Turba Philosophorum
Compte-rendu paru dans la revue La Tourbe des Philosophes n° 28 (1986).
A.A.
Jâbir ibn Hayyan : Dix Traités d’Alchimie. Les dix premiers Traités du Livre des Soixante-Dix,traduits de l’arabe et présentés par Pierre Lory, Paris, Sinbad, 1983.
Le Corpus
Jâbirianum occupe dans l’histoire de l’alchimie en général, et dans l’histoire
de l’alchimie islamique en particulier, une place de première importance, et il
faut remercier Pierre Lory d’avoir permis au lecteur de langue française d’en
prendre une meilleure connaissance grâce à cette traduction des dix premiers
traités du Livre des Soixante-Dix. Seule une vingtaine de traités attribués à
Jâbir avaient en effet été édités auparavant, dont quelques-uns seulement
étaient accompagnés d’une traduction, alors que plus deux cents traités de ce
corpus nous ont été conservés (sur un total, il est vrai, de trois mille
environ), ce qui donne une mesure du travail qui attend les chercheurs dans ce
domaine. D’autre part, les textes que le Moyen Age occidental a connu sous le nom
de Geber, s’ils sont probablement des traductions de l’arabe, sont de toutes
manière beaucoup plus tardifs que ceux du corpus jâbirien proprement dit qui
nous occupe ici. Ces derniers, en effet, même s’ils n’ont pas (tous ?) été
l’oeuvre d’un alchimiste du nom de Jâbir, ne peuvent en tout cas être
postérieurs au dixième siècle, puisqu’on les trouve cités et commentés à partir
de ce moment, tandis qu’il est généralement admis que les traités de Geber
datent du treizième siècle, ce qui n’exclut pas, évidemment, un certain rapport
de filiation entre ceux-ci et ceux-là. (Notons que vers 1300 une traduction
latine du Traité des Soixante- Dix vit le jour, mais que, paradoxalement, ce Liber de Septuaginta
n’était pas attribué à Geber.)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire