mardi 21 juin 2011

Les vertus du Dhikr



Proposé en partage un ouvrage sur les vertus du Dhikr du Shaykh Abdelqader Aissa rahimahou Allah




Les Vertus du dhikr فضائل الذكر
الشيخ عبد القادر عيسى رحمه الله


Biographie dans:"Les vérités du Tassawuf"
Les vertus du dhikr est un livre qui donne les differents aspects de dhikr que le musulman peut et doit pratiquer.


Thirmidhi et Ibn Madjah ainsi qu'Al Hakem citent le hadith authentifié qu'Abou Ederda rapporte du saint Prophète. Celui-ci a dit : Ne vous informerai-je pas sur la meilleure de vos actions, la plus pure au regard de Dieu, la plus élevée, celle qui vaut plus que tout l'or que vous pouvez dispenser, qui est meilleure que combattre pour la Foi ? Les compagnons s'écrièrent : Oui ! Qu'elle est-elle, Envoyé de Dieu ? Il répondit: Dikhr Allah ( l'évocation de Dieu).


Al Boukhari rapporte d'Ibn Moussa al Ashari que le saint Prophète , bénédictions et salut sur lui, a dit : Ce qui différencie celui qui invoque Dieu de celui qui ne l'invoque pas est tout ce qui différencie le vivant du mort.


Al Boukhari rapporte, par ailleurs, d'Abou Houraïra que le Prophète, bénédictions et salut sur lui, a dit: Allah a des anges qui vaquent sur la terre à la recherche des gens du Dikhr. Trouvent-ils une communauté invoquant Dieu qu'ils les enveloppent de leurs ailes et s'écrient entre eux : Voilà l'objet de votre quête !
Allah qui sait tout leur dit alors : Que disent mes serviteurs. Les anges répondent : Ils chantent tes louanges, invoquent Ta grandeur et prononcent leur gratitude à ton égard. Dieu dit : m'ont-ils vu ? Non répondent les anges. Qu'en serait-il s'ils me voyaient ? S'ils te voyaient Seigneur, leurs louanges ne seraient que plus ferventes et leurs évocations que plus ardentes.
Que demandent-ils dans leurs prières ? Ils demandent le paradis. L'ont-ils vu ? Non Seigneur. Que serait-il s'ils le voyaient ? Leur désir d'y accéder n'en sera que plus intense, ils redoubleraient d'effort pour le mériter.
Et de quoi me demandent-ils de les préserver ? De l'enfer. L'ont-ils connu ? Non, Seigneur, ils ne l'ont pas vu. Qu'en serait-il s'ils le voyaient ? Leur aversion et leur crainte de l'enfer n'en seraient que plus forte.
Le Seigneur dit alors ; Soyez témoins que J'ai pardonné à ce groupe et absous leurs péchés.
Cependant un des anges objecte : Seigneur, il en est un, parmi eux, qui n'est venu que pour une affaire à régler et dont l'intention n'était pas d'invoquer Ton Nom avec eux. Le Seigneur dit alors ; Qu'importe, quiconque les côtoie ne connaîtra pas le malheur.


Passages tirés du livre


Introduction

Le dhikr s’entend toujours au sens religieux du terme comme une pratique de l’invocation au moyen d’une formule ou d’un mot sacré exprimé soit verbalement, et c’est le dhikrjaliou jahri (à haute voix), soit mentalement, et c’est le dhikrkhafi ou muet.On peut le pratiquer individuellement et solitairement dans le cadre de la retraite spirituelle (khalwa) ou collectivement dans des assemblées de fidèles. Au-delà des techniques et des modalités de son accomplissement, le dhikr reste le moyen le plus efficace pour lutter contre les assauts du men­tal, contre la distraction et la dispersion dues aux multiples soucis de la vie quotidienne et pour assu­rer une présence spirituelle vivante et vivifiante qui permet au fidèle de participer avec tout son être à l’adoration de son Seigneur. Car le dhikr est avant toute chose une prière continue et ininterrompue visant à éveiller le fidèle et à l’arracher à sa somno­lence provoquée par la pesanteur des soucis et des attraits du bas-monde. On ne doit pas négliger ces aspects pratiques du dhikr, car il n’y a rien de plus naturel pour pérenniser sa dévotion que la répéti­tion inlassable des formules sacrées. Voilà pourquoi le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - incite les croyants à répéter tous les jours, après chaque prière prescrite, un certain nombre de fois des formules sacrées comme la demande de pardon divin (al istighfar) ou la profession de foi (il n’y a de dieu que Dieu et Mohammad est l’Envoyé de Dieu) ou le takbir(Allahu akbar) ou le tahmid(al-hamdou lillah) ou le tasbih(subhana Allah), ou l’invocation de grâce en faveur de l’Envoyé de Dieu : Ô Seigneur accorde la grâce et la paix à Mo­hammad (allahumma Salli wa salim ala sayyidina Mohammad) etc. En effet toutes ces formules sa­crées qui provien­nent généralement des versets co­raniques et qui sont récitées en alternance avec la prière et les autres actes rituels font partie des for­mules de dhikr les plus courantes. C’est que le mot arabe dhikr si­gnifie : Rappel, Mention, Invocation, Souvenir, Remémoration et il faut savoir que le Coran lui-même est une forme de dhikr, il contient le dhikr et il parle des Ahl al-dhikr (les gens du dhikr). En de nombreux versets coraniques, Dieu - qu’Il soit exalté - nous recommande et nous incite même à L’invoquer : « Invoque ton seigneur lorsque tu ou­blies » (Coran, 18/23), « Mentionnez votre Sei­gneur avec imploration... » (Coran, 7/55), « C’est par la Mention de Dieu que les cœurs trouvent l’apaise­ment. » (Coran, 13/28), « Ô vous qui avez cru ! In­vo­quez Dieu fréquemment ! » (Coran, 33/41).
De même, le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - encourage les fidèles dans plu­sieurs hadîths à pratiquer le dhikr comme dans ce ha­dith quodsi où Dieu dit : « Celui que mon dhikr (ma mention) préoccupe au point de ne pas m’adresser des demandes, je lui accorde plus excel­lent que ce que j’accorde aux demandeurs », « L’être humain n’accomplit aucune œuvre qui le sauve mieux du châtiment de Dieu que le dhikr d’Allah, les singu­liers (al Mufradun) ont la préséance. » Les compa­gnons lui demandèrent : « Ô Envoyé de Dieu ! Qui sont les singuliers ? » Il répondit : « Ce sont ceux et celles qui mentionnent Dieu abon­damment. », « Ne vous informerais-je pas de la meilleure de vos ac­tions et de la plus élevée dans les degrés que vous atteignez, de la plus pure pour vos biens, de ce qui vous est plus profitable que de donner l’or ou toute sorte de monnaie et de ce qui est meilleur pour vous que le combat de vos enne­mis au cours des grandes mêlées ? » Ils dirent : « Si. » Il ajouta : « C’est le dhikr d’Allah. » Al Hassan a dit : « J’ai de­mandé : « Quelle est l’œuvre la plus excellente, Ô Envoyé de Dieu ? » Il répondit : « Que tu meurs alors que ta langue est humide du ­dhikr de Dieu.»
C'est dire que le dhikr est le meilleur moyen dont dispose le croyant pour polir son cœur et le rendre transparent. Dieu - qu’Il soit exalté- a dit : « En vé­rité, la prière évite les turpitudes et tout ce qui est dé­sapprouvé. Et le dhikr d’Allah est le plus grand » (Co­ran, 29/45). Ainsi la mention de Dieu peut avoir des effets qui portent plus loin que la prière rituelle ou plutôt c’est une prière continue et c’est la quintessence de la prière. En effet, le dhikr vise à se libérer de l’insouciance et de l’oubli grâce à la pré­sence continuelle du cœur auprès de Dieu, et à l’atta­chement régulier de la langue à la pratique du ­dhikr. Car lorsque le cœur excelle dans la pratique du dhikr, la langue se tait et cesse de se mouvoir, mais lorsque le cœur tombe dans la négligence et l’insouciance, la langue reprend le dhikr par habi­tude et par application. Comme le dit le cheikh Ibn Ata-Allah al Iskandari dans son livre « Miftah al Fa­lah », le dhikr d’Allah est la clé de la réussite et le flambeau des esprits par Faveur de Dieu. C’est le pilier de la voie et le soutien des gens de la réalisa­tion. L’invo­cateur ne cesse de pratiquer le dhikr avec la langue tout en s’efforçant d’y être présent avec le cœur. S’il s’adonne à cette pratique et en prend l’habitude, ses pensées ne l’assaillent plus, à tel point que le dhikr du cœur fait corps avec celui de la langue, que la lu­mière du cœur consume les passions et les diables, que son dhikr intérieur prend de l’ascendant, affai­blissant de la sorte celui de la langue et que son corps est pénétré par ses lumiè­res. Son cœur se puri­fie des soucis et se soustrait aux suggestions et aux assauts démoniaques. Il de­vient ainsi le théâtre où surviennent les événements spirituels (al wari­dat) et le miroir poli pour recevoir les connaissan­ces subtiles.
L’imam al Ghazali indique que le dhikr com­porte trois écorces qui enveloppent successivement le noyau central. Elles ont pour unique valeur le fait de communiquer avec le noyau central. L’écorce la plus extérieure s’apparente au dhikr de la langue ; les deux autres s’assimilent au dhikr du cœur.
Comme il existe peu d’ouvrages consacrés entiè­rement au dhikr, nous proposons au lecteur ce petit guide sur le dhikr ou l’auteur Cheikh Abdel Kader Aïssa commence par expliquer les différentes signifi­cations du mot arabe dhikr puis cite de nom­breux versets coraniques, des hadîths prophétiques et des propos des savants musulmans attestant la parfaite validité du dhikr et son importance en tant que forme d’adoration de Dieu.
Il passe en revue ensuite les différentes sortes de dhikr et leurs multiples formulations avant d’évo­quer les fruits et les résultats du dhikr ainsi que la mise en garde contre son abandon et sa négligence, car comme le souligne Ibn al Qayyim al Jawziya : « Nul doute que le cœur s’expose à la rouille comme le cuivre, l’argent et d’autres métaux. Son polissage se fait au moyen du dhikr. En effet, le dhikr ne se cesse de polir le cœur jusqu’à le rendre comme un miroir brillant. Ainsi, s’il néglige le dhikr, il se rouille et s’il le pratique, celui-ci le polit. La rouille du cœur est provoquée par deux choses : l’in­souciance et le péché, et son polissage s’effectue au moyen de deux choses : la demande du pardon et le dhikr. Aussi, chez celui qui passe la plupart de son temps dans l’insouciance, la rouille ne cesse de s’accumuler dans son cœur. Si la rouille met du temps pour s’agglutiner et s’accumuler, le dhikr est un excellent décapant et un outil de tous les ins­tants pour l’éliminer. »
Pour finir, citons cette belle formule sur le dhikr qu’Ibn Ata-Allah produit dans son « Miftah al Falah » : le dhikr est un sultan, chaque fois qu’il des­cend en un endroit, il annonce sa présence grâce à ses trompettes et ses tambours, car mis à part Dieu (al-Haq), le dhikr s’oppose à tout lorsqu’il apparaît en un lieu, il s’attache à anéantir tout ce qui s’op­pose à lui, comme l’eau qui éteint le feu sur son passage.

Préface de l’auteur

La pratique du dhikr(1) est à l’origine de toutes les stations (spirituelles) depuis celle de l’éveil (prise de conscience) jusqu’à celle de la réalisation de l’Unicité de Dieu. Et c’est par les fruits du dhikr que les novices (les aspirants à Dieu) obtiennent leurs connaissances et leurs états (spirituels). Et il n’y a pas d’autres voies pour parvenir à cela sans le re­cours à l’arbre porteur du dhikr. Chaque fois que cet arbre croît, ses racines s’enfoncent profondé­ment, et par la même occasion, ses fruits et ses avantages s’amplifient.
Le dhikr est le fondement de chaque station et sa base sur laquelle il repose. De même qu’un mur s’élève sur ses fondations, et un toit sur ses murs.
C’est dire que si l’homme ne se réveille pas de son insouciance, il ne lui sera pas possible de tra­verser les étapes de son cheminement qui le conduira à la connaissance de Dieu et à Son adora­tion pour laquelle il a été créé. Dieu dit :
« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » (Coran, 51/56).
Or, l’homme ne se réveillera qu’au moyen du ­dhikr (souvenir de Dieu), car l’insouciance est le sommeil du cœur ou sa mort même.
La conformité des pieux aux Commandements de leur Seigneur, relatifs à la multiplication, l’abon­dance de la mention de Son Nom, a élevé leur vie au niveau des anges. Les plaisirs du monde présent n’effleurent pas leurs cœurs, et ne les détournent point de leur Bien-Aimé. Ils oublient leur propre personne et n’observent que la présence de leur Sei­gneur. Ils sont absents à tout ce qui est autre que Lui et ne s’y retrouvent qu’en présence de leur Sei­gneur.
Et quand ils Le trouvent, ils expriment leur amour, comme l’a fait le poète :
« J’ai mentionné Ton Nom, non parce que je T’ai oublié l’espace d’un instant.
(Mais), le plus aisé à exprimer de mon souvenir, c’est bien ce que je peux mentionner par ma lan­gue. »L’ascète invoque son Seigneur à tous ses ins­tants. C’est alors que sa poitrine s’épanouit, que son cœur trouve son apaisement et que son âme s’élève plus haut. C’est parce qu’il éprouve le bonheur d’être auprès de son Seigneur. « Les gens qui prati­quent Mon dhikr, sont assis auprès de Moi dans Mon assemblée...»[2]
L’homme qui possède la connaissance (le gnosti­que/al-‘arif) est celui qui persiste dans le dhikr et dé­tourne son cœur des biens éphémères du monde, ainsi Dieu l’assiste dans l’accomplissement de tou­tes ses affaires. Il n’y a rien d’étrange dans tout cela, car celui qui sait patienter sort toujours vainqueur de ses épreuves. De même, pour celui qui persévère à frapper à la porte, on finira bien par lui ouvrir.

(1):Du verbe Dhakara: Mentionner,invoquer,remémorer,se rappeler,se souvenir
(2): Hadith qudsi ,cité par l'imam Ahmed

Les sens du terme "dhikr"

Les versets du Saint Coran et les nobles hadîths confèrent à la notion de dhikr plusieurs significa­tions.
Parfois, il désigne le Coran, comme c’est le cas de ce verset : « En vérité, c’est Nous qui avons fait descendre le dhikr (le Coran), et c’est Nous qui en sommes gardien. » (Coran, 15/9)
Et d’autres fois, le mot dhirk définit la prière du vendredi. Il en est ainsi dans ce verset : « Ô vous qui avez cru ! Quand on appelle à la prière du ven­dredi, ac­courez au dhikr d’Allâh (à l’invocation de Dieu). » (Coran, 62/9)
En un autre passage, le terme dhikr fait allusion à la science, comme l’indique ce verset : « Demandez donc aux ahlu dh-dhikr [aux érudits du Livre], si vous ne savez pas. » (Coran, 21/7).

Dans la plupart des textes, le terme "dhikr" dési­gne letasbîh (Glorification, œuvre d’adoration qui consiste à répéter, entre autres, Subhâna Allâh), le tahlîl(Cela consiste à répéter lâ ilâha illâ llâh : Il n’y a de dieu que Dieu), letakbîr (Allâhu Akbar : Dieu est le plus grand) et la prière sur le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -.
Il existe aussi d’autres formes de dhikr comme cela est indi­qué dans ces versets :
« Quand vous aurez accompli la prière, invoquez le nom d’Allâh, debout, assis ou couchés sur vos côtés. » (Coran, 4/103)
« Ô vous qui croyez ! Lorsque vous rencontrez une troupe (ennemie), soyez fermes et invoquez Al­lâh afin de réussir. » (Coran, 8/45)
« Rappelle le nom de ton Seigneur et consacre-toi to­talement à Lui. » (Coran, 73/8)

Selon Abu Hurayra, l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : « Dieu a dit : « Je suis auprès de Mon serviteur quand il Me mentionne et que Mon Nom fait re­muer ses lèvres.[1] »
Et d’après ‘Abd Allâh Ibn Yasir, un homme a dit :
« Ô Envoyé de Dieu ! Les règles (les pratiques) de l’Islam deviennent de plus en plus nombreuses. Informe-moi donc, à laquelle je dois plus m’attacher ? »
Le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - lui répondit :« Que ta langue soit continuellement imprégnée de la mention de Dieu ! »[2]

On entend dire parfois : « Le dhikr a pour objet la connaissance du licite et de l’illicite. » La réponse est que la notion de « dhikr » s’associe à la science, à la prière, au Coran et au Rappel de Dieu, etc. Ce­pendant, ce qui compte en matière de terme com­mun, c’est la signification la plus répandue par l’usage. Quant aux autres sens que le terme peut porter, ils sont définis selon la connexion et le contexte. Mais l’usage prépondérant du terme porte, en vérité, sur le Rappel (la mention, le souve­nir, l’invocation) de Dieu.
En dehors de cette prépondérance, le sens dési­gnant la science, n’est pas répandu. On le rencontre une fois dans le Coran, déduit d’après le contexte, comme il a été indiqué dans le verset ci-dessus : « Demandez donc aux érudits du Livre (ahlu adh-dhikr). »

Notes:
(1)Cité par Ibn Maja,Ibn Hayyun, l'Imam Ahmed et Al Hakim
(2)Cité par Tirmidhi qui a précisé qu'il est bon(hassan)

Les attestations dans la tradition

A. Dans le Coran
1 –« Souvenez-vous de Moi et Je me souvien­drai de vous. » (Coran, 2/152)
2 –« Ceux qui, debout, assis, couchés sur leurs cô­tés, invoquent Allâh. » (Coran, 3/191)
3 – « Ô vous qui croyez ! Evoquez Allâh d’une fa­çon abondante et glorifiez-Le à la pointe et au dé­clin du jour. » (Coran, 33/41 et 42)
4 – « Invocateurs et invocatrices : Allâh a pré­paré pour eux un pardon et une énorme récom­pense. » (Coran, 33/35)
5 – « Invoque beaucoup ton Seigneur, et glori­fie-Le en fin et en début de journée. » (Coran, 3/41)
6 – « Ceux qui ont cru, et dont les cœurs s’apai­sent à l’évocation d’Allâh. N’est-ce pas que par l’évo­cation d’Allâh que s’apaisent les cœurs ? » (Co­ran, 13/28)
7 – « Invoque le Nom de ton Seigneur, matin et après-midi. » (Coran, 76/25)
8 – « Rappelle-toi le Nom de ton Seigneur et consa­cre-toi totalement à Lui. » (Coran, 73/8)
9 – «...Et le Dhikr d’Allâh est certes ce qu’il y a de plus grand. » (Coran, 29/45)
10 – « Quand la prière (du vendredi) est achevée, dispersez-vous sur terre, et recherchez (quelques ef­fets) de la grâce d’Allâh et invoquez beaucoup Allâh afin que vous réussissiez. » (Coran, 62/10)
11-< Quand vous avez accompli la prière,invoquez le nom d'Allah,debout,assis ou couchés sur vos côtés.<(Coran,4/103)
12-<Qui est plus injuste que celui qui empêche que dans les mosquées d'Allah ,on mentionne son nom?<(Coran,2/114)
13-<Dans des maisons (des mosquées) qu'Allah a permis que l'on élève,et ou son Nom est invoqué.<(Coran 24/36)
14-<Des hommes que ni le négoce,ni le troc ne distraient de l'invocation d'Allah.<(Coran 24/37)
15-<O vous qui avez cru! Que ni vos biens ni vos enfants ne vous distraient du rappel d'Allah.<(Coran 63/9).

Ibn 'Abbas a précisé que:"l'invocation de Dieu s'accomplit aprés chaque prière(rituelle),ainsi qu'au matin et au soir,au moment du réveil,et en quittant la demeure et en y revenant."
Mujahid a dit:"L'individu n'est considéré comme faisant partie des dhakirounes(les hommes du dhikr) et des dhakirates(les femmes du dhikr) que s'il invoque Dieu en étant debout,assis et allongé.
Toutes les pratiques cultuelles s'entourent de conditions pour leur validité,à l'exception du Rappel de Dieu (Dhikr Allah).Celui-ci peut se faire dans n'importe quelle circonstance,qu'on soit dans un état de pureté (ablutions) ou non,assis ou debout etc...
C'est pourquoi,l'Imam an-Nawawi a dit:"Les savants sont unanimes à admettre qu'il est permis à qui a rompu son état de pureté (mineur et majeur),à la femme qui a ses menstrues ou ses lochies de pratiquer le dhikr avec le coeur ou la langue.Il leur est permis de prononcer des formules telles que:"Gloire à Dieu","Il n'y a de dieu que Dieu","Dieu est le plus grand",ou encore de prier sur le Prophète-que Dieu lui accorde la grâce et la paix-(1).
Le dhikr polit les coeurs.Il est la clé qui ouvre les portes des gratifications,la voie qu'empruntent les manifestations(de Dieu) vers les coeurs.C'est par lui,et par aucun autre canal,que s'établit le caractère sublime chez l'aspirant à Dieu.
Ainsi,ce dernier ne se trouve pénétré de tristesse et chargé de chagrin que lorsqu'il abandonne le dhikr;et s'il se préoccupait du dhikr de Dieu,il se maintiendrait constamment dans un état d'allégresse du moment que le dhikr est la clé de la joie et de la gaieté.De la meme manière,l'insouciance(l'oubli du dhikr)(= Ghafla) est la clé qui ouvre les portes de la tristesse et du trouble.

B-Dans la Sunna1-Selon Abû Mûsa al-Ash’ari,l’Envoyé de Dieu-Que Dieu lui accorde la grâce et la paix-a dit : »La dissemblance entre celui qui se rappelle de Dieu et celui qui ne s’en souvient pas (celui qui pratique le dhikr et celui qui ne le pratique pas) s’apparente à celle du vivant par rapport au mort »( 2)

2- Selon Abû Huraïra,l’Envoyé de Dieu-que Dieu lui accorde la grâce et la paix- a dit : « Dieu a des anges qui arpentent les rues à la recherche des gens du Dikhr. Quand ils trouvent des gens qui se rappellent de Dieu (qui font du dhikr),ils s’interpellent en disant : »venez à ce qui vous interesse ».Aussitot,ils étendent leurs ailes jusqu’au ciel.Dieu les interroge,bien qu’Il sache de quoi il est question :
-« Que disent mes serviteurs ? »
-Les anges répondent : » Ils Te glorifient,expriment ta grandeur,Te louangent et T’exaltent ». –« Est-ce qu’ils M’ont vu ?
-« Non ,par Dieu !ils ne T’ont pas vu ! »
-« Qu'en serait-il alors s’ils M’avaient vu ?
-« S'ils T’avaient vu,ils T’auraient adoré plus ardemment,exalté intensément et glorifié abondamment. »
-« Que cherchent-ils auprés de Moi ? »
-« Ils cherchent auprés de toi le Paradis. »
-« Ont-ils vu ce qu’est le Paradis ? »
-« Non !Par Dieu O Seigneur ils ne l’ont pas vu. »
-« Qu’en serait-il alors s’ils le voyaient de visu ? »
-« S’ils l’avaient effectivement vu,ils auraient veillé dans leur demande,davantage et plus ardemment désiré à y entrer. »
-« Contre quoi cherchent-ils à etre préservés ? »
-« Contre le Feu. »
-« L'ont-ils vu ? »
-« Non, par Dieu, ils ne l'ont pas vu. »
-« Qu'en serait-il alors s’ils l’avaient vu ? »
-« S’ils l’avaient vu,ils auraient été plus prompts à le fuir et eu davantage peur de lui ».
-« Je vous rends témoins que je leur ai pardonnés. »
Un des anges fit cette remarque :
-« Il y a parmi eux un tel qui n’est pas des leurs,mais il est venu pour un besoin personnel. »
-Dieu reprit :Ce sont là les gens de Mon assemblée.Ne sera pas affligé celui qui s’assoit parmi eux. »(3)

Il en résulte de ce Hadith les mérites des assemblées du dhikr, et les mérites qu’il y a de se réunir à cet effet.En outre,ceux qui s’assoient avec eux,recoivent, en leur honneur, tous les dons que leur Seigneur leur accorde, combien même ne s’associeraient-ils pas à eux pour se souvenir de Dieu.Le fait d’être présent à leur assemblée, les rend heureux, si l’intention est bonne, parce que ceux qui s’assemblent se ressemblent.

3-Selon Anas, l’Envoyé de Dieu-que Dieu lui accorde la grâce et la paix-a dit : »Si vous venez à passer devant les jardins du Paradis, établissez-vous et jouissez de tous les plaisirs. »
-« O Envoyé de Dieu !Que sont-ils ces jardins du Paradis ? »-« Ce sont les cercles (hilake :assemblées) du dhikr. »(4)

4-D’après Abû ad-Dardâ,l’Envoyé de Dieu-que Dieu lui accorde la grâce et la paix-a dit : »Dieu fera ressusciter,le Jour de la résurrection,des gens dont le visage sera illuminé.Ils seront installés sur des chaires de perles.Les autres envieront leur sort.Ce ne seront ni des prophètes,ni des martyrs. »
Un bédouin s’agenouilla alors,et dit :
-« O Envoyé de Dieu !Décris-les pour nous les faire connaître ? »
-« Ce sont ceux qui, de diverses tribus et de nombreux pays,s’aiment mutuellement en Dieu.Le dhikr les réunit(pour se souvenir de Dieu) et,à cet effet,ils L’invoquent. »(5)

5-Selon Abû Hurayra,l’Envoyé de Dieu-que Dieu lui accorde la grâce et la paix-circulait sur la route de La Mecque.Il passa devant une montagne appelée Jumdân.Il dit : »Ceci est Jumdân,continuez votre marche,les Singuliers(al-mufradoune)(6) ont devancé (tout le monde).
-« Qui sont ces Singuliers,O Envoyé de Dieu ? »-« Ce sont « al-mustahtarun » ;ceux qui se livrent au dhikr de Dieu,le dhikr les décharge de leurs poids et ils se présenteront à Dieu,légers(de tout péché),le Jour de la résurrection ».(7)
Ce terme (al-mustahtarun) s’applique à ceux qui sont épris par le dhikr,et qui sont assidus dans sa pratique,et ne soucient point de ce qui se dit ou se fait à leur égard.

6-Suivant Abû Dardâ,l’Envoyé de Dieu-que Dieu lui accorde la grâce et la paix-a dit :
« Voulez-vous que je vous indique la meilleure de vos œuvres,la plus pure auprés de votre Seigneur,celle qui vous élève au plus haut degré,et vous est plus profitable que de dépenser or et argent,meilleure encore que la rencontre d’un ennemi que vous aurez à combattre ? ».
-« Certes nous voulons cela ! »
-« Cest l’invocation (le dhikr) de Dieu »-« Le Compagnon du Prophète-que Dieu lui accorde la grâce et la paix-Mu’âdh Ibn Jabal dit alors : »Il n’y a rien qui délivre du châtiment de Dieu comme Son invocation. »(7)

7-Selon Abû Hurayra,l’Envoyé de Dieu-que Dieu lui accorde la grâce et la paix-a dit : »Dieu dit :
« Moi, Je suis selon l’opinion que Mon serviteur se fait de Moi.Et Je suis avec lui quand il Me mentionne.
S’il Me mentionne en lui-meme,Je le mentionne en Moi-meme.
S’il Me mentionne dans une assemblée,Je le mentionne dans une assemblée meilleure que la sienne.S’il s’approche de Moi d’un empan,Je M’approcherai de lui d’une coudée.S’il s’approche de Moi d’une coudée, Je m’approcherai de lui d’une brasse.S’il vient à Moi en marchant, J’irai vers lui en courant. »(8)

8-« D’après Abû Sa’îd al Khudrî, l’Envoyé de Dieu-que Dieu lui accorde la grâce et la paix- a dit : »Dieu dira le Jour de la résurrection : »En ce Jour,les gens du rassemblement sauront qui est le groupe méritant Ma générosité. »
-« Quels sont les gens de ce groupe méritant la générosité, O Envoyé de Dieu ? »Lui fût-il demandé.-« Ce sont les gens des assemblées de dhikr dans les mosquées. »(9)

9-Selon Anas Ibn Mâlik,l’Envoyé de Dieu-que Dieu lui accorde la grâce et la paix- a dit : »Il n’y a pas de gens qui se réunissent pour invoquer Dieu,ne désirent que Sa Face,sans qu’un Hérault les appelle du Ciel : »Levez-vous ! » leur dira-t-il.Vous êtes tout à fait pardonnés.Vos mauvaises actions ont été transformées en bonnes œuvres. »(10)

10-D’après Abu S’aîd al –Khudrî,l’Envoyé de Dieu- que Dieu lui accorde la grâce et la paix- a dit : « Dieu dit :« Celui que la récitation du Coran et Mon invocation occupent trop pour M’adresser ses requêtes, Je lui donnerai mieux que ce que Je donne aux demandeurs. »(11)

Ainsi,tout ce qui nous est parvenu à propos des vertus du dhikr,et des assemblées qui s’organisent dans cette intention ,que ce soit à basse voix ou à haute etc.,cela ne fait qu’attester la légalité et la légitimité du dhikr.

1-Al-futuhât ar-rabbâniyya 'alâ l-adhkâr an-nawâwiyya,t.1,p.106-109
2-Boukhari
3-Boukhari
4-Tirmidhi
5-at-Tabarani selon une bonne chaine de garants
6-Al-mufradoune est un terme qui peut également prendre le sens de:ceux qui ont ramené tous leurs soucis à un seul:Allah,Son dhikr,Sa Satisfaction.
7-Cité par Muslim et Tirmidhi
8-Cité par Tirmidhi et Ibn Mâja
9- Hadith Qudsi:Cité par Muslim,Boukhari,Tirmidhi,Nasâ'i et Ibn Maja
10-Cité par Ahmed,Abu Ya'la et Ibn Hibban
11-Cité par l'imam Ahmed
12- Hadith Qudsi:Cité par Tirmidhi qui a dit que c'est un hadith bon;cité également par ad-Darimi et al-Bayhaqi


C- Les opinions des savants relatives au mérite du dhikr :

1- ‘Abd Allah Ibn ‘Abbas

Abd Allah Ibn ‘Abbas-que Dieu l’agrée-a dit : »Dieu n’a imposé à Ses serviteurs aucune obligation sans qu’Il n’en définisse une limite bien déterminée.Il a ensuite admis les excuses de ceux dont les écarts se justifient.Sauf le dhikr.Dieu ne lui a établi aucune délimitation.C’est pourquoi,Il n’accepte aucun motif de celui qui y renonce,à moins qu’il n’ait perdu la raison. »
Dieu a ordonné à ses serviteurs de l’Invoquer dans toutes les occasions et dans tous les états.Il dit bien : »Invoquez le nom d’Allah ,debout,assis ou couchés sur vos cotés. »(Coran,4/103) et « O vous qui croyez !Evoquez Allah abondamment. »(Coran,33/41).Autrement dit,il convient de l’Evoquer la nuit,le jour,en terre comme en mer,en voyage comme chez soi.Que ce soit en état de pauvreté ou de richesse,de maladie ou de bonne santé.Que ce soit en secret ou publiquement.C’est dire que le rappel de Dieu doit se faire en toute circonstance.(1)

2- Ibn ‘Ata Allah al-Iskandari
« Le dhikr a comme sens :la délivrance de l’insouciance et de l’oubli,par l’éveil du cœur et sa présence permanente auprés de Dieu.Il est dit aussi que le dhikr est la répétition du Nom de Dieu(Allah),qu’il soit mentionné par le cœur ou par la langue,ou en répétant un de Ses attributs ou une de Ses prescriptions ou un de ses actes,ou encore toute autre œuvre qui rapproche de Dieu le Très-Haut. »(2)

3-L’Imam Abu-l-Qasim al-Qushayri “Le dhikr est le manifeste de la sainteté,le phare du lien entre l’homme et son Créateur,la concrétisationj de la volonté(du serviteur de cheminer vers Dieu),le signe de l’authenticité du Commencement(dans la voie qui mène à Dieu) et sa pratique est le signe de bonne issue finale.Il n’y a rien d’autre au-delà du dhikr.Toutes les propriétés louables reviennent au dhikr et prennent naissance dans la pratique du dhikr. »
Il a dit également : »Le dhikr est un pilier solide sur le chemin de la Vérité(Dieu le Plus Haut).Mieux encore,c’est le fondement meme de cette voie.Personne ne peut parvenir à Dieu le Très-Haut,si ce n’est avec un dhikr abondant et continu. »(3)

4-Ibn al-Qayyim al-Jawziyya« Il ne fait aucun doute que le cœur se rouille au meme titre que le cuivre ou l’argent et les autres métaux.Son lustre se fait par le dhikr.Celui-ci le polit jusqu’à le transformer en un miroir immaculé.S’il est abondonné,il rouille,et s’il pratique le dhikr,le cœur retrouve son éclat.
Or,deux éléments rouillent le cœur de l’individu :l’insouciance et le péché.Sa brillance se réalise par deux autres éléments :la demande du pardon(al-istighfar) et le dhikr.
Lorsqu’un homme baigne dans l’insouciance la plupart de son temps,la rouille s’accumule autour de son cœur,proportionnellement au degré de son indifférence.Et quand la rouille s’installe dans un cœur,la réalité des choses ne se percoit pas comme il se doit par celui-ci.En effet,il verra le faux sous la forme du vrai et inversement.Ceci parceque lorsque la rouille s’y accumule,elle produit une obscurité qui ne laisse aucune issue à la manifestation des formes réelles des choses.
Ainsi ,si la rouille s’accumule,le cœur noircit.A ce moment-là,sa perception et sa conception des choses s’altèrent.Ainsi il ne saurait accepter le vrai ni nier le faux.C’est là la plus grande des sanctions du cœur.
A l’origine de cet état se trouve la négligence et l’inclination vers les vaines passions.L’une et l’autre cachent la lumière du cœur et aveuglent sa vue.
Dieu dit : »N’obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à Notre Rappel,qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier. »(Coran18/28).(4)

5-Fakhr ad-Din ar-Razi En commentant ce verset : »A Dieu appartiennent les plus beaux noms… »Razi a dit : »Celui qui est appelé à entrer à l’Enfer,c’est celui qui demeure inattentif au dhikr d’Allah le Trés Haut.Quant à celui qui sera délivré de ses affres,c’est grace au dhikrd’Allah.Les gens du gout(ceux qui ont gouté aux états spirituels) et les gens des dévoilements,trouvent par leurs ames que c’est ainsi.
Si le cœur néglige de se souvenir de Dieu et s’oriente vers le monde présent avec tout ce qu’il comporte de plaisir,il tombera devant la porte des convoitises(de ce monde) et du gel du à la privation.Il continuera à se transporter d’un désir à un autre,d’une quete à une autre et de ténèbres en ténèbres.Par contre,si l’homme ouvre la porte de son cœur au dhikr et à la connaissance de Dieu,il sera délivré des feux des divers fléaux et des genes provoquées par les pertes.Il profitera ,grace à la la connaissance de son Seigneur,Créateur de la terre et des cieux. »(5)


6-Ahmed ZarrouqL’élite est ferme dans ses paroles,ses actes,et son savoir.Les invocateurs sont les plus éminents de cette élite.Quel que soit l’acte de l’homme,celui-ci se délivre du chatiment de Dieu au moyen de son invocation.Dieu a concu le dhikr afin de résoudre les choses.Son utilité s’identifie à celle des boissons pour étancher la soif et les aliments pour assouvir la faim.Ainsi,chaque chose possède ses particularités.La masse des gens se préoccupe de ce qui est général.Quant à l’élite,elle s’attache à ce qui correspond à l’état de la personne humaine.(6)
La prise en considération des spécificités dans toutes choses,est établie telle dans les propos,les actes et les hommes,elle doit etre plus amplement-appliquée pour les invocations(adhkar pl.du mot dhikr).Car il n’y a pas une œuvre qui est plus salutaire pour le fils d’Adam que les invocations(dhikr).Dieu les a diversifiées,comme les boissons et les aliments(ma’ajine),chacune à sa propre utilité.Et chacun sa ration(ce qu’il lui faut).Ainsi,dans le dhikr,il faut voir ce qui est général et ce qui convient à l’état de chaque personne.

7-Ahmed Ibn ‘Ajiba« L’homme ne peut réaliser son accés au rang agréé par Dieu qu’après avoir d’abord réalisé trois choses :
1/-S’absorber dans l’énoncé du Nom de Dieu :Allah.Ceci est particulier à ceux qui sont autorisés par leur guide spirituel à le mentionner.
2/-Etre en compagnie d’autres invocateurs.
3/-S’attacher à l’œuvre pie,celle qui est exempte de toute imperfection ;autrement dit s’attacher à la shari’a Mohammadienne »(7)

CONCLUSIONTous les éducateurs et les guides spirituels ont conseillé,aux aspirants qui veulent emprunter le chemin qui mène vers Dieu et Son agrément,-l’abondance du dhikr de Dieu en toutes circonstances,dans la compagnie des gens du dhikr parceque les souffles de ces derniers annihilent les plaisirs de l’ame portée vers le mal.

Notes :
1-Nûr at-tahqiq,p.147
2-Miftah al-falâh d’Ibn ‘Ata Allah al-Iskandari,mort en 709H(Existe traduit en Français sous le titre : »La clef de la réalisation spirituelle et l’illumination des âmes »)
3-Ar-risâla al-qushayriyya,p.11O (Existe traduit en Francais:”Lettres”)
4-Al-Wâbil accayyib mina l-kalam at-tayyib d’Ibn al-Qayyim al-Jawziyya,mort en 751H ,p.52.
5-Commentaire du Coran de Fakhr ar-Râzi,t.4,p.482.
6-Qawâ’id at-tasawwuf de Ahmed Zarrouq (Existe dans “Livres à télécharger”)
7-Tajrîd sharh al- Ajrûmiyya d’Ibn ‘Ajiba,p.29



LES DIVISIONS DU DHIKR
-Le Dhikr à haute voix(dhikr jali=jahri) et le dhikr à basse voix(dhikr khafi)
-Le dhikr de la langue et le dhikr du coeur
-Le dhikr individuel et le dhikr collectif
-Le dhikr conditionné et le dhikr libre

A/-Le dhikr à haute voix(jahri) et à basse voix(khafi)

L'invocation de Dieu est instituée aussi bien d'une manière silencieuse qu'à haute voix. Le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix- a incité les croyants à accomplir le dhikr sous les deux formes. Cependant, les savants musulmans ont porté leur préférence sur le dhikr à haute voix, s'il est dépourvu d'ostentation, et dans la mesure où l'invocateur ne dérange pas ceux qui prient, lisent le Coran ou dorment (près de lui), et à cet effet, ils s'appuient sur certains hadîths :

1 - Selon Abû Hurayra, le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Dieu dit :
"
Moi, Je suis selon l'opinion que Mon serviteur se fait de Moi et Je suis avec lui quand il Me mentionne.
S'il Me mentionne en lui-même, Je le mentionne en Moi-Même.
S'il Me mentionne dans une assemblée, Je le mentionne dans une assemblée meilleure que la sienne. "(1) Ainsi celui qui mentionne Dieu dans une assemblée ne peut le faire qu'à haute voix.


2 - D'après Zayd Ibn Aslam qui a rapporté ce témoignage d'Ibn al-Arda' : " Je suis sorti une nuit avec l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -. Nous sommes passés devant un homme à la mosquée qui invoquait Dieu d'une voix élevée. Je lui ai dit :
- " Ô Envoyé de Dieu ! Est-il possible que cet homme soit un hypocrite (vantard) ? "
- " Non, mais il est un gémissant " awwâh. " (2)


3 - Ibn 'Abbâs a dit : " Elever la voix dans le dhikr, dès le départ des gens après la prière prescrite, était courant à l'époque du Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -. Et c'est en entendant la voix des invocateurs, que je savais que les gens étaient partis de la Mosquée. "(3)

4 - Selon as-Sâyib, l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Gabriel m'est apparu et m'a dit : " Ordonne à tes Compagnons d'élever leur voix lors du takbîr. " (4)

5 - Shaddâd Ibn Aws a dit : " Nous étions auprès de l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - quand il nous dit : " Levez vos bras et dites : " il n'y a de dieu que Dieu. " Ce que nous avons fait, puis le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : " Seigneur ! Tu m'as envoyé avec cette parole et Tu me l'as ordonnée. Tu m'as promis, pour elle (pour cela) le Paradis. Tu ne faillis jamais à Ta promesse. " Il dit ensuite : " Apprenez cette bonne nouvelle : Dieu vous a pardonné. " (5)

Il existe beaucoup d'autres hadîths. Le grand savant Jalâl ad-Dîn as-Suyûtî en a réuni vingt-cinq dans un opuscule intitulé : " Natîjatu l-fikr fî l-jahr fî adh-dhikr " (Le produit de la pensée concernant l'élévation de la voix pendant le dhikr). Il a dit dans sa présentation :
" Louange à Dieu et que Sa paix soit sur Ses serviteurs qu'Il a choisis. Tu m'as interrogé sur ce que les soufis avaient pour habitude de faire lorsqu'ils se réunissaient en cercle dans les Mosquées pour invoquer Dieu à haute voix. Tu m'as demandé si élever la voix en tahlil (6) est déconseillé (makrouh) ou non ? "
La réponse est celle-ci : " Il n'y a rien de déconseillé dans tout cela. Il y a des hadîths qui recommandent d'élever la voix dans le dhikr. Il en existe d'autres qui recommandent de s'y adonner en silence. Passer de l'un à l'autre dépend des situations où l'on se trouve et des personnes qui s'en acquittent. Je te donne ci-joint les détails à ce sujet. "
Ensuite, il énuméra les hadîths qui attestent l'un et l'autre procédé, puis il a écrit :
" Si tu réfléchis à ce qui nous est parvenu en matière de hadîths, tu sauras que dans leur ensemble, il n'y a absolument rien de détestable à invoquer Dieu à haute voix. Bien au contraire, certains d'entre eux le recommandent, soit clairement soit par déduction. "
Quant à ceux qui déconseillent le dhikr à haute voix en s'appuyant sur le hadîth qui dit (le meilleur dhikr est celui qui s'effectue discrètement), ils procèdent dans le cas de la récitation du Coran à haute voix, car il y a un hadîth qui dit (Celui qui lit discrètement le Coran est comme celui qui fait l'aumône discrètement). "


L'imam An-Nawâwî a concilié les deux en disant : " la discrétion est préférable par crainte de la duplicité, ou la gène qui pourrait être occasionnée à ceux qui prient ou dorment. Par contre, le dhikr de Dieu à haute voix est meilleur en dehors de ces circonstances car il produit plus d'effet sur les invocateurs et, de plus, fait profiter ceux qui l'entendent. En outre, cette méthode garde en éveil le lecteur. Celui-ci concentre sa pensée sur le dhikr et tend l'oreille pour en saisir le sens. De plus, le dhikr chasse le sommeil et accroît le dynamisme. Certains savants ont dit : " La lecture du Coran à voix haute est recommandée dans certains cas, et la lecture discrète dans d'autres, c'est que le lecteur discret peut se lasser et la récitation à haute voix le réconfortera, et celui qui lit le Coran à haute voix peut se fatiguer et la lecture à basse voix le reposera. "

C'est ainsi que les deux procédés se concilient.


· 1- Si tu dis : " Mais Dieu a dit : "Invoque ton Seigneur en toi-même, en humilité et crainte, à mi-voix... " (Coran, 7/205), la réponse à ce verset se présente sous trois aspects :

Le premier : C'est un verset révélé à La Mecque comme celui du voyage nocturne : " Dans la prière, ne récite pas à haute voix ; et ne l'y abaisse pas trop, mais cherche le juste milieu entre les deux. " (Coran, 17/110) .Il a été révélé au moment où le Prophète - Que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix- récitait le Coran à voix haute au point qu'en l'entendant, les associateurs injuriaient la Parole divine et celui qui la révélait. C'est pourquoi Dieu ordonna de baisser la voix afin d'éliminer tout prétexte qui justifierait ces insultes. C'est d'ailleurs dans le même ordre d'idées que Dieu a interdit de calomnier les idoles : " N'injuriez pas ceux qu'ils invoquent, en dehors d'Allâh, car par agressivité, ils injurieraient Allâh dans leur ignorance. " (Coran, 6/109) Dans son commentaire du Coran, Ibn Kathîr fait référence au sens à donner à ce verset.
Le deuxième : Un groupe de commentateurs du Coran, parmi lesquels 'Abd ar-Rahmân Ibn Zayd Ibn Aslam, le maître de l'imam Mâlik et Ibn Jarîr, ont compris de ce verset qu'il s'agit du lecteur du Coran. Dieu lui présente le dhikr (par la récitation du Coran) à voix basse dans le dessein de magnifier le Livre de Dieu et ainsi de mieux saisir la portée de sa signification, et cette interprétation est renforcée par l'attache que ce verset a avec le suivant : " Quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence, afin que vous obteniez la miséricorde (d'Allâh). " (Coran, 7/204)
Je dis, qu'en recevant l'ordre de baisser le ton lors du dhikr et surtout pendant l'écoute du Coran, c'est par crainte que l'auditeur ne se détourne quelque peu du dhikr ; aussi on le met en garde que si le silence est imposé à la langue, il ne faut pas oublier que le dhikr dans le cœur demeure une obligation pour qu'il ne reste pas indifférent au Rappel de Dieu. C'est pourquoi, le verset se conclut ainsi : " Ne sois pas au nombre des insouciants. "

Le troisième : Les soufis disent que ce verset concerne en particulier le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - qui est parfait. Quant aux autres, il est à noter que le dhikr silencieux peut être altéré par les suggestions de Satan et des pensées pernicieuses. Aussi, il est ordonné d'élever le ton car c'est là un moyen de repousser ses effets négatifs.
Je dis : Ceci est attesté par le hadîth rapporté par al-Barrâz d'après Mu'âdh Ibn Jabal selon lequel l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : "Que celui qui prie la nuit, élève la voix en récitant le Coran, car les anges s'aident de sa prière pour prier et écoutent sa lecture. Les djinns croyants, installés dans l'espace, et ses voisins qui l'environnent, eux aussi prient pour (avec/ par) sa prière et écoutent sa récitation. Grâce au ton élevé de sa lecture, il chasse de sa maison, et de celles qui l'entourent, les pervers parmi les djinns et les démons. "


·
2- Si tu dis : " Mais Dieu a dit : " Invoquez votre Seigneur en toute humilité et recueillement et avec discrétion. Certes, Il n'aime pas les transgresseurs. " (Coran, 7/55), certains commentateurs identifient la transgression par le dou'a' à haute voix.
La réponse se présente sous deux aspects :


Le premier : L'explication la plus plausible, est qu'il s'agit d'une interprétation qui outrepasse ce qui a été ordonné, ou c'est une prétention qui n'a pas de fondement dans la sharî'a. Ceci est attesté par ce qui a été rapporté par Ibn Mâja et al-Hâkim d'après Abû Na'âma : " 'Abd Allâh Ibn Maghfal a entendu son fils dire : " Seigneur ! Je te demande le palais blanc qui se trouve à droite du Paradis. " Le père dit alors : " J'ai entendu l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - dire : " Il y aura dans cette Communauté des gens qui, par leurs invocations, s'érigent en provocateurs (agresseurs). " " Telle est l'explication de ce verset par un Compagnon et celui-ci sait mieux de quoi il parle.
Le deuxième : L'appréciation la plus saine à faire est que ce verset s'adresse à ceux qui demandent à Dieu d'exaucer leurs vœux (dou'a') et non pas au dhikr lui-même. En effet, dans le dou'a', il est préférable de se montrer discret car, par ce biais, on est plus sûr de recevoir une réponse. C'est pourquoi, Dieu dit : " Lorsqu'il invoqua son Seigneur d'une invocation secrète. " (Coran, 19/3) C'est de là que vient la préférence d'énoncer doucement al-isti'âdha (7) au moment de la prière parce qu'elle est considérée comme un dou'â'.

3-Si tu dis : Il a été rapporté de la part d'Ibn Mas'ûd que celui-ci a vu, dans la mosquée, des gens dire à voix haute : " Il n'y a de dieu que Dieu. " Il leur a dit : " Je ne vois en vous que des innovateurs " et il les a chassés de la mosquée.
Je réponds : Cette tradition d'Ibn Mas'ûd a besoin d'être étayée, en s'appuyant sur les imâms qui l'ont enregistrée dans leurs livres. S'il est possible d'établir son authenticité, il s'ensuit qu'elle contredit de nombreux hadîths solidement établis. Dès lors, je saisis l'opportunité de démentir le récit attribué à Ibn Mas'ûd. En effet, l'imâm Ahmad Ibn Hanbal a dit dans son livre intitulé " l'ascétisme " : " Husayn Ibn Mohammad, selon al-Mas'ûdî qui le tient de 'amir Ibn Shaqîq lequel l'a entendu d'abi Wa'il, ce qui suit : " Ceux qui prétendent que 'Abd Allâh interdisait le dhikr avancent un fait faux. Je ne me suis jamais réuni avec Ibn Mas'ûd sans entendre celui-ci invoquer Dieu. "(8)


Dans ce même ouvrage sur l'ascétisme, Ahmad a aussi cité Thâbit al-Bannâï en disant : " Les gens du dhikr se rassemblent pour se rappeler de Dieu, alors qu'ils portent des montagnes de péchés, cependant ils quittent l'assemblé du dhikr exemptés de tous ces péchés. "
Le grand savant, le chaykh Mahmûd al-Alûsî a dit, dans son commentaire de ce verset : " Et si tu élèves la voix, Il connaît, certes, les secrets, même les plus cachés. " (Coran, 20/7), que le recours à un ton élevé est interdit aussi bien dans le dou'â' que dans le dhikr ; à la suite de cette parole de Dieu : " Invoque ton Seigneur en toi-même, en humilité et crainte, à mi-voix... " (Coran, 7/205).


Tu sais, que le dhikr et le dou'â' sont déconseillés à haute voix, mais cela ne doit pas être pris dans un sens absolu. L'imam an-Nawâwî a dit dans ses fatawâs : " Le ton élevé dans le dhikr là où il ne cause aucun dommage est légal et recommandé. Mieux encore, il est meilleur que le dhikr secret pour l'école shâfi'ite. Cette appréciation est également partagée par l'école de l'imâm Ahmad. Elle l'est aussi d'après deux versions rapportées sur l'imam Mâlik par al-Hâfiz ibn Hajr dans son ouvrage " Fath al-Bârî. "

C'est ce qu'en pense al-Qâdîkhân dans ses fatâwas relatives aux différentes manières de réciter le Coran. Dans le chapitre de la toilette mortuaire, il dit : " Il est détestable d'élever la voix dans le dhikr. " Mais il est évident qu'il s'agit de celui qui suit un convoi funèbre. C'est d'ailleurs le point de vue de l'école shâfi'ite, sans qu'il soit pour autant absolu. "

Al-Alûsî a dit aussi : " Certains grands savants ont expliqué le ton élevé, en parlant d'un ton exagérément élevé plus que ce qu'exige la nécessité. Ainsi, selon le besoin, le ton doit être modéré. Or, en cas de nécessité, la voix haute entre dans le cadre des prescriptions impératives. Plus de vingt hadîths authentifient le fait que l'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - éleva la voix dans le dhikr en plusieurs occasions. " Cela est aussi authentifié par Abû az-Zubayr. Celui-ci a entendu 'Abd Allâh Ibn az-Zubayr dire : " Le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - après les salutations de la fin de sa prière disait avec sa haute voix : " Il n'y a de dieu que Dieu, unique et sans associé, à Lui appartient le Royaume et à Lui appartient la louange ; Il est en toute chose Omnipotent. Il n'y a de force ni de puissance que par Dieu. Nous n'adorons que Lui. A Lui tous les bienfaits et à Lui tous les mérites. " "

A ce sujet, poursuit al-Alûsî, Ibrâhim al-Kawrânî, dans son étude de la question, possède deux écrits magistraux dont le premier est consacré au " dhikr à haute voix " et le second intitulé " L'embellissement de l'homme pieux, qui revient repentant vers Dieu, par les vertus du rappel de Dieu " consacré aux vertus du dhikr et ses effets.(9)

La prééminence du dhikr à haute voix

Le savant at-Tahtâwî a dit, en marge des " Marâqî al-falâh " : " Il y a divergence à ce sujet:
Est-ce que la discrétion dans le dhikr est préférable ? La réponse est oui, parce que de nombreux hadîths l'attestent parmi lesquels celui-ci qui dit : " Le meilleur des dhikr est le discret et la meilleure subsistance est celle qui suffit. " C'est parce que l'œuvre discrète est plus profonde sur le plan de la sincérité et plus proche de la réponse de Dieu.
D'autres disent : Au contraire, c'est le dhikr à haute voix qui est préférable. De nombreux hadîths le justifient parmi lesquels celui d'Ibn az-Zubayr qui a dit : " L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -, après le taslîm final de la prière, disait d'une voix élevée : "Il n'y a de dieu que Dieu Unique et sans associé, à Lui appartient le Royaume, à Lui appartient la louange ; Il est, en toute chose, Omnipotent ; il n'y a de force ni de puissance que par Dieu. "(10)L'Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - ordonnait à celui qui récitait le Coran dans la mosquée, d'élever la voix afin que l'on entende sa lecture. De son côté, Ibn Omar demandait qu'on lui lise le Coran à voix élevée pour faire entendre tous ceux qui l'entouraient. Ceci, parce que ce procédé est plus efficient et dispose mieux à la réflexion. Il est d'autant plus utile qu'il réveille le cœur des insouciants. "
En fait, l'un et l'autre procédés dépendent des personnes concernées et de leurs états d'âme. Ainsi, pour celui qui craint de se laisser aller à la duplicité ou de porter préjudice à quelqu'un, le dhikr silencieux est plus judicieux. Dans le cas contraire, la préférence est accordée au dhikr à haute voix. "
At-Tahtâwî a dit aussi dans les " Fatâwâi " : " Le dhikr à haute voix dans les mosquées ne peut être interdit, de peur de tomber parmi les injustes dont le verset parle : " Qui est plus injuste que celui qui empêche que dans les mosquées d'Allâh, on mentionne Son Nom... " (Coran, 2/114)


Ash-Sha'rânî a dit à propos du dhikr de l'invocateur et de l'action de grâce de la personne reconnaissante : " Les savants, anciens et contemporains, sont unanimes à recommander d'invoquer Dieu en groupe dans les mosquées et en d'autres lieux, à condition que leurs voix ne troublent pas celui qui dort, accomplit sa prière ou lit le Coran, comme cela est indiqué dans les livres de fiqh . "(11)
En marge de ses gloses (hashya) célèbres, Ibn Abidayn a dit :
" Dans le livre " al fatawi al khairya " au chapitre relatif à ce qui est à conseiller ou à déconseiller dans le dhikr, l'auteur rappelle qu'il y a dans la tradition des hadîths qui nous incitent au dhikr à haute voix tel ce hadith quodsi où Dieu dit : " S'il Me mentionne dans une assemblée, Je le mentionnerai dans une assemblée meilleure que la sienne " (Cité par Bukhârî et Muslim). En même temps, il y a des hadîths qui recommandent de faire le dhikr en silence. En fait, comme il a été indiqué plus haut, tout dépend des personnes et des situations où elles se trouvent. Il est donc possible de passer d'un procédé à un autre.

C'est dire que cette affirmation ne contredit en rien ce hadîth : " Le meilleur dhikr est le dhikr discret ", du moment que l'on craint de tomber dans la duplicité ou de porter tort à celui qui prie ou dort.
En dehors de ces exceptions, les savants ont dit : " Le dhikr à haute voix est préférable car il est plus efficient, profite à ceux qui l'entendent et réveille le cœur de l'invocateur. Celui-ci concentre sa pensée sur ce qu'il dit, astreint son oreille à écouter, chasse son sommeil et ajoute à son dynamisme. "
La même idée se retrouve chez al-Hamawî qui rapporte d'après l'imâm ash-Sha'rânî : " Les savants, anciens et contemporains, sont unanimes à recommander le dhikr en groupe dans les mosquées ou dans d'autres lieux, à condition de ne pas troubler par leurs voix celui qui dort, prie ou récite le Coran. "(12)


Notes:

1-Cité par Boukhari,Tirmidhi,Nassa'i et Ibn Majah
2-Cité par al-Bayhaqi et par as-Suyuti dans ses fatawa,t.1,p.391
3-Cité par Boukhari et par al-Hafiz Ibn Hadjr al-Qastalani,t.2,p.259
4-Cité par l'Imam Ahmed,Abou Dawud et Tirmidhi. Il a été authentifié par as-Suyuti dans son livre des fatawa,t.1; p.389
5-Cité par al-Hakim,t.1 ,p.391
6-Le fait de chanter la formule la ilaha illa Allah
7-Le fait de dire:"je me réfugie auprés de Dieu contre Satan le lapidé"
8-Jalel adDin asSouyouti,dans son livre"al bawi lil fatawi"
9-"Ruh al-Ma'ani" du savant le Shaykh Mahmud al-Alusi,mort en 1370H,t.16, p.147-148
10-Cité par Boukhari et Tirmidhi
11-Gloses de at-Tahtawi sur "Maraqi al-falah",p.207
12-Hachiatou Ibn Abidin, t.5, p.263

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