René Guénon : « Connais-toi toi-même », article traduit de l’arabe, publié dans la revue El-Ma’rifah, n°1, mai 1931, publié aussi dans Mélanges, chap.VI, p.48-57.
On cite habituellement cette phrase : « Connais-toi
toi-même », mais on en perd souvent de vue le sens exact. A propos de la
confusion qui règne au sujet de ces mots on peut se poser deux questions : la
première concerne l'origine de cette expression, la seconde son sens réel et sa
raison d'être. Certains lecteurs pourraient croire que ces deux questions sont
entièrement distinctes et n'ont entre elles aucune relation. A la réflexion et
après examen attentif il apparaît nettement qu'elles sont en étroit rapport.
Si l'on demande à ceux qui ont étudié la philosophie
grecque quel est l'homme qui a prononcé le premier cette sage parole, la
plupart d'entre eux n'hésiteront pas à répondre que l'auteur de cette maxime
est Socrate, encore que d'aucuns prétendent la rapporter à Platon et d'autres à
Pythagore. De ces avis contradictoires, de ces divergences d'opinion nous
sommes en droit de conclure que cette phrase n'a pour auteur aucun de ces
philosophes et que ce n'est pas chez eux qu'il faut en chercher l'origine.
Il nous semble licite de formuler cet avis, qui
paraîtra juste au lecteur quand il saura que deux parmi ces philosophes,
Pythagore et Socrate, n'ont laissé aucun écrit.
Quant à Platon nul, quelle que soit sa compétence philosophique,
n'est à même de distinguer ce qui a été dit par lui ou par son maître Socrate.
La majeure partie de la doctrine de ce dernier ne nous est connue que par
l'intermédiaire de Platon et l'on sait d'autre part que c'est dans
l'enseignement de Pythagore que Platon a recueilli certaines des connaissances
dont il fait montre dans ses dialogues. Par là nous voyons qu'il est
extrêmement difficile de délimiter ce qui revient à chacun des trois
philosophes. Ce qu'on attribue à Platon est souvent attribué aussi à Socrate,
et, parmi les théories visées, certaines sont antérieures à tous deux et
proviennent de l'école de Pythagore ou de Pythagore lui-même.
A la vérité, l'origine de l'expression étudiée remonte
bien plus haut que les trois philosophes ici nommés. Bien mieux, elle est plus
ancienne que l'histoire de la philosophie, et elle dépasse aussi le domaine de
la philosophie.
On dit que ces mots étaient inscrits au-dessus de la
porte d'Apollon à Delphes. Ils furent ensuite adoptés par Socrate, comme ils le
furent par d'autres philosophes, comme un des principes de leur enseignement,
malgré la différence qui a pu exister entre ces divers enseignements et les
buts poursuivis par leurs auteurs. Il est d'ailleurs probable que Pythagore
aussi a employé cette expression bien avant Socrate. Par-là, ces philosophes se
proposaient de montrer que leur enseignement ne leur était pas strictement
personnel, qu'il provenait d'un point de départ plus ancien, d'un point de vue
plus élevé rejoignant la source même de l'inspiration originelle, spontanée et
divine.
Nous constatons que ces philosophes étaient, en cela,
très différents des philosophes modernes qui déploient tous leurs efforts pour
exprimer quelque chose de nouveau afin de le donner comme l'expression de leur
propre pensée, de se poser comme les seuls auteurs de leurs opinions, comme si
la vérité pouvait être la propriété d'un homme.
Nous allons voir maintenant pourquoi les philosophes
anciens ont voulu rattacher leur enseignement à cette expression ou à quelque
autre similaire, et pourquoi on peut dire que cette maxime est d'un ordre
supérieur à toute philosophie.
Pour répondre à la seconde partie de cette question,
nous dirons que la réponse est contenue dans le sens originel et étymologique
du mot « philosophie », qui aurait été, dit-on, employé pour la première fois
par Pythagore. Le mot philosophie exprime proprement le fait d'aimer Sophia, la
sagesse, l'aspiration à celle-ci ou la disposition requise pour l'acquérir.
Ce mot a toujours été employé pour qualifier une
préparation à cette acquisition de la sagesse, et spécialement les études qui
pouvaient aider le philosophos, ou celui qui éprouvait pour elle quelque
penchant, à devenir sophos, c'est-à-dire sage.
Ainsi, comme le moyen ne saurait être pris pour une
fin, l'amour de la sagesse ne saurait constituer la sagesse elle-même. Et du
fait que la sagesse est en soi identique à la véritable connaissance
intérieure, on peut dire que la connaissance philosophique n’est qu'une
connaissance superficielle et extérieure. Elle n'a donc point en elle-même ni
par elle-même une valeur propre. Elle constitue seulement un premier degré dans
la voie de la connaissance supérieure et véritable qui est la sagesse.
Il est bien connu de ceux qui ont étudié les
philosophes anciens que ceux-ci avaient deux sortes d'enseignement, l'un
exotérique et l'autre ésotérique. Tout ce qui était écrit appartenait seulement
au premier. Quant au second, il nous est impossible d'en connaître exactement
la nature, parce que d'une part il était réservé à quelques-uns et que d'autre
part il avait un caractère secret. Ces deux qualités n'auraient eu aucune
raison d'être s'il n'y avait eu là quelque chose de supérieur à la simple
philosophie.
On peut tout au moins penser que cet enseignement
ésotérique était en relation étroite et directe avec la sagesse et qu'il ne
faisait point appel seulement à la raison ou à la logique comme c’est le cas
pour la philosophie qui pour cela a été appelée la connaissance rationnelle. Il
était admis par les philosophes de l'Antiquité que la connaissance rationnelle,
c'est-à-dire la philosophie, n'est pas le plus haut degré de la connaissance,
n'est pas la sagesse.
Se peut-il que la sagesse soit enseignée comme on enseigne
la connaissance extérieure par la parole ou par les livres ? Cela est
réellement impossible et nous en verrons la raison. Mais ce que nous pouvons
déjà affirmer, c'est que la préparation philosophique n'était pas suffisante,
même comme préparation, car elle ne concerne qu'une faculté limitée qui est la
raison, tandis que la sagesse concerne la réalité de l'être tout entier.
Donc il existe une préparation à la sagesse plus élevée
que la philosophie, qui ne s'adresse plus à la raison, mais à l'âme et à
l'esprit, et que nous pourrons appeler préparation intérieure ; et elle paraît
avoir été le caractère des plus hauts degrés de l'école de Pythagore. Elle a
étendu son influence à travers l'école de Platon jusqu'au néo-platonisme de
l'école d'Alexandrie où elle apparaît de nouveau clairement, ainsi que chez les
néopythagoriciens de la même époque.
Si pour cette préparation intérieure on employait
encore des mots, ceux-ci ne pouvaient plus y être pris que comme des symboles
destinés à fixer la contemplation intérieure. Par cette préparation, l'homme
est amené à certains états qui lui permettent de dépasser la connaissance
rationnelle à laquelle il était parvenu antérieurement, et comme tout ceci est
au-dessus du niveau de la raison, il était aussi au-dessus de la philosophie,
puisque le nom de philosophie est toujours employé en fait pour désigner
quelque chose qui appartient à la seule raison.
Cependant il est étonnant que les modernes en soient
arrivés à considérer la philosophie, ainsi définie, comme si elle était
complète en elle-même, et qu'ils oublient ainsi ce qu'il y a de plus élevé et
de supérieur.
L'enseignement ésotérique a été connu dans les pays
d'Orient avant de se propager en Grèce où il avait reçu le nom de « mystères ».
Les premiers philosophes, en particulier Pythagore, y avaient rattaché leur
enseignement, comme n'étant qu'une expression nouvelle des idées anciennes. Il
existait plusieurs sortes de mystères ayant des origines diverses. Ceux qui
inspirèrent Pythagore et Platon étaient en rapport avec le culte d'Apollon. Les
« mystères » eurent toujours un caractère réservé et secret, le mot mystère lui-même
signifie étymologiquement silence total, les choses auxquelles ils se
rapportaient ne pouvant être exprimées par des mots, mais seulement enseignées
par une voie silencieuse. Mais les modernes ignorant toute autre méthode que
celle qui implique l'usage des mots, et que nous pouvons appeler la méthode de
l'enseignement exotérique, ont cru faussement, à cause de cela, qu'il n'y avait
là aucun enseignement.
Nous pouvons affirmer que cet enseignement silencieux
usait de figures, de symboles, et d'autres moyens ayant pour but d'amener
l'homme à des états intérieurs lui permettant de parvenir graduellement à la
connaissance réelle ou sagesse. C'était là le but essentiel et final de tous
les « mystères » et des choses semblables qu'on peut trouver ailleurs.
Quant aux « mystères » qui étaient spécialement
rattachés au culte d'Apollon et à Apollon lui-même, il faut se souvenir que
celui-ci était le dieu du soleil et de la lumière, celle-ci étant dans son sens
spirituel la source d'où jaillit toute connaissance et d'où dérivent les
sciences et les arts.
Il est dit que les rites d'Apollon étaient venus du
Nord et cela se rapporte à une tradition très ancienne, qui se retrouve dans
des livres sacrés comme le Vêda hindou et l'Avesta perse. Cette origine
nordique était même affirmée plus spécialement pour Delphes qui passait pour
être un centre spirituel universel ; et il y avait dans son temple une pierre
appelée « omphalos » qui symbolisait le centre du monde.
On pense que l'histoire de Pythagore et le nom même de
Pythagore ont un lien certain avec les rites d'Apollon. Celui-ci était appelé
Pythios, et il est dit que Pytho était le nom originel de Delphes. La femme qui
recevait l'inspiration des Dieux dans le temple s'appelait Pythie. Le nom de
Pythagore signifie donc guide de la Pythie, ce qui s'applique à Apollon
lui-même. On raconte aussi que c'est la Pythie qui avait déclaré que Socrate
était le plus sage des hommes. Il semble par-là que Socrate avait un lien avec
le centre spirituel de Delphes, ainsi que Pythagore lui-même.
Ajoutons que si toutes les sciences étaient attribuées
à Apollon, il en était ainsi plus particulièrement pour la géométrie et la
médecine. Dans l'école pythagoricienne, la géométrie et toutes les branches des
mathématiques occupaient la première place dans la préparation à la
connaissance supérieure. A l'égard de cette connaissance elle-même, ces
sciences n'étaient pas mises de côté, mais demeuraient au contraire employées
comme symboles de la vérité spirituelle. Platon aussi considérait la géométrie
comme une préparation indispensable à tout autre enseignement et il avait fait
inscrire sur la porte de son école ces mots : « Nul n'entre ici s'il n'est
géomètre. » On comprend le sens de ces mots quand on les rapproche d'une autre
formule de Platon lui-même : « Dieu fait toujours de la géométrie », si nous
ajoutons que, parlant d'un Dieu géomètre, Platon faisait encore allusion à
Apollon.
Il ne faut donc pas s'étonner que les philosophes de
l'Antiquité aient employé la phrase inscrite à l'entrée du temple de Delphes,
puisque nous connaissons maintenant les liens qui les rattachaient aux rites et
au symbolisme d'Apollon.
D'après tout cela, nous pouvons facilement comprendre
le sens réel de la phrase étudiée ici et l'erreur des modernes à son sujet.
Cette erreur vient de ce qu'ils ont considéré cette phrase comme une simple
parole d'un philosophe, à qui ils attribuent toujours une pensée comparable à
la leur. Mais en réalité la pensée ancienne différait profondément de la pensée
moderne. Ainsi, beaucoup attribuent à cette phrase un sens psychologique; mais
ce qu'ils appellent psychologie consiste seulement dans l'étude des phénomènes
mentaux, qui ne sont que des modifications extérieures - et non l'essence - de
l'être.
D'autres y voient, surtout parmi ceux qui l'attribuent
à Socrate, un but moral, la recherche d'une loi applicable à la vie pratique.
Toutes ces interprétations extérieures, sans être toujours entièrement fausses,
ne justifient pas le caractère sacré qu'elle avait à l'origine, et qui implique
un sens beaucoup plus profond que celui qu'on voudrait ainsi lui attribuer.
Elle signifie d'abord qu'aucun enseignement exotérique n'est capable de donner
la connaissance réelle, que l'homme doit trouver seulement en lui-même, car, en
fait, toute connaissance ne peut être acquise que par une compréhension
personnelle.
Sans cette
compréhension, aucun enseignement ne peut aboutir à un résultat efficace, et
l'enseignement qui n'éveille pas chez celui qui le reçoit une résonance
personnelle ne peut procurer aucune sorte de connaissance. C'est pourquoi
Platon dit que " tout ce que l'homme apprend est déjà en lui ». Toutes les
expériences, toutes les choses extérieures qui l'entourent ne sont qu'une
occasion pour l'aider à prendre conscience de ce qu'il a en lui-même. Cet éveil
est ce qu'il appelle anamnésis, ce qui signifie « réminiscence ».
Si cela est vrai pour toute connaissance, ce l'est
d'autant plus pour une connaissance plus élevée et plus profonde, et, quand
l'homme avance vers cette connaissance, tous les moyens extérieurs et sensibles
deviennent de plus en plus insuffisants, jusqu'à perdre finalement toute
utilité. S'ils peuvent aider à approcher la sagesse à quelque degré, ils sont
impuissants à l'acquérir réellement et il est dit couramment dans l'Inde que le
véritable guru ou maître se trouve dans l'homme lui-même et non point dans le
monde extérieur, quoiqu'une aide extérieure puisse être utile au début, pour
préparer l'homme à trouver en lui et par lui-même ce qu'il ne peut trouver
ailleurs et particulièrement ce qui est au-dessus du niveau de la connaissance
rationnelle. Il faut, pour y atteindre, réaliser certains états qui vont
toujours plus profondément dans l'être, vers le centre qui est symbolisé par le
cœur et où la conscience de l'homme doit être transférée pour le rendre capable
d'arriver à la connaissance réelle. Ces états qui étaient réalisés dans les
mystères antiques étaient des degrés dans la voie de cette transposition du
mental au cœur.
Il y avait, avons-nous dit, dans le temple de Delphes
une pierre appelée omphalos, qui représentait le centre de l'être humain aussi
bien que le centre du monde, suivant la correspondance qui existe entre le
macrocosme et le microcosme, c'est-à-dire l'homme, de telle sorte que tout ce
qui est dans l'un est en rapport direct avec ce qui est dans l'autre. Avicenne
a dit : « Tu te crois un néant et c'est en toi que réside le monde. »
Il est curieux de signaler la croyance répandue dans
l'Antiquité que l'omphalos était tombé du ciel, et l'on aurait une idée exacte
du sentiment des Grecs à l'égard de cette pierre en disant qu'il avait quelque
similitude avec celui que nous éprouvons à l'égard de la pierre noire sacrée de
la Kaabah.
La similitude qui existe entre le macrocosme et le
microcosme fait que chacun d'eux est l'image de l'autre, et la correspondance
des éléments qui les composent montre que l'homme doit se connaître lui-même
d'abord pour pouvoir connaître ensuite toutes choses, car, en vérité, il peut
trouver toutes choses en lui. C'est pour cette raison que certaines sciences -
surtout celles qui faisaient partie de la connaissance ancienne et qui sont
presque ignorées par nos contemporains - possèdent un double sens. Par
l'apparence extérieure, ces sciences se rapportent au macrocosme et peuvent
être considérées justement à ce point de vue. Mais en même temps elles ont
aussi un sens plus profond, celui qui se rapporte à l'homme lui-même et à la
voie intérieure par laquelle il peut réaliser la connaissance en lui-même,
réalisation qui n'est autre que celle de son propre être. Aristote a dit : « l'être
est tout ce qu'il connaît », de telle sorte que, là où il y a connaissance
réelle - non son apparence ou son ombre - la connaissance et l'être sont une
seule et même chose.
L'ombre, suivant Platon, est la connaissance par les
sens et même la connaissance rationnelle qui, bien que plus élevée, a sa source
dans les sens. Quant à la connaissance réelle, elle est au-dessus du niveau de
la raison ; et sa réalisation, ou la réalisation de l'être lui-même, est
semblable à la formation du monde, suivant la correspondance dont nous avons
parlé plus haut.
C'est pourquoi certaines sciences peuvent la décrire
sous l'apparence de cette formation ; ce double sens était inclus dans les anciens
mystères, comme il se rencontre aussi dans toutes les sortes d'enseignement
visant le même but parmi les peuples de l'orient.
Il semble qu'en Occident également cet enseignement a
existé pendant tout le Moyen Age, bien qu'aujourd'hui il ait complètement
disparu au point que la plupart des Occidentaux n'ont aucune idée de sa nature
ou même de son existence.
Par tout ce qui précède, nous voyons que la
connaissance réelle n'a pas pour voie la raison, mais l'esprit et l'être tout
entier, car elle n'est autre chose que la réalisation de cet être dans tous ses
états, ce qui est l'achèvement de la connaissance et l'obtention de la sagesse
suprême. En réalité, ce qui appartient à l'âme, et même à l'esprit, représente
seulement les degrés dans la voie vers l'essence intime qui est le vrai soi, et
qui peut être trouvé seulement quand l'être a atteint son propre centre, toutes
ses puissances étant unies et concentrées comme en un seul point, dans lequel
toutes choses lui apparaissent, étant contenues dans ce point comme dans leur
premier et unique principe, et ainsi il peut connaître toutes choses comme en
lui-même et de lui-même, comme la totalité de l'existence dans l'unité de sa
propre essence.
Il est facile de voir combien cela est loin de la
psychologie au sens moderne de ce mot, et que cela va même plus loin qu'une
connaissance plus vraie et plus profonde de l'âme, qui ne peut être que le
premier pas dans cette voie. Il importe de remarquer que la signification du
mot nefs ne doit pas être restreinte ici à l'âme, car ce mot se trouve dans la
traduction arabe de la phrase considérée alors que son équivalent grec psyché
n'apparaît pas dans l'original. Il ne faut donc pas attribuer à ce mot le sens
courant, car il est certain qu'il possède une autre signification beaucoup plus
élevée qui le rend assimilable au mot essence, et qui se rapporte au Soi ou à
l'être réel ; nous en avons pour preuve ce qui est dit dans le hadith, qui est
comme un complément de la phrase grecque : « Qui se connaît soi-même, connaît son
Seigneur. »
Quand l'homme se connaît lui-même dans son essence
profonde, c'est-à-dire dans le centre de son être, c'est alors qu'il connaît
son Seigneur. Et connaissant son Seigneur, il connaît en même temps toutes
choses, qui viennent de Lui et y retournent. Il connaît toutes choses dans la
suprême unité du Principe divin, hors duquel, suivant la parole de Mohyiddin
ibn Arabî : « Il n'y a absolument rien qui existe », car rien ne peut être hors
de l'Infini.
(René Guénon : « Connais-toi toi-même », article
traduit de l’arabe, publié dans la revue El-Ma’rifah, n°1, mai 1931, publié
aussi dans Mélanges, chap.VI, p.48-57).
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