Filiation et naissance
Abdu-Salam Ben Sulaymân dit : «Mashîsh» Ben Abi-Bakr Ben 'Ali al-'Alamî Ben Bûhurma Ben ‘Isâ Ben Salâm «al-'Arûsî» Ben Ahmed «Mezwâr» Ben Ali «Haydara» Ben Muhammad Ben Idrîs II Ben Idrîs I Ben Abdullah «al-Kâmil» Ben Hasan II Ben Hasan I Ben Ali Ben Abî-Tâlib et Fatima al-Zahra fille du prophète Muhammad Ben Abdullah, qu'Allah lui adresse Ses prières et Ses salutations.
Il est né en 559 H / 1163, à Béni-Arous à 71 km de Larache.
La vie d'Abdul-Salam Ben Mashîsh
Il fréquenta l'école Qoranique et apprit par cœur le Qorân, alors qu'il n’avait pas encore ses douze années. Puis poursuivit ses études dans les sciences (religieuses).
Il travailla ensuite dans l'agriculture, comme la plupart de la population de sa région. Il ne comptait que sur lui même pour subvenir à ses besoins. Il se maria avec sa cousine (paternelle), et eut quatre garçons : Muhammad, Ahmed, Ali et Abdu-Samad, et une fille Fatima.
Selon certains, Cheikh Abdul-Salam n'était pas, durant toute sa vie, plié sur le culte et les actes d'adoration. Manifestement, sa vie se divise en trois étapes : la première étape, était consacrée à la science et le savoir. La deuxième : à son occupation de ses enfants et le travail de la terre. La troisième phase : à l'adoration de Dieu par sa retraite au mont «al-'Alam» où se trouve le village «Adiaz al-Foqânî», et ce jusqu'à sa mort en martyr. Selon d’autres sources, on dit que le Cheikh Abdul-Salam voyagea en orient, puis lors de son retour au Maroc, il s’établit quelques temps à Bejaïa avant de rejoindre sa résidence au mont «al-'Alam».
Ses maîtres et ses disciples
Il était, qu'Allah soit satisfait de lui, très sérieux et s'employait avec assiduité dans l'effort (spirituel) et à la pratique quotidienne des litanies. Il eut à traverser les différentes stations (spirituelles) et les multiples étapes jusqu'à l'aboutissement à la voie qui donne accès à la connaissance du Très-Haut. Il excellait de ce fait, dans la science (ésotérique) et l'ascétisme.
Parmi ses maitres : le savant Ahmad Aqatrân, enterré dans le village de «Abrouch» près de la porte de Taza. Quant à son maître dans l'éducation et le comportement : le Seigneur et maître Abdu-Rahmân al-Madanî al-Zayyât, de qui, il prit la science du Tasawwûf, qui est en orbite autour de l’art de se parer et de s'embellir des éthiques du Prophète Muhammad, qu'Allah lui adresse Ses prières et Ses salutations, et il eut les meilleures connaissances dans cette science.
Cheikh Abdul-Salam Ben Mashîsh, a déclaré que son maître Abdul-Rahmân venait le voir de Médine, en raccourcissant la distance (qui les sépare), pour l'éduquer et le guider dans le sentier de Dieu, comme l'a rapporté son disciple Abul-Hasan al-Shâdhilî.
Le gnostique Muhammad Ben Mas'ûd al-Fâsî al-Makkî a dit dans son livre «al-Futûhât al-Rabâniyya» : le maître Abdul-Rahmân al-Madanî est venu vers Abdu-Salâm Ben Mashîsh, lorsque celui-ci fut touché par un état de ravissement, alors qu'il n'avait que sept ans. Il se présenta à lui, dans une apparence caractérisée par l'état qu'ont les élus de Dieu et lui dit : «Je suis ton maître !» Il lui révéla des choses importantes à son sujet, et lui décrit ce que sera ses états et ses stations (spirituelles)…station par station. Et lui dit : «Je serai ton intermédiaire dans chaque état et station !»
Abdul-Salam Ben Mashîsh, fut interrogé, plus tard, à propos de son maître : «Est-ce vous qui alliez à lui ? Ou c'était lui qui venait à vous? » Il répondit : «Tout cela a été !» On lui demanda alors : «en voyageant comme à l'accoutumée ou en raccourcissant la distance ?» Il répondit : «en raccourcissant la distance !»
Son lègue scientifique
La raison pour laquelle Abdul-Salam Ben Mashîsh n'a pas laissé de traces écrites, malgré son prestigieux statut, et comme nous l'avons constaté dans son élève Abul-Hasan al-Shâdhilî, est qu'il était très discret ! Il disait dans une de ses invocations : «Seigneur ! Je vous demande de rendre les créatures hostiles à mon égard, pour que mon refuge ne soit qu'auprès de Vous !» Dieu a répondu à sa demande et le Cheikh Abdul-Salam fut tellement caché au vu et au su de tous que personne ne le reconnu à part le Cheikh Abul-Hasan al-Shâdhilî, et que cette voie Shadhûliyya s'est vue attribuée son nom du sien.
En revanche, il laissa un ensemble de savoir oral en matière de sagesse soufie caractérisé par la clarté et la pureté du mot, et sa compatibilité avec le Qorân et la Sunna, et qui nous est parvenu par l'intermédiaire de son disciple Abul-Hasan al-Shâdhilî…parmi lesquels ce conseil donné à son disciple Abul-Hasan al-Shâdhilî, qu'Allah soit satisfait. Il dit : Mon maitre me recommanda ce conseil : «Ne te déplace qu’aux endroits où tu espère la récompense de Dieu. Ne siège qu'aux endroits qui t'apportent souvent l'assurance que Dieu ne sera pas désobéi. Ne fréquente uniquement que celui qui t'apporte appui à l’obéissance à Dieu. Maintiens la purification (les ablutions) en cas d'incertitude, à chaque impureté, purifie-toi ! Et également de la souillure de ce bas-monde. À chaque fois que tu as des tendances au désir, redresse ton âme par la repentance de ce que tu as corrompu par le désir ou que tu as failli corrompre. Et sois en compagnie de Dieu avec respect et intégrité !»
Parmi les plus importants textes d'Abdul-Salam Ben Mashîsh qui nous sont parvenu ; est la prière sur le prophète Muhammad, qu'Allah lui adresse Ses prières et Ses salutations. C'est un texte unique, dés que ses mots s'associent avec l'esprit, celui-ci bat ses ailes dans une atmosphère céleste et dans le royaume de la beauté. Ce texte a donné lieu à un grand nombre d'interprétations et de commentaires de la part de maîtres de différents pays.
Prière Mashîshiyya
Ô mon Dieu, bénis celui dont dérivent les secrets et dont jaillissent les lumières. Bénis celui dans lequel s'élèvent les réalités et en lequel furent descendues les sciences d'Adam, de sorte qu'aucun d'entre nous ne peut saisir son immensité. Les jardins du monde spirituel sont ornés par la fleur de sa beauté, et les bassins du monde de la Toute Puissance débordent par le flux de ses lumières. Il n'existe pas de chose qui ne soit liée à lui, car s'il n'y avait pas le médiateur, tout ce qui en dépend disparaîtrait.
Ô mon Dieu, accorde-lui une bénédiction telle qu'elle lui revient par Toi et de Ta part, selon l'étendue de sa dignité.
Ô mon Dieu, joins-moi à sa postérité et accorde-moi d'être parmi les Justes par son intermédiaire. Fais que je le connaisse par une connaissance qui me détourne des abreuvoirs de l'ignorance et me désaltère aux abreuvoirs de la vertu. Porte-moi sur son chemin, enveloppé de Ton aide, vers Ta présence. Utilise-moi pour frapper sur toute vanité afin de la détruire. Plonge-moi dans les océans de l'Un, tire-moi des bourbiers du chemin vers l'Unité, noie-moi dans la source pure de l'océan de l'Unicité, afin que je ne voie, ni n'entende, ni ne sois conscient, ni ne sente que par elle. Et fais du Voile Suprême la vie de mon esprit, et de Son esprit le secret de ma réalité, et de Sa réalité tous mes mondes, par la réalisation de la Vérité première.
Ô Premier, Ô Dernier, Ô Extérieur, Ô Intérieur, écoute mon appel, ainsi que Tu as écouté l'appel de Ton serviteur Zacharie ; viens me secourir, aide-moi à m'orienter vers Toi, réalise l'union entre moi et Toi, et efface tous les liens entre moi et autre que Toi.
Allah ! Allah ! Allah ! «En vérité, Celui qui t'a inspiré le Coran te ramènera là où nous tous retournons» (Coran XXVIII, 85)
«Notre Seigneur, accorde-nous une Miséricorde de Ta part, et dispose de notre sort conformément à la voie droite» (Coran, XVIII, 10).
«En vérité, Dieu et Ses Anges bénissent le Prophète ; Ô vous qui croyez, priez pour lui et appelez la paix sur lui.» (Coran XXXIII, 56)
Que les grâces, la paix, les salutations, la miséricorde et les bénédictions de Dieu se répandent sur notre seigneur Muhammad, le prophète illettré qui est Ton serviteur, Ton prophète et Ton envoyé. Qu'elles se répandent aussi sur sa famille et sur ses compagnons et qu'elles soient aussi nombreuses que les paroles parfaites et bénies de notre Seigneur.
«Gloire à ton Seigneur, le Seigneur de la Toute Puissance, Celui qui est au-delà de ce qu'ils imaginent. Que la paix soit sur les envoyés de Dieu. Louange à Dieu, le Maître des mondes.» (Coran, XXXVII, 180-182).
«D'après la traduction de Titus Burckhardt, et de Denise Masson pour les passages coraniques.»
الصَّــلاة المشـيشـيّة
لسيدي عبد السلام بن مشيش رحمه الله تعالى و هو شيخ الامام الشذلي و كان و لا زال يربي بها بعض مريديه .
وهي من اوراد سيدي احمد الدردير وقد اذن لي فيها الشيخ عبد الله الغريبي القادري شيخ الطريقة القادرية في تونس.
اللهمَّ صلِّ على مَنْ منهُ انشقَّت الأسرارُ ، وانفلقَتِ الأنوارُ ، وفيهِ ارتقَتِ الحقائقُ ، وتنـزَّلتْ عُلومُ آدمَ فأعجزَ الخلائقَ ، ولهُ تضاءَلتِ الفُهومُ فَلمْ يُدْرِكْهُ منّا سابقٌ ولا لاحِقٌ ، فرياضُ الملكوتِ بزهرِ جماله مونِقةٌ ، وحياضُ الجبروتِ بِفيضٍ أنوارِهِ مُتدفّقةٌ ، ولا شيءَ إلا وهوَ به منوطٌ ، إذ لولا الواسِطةُ لذهَبَ كما قيلَ الموسوطُ ، صلاةً تليقُ بكَ مِنكَ إليهِ كما هو أهلهُ ، اللهمَّ إنّه سرُّكَ الجامعُ الدَّالُّ عليكَ ، وحِجابُكَ الأعظمُ القائمُ لكَ بينَ يديكَ ، اللهمَّ ألحقْنِي بنسبِهِ ، وحقِّقْنِي بحسَبِهِ وعرِّفني إِيَّاهُ مَعرفةً أسْلمُ بها مِن مواردِ الجهلِ ، وأكرعُ بِها مِنْ مَوارِدِ الفَضل . واحملني على سَبيلِهِ إلى حَضْرتِكَ حَمْلاً محفوفاً بِنُصْرَتِكَ ، واقذفْ بي على الباطل فأدمغَهُ ، وزُجَّ بي في بحار الأَحَدِيَّة ، وانشُلني من أَوْحالِ التَّوحيدِ ، وأغرقني في عين بحْرِ الوَحدةِ ، حتى لا أرى ولا أسمَعَ ولا أَجِدَ ولا أُحِسَّ إلا بها ، واجعلْ الحِجابَ الأعظمَ حياةَ رُوحي ، ورُوحَهُ سِرَّ حقيقتي ، وحقيقَتَهُ جامعَ عَوالمي ، بتحقيقِ الحقِّ الأوّلِ ، يا أَوّلُ يا آَخِرُ يا ظاهِرُ يا باطنُ ، اسمع ندائي بما سمعْتَ به نداءَ عبدِكَ زكريا ، وانصُرني بكَ لكَ ، وأيّدني بكَ لكَ ، واجمعْ بيني وبينَك وحُلْ بيني وبينَ غَيرِك ، اللهُ ، اللهُ ، اللهُ (( إنَّ الذي فرضَ عليْكَ القُرآنَ لرادُّكَ إلى معادٍ )) ، (( ربَّنا آتِنَا مِنْ لدُنْكَ رحْمَةً وَهَيِّئْ لَنَا مِنْ أَمْرِنَا رَشَداً )) (ثلاثاً) .
Prière Mashîshiyya en vidéo
Son décès
La raison pour laquelle Abdul-Salam Ben Mashîsh sorti de sa retraite, est sa décision à combattre Ibn Abil-Tawâjin al-Ketâmî, un faux prophète qui avait de l'influence sur certaines personnes. Abdul-Salam Ben Mashîsh à mené contre lui et ses adeptes, une vaste compagne, sans relâche, usant de la logique et des preuves religieuses, par des mots et des actes, et c'est ce qui a motivé le faux prophète et ses adeptes à comploter, visant à tuer Abdul-Salam Ben Mashîsh. Le charlatan Ibn Abil-Tawâjin envoya un groupe de ses adeptes qui ont tendu une embuscade au Cheikh Ben Mashîsh. Lorsque celui-ci sortit de sa retraite et descendit pour faire ses ablutions, en se préparant pour la prière de l'aube, la bande se jeta sur lui et le tua en 626 H / 1228, qu'Allah lui accorde sa vaste miséricorde.
Cheikh Abdul-Salam Ben Mashîsh ne légua aucun héritage à ses enfants, seulement son Qorân, son épée et son rosaire :
- L’héritier du Qorân, ses descendants sont devenus des érudits dans la science religieuse.
- L’héritier de l'épée, ses descendants sont devenus des guerriers.
- L’héritier du rosaire, ses descendants sont ceux qui mentionnent Dieu.
Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi
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