injurieux, ni maudisseur, ni grossier, ni indécent".

Il a également dit : "Dieu n'aime pas les grossièretés ni les grossiers, crieurs dans les marchés". Quant aux insultes le Prophète - sur Lui la Grâce et la Paix - a dit : "C'est commettre un acte d'indécence que d'insulter un croyant, et c'est de l'impiété (kufr) que de le combattre (avec les armes)".

On rapporte que le Prophète a dit :
"L'un des grands péchés serait d'insulter ses propres parents.
Étonnés, les compagnons lui ont demandé:
"- Ô Envoyé de Dieu ! Comment quelqu'un peut-il insulter ses parents?
Et le Prophète leur a répondu :
"Il insulte les parents de quelqu'un d'autre et celui-ci réagit à cela en insultant ses propres parents".

Quant à l'indécence le Prophète a dit :
"L'indécence et le langage cru (là ou il faut être pudique), sont deux branches parmi celles de l'hypocrisie" . Les causes qui poussent à cela sont, soit la volonté de nuire à autrui soit la fréquentation des libertins et de ceux qui sont
habituellement grossiers.

8. La plaisanterie

L'excès de plaisanterie est une chose blâmable, car il fait hériter à la longue des attitudes badines, un esprit léger, de la haine dans certains cas, et il fait disparaître entre les croyants la vénération et le respect. Mais il n'est pas pour autant interdit, ni même déconseiller de plaisanter, car le Prophète - sur Lui la Grâce et la Paix - a dit de lui-même :
« Je plaisante, mais je ne dis que la vérité »
En effet il nous est parvenu plusieurs histoires où le Prophète plaisantait avec les croyants :
Une fois une vieille femme a rendu visite au Prophète qui, au cours de la discussion, lui dit :
« Aucune vieille n'entre au paradis ».Et la vieille se mit à pleurer, mais le Prophète lui ajouta :
« Mais tu ne seras pas vieille ce jour là (quand tu rentreras au paradis), puis il récita ce verset :
« C'est Nous qui les avons créées à la perfection et nous les avons faites vierges. »
[Sourate 56, verset 35 -36 ]

Une autre fois ; pendant une tournée une dame est venue vers le Prophète et lui dit :
« Ô Envoyé de Dieu ! Fais-moi monter sur un chameau » et le Prophète lui dit :
« Mais nous allons te faire monter sur le fils d'un chameau », et la dame lui répondit
« je n'en ai rien à faire du fils d'un chameau, il ne peut pas me porter » et le Prophète rajouta alors :
« Tout chameau est un fils de chameau ».

On rapporte d'après Aïcha :
au cours d'une sortie avec le Prophète il lui a proposé de faire une course. Ils coururent et le Prophète a gagné la course. Il a dit à Aïcha :
« Celle-ci pour celle-là ».

Faisant allusion, disait Aïcha , au jour où elle était enfant, son père l'avait envoyée avec quelque chose dans la main le Prophète lui dit alors donne-moi ce que tu as ; n'ayant pas voulu le lui donner, il courut derrière elle sans pouvoir la rattraper.

D'après Abu salama , le Prophète sortait sa langue pour son petit-fils al Hassan fils de Ali , et celui-ci s'en étonnait.

On rapporte que Noaïman al ansari était un homme qui aimait plaisanter, à chaque fois qu'il rentrait à Médine, il achetait quelque chose qu'il offrait au Prophète , et quand le commerçant vient demander le prix de la marchandise à Noaïma, celui-ci le ramenait chez le Prophète et lui disait:
« Ô Envoyé de Dieu ! Paye-lui le prix de sa marchandise !» le Prophète lui disait : « Ne me l'a tu pas offert ? », et Noaïman lui répondait:
« Ô Envoyé de Dieu ! Je n'avais pas de quoi payer et j'ai aimé tant que vous le mangiez.. », et le Prophète souriait et ordonnait qu'on paye le marchand.

Ainsi ce genre de bonne humeur et de plaisanterie est admise, mais sans excès ni dans la durée ni dans l'intensité.

Selon une autre opinion qui ce base sur un hadith du Prophète, il est très déconseillé de plaisanter, en effet ce hadith dit
« Ne fait pas acte de mora't (sournoiseries) envers ton frère, et ne plaisante pas avec lui.. ».
Si on objecte aux tenants de cette opinion:
Comment peut-on déconseiller de plaisanter alors qu'il nous est parvenu du Prophète qu'il plaisantait ainsi que ses compagnons ?

Leur réponse est que cela est répréhensible, sauf s'il s'agit de quelqu'un qui est capable, à l'instar du ( comme le ) Prophète et de ses compagnons, en plaisantant de dire la vérité, sans offenser les coeurs des interlocuteurs et sans excès, alors il peut plaisanter.
Mais c'est une grave erreur que de s'adonner tout le temps à la plaisanterie car, on serait alors comme celui qui passe tout son temps à regarder la danse des Africains en prétextant que le Prophète a autorisé Aïcha de les regarder.

Il y a des petits péchés qui deviennent des péchés majeurs à force de les répéter, comme il y a également des choses licites qui deviennent des pêchés mineurs à force de s'y adonner fréquemment.

9. Le fait de maudire

Il est dans l'habitude des gens de maudire des objets, des animaux, ou des hommes,et tout cela est blâmable. le Prophète- a dit:" Le croyant n'est pas maudisseur."
Maudire quelqu'un revient à lui souhaiter du mal ou demander à Dieu de lui faire du mal, car la malédiction a pour sens l'éloignement du maudit de Son Seigneur; alors qu'on doit éviter même de maudire le libertin de son vivant ou après sa mort.
Il y a des savants qui ne déconseillent pas de maudire ceux que Dieu a maudit dans le Coran; en disant par exemple:
" Que Dieu maudisse les renégats, les injustes..."

"Seigneur, ne fais pas dévier nos coeurs après nous avoir mis dans le droit chemin! Etends sur nous Ta grâce, car Tu es le Dispensateur de toutes les grâces."

10. La poésie et les chansons licencieuses

Beaucoup d'encre a coulé à ce sujet. Il en résulte que la poésie est un support d'expression neutre qui peut véhiculer de bonnes ou de mauvaises paroles avec de bonnes ou de mauvaises intentions.Ainsi ce qui est licite de ces paroles et intentions, est licite et ce qui ne l'est pas est alors illicite.On tolère même des paraboles et des images abstraites pour exprimer certaines idées pour dire par exemple de quelqu'un s'il est très généreux:
"S'il n'avait en sa possésion que son âme, il l'aurait donnée..."

Le Prophète a dit:
"Il y a dans une certaine poésie de la sagesse."
Toutefois il est blâmable de trop s'y attacher.

Quant aux chansons, elles sont dans le même cas que la poésie mais de plus pour être licites, il faut que les consonnances de leur rythme n'incitent pas à la débauche et ne séduisent pas les gens au point de négliger leurs obligations religieuses et de sombrer dans l'immoralité. Etc...

"Seigneur, ne fais pas dévier nos coeurs après nous avoir mis dans le droit chemin! Etends sur nous Ta grâce, car Tu es le Dispensateur de toutes les grâces."

11- La moquerie

Le fait de se moquer les uns des autres est illicite, car Dieu dit dans le Coran:
"Ô vous les croyants! Qu'un groupe ne se raille (se moque) pas d'un autre groupe: ceux-ci sont peut-être meilleurs qu'eux. Et que des femmes ne se raillent pas d'autres femmes: celles-ci sont peut-être meilleures qu'elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux). Quel vilain mot que "perversion" lorque l'on a déjà la foi. Et quiconque ne se repent pas, ceux-là sont les injustes."
[ Coran 49/11]

Et se moquer de quelqu'un revient à le mépriser, le diminuer, à citer ses défauts pour rire de lui, ou le mimer et le singer; toutefois il y a des amis qui ne se sentent pas offensés de se moquer les uns les autres, cela n'est pas interdit, mais les risques sont courus.

"Seigneur, ne fais pas dévier nos coeurs après nous avoir mis dans le droit chemin! Etends sur nous Ta grâce, car Tu es le Dispensateur de toutes les grâces."

12- La divulgation du secret

C'est encore l'un des dégâts de la langue, le Prophète a dit:"La Parole entre vous est un dépôt."

Il a dit aussi:
"Quand un homme parlant à un autre de quelquechose; une fois prononcée, sa parole devient un dépôt (pour celui qui l'a entendu) ."

Et ainsi divulguer un secret devient la trahison d'un dépôt qu'on vous aurait confié. Il reste alors que cette trahison est illicite si elle engendre des dégâts, sinon c'est de la vilenie.
Al Hassan disait:
"Divulguer le secret de ton frère, c'est le trahir."
"Seigneur, ne fais pas dévier nos coeurs après nous avoir mis dans le droit chemin! Etends sur nous Ta grâce, car Tu es le Dispensateur de toutes les grâces."
13- La promesse mensongère

La langue a tendance à promettre très facilement, alors qu'être fidèle à ses promesses est parfois impossible, et dans ce dernier cas si l'on a fait l'effort de tenir sa promesse sans succès; cela n'est pas grave si ce n'est pas fréquent. Alors que si l'on savait ne pas vouloir ou ne pas pouvoir tenir sa promesse au moment où on la donnait, cela est de l'hypocrisie. Dieu dit dans le Coran:

" Ô vous qui croyez! Soyez fidèles à vos engagements (pactes) ."

Le Prophète a dit:
"Trois choses font de quelqu'un un hypocrite même s'il jeûne, fait sa prière et se dit musulman:
quand il parle il ment, quand il promet il n'honore pas sa promesse, et si on lui confie un dépôt il trahit."

Il ressort de cela que le croyant peut, par la facilité de la parole, s'exposer à la tentation de devenir hypocrite. Aussi, il est de son devoir d'éviter l'image de l'hypocrisie, de même qu'il évite le fond de l'hypocrisie.

14- Le mensonge dans la parole et le serment

Ce genre de mensonge relève des pêchés graves et des défauts pernicieux. Ceci est attesté par plusieurs hadiths de l' Envoyé de Dieu , en ce sens:

"Prenez garde au mensonge! Il est associé à l'impudence. Et tous deux conduisent en Enfer."
"Le mensonge est l'une des portes de l'hypocrisie."
Passant près de deux hommes qui s'entendaient sur la vente d'une chèvre et qui s'échangeaient des serments; l'un deux disait:
"Par Dieu! Je ne peux baisser pour toi son prix au-delà de telle somme! " L'autre lui répliquait:
"Par Dieu! Je ne te le donnerai pas au-delà de telle somme! ".

L'Envoyé de Dieu a dit une fois que l'acheteur de la chèvre était passé devant lui:
"Le pêché et l'expiation s'imposent à l'un deux."

"Il y a trois sortes d'hommes auxquels Dieu ne s'adressera pas au Jour de la Résurrection et ne les regardera pas. Ce sont:
celui qui ne cesse de rappeler son bienfait (al manane), celui qui vend sa marchandise à coups de jurements impudiques, celui qui fait traîner par terre les pans de son manteau."

"Contre celui qui fait un jurement impudique pour s'accaparer illégalement les biens d'un musulman, Dieu- Qu'IL soit Exalté et Magnifié- sera courroucé au moment de la Rencontre Ultime."

Il a dit à Mo'adh:
" Je te recommande d'être véridique dans tes propos, de t'acquitter de ce qu'on te confie, d'honorer ton engagement, d'offrir à manger, d'être bienveillant avec les croyants."
15- La Médisance

L’indécence de la médisance :

Il serait long d’expliciter les blâmes relatifs à la médisance.
Voici quelques versets coraniques et paroles du Prophète-SAWS- à ce sujet :
« …Et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non) Vous en aurez horreur »
[Coran 49/12]

Et le Prophète a dit :
« Tout ce qui appartient à un musulman est illicite pour les autres musulmans : son sang, ses biens, son honneur. »
La médisance touche surtout l’honneur de la personne, mais, vu ses effets, le Prophète l’a associé dans ce hadith aux biens et au sang (la vie).

Le Prophète a aussi dit :
« Ne soyez pas jaloux les uns des autres, ne vous haïssez pas, ne vous accusez pas de débauche, ne tournez pas le dos les uns aux autres, ne médisez pas les uns des autres, soyez des serviteurs de Dieu, frères entre vous. »
« J’ai passé lors du voyage nocturne, près de certains gens qui griffaient leurs visages. J’ai dit :
‘Qui sont ceux-là ô Jibril ?’
‘Ce sont, dit-il, ceux qui médisent des gens et portent atteinte à leurs honneurs.’ »
[ d’après Ahmed et Abou Dawoud]

« Ô vous groupe de ceux qui ont la foi au bout de la langue et non dans le cœur (litt. Croyant par la langue et non par le cœur), ne médisez pas des musulmans, et ne cherchez pas à dévoiler leurs intimités (défaut, vice, vie privée…).
Ne suivez pas les traces de leurs défauts pour les dévoiler, car celui qui s’applique à dévoiler l’intimité, de son frère, Dieu dévoilera son intimité et l’exposera à la honte dans sa propre demeure. » [D’après Ahmed, Abou Dawoud, Al Haythami et Abou Yaala ; hadith rapporté par Al Barra].

D’après Moujahid, l’interprétation du verset dans lequel Dieu dit :
« Malheur à tout calomniateur, diffamateur… »
-->Le calomniateur (al houmaza) : c’est quelqu’un qui lance envers les personnes des propos injurieux.
-->Le diffamateur (al loumazah) : c’est celui qui mange la chair des gens.

Al Hassan a dit :
« Par Dieu, la médisance détruit la foi du croyant plus vite que des mangeurs pourraient finir un festin. »
Il a dit aussi :
« Ô fils d’Adam ! Tu n’atteindras pas la vérité (la douceur) de la foi, tant que tu reprocheras à quelqu’un un défaut que toi-même tu as. Tu dois, alors commencer par corriger tes défauts. Corrige-les en toi-même, ainsi tes préoccupations principales seront pour toi. Les privilégiés de l’amour de Dieu sont ceux qui d’abord se préoccupent de corriger leurs défauts avant de faire des reproches à quiconque. »
Certains ont dit :
« Nous avons fréquenté nos prédécesseurs, ils ne voyaient l’adoration - al ibadat- ni dans le jeûne ni dans la prière mais dans le fait de s’abstenir de toute atteinte (médisance) à l’honneur et à l’intimité des gens."

Ibn Abbas a dit :
« Si tu es tenté d’invoquer les défauts d’un ami, alors souviens-toi de tes propres défauts. »

Définition de la médisance
:

C’est le fait de parler de ton frère en des termes qui lui auraient déplu s’il l’avait su. Que ce soit en évoquant des défauts relatifs à son corps, son caractère, son origine, ses œuvres, ses paroles, sa vie ou sa religion, et même en ce qui concerne ses vêtements, son foyer ou sa monture.

a) Médire du corps
C’est dire qu’il a les yeux chassieux, qu’il louche, qu’il est chauve, petit, trop grand, noir, pâle, ou n’importe quelle autre description déplaisante.

b) Médire de l’origine
C’est dire d’une personne que son père est africain, hindou, cordonnier, éboueur, libertin, ignoble ou autres qualificatifs qui lui seraient déplaisantes.

c) Médire du caractère
C’est dire de quelqu’un qu’il est de mauvais caractère, qu’il est avare, orgueilleux, ostentatoire, trop coléreux, incapable, de cœur fragile, téméraire…

d) Médire de ses actes de foi
C’est dire de quelqu’un qu’il vole, il ment, il boit de l’alcool, il est injuste, c’est un traître, il est négligent pour sa prière, ou sa zakat ; ou dire qu’il ne parfait pas sa génuflexion (roukou’) ou sa prosternation (soujoud), qu’il ne fait pas attention aux souillures, il n’est pas obéissant envers ses parents, il ne met pas sa zakat là où il faut et il ne la gère pas bien, il ne fait pas attention lors de son jeûne à la médisance et aux obscénités, il s’attaque à l’honneur des gens …

e) Médire de ses actes dans la vie
C’est dire : il est de mauvais caractère, il néglige les gens, il ne reconnaît à personne le droit sur lui, il se croit ayant-droit sur tout le monde, il mange beaucoup, il dort à n’importe quel moment, et s’asseoit n’importe où…

f) Médire d’une personne pour ses vêtements
C’est dire qu’il a une manche très large ; ses vêtements sont sales, son habit est long…
Ainsi, même avec la bonne foi, quand on invoque quelqu’un en des termes qu’il abhorre, on a médit de lui.
On a mangé de sa chair et on a désobéi à Dieu, et cela est confirmé par ce que l’on rapporte du Prophète –SAWS- qui a dit :
« Savez-vous ce qu’est la médisance ? » Les gens présents ont répondu :
‘-Dieu et Son Messager sont plus savants.’
« -C’est de parler de ton frère en des termes qui lui déplaisent. »
Quelqu’un dit :
« -Et si ce que l’on dit de lui est vrai ? »
Le Prophète –SAWS- lui dit :
« -Si ce que tu dis de lui est vrai alors tu as médis de lui, alors que si ce n’est pas vrai tu l’as calomnié. »
[Rapporté par Muslim, Tirmidhi, Ahmed, et Abou Dawoud.]

La médisance n’est pas que verbale
Sache que l’expression verbale médisante est interdite parce qu’elle exprime les défauts de ton frère et le désigne par des termes déplaisants.
Ainsi tout geste, acte, signe, écriture ou allusion qui exprime les défauts de quelqu’un ou le désigne de manière déplaisante, est considéré comme médisance, et c’est illicite.
C’est dans ce sens que Aïcha a dit :
« Une femme est rentrée chez nous. A sa sortie j’ai fais signe de ma main qu’elle était petite de taille. Le Prophète –SAWS- me dit alors :
‘Tu as médis d’elle.’ »

Et parmi les formes de médisance les plus graves ; la singerie, tel marcher en boitant,…car l’expression dans ce cas est plus descriptive.
La médisance se commet également par la plume car la plume est considérée comme la deuxième langue de l’homme. Alors c’est de la médisance qu’un écrivain outrage quelqu’un par ses écrits ; sauf si des excuses aimables accompagnent cette citation- comme on verra ultérieurement-.

Quant aux expressions (non nominatives) comme :
« -Certains gens ont dit telle ou telle chose… » ; cela n’est pas une médisance, mais la médisance c’est de désigner une personne bien précise morte ou vivante.
Par contre dire : quelqu’un qui est passé me voir… ; ou quelqu’un de ceux que j’ai vu aujourd’hui…Si celui qui écoute comprend de qui il s’agit, la médisance est alors commise, car ce qui doit être éviter c’est l’expression qui désigne une personne précise, même par une expression ambiguë, mais si l’on ne comprend pas de qui il s’agit, cela devient permis, et le Prophète –SAWS- quand il désapprouvait quelque chose chez quelqu’un disait :
« Qu’ont-ils certains gens à faire tel ou tel…? »
Il ne désignait jamais quelqu’un.
L’Envoyé de Dieu –SAWS- a dit :
« L’auditeur est l’un des médisants. »
[Rapporté par Tabarani, d’après Ibn ‘Omar].

Celui qui médit et celui qui l’écoute sont associés dans le pêché, tant que celui qui écoute ne conteste pas par sa langue ou par son cœur, s’il a peur (de parler). Si l’auditeur a la possibilité de se lever, ou de dévier le cours de la discussion et qu’il ne l’a pas fait, alors il reste associé dans le pêché.
Mais si l’auditeur demande à son interlocuteur de se taire, alors que son cœur apprécie c’est l’hypocrisie.

[…] il faut réagir en exprimant la gravité de l’offense et défendant clairement et avec vigueur la personne dont on a médit. Le Prophète –SAWS- a dit :
« Celui qui ne défend pas un croyant humilié devant lui alors qu’il en ait capable ; au jour de la résurrection Dieu l’humiliera devant tout le monde. »
[Rapporté par Ahmed et Tabarani].
« Celui qui combat pour l’honneur de son frère en l’absence de celui-ci, alors (il lui revient de droit que) Dieu le soustrait au feu. »
[Rapporté par Ahmed et Tabarani d’après Asma bint Yazid].

Les causes de la médisance
1er mobile : la vengeance
Quand un différend met en colère une personne contre une autre ; alors à chaque fois que cette colère revient, la personne en colère, pour exprimer son exaspération et apaiser sa colère, invoque les défauts de son adversaire, et la langue se lance de par sa nature dans la médisance, s’il n’y a pas une foi solide pour l’en empêcher. […]

2ème mobile : la complaisance
La recherche de la concordance avec les amis, la complaisance envers eux, et le désir de prendre part à une plaisanterie pour faciliter la discussion, ce sont là trois mobiles de la médisance.
Quand des amis plaisantent en médisant des gens à tort et à travers, on pense que le fait de les désapprouver dans leur plaisanterie ou de quitter leur assemblée, serait mal vu et ferait leurs amitiés. Alors on les aide dans la mauvaise plaisanterie, croyant que cela fait partie des bonnes manières en matière d’amitié. […]

3ème mobile : pour invalider un témoignage
Quand un homme sent que quelqu’un allait le blâmer auprès d’un parent, et qu’il témoignerait contre lui. Alors pour alléger l’effet de cet éventuel témoignage, soit il le blâme, et médit de lui en le dénigrant, ou bien il commence par évoquer des choses véritables chez son adversaire après quoi il raconte des mensonges. […]

4ème mobile : pour prouver l’innocence
Quand un homme est accusé d’un acte quelconque, pour prouver son innocence, il révèle celui qui a fait cet acte ; alors qu’il pouvait clamer son innocence sans désigner l’auteur de cet acte, ni même révéler un associé dans l’acte pour en chercher des excuses.
[Il est évident que l’auteur ne demande pas la généralisation de ce comportement à des actions graves, car il faut aussi prendre en compte dans ce cas les droits de la société sur l’individu].

5ème mobile : pour se vanter
Pour se vanter, certaines personnes procèdent à la diminution et au dénigrement des autres en disant :
« telle personne est ignorante, sa compréhension des choses est superficielle, et son discours est très faible (arguments)… »
Mais l’objectif est l’affirmation de sa supériorité et la mise en garde des auditeurs de mettre cette personne sur le même pied que lui-même. […]

6ème mobile : la jalousie
Lorsque l’on est jaloux d’un homme que les gens chérissent, louent et honorent, alors en cherchant à mettre fin à ces avantages qu’il a auprès des gens, on ne trouve d’autres solutions que de le dénigrer et de lui salir la face (réputation) devant tout le monde et on ne trouve d’autres moyens pour –ce vil objectif- que la médisance, car on ne supporte pas d’entendre dire du bien de lui ni qu’on lui fasse acte de générosité.
Ainsi est la véritable jalousie qui est différente de la colère et de la haine, car ces dernières sont suscitées par une faute (un délit, un différent…) alors que la jalousie peut être envers un ami bienfaiteur ou un compagnon fidèle…

7ème mobile : le jeu
Pour jouer, plaisanter, être agréable (envers les copains) et passer le temps dans le rire, on parle des défauts des gens, on les singe de manière à faire rire… et le sentiment qui permet cela prend naissance dans la fierté (hautaine) et l’arrogance !

8ème mobile : le mépris
Parfois par mépris pour quelqu’un, on se moque de lui et on le ridiculise, et cela peut se produire en présence de celui-ci comme il peut se produire en son absence (ce qui devient médisance) et le sentiment qui prend naissance dans la fierté (hautaine )et le mépris envers les gens.

Les devoirs spéciaux pour les hommes de l'élite :

1er mobile: La colère

Quand on éprouve par esprit religieux la nécéssité d'étonnement dans (l'expression de ) la dénonciation de l'inconcevable ou pour remédier à une pratique erronée de la religion , alors on s'exclame: "Que c'est étonnant ce que j'ai vu faire un tel faire.!? En citant son nom.

Il est possible que cet étonnement soit véridique. Mais,même véridique un étonnement ainsi exprimé est inacceptable,il était bien dans son droit de s'étonner mais il ne fallait pas citer le nom de la personne .
Car Satan le pousse à user de l'étonnement pour lui rendre légitime la citation du nom de la personne , il devient ainsi médisant , et pêcheur sans se rendre compte.

Par exemple,l'homme qui dit d'un autre:"C'est étonnant que telle personne aime sa servante (jaria) alors qu'elle est laide ",ou "comment telle personne s'assoit avec telle autre personne qui est un ignorant?" etc...

2è mobile: la miséricorde

Ce chemin de miséricorde qui mène à la médisance peut partir d'une compassion pour ce qui arrive à quelqu'un.Alors on dit de lui:" pauvre un tel! Je suis vraiment préoccupé par ses problèmes et par les épreuves qu'il endure." Etant sincère dans son chagrin , la préoccupation le distrait et il cite le nom de la personne et devient médisant , et ainsi l'étonnement , la miséricorde et le chagrin sont des réactions vertueuses , mais Satan conduit à la médisance par des voies insoupçonnées .

On peut avoir ces émotions envers quelqu'un, mais il faut les exprimer sans citer son nom , car par celà Satan lui gâche le thawab (la récompense par Dieu) pour ces émotions .

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