Le mois sacré de Moharram
Le mois sacré de Moharram est le premier mois lunaire du calendrier hégirien. Il est un des quatre mois sacrés auxquels le Coran fait référence, à savoir Rajab, Dhoul-qa’da, Dhoul-hijja, et Moharram. Durant ce mois, il est recommandé de multiplier les bonnes œuvres et de jeûner le dixième jour, appelé Achourâa. Bien avant l’avènement de l’Islam, le mois de Moharram était un mois sacré pour les arabes. Les tribus s’interdisaient de mener des combats durant ce mois d’où, en fait, provient son appellation. Le Coran le considère comme un des quatre mois sacrés de l’année hégirienne durant lesquels les rétributions des bonnes œuvres sont multipliées, et les croyants sont appelés à ne pas se faire du tort à eux-mêmes.
L’hégire du Prophète
L’émigration du Prophète (l’hégire) a constitué un événement majeur dans l'histoire de l'Islam. Médine fut alors témoin de l’expansion de l’Islam sous le commandement du Prophète qui a institué une nouvelle communauté basée sur la fraternité entre les Emigrés et les Ansârs.
Les prémices de l’Hégire vers Médine :
Le deuxième serment d’allégeance d’Al‘Akaba a permis aux musulmans de poser la première pierre d’une nouvelle demeure à Yathrib, qui deviendra la cité du Prophète puis sera nommée Médine. Le Prophète autorisa les musulmans Mecquois d’y émigrer en leur disant : « Dieu vous a donné des frères et une demeure où vous serez en sécurité ». Les musulmans partirent alors secrètement vers Médine, seuls ou en groupes. Deux mois après ce serment d’allégeance, seuls quelques musulmans, retenus malgré eux à cause d’une infirmité ou d’un autre empêchement ainsi que le Prophète et son compagnon Abou Bakr restèrent à la Mecque.
Tous les compagnons du Prophète, à commencer par Abou Salama, le premier à émigrer vers Médine, ont quitté secrètement la Mecque, à l’exception d’Omar Ibn Al Khattab qui a défié les associateurs de le suivre en leur annonçant publiquement qu’il émigrait. Abou Bakr ne cessait de demander au Prophète de lui permettre d’émigrer, mais ce dernier lui disait de patienter car peut être Dieu lui destinerait un compagnon de voyage. Abou Bakr souhaitait avoir le prophète comme compagnon et prépara alors deux montures bien équipées.
La conspiration des Quraychites contre le prophète :
Les Quraychites s’étaient aperçus que le Prophète avait des partisans à Yathrib et que tous les musulmans de la Mecque étaient partis les rejoindre. Ils se rendirent compte aussi que tôt ou tard, le prophète ferait de même et que les musulmans seraient capables de les combattre. Les Quraychites s’étaient alors réunis à Dar Annadwa où ils avaient l’habitude de traiter les affaires importantes. Ils s’étaient concertés sur la manière d’empêcher le prophète d’immigrer. Abou Jahl leur proposa de tuer le Prophète de telle façon que sa tribu ne pourrait pas venger sa mort. Il leur suggéra que chaque clan de Quraych choisisse un jeune homme fort et d’une noble lignée et lui donne une épée tranchante. Tous ensemble, les jeunes Quraychites le tueraient d’un seul coup et son sang serait ainsi retombé sur toutes les tribus. Les Banû ‘Abd manâf, clan, du Prophète, seraient alors incapables de combattre l’ensemble des clans de Quraych et se contenteraient d’accepter l’indemnité pour le sang versé.
Mosquée du Saint prophète à Médine
Après que les Quraychites eurent pris la décision d’exécuter leur plan, Dieu envoya aussitôt l’archange Gabriel qui informa le Prophète de ce complot et lui ordonna de quitter la Mecque et de ne pas dormir cette nuit là dans son lit. Le jour de son émigration, le prophète qui avait l’habitude de visiter Abou Bakr dans la matinée ou en fin d’après midi, vint le voir à midi. Ils se mirent d’accord sur l’heure et la façon dont ils quitteraient la ville. Abou Bakr montra au Prophète les deux chameaux qu’il avait préparés, ils engagèrent Abdallah Ibn Ariket, un idolâtre, pour les servir de guide et lui confièrent la garde des deux montures.
« la mosquée des deux Quibla »: plusieurs exégèses ont dit que l’ordre du changement de la Quibla fut donné alors que l’Envoyé d'Allah avait achevé deux raka’at de la prière du midi dans la mosquée de Bani Salama; c’est pourquoi on a donné à cette mosquée le nom de « la mosquée des deux Quibla » (el quablateyne).
L’Hégire vers Médine :
A la tombée de la nuit, les jeunes choisis par les clans de Quraych se réunirent devant la porte. Quand le Prophète les aperçut, il demanda à Ali Ibn Abi Taleb de dormir dans son lit et de se couvrir de son manteau vert de Hadramawt (ville de Yémen) en lui assurant que rien ne lui arriverait. Il lui demanda aussi de restituer les dépôts que certains habitants de la ville lui avaient confiés, connaissant son honnêteté et sa loyauté.
En sortant de la maison, le Prophète prit une poignée de terre et l’a jeta sur les têtes des jeunes Quraychites en récitant les huit premiers versets de la sourate Yâ sîn. Ces derniers furent enveloppés de sorte qu’ils ne voyaient rien. Le Prophète rejoignit la maison d’Abou Bakr d’où ils sortirent par derrière et empruntèrent un chemin inhabituel en direction du Mont Thawr. Ils se réfugièrent dans une grotte. Abdallah, fils d’Abou Bakr leur donna des nouvelles des Quraychites et ce qui se disait à leur propos, tandis qu’?mir Ibn Fahira, le serviteur affranchi d’Abou Bakr, leur apporta du lait de chèvre.
Au lever du jour, les Quraychites découvrirent que celui qui dormait dans le lit du Prophète était son cousin Ali Ibn Abî Tâleb et que Mohammad avait déjà quitté, à leur insu, la Mecque. Ils fixèrent alors une récompense de cent chamelles à celui qui apporterait de leurs nouvelles. Désireux de gagner la récompense, les Quraychites partirent à sa recherche. Ils escaladèrent la montagne où se cachaient le Prophète et Abou Bakr et s’arrêtèrent sans les apercevoir à la porte de la grotte où une araignée avait tissé sa toile et où nichait un couple de pigeons. Abou Bakr était terrifié, mais le Prophète le réconforta en lui disant que Dieu était avec eux pour les assister.
Trois jours après, le Prophète et son compagnon quittèrent la grotte et se dirigèrent vers Médine. Ils prirent un chemin différent de celui qu’empruntaient d’habitude les caravanes. Surâka les guettait, et quand il s’approcha d’eux, son cheval trébucha à deux reprises et ses pattes s’enlisèrent. Surâka, jeté par terre, y vit un mauvais présage et se rendit compte qu’il ne pouvait pas capturer le Prophète à qui il demanda un écrit qui soit de reconnaissance entre eux et rebroussa chemin. De retour chez les siens, Surâka ne raconta cette histoire à personne.
Ar-Rawdah : c'est l’espace compris entre la chaire et la maison du Prophète [PBSL]. Le Prophète [PBSL] disait [hadith] : « L’espace compris entre ma chaire et ma maison est l’un des jardins du Paradis. » Cet espace est couvert d’un tapis vert.
Le Prophète à Médine :
Le Prophète arriva à Kobâa, située à une journée de marche de Yathrib et y construisit une mosquée, puis se dirigea vers Yathrib. Les musulmans, en liesse, sortirent par centaines pour l’accueillir. Chacun d’eux espérait que le prophète séjournait chez lui, mais ce dernier, ne voulant préférer aucun de ses compagnons aux autres, décida de construire sa mosquée et sa résidence là où sa chamelle s’arrêterait. Il lui lâcha la bride et elle s’arrêta devant la maison d’Abou Ayyoub Al Ansari où le Prophète résida jusqu’à ce que sa demeure et sa mosquée soient construites.
Installé à Médine, le Prophète édifia sa mosquée et ordonna aux Emigrés (les musulmans de la Mecque) et à ceux qui les avaient accueillit (Al Ansâr) de fraterniser ensemble. Il ordonna aussi qu’un document soit écrit, stipulant les droits et obligations des Emigrés et des Ansârs.
Le Prophète arriva à Kobâa, située à une journée de marche de Yathrib et y construisit une mosquée, puis se dirigea vers Yathrib. Les musulmans, en liesse, sortirent par centaines pour l’accueillir. Chacun d’eux espérait que le prophète séjournait chez lui, mais ce dernier, ne voulant préférer aucun de ses compagnons aux autres, décida de construire sa mosquée et sa résidence là où sa chamelle s’arrêterait. Il lui lâcha la bride et elle s’arrêta devant la maison d’Abou Ayyoub Al Ansari où le Prophète résida jusqu’à ce que sa demeure et sa mosquée soient construites.
Installé à Médine, le Prophète édifia sa mosquée et ordonna aux Emigrés (les musulmans de la Mecque) et à ceux qui les avaient accueillit (Al Ansâr) de fraterniser ensemble. Il ordonna aussi qu’un document soit écrit, stipulant les droits et obligations des Emigrés et des Ansârs.
Le jeûne est une des œuvres que le Prophète – Que la Grâce et la Paix divines soient sur Lui – a exhorté les croyants à faire durant ce mois. Dans un hadith rapporté par l’imam Mouslim, d’après Abou Horaira, le Prophète a dit : « Le meilleur jeûne [en matière de rétribution] après celui du Ramadan est celui accompli durant le mois de Moharram ; la meilleure prière après les prières obligatoires est celle accomplie au milieu de la nuit ».
Janna al-Baqî`, désigne le cimetière situé à Médine à l’angle sud-est de la mosquée du Prophète
Quelques-uns des défunts célèbres enterrés à Al-Baqî:Ibrahim – fils de Mahomet mort encore enfant,Fatima Zahra – fille de Mahomet et de sa première épouse Khadija bint Khuwaylid, Hasan ben Ali, petit-fils de Mahomet, fils de Fatima Zahra, Ali Zayn al-Abidin, arrière-arrière-petit-fils de Mahomet, Muhammad al-Baqir, fils d'Ali Zayn al-Abidin , Jafar as-Sadiq, fils de Muhammad al-Baqir, Mâlik ibn Anas, juriste musulman, Uthman ibn Affan- troisième calife, Abbas ibn Abd al-Muttalib, oncle de Mahomet et toutes les épouse de Mahomet hormis Khadija et Maymuna bint al-Harith. Source Wikipédia
Le jour d’Achourâa:
Le mois de Moharram est distingué par son dixième jour, nommé Achourâa. C’est d’ailleurs une des journées mémorables de Dieu durant laquelle Il a délivré les Enfants d’Israël du Pharaon et des siens, qui les soumettaient aux pires supplices. C’est aussi le jour où Dieu a fendu la mer pour leur frayer un chemin sûr et a ensuite englouti Pharaon et son armée.
Les Païens, les chrétiens et les juifs jeûnaient le jour d’Achourâa. Dans un hadith rapporté par Al Boukhari, Ibn Abbas - que Dieu l’agrée - a dit : « le Messager de Dieu arriva à Médine et s’aperçut que les Juifs étaient en train de jeûner le jour de Achourâa. Il leur demanda : « Qu’est-ce donc ce jour que vous jeûnez ? » Ils répondirent : « C’est un grand jour béni : Dieu y sauva Moïse et les Enfants d’Israël de leur ennemi. Moïse alors jeûna ce jour et nous faisons pareil. » Le Prophète a dit : « Je suis alors plus digne et plus prioritaire que vous par rapport à Moïse, pour jeûner. » Le Prophète jeûna alors ce jour et ordonna qu’on le jeûne.
L’Imam Malek dans son Muwatta’ a rapporté qu’Aicha, que Dieu l’agrée a dit : «Achourâa était un jour que jeûnait les Quraychites dans l’ante islam. Quand le Prophète arriva à Médine, il le jeûna et ordonna qu’on le jeûne… ».
Moslim a rapporté dans son recueil qu’Ibn Abbas a dit : « quand le Prophète –que la Grâce et la Paix Divines soient sur Lui – a jeûné le jour d’Achourâa et a ordonné qu’on le jeûne, [les compagnons] ont dit : « O Messager d’Allah, c’est un jour que vénère les Juifs et les Chrétiens » le Prophète a dit : « l’année prochaine, si Dieu le veut, nous jeûnerons le neuvième jour ». Ibn Abbas a dit : « le Prophète mourut avant ».
Les rétributions d’Achourâa :
Le Prophète veillait à jeûner le jour d’Achourâa. Dans un hadith rapporté par Al Boukhari, Ibn Abbas a dit : « je n’ai jamais vu le Prophète veiller autant à jeûner un jour comme il faisait pour celui d’Achourâa, ni un mois comme il faisait pour celui du Ramadan ».
Dans un autre hadith , rapporté par l’Imam Moslim, Ibn Qatada, que Dieu l’agrée, a dit : « On interrogea le Messager de Dieu sur le jeûne du Jour de Achoura. Il répondit : « Pour ce jeûne, les péchés [mineurs accomplis sans intention] de l’année passée seront absous. » »
Le jeûne du jour d’Achourâa n’est pas obligatoire. Toutefois, il est préférable de le jeûner (mustahab), vu sa grande rétribution. Dans un hadith rapporté par l’Imam Moslim, d’après le hadith d’Abdellah Ibn Omar que Dieu les agrée, le Prophète a dit qu’Achourâa est une des journées d’Allah ; la volonté de le jeûner ou de ne pas le jeûner dépend de la personne elle-même.
Selon l’avis de la majorité des oulémas, il est préférable de jeûner un jour de plus avant ou après Achoura. Dans un hadith , le Prophète a dit : « Si je suis encore vivant l'année prochaine, et si Dieu le veut, je jeûnerai aussi le 9ème jour de Moharram ».
Al-Masjid al-Nabawi by night
Le calendrier hégirien
Le calendrier hégirien est un calendrier lunaire de douze mois. Il fut établi par Omar Ibn Al Khattab, le deuxième calife. La détermination du premier jour se fait après l’observation de la nouvelle lune. Si toutefois elle n’est pas visible à cause des nuages, le mois sera automatiquement de trente jours.
Les origines:
Avant l'avènement de l'Islam, les arabes, dans la péninsule arabique, avaient un calendrier lunaire, qui se basait sur l'observation de la nouvelle lune. Ce calendrier se compose de douze mois dont les noms ont changé à travers l'histoire pour prendre l'appellation qu'ils ont de nos jours; une appellation qui reflète d'une part les activités, principalement militaires, auxquels se livraient les arabes durant ces mois, et d'autre part l'état du climat.
Ainsi, pendant le mois de Moharram, il a été défendu aux tribus de se livrer à des batailles. Durant le mois de Safar, les demeures étaient vides de ces occupants qui prenaient part aux combats. Rabii I et II reflètent l'état de verdure qui caractérisait la péninsule arabique et Joumada I et II, qui survenaient en période d'hiver, reflètent l'inactivité des arabes due au froid.
Rajab était le mois sacré et vénéré. Durant le mois de Cha'bane, les tribus sortaient pour combattre. Ramadan survenait pendant la période de canicule. Les chamelles étaient en rut pendant le mois de Chaoual, appelé d'ailleurs ainsi car celles-ci dressaient leurs queues. Quand à Dhul Ka'da, il était appelé ainsi parce que les tribus arrêtaient tous leur combats durant ce mois. Le dernier mois de l'année, Dhul Hijja, était le mois du pèlerinage.
Le calendrier hégirien- aperçu historique:
La tribu de Quraish se référait dans sa datation à l'Année de l'Eléphant, durant laquelle Abraha, le gouverneur Abyssin dirigea une grande expédition contre la Mecque. Les Musulmans se referaient aussi à cette année jusqu'à l'hégire du prophète. Après, ils appelaient chaque année par l'événement majeur qui l'a marqué. La première année fut ainsi appelée l'année de la permission et la dixième celle de l'adieu, pour ne citer que ses deux exemples. Cette méthode de datation était en vigueur jusqu'à la dix-septième année durant laquelle les musulmans adoptèrent le calendrier hégirien connu de nos jours.
Ce fut le calife Omar Ibn Al Khattab qui a eu cette idée. Les ouvrages d'histoire rapportent qu'il a écrit une lettre à Abou Moussa al Ach'ari, son gouverneur à Bassora, datée du mois de Cha'bane. Son gouverneur lui demanda de quel Cha'bane s'agissait il, celui de l'année dernière ou de celle en cours. Omar réunit alors les compagnons du prophète et leur informa de la nécessité d'établir un calendrier pour les musulmans. Après concertation, Ali Ibn Abi Taleb proposa de commencer la datation à partir de l’année de l’hégire du prophète, une proposition qui a été approuvée par Omar et les autres compagnons du prophète.
Bien que l’hégire du prophète a eu lieu en mois de Rabii I, les compagnons se sont mis d’accord que l’année commence par le mois de Moharram pour deux raisons : la première est que ce mois ci fut le mois qui a succédé la bai’a (l’allégeance) d’Al ‘Aqaba survenue au mois de Dhul Hijja et durant laquelle le prophète a rencontré un groupe de médinois et a permis à ces compagnons d’immigrer à Médine. La deuxième est que le mois de Moharram était le premier mois de l’année pour les arabes avant l’Islam, après qu’ils aient accompli le pèlerinage et participé à tous les souks qui ont lieu dans les différentes régions de la péninsule arabique.
Les mois du calendrier hégirien sont de vingt neuf ou de trente jours. La détermination du premier jour se fait après l’observation de la nouvelle lune. Si toutefois elle n’est pas visible à cause des nuages, le mois sera automatiquement de trente jours.
Al-Masjid Al-Nabawi (arabe : المسجد النبوي ou mosquée du Prophète, à Médine, est la deuxième mosquée la plus sainte de l'islam après Masjid al-Haram à La Mecque ; la mosquée d'Al-Aqsa (à côté du Dôme du Rocher, à Jérusalem est la troisième plus sainte de l'islam. La mosquée originale a été construite par Mahomet. Les califes suivants ont augmenté la taille et amélioré la décoration de la mosquée. L'originale n'était pas grande et ne représentait qu'une petite partie de l'actuelle. La taille de la mosquée a été considérablement augmentée depuis la formation de l'Arabiesaoudite. La dernière rénovation a eu lieu sous le roi Fahd
Source: wikipédia
La fraternité en Islam: l'exemple des Emigrés et des Ansârs.
L'Islam prêche la fraternité qui est à la base de toute relation humaine. A la Mecque comme à Médine, le Prophète a institué une société d'amour, d'entraide et de paix. Il a appris à ses Compagnons que le musulman, de par sa foi, n'aime et ne déteste que pour Dieu, et qu'il vit par ses frères et pour eux. Il leur a inculqué- que la Grâce et la Paix divines soient sur Lui- un noble sentiment de fraternité noble qui leur a permis d'effacer leurs divergences tribales et de transcender les disparités sociales basées sur les biens matériels, la noblesse de la famille ou de la tribu, et la couleur de la peau.
La meilleure illustration de cette fraternité est constituée par les Emigrés venus de la Mecque et les Ansârs qui les ont accueilli à Mèdine. Les Ansârs appartenaient à deux des grandes tribus d'Arabie, les Aous et les Khazradjes, qui étaient venues du Yémen et s'étaient installées à Yathrib. Ils étaient constamment en guerre pour des raisons parfois banales, et nourrissaient les uns envers les autres, des sentiments de haine, de mépris et d'aversion, attisés par leurs ennemis. Par la Grâce de Dieu, ces deux tribus embrassèrent l'Islam et Dieu allia leurs cœurs. Ils ont découvert une nouvelle communauté où seule la religion prime, et où la personne, mue par sa foi et rien d'autre, se solidarise avec son coreligionnaire, rejette tout ce qui pourrait lui nuire, est sans cesse à son écoute, allége ses peines et partage ses souffrances.
C'est vers cette communauté que les Mecquois ont émigré. Ils ont laissé derrière eux leurs familles, leurs biens et la demeure où ils ont vécu pendant des dizaines d'année, pour cette religion qui a allié les cœurs des Aous et des Khazradjes et pour vénérer Dieu, l'Unique, le Miséricordieux, pour Lequel ils avaient un grand amour. Le Prophète a procédé, une fois à Médine, à la fraternisation entre les Emigrés et les Ansars. Ces derniers ont accepté, dans la liesse, de partager tous leurs biens, même en temps de pénurie avec les Mecquois qu'ils ont préfèrés à eux mêmes.
Cette fraternité a permis, sur le plan économique, de subvenir aux besoins des Emigrés et de les réintégrer socialement afin qu'ils puissent reprendre leurs activités et leurs vies normales. Elle a aussi permis d'éradiquer la pauvreté et les disparités sociales, et de créer des projets économiques nouveaux par rapport aux gens de Médine; des projets qui ont allié le savoir faire des Mecquois, habiles dans le domaine commercial, à la dextérité des Médinois dans le domaine agricole. Les efforts, l'efficacité et les idées des uns et des autres se sont mêlés permettant l'exploitation des ressources disponibles à Médine et l'établissement de l'indépendance économique d'une communauté naissante.
Sur le plan social, la fraternisation entre les Emigrés et les Ansârs a permis d'éradiquer les fléaux sociaux qui sévissaient dans la société dans l'ante islam ainsi que les séquelles des disputes sanglantes tribales . Elle a permis par ailleurs d'instaurer l'esprit d'amour et de convivialité au sein de la société et d'apprendre aux musulmans, unis par la foi, à se sacrifier et à préférer l'autre à soi et à s'ouvrir à autrui
C'était le climat qui régnait à Médine, et qui allait accompagner les musulmans partout dans le monde. Nos ancêtres ont vécu dans la confraternité élevée au rang de piété et dans la paix. Nous sommes appelés, aujourd'hui et plus que jamais, à retrouver cette sérénité et cette gloire passée qui étaient basées sur la fraternité envers les coreligionnaires, l'amour du prochain, la solidarité, le respect de l'avis différent, et de l'autre, quelques soient sa religion, ses idées et ses croyances, et la vie en paix.
Tombeau du Prophète saws.
L'Hégire dans le Coran
Le Coran a évoqué l'Hégire du Prophète et des Mecquois dans plusieurs versets. Certains parlent de l'émigration elle-même et les circonstances dans lesquelles elle s'est déroulée, alors que d'autres parlent de ses résultats et le comportement des compagnons du Prophète envers cet événement que le Coran a éternisé. Voici une sélection de ces versets.
1 – ceux qui ont cru, qui ont émigré et qui ont combattu pour la cause d'Allah, ceux-là espèrent en la Grâce d'Allah. Allah est Absoluteur et Miséricordieux.
Sourate 2, verset 218.
2 – Allah a exaucé leur prière: " Je ne ferai perdre, dit-Il, le fruit de l'action de personne parmi vous; hommes ou femmes [1] , les uns étant issus des autres ; pour ceux qui ont émigré, qui ont été chassés de leurs foyers, qui ont souffert pour Ma cause, pour ceux qui ont combattu ou ont été tués, pour tous, Je ferai rémission de leurs péchés, et Je les ferai admettre dans les jardins du Paradis où coulent les ruisseaux." Ce sera la récompense de la part d'Allah, Allah détient les plus belles récompenses.
Sourate 3, verset 195.
3 - Qu'avez-vous à ne pas combattre pour la cause d'Allah et pour la défense de ces opprimés : hommes, femmes et enfants qui implorent [disant] ; " Seigneur! délivre-nous de cette cité dont les habitants sont injustes; octroie-nous de Ta part un allié sûr et un protecteur puissant ?"
Sourate 4, verset 75.
4 - Qu'avez-vous à vous scinder en deux aux sujets des hypocrites? Allah les a fait déchoir pour leurs mauvais agissements. Comment cherchez vous à ramener sur la bonne voie ceux qu'Allah a voués à la perdition? Il n'est point d'issue pour celui qu'Allah entend égarer. Ils auraient bien aimé que vous perdiez la foi comme eux, pour que vous soyez tous pareils. Ne contractez d'alliance avec aucun d'eux tant qu'ils n'auront pas pris le chemin de l'émigration vers Allah; s'ils se détournent de la voie d'Allah, saisissez-les alors et menez contre eux, où que vous les trouviez, une lutte à mort ; ne prenez parmi eux ni protecteur ni défenseur,
Sourate 4, verset 88-89.
5 - Celui qui émigre pour la cause d'Allah trouvera sur terre maints lieux où se réfugier et un espace étendu où vivre. Celui qui, en quittant son foyer au service d'Allah et de Son prophète, aura été surpris par la mort, aura sa récompense auprès d'Allah. Allah est Absoluteur et Miséricordieux.
Sourate 4, verset 100.
6 - [Souviens-toi] lorsque les mécréants tramaient des complots contre toi afin de t'arrêter, de te tuer ou de t'expulser. Ils tramaient leurs intrigues mais Allah ménage Ses ripostes qui sont toujours les meilleures.
Sourate 8, verset 30.
7 - Les croyants qui ont émigré et combattu avec leurs biens et leurs personnes pour la cause d'Allah et ceux qui leur ont accordé refuge et les ont secourus sont les alliés les uns des autres. Les croyants qui n'ont pas émigré ne sont pas couverts par votre alliance à moins qu'ils n'émigrent à leur tour. S'ils vous demandent assistance au nom de la religion, vous devez les secourir, sauf contre ceux avec lesquels vous êtes liés par un pacte. Sachez qu'Allah est Clairvoyant de tout ce que vous faites.
Sourate 8, verset 72.
8 - Les croyants qui ont émigré et combattu pour la cause d'Allah et ceux qui leur ont donné refuge et assistance sont les vrais croyants. Ils bénéficieront du Pardon d'Allah et d'une gratification généreuse. Ceux qui auront fini par croire, qui auront émigré et qui auront combattu avec vous seront des vôtres. Cependant, les liens de parenté devront prévaloir [2] chez les uns envers les autres ; telle est la prescription d'Allah. Allah est Omniscient.
Sourate 8, verset 74-75.
9 - Ceux qui ont cru en Allah et qui ont émigré et combattu pour Sa cause en payant de leurs biens et de leurs personnes, occuperont un rang bien supérieur auprès d'Allah. Ce sont ceux-là les victorieux.
Sourate 9, verset 20.
10 – Si vous refusez votre appui au prophète, Allah lui a assuré le Sien. Il l' a déjà secouru lorsque les mécréants l'ont fait sortir de la Mecque alors qu'il était dans la grotte, seul à seul, avec son compagnon à qui il dit : " Ne t'afflige pas, Allah est avec nous ". Allah répandit la sérénité sur lui; Il l'assista de troupes invisibles. Il sapa le moral des mécréants et fit prévaloir l'ordre d'Allah. Allah est Puissant et Sage.
Sourate 9, verset 40.
11 - Les premiers compagnons du prophète parmi les émigrés, et ceux qui les ont accueillis, ainsi que ceux qui les ont suivis dans la voie de la piété, Allah sera satisfait d'eux et ils seront satisfaits de Lui. Il leur ménage un séjour dans des jardins baignés par des ruisseaux, où ils vivront à jamais dans la Félicité ; voilà le triomphe sublime !
Sourate 9, verset 100.
12 - Ceux qui ont émigré pour la cause d'Allah après avoir été victimes d'injustice, Nous leur procurons dans ce monde une vie agréable et leur récompense dans l'autre sera bien plus grande. Ah, s'ils savaient!
Sourate 16, verset 41.
13 - Pour ceux qui ont émigré après avoir été persécutés et qui ont persévéré dans leur combat pour la cause d'Allah, ton Seigneur est assurément Absoluteur et Miséricordieux.
Sourate 16, verset 110.
14 - Dis:" Seigneur! ménage-moi une entrée vraiment honorable, et une issue vraiment heureuse ! Accorde-moi, de Ta Grâce, le soutien d'un pouvoir décisif !"
Sourate 17, verset 80.
15- . Sont autorisés [à se défendre], ceux qui ont été injustement agressés. En vérité, Allah a tout pouvoir de les secourir; Ceux qui ont été expulsés injustement de leurs foyers, uniquement pour avoir proclamé: " Allah est notre Maître". Si Allah ne défendait pas les humains, en les opposant les uns aux autres, on verrait s'écrouler nombre d'ermitages, de temples, d'oratoires et de mosquées où le Nom d'Allah est fréquemment invoqué. Certes, Allah apportera Son secours à ceux qui défendent Sa cause ; Il est le Maître de la force et de la puissance.
Sourate 22, verset 39-40.
16 - Ceux qui ont émigré pour la cause d'Allah, puis qui ont été tués ou sont morts [sans combat] auront une belle récompense d'Allah, qui est le plus généreux Dispensateur ;
Sourate 22, verset 58.
17 - Que ceux d'entre vous qui jouissent d'une condition honorable et qui vivent dans l'aisance ne s'abstiennent pas de faire des largesses en faveur de leurs proches, des infortunés et des émigrés pour la cause d'Allah. Qu'ils les traitent avec indulgence et mansuétude ! Ne voudriez-vous pas vous-mêmes qu'Allah vous accorde Son Pardon? Allah est Indulgent et Clément.
Sourate 24, verset 22.
Par faqir
http://www.soufisme-fr.com/forum.php
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