samedi 18 avril 2015

La demande d’intercession (al-tawassul) – Al-du'â al-nâçirî - Imam ibn Nâcir (Mafâtih al-Qurb)




A l’occasion des commémorations de la disparition du vénéré Cheikh Mohammed Zakî Ibrâhîm, les membres de la branche française de la Tariqah Mohammeddiyah Châdhiliyyah Nâçiriyyah sont heureux de présenter le texte bilingue de « La demande d’intercession (al-tawassul) » de l’Imam Mohammed ibn Nâcir Al-Dur’î, qui figure au nombre de leurs principales oraisons.






lundi 6 avril 2015

Compte rendu " Le Royaume du Graal " par Jean Robin





Compte rendu de J.F.      
                                      

De nombreux amis et lecteurs nous ont confié leur perplexité devant l’oeuvre de Jean Robin (un livre par an environ de 1978 à 1993) et leur admiration pour sa documentation et ses connaissances . Nous sommes d’accord sur le premier point. En revanche, nous sommes moins admiratifs pour sa documentation, car nous la possédons en grande partie (avec, en plus, certains documents en plusieurs langues étrangères qui lui sont inaccessibles). Enfin, pour ce qui concerne ses connaissances, leur mélange délibéré de vérités et d’erreurs, et de propositions indécidables (comme on dit en logique mathématique), quand ce ne sont pas des délires, nous laisse souvent une impression de malaise.

Ibn ‘Arabi met en garde contre les connaissances justes mais acquises « frauduleusment », c’est à dire par les seules forces humaines et prométhéennes : c’est le cas de la philosophie profane moderne, et c’est ce qui la sépare irrémédiablement du Soufisme.

Certaines choses ne sont pas toutes bonnes à dire (par exemple, chiffrer la date de la fin des temps, comme dans le 1er volume -1978).

D’autres affirmations sont faites pour jeter le désarroi et le trouble dans les esprits sains, c’est à dire qu’elles risquent de faire perdre le discernement ou tout au moins, de « décerveler ». Et ce genre de tentative (consciente ou non ) correspond aux techniques de la contre-initiation. M.Robin qui se prétend « guénonien de stricte observance » (sic!) comprendra parfaitement ce que nous voulons dire…C’est pourquoi quand M. J. Parvulesco dédie sa « Spirale prophétique » (chez Trédaniel, également) à « Jean robin, agent d’influence du Regnum Sanctum » ( sic!), nous sommes édifié mais pas du tout rassuré !…

Quant aux renseignements confidentiels dus à l’indiscrétion et la légèreté de certains collecteurs et divulgateurs de lettres de Guénon et de Michel Vâlsan, que faut-il en penser ? Chez ces derniers « chasseurs de courrier », il y a d’ailleurs rétention de l’information et de connaissances légitimes dues aux chercheurs sincères, et au besoin étalage de détails privés qui ne s’accommodent pas de publicité (1).

(1) Ainsi, que penser de la photocopie d’une lettre de Michel Vâlsan où sont dévoilés son adresse et son n° de téléphone personnel, comme le fait Jean Grangé (= Jean Tourniac), dans la réédition de son livre sur Guénon (Ed. Du Soleil – 1993), sous prétexte d’apporter une preuve épistolaire à ses dires… Il y étale complaisamment le satisfecit accordé du bout des lèvres par M. Vâlsan à son Ier livre sur Guénon(1973). S’il savait ce qu’en pensait en privé M.Vâlsan ! D’ailleurs, il le savait sans doute …Quelle duplicité !

Après ces considérations générales, il va falloir passer à une recension plus détaillée, tâche ardue pour un ouvrage comportant 764 pages !

Il y a notamment tout ce qui concerne le christianisme ou plus exactement le Catholicisme, ce qui n’est pas une simple nuance ; et, dans un perspective eschatologique comme les affectionne Jean Robin, on voit bien qu’il fait son possible pour escamoter le rôle de l’Islam à la fin des temps, car, depuis certaine préface proprement scandaleuse à la 2è édition de son 1er livre (« René Guénon, témoin de la Tradition »), il se refuse à admettre l’autorité de Michel Vâlsan en la matière, projetant les limites personnelles de ses déficiences sur un sujet qui ne souffre pas de point de vue subjectif : en métaphysique, si on n’est pas capable de faire abstraction de son idiosyncrasie, on s’abstient. Guénon disait à peu près que c’est comme en mathématique : on comprend ou on ne comprend pas .

Malgré toutes ses ruses, ses demi-connaissances et les ressources de son style, il relâche sa vigilance anti-traditionnelle vers la fin ; mais il faut attendre les pages 506-507 pour déceler l’erreur majeure de la thèse de Jean Robin, concernant le rôle du Christ à la fin des temps, oubliant d’ailleurs comme beaucoup de Chrétiens que le Christ de la 2è venue n’est absolument pas le même que celui apparu il y a environ 2000 ans ( il ne peut pas ne pas le savoir, et c’est ce mélange d’erreurs et de demi-vérités qui trahit la marque de la contre-initiation) .

Pour ne pas se perdre dans les détails (pour cela, on se reportera aux pages citées ci-dessus), disons que par un tour de passe-passe qui est foncièrement malhonnête, Robin s’appuie sur Guénon en lui prêtant une thèse qui ne peut être la sienne. Que l’on en juge…

Robin reprend une longue citation de Guénon de son article « un projet de Joseph de Maistre pour l’union des peuples » (Etudes sur la franc-Maçonnerie, t.I) : « (…) il s’agit de restaurer l’unité, supranationale plutôt qu’internationale, de l’ancienne Chrétienté, unité détruite par les sectes multiples qui ont « déchiré la robe sans couture », puis de s’élever de là à l’universalité, en réalisant le Catholicisme au vrai sens du mot, au sens où l’entendait également Wronski, pour qui ce Catholicisme ne devait avoir une existence pleinement effective que lorsqu’il serait parvenu à intégrer les traditions contenues dans les Livres sacré de tous les peuples . » c’est Jean Robin qui souligne).

Tout de suite, à moins d’être aveuglé par des préjugés anti-islamiques comme Robin, on remarque que Guénon ne parle pas de Christianisme, encore moins de Christianisme romain, mais de « Catholicisme au vrai sens du mot ». Même non-linguiste, Robin sait bien que le sens grec de « katholikos » est : universel, et que le christianisme romain non seulement n’est pas universel, mais n’est même pas unitaire, – n’étant reconnu comme autorité ni par les Chrétiens protestants ni par les catholiques orthodoxes – et ne reconnaissant la validité ni du Judaïsme, ni de l’Islam. Or, la seule doctrine, immédiatement vérifiable dans le texte même, qui reconnaît toutes les traditions non dégénérées, c’est l’Islam, n’en déplaise au petit lobby hindo-bouddhiste (Daniélou, Hapel, Ricard..etc) .
C’est tout de même un peu fort de faire endosser à Guénon une nouvelle doctrine inventée par Robin et commune aussi aux maçons anti-musulmans du R.E.R !

La même erreur est commise de façon intéressée concernant le mot Israël dont le sens est purement spirituel (cf. Saint Paul, sans parler du terme coranique « Isra’îl », toujours distinct de « Yahûd ») et n’a rien à voir avec les visées colonialistes bassement terrestres des sionistes…

Jean Robin sent bien que sa thèse ne tient qu’à un fil, car « la réponse [qu’il apporte] est aussi courte que décisive, pour la véritable compréhension d’un livre [ Le Royaume du Graal] que les « guénoniens » rejetteront ou accepteront ici même »( p.506). C’est d’ailleurs cet aveu déguisé qui nous avait alerté en relisant l’auteur : nous avions trouvé là la pierre d’achoppement. C’est ici que se trouve la « clef » de l’ouvrage. Et en rapport avec la thèse et le sujet de son livre, Robin prétend que Guénon occulta la « mission de la France » (p.506), autrement dit, il aurait délibérément menti ou péché par omission pour « détourner l’intérêt de la contre-initiation »(sic!). Il affirme plus loin (p.507) que ceux qui ont compris, non seulement rectifient l’ « erreur » de Guénon concernant cette mission de la France, mais ils ne quittent pas le Christianisme pour entrer dans l’Islam, la faute en incombant à M. Vâlsan qui n’aurait pas suivi les mises en garde de René Guénon sur les conversions ! (chapitre XII, I.&R.S). On se demande comment un homme aussi intelligent que Robin, qui en a donné la mesure dans son 1er livre notamment, se met maintenant à lire Guénon. Quel délabrement intellectuel (ou plutôt : mental) !

Autre obsession robinienne : la « Sainte Eglise » (qui va souvent de pair avec le « sédévacantisme »). Il semble vouloir prouver que le christianisme est bien vivant, invisiblement, quitte à alléguer je ne sais quelle pseudo-papauté « squattant » le Vatican, pendant que le vrai pape est occulté, mais régit quand même l’Eglise. Il y a là un savant mélange de vrai et d’à peu près ; mais il faudrait faire une double distinction qu’omet ou ignore Robin :

il faut distinguer entre d’une part :

Eglise chrétienne et église de Rome; et d’autre part :
– Eglise céleste et église terrestre.
– Pour nous, cette double articulation est la véritable clef de la situation du christianisme depuis 2000 ans ;
– Nous donnerons un exemple (inspiré en partie par le remarquable et unique article de Michel Vâlsan sur Jeanne d’Arc – Et. Trad. – mars-juin 1969) (2) :
Jeanne a été condamnée parce qu’elle a obéi à ses voix qui représentaient la véritable Autorité spirituelle : l’église officielle et exotérique n’a pas admis cette Autorité (cf. la perte du Pouvoir des Clefs de S-Pierre, au moment de la chute des Templiers) et a préféré laisser brûler une sainte (qui représentait aussi le témoignage dans le domaine « politique » du plus pur Tawhid en mode chrétien : « Dieu premier servi » -devise de Jeanne d’Arc sur sa bannière personnelle).
La France a évidemment une fonction universelle depuis toujours (qu’avait en partie bien comprise le Général De Gaulle, le seul homme politique « traditionnel » du XXè siècle ; mais ce n’est pas tout à fait celle que lui attribue M. Robin, et, en tout cas, elle ne s’accomplira pas sans le secours du Seigneur de la fin des temps sous la double action du Mahdi et de Seyydna ‘Isa (wa ‘Llahu a’lam), que renie évidemment l’auteur avec ses arguments spécieux.

(2) Cet article a été écrit exactement au moment du départ du Général De Gaulle, laissant la France à son sort et estimant (à tort ou à raison) que sa fonction s’arrêtait là. La transition sera assurée par Georges Pompidou qui sera la charnière entre les forces de la tradition et les suppôts de l’action anti-traditionnelle (de 1974 jusqu’à nos jours).

2) On notera que le «règne » de Pompidou durera 5 ans, exactement comme la papauté de Jean XXIII (1958-1963), prenant le nom d’un anti-pape (Jean XXIII) – ce qui est unique dans l’histoire du Christianisme – qui lui aussi a régné 5 ans (1410-1415) ; sinistre coïncidence!…

Puisque le sous-titre du livre est « Introduction au mystère de la France », nous essaierons d’exposer maintenant succintement sa théorie spécieuse et par moments échevelée de la « mission » de la France. C’est en effet un thème quasiment absent des ouvrages des historiens comme des géo-politiciens, et alors qu’il y a plus de 10 000 ouvrages d’adulateurs de De Gaulle, aucun, à notre connaissance n’a traité de De gaulle d’un point de vue réellement guénonien et traditionnel. Evidemment, à la place nous avons une pléthore de philosophes à la sauce Luc Ferry, Le Comte-Sponville ou Onfray qui, pleins de bonne volonté anti-traditionnelle, étouffent comme ils peuvent toute pensée qui sortirait du consensus des bien-pensants (parodie de l’ « ijmâ’ » des croyants) avec l’aide empressée des médias qui vantent tous les jours l’extraordinaire liberté d’expression qui sévit dans l’hexagone : a-t-on oublié qu’il y a à peine 3 mois, il était interdit de toucher aux figures « sacrées » de Charlie-Hebdo ? Pendant que l’authentique Sacré, lui, était traîné dans la boue ?

M. Robin tombe dans l’erreur dénoncée déjà par Guénon qui critiquait la myopie des voyants, vaticinants et autres pseudo-prophètes qui, voyant midi à leur porte, voyaient déjà l’Antéchrist épargnant la France, grâce au Grand Monarque venant sur son cheval blanc ! Beaucoup d’escrocs ont annoncé que la petite ville de Bugarach, dans le sud-ouest pyrénéen serait préservée !! que n’ont-ils écouté Cheykh Mustafa quand il prévenait ses disciples que « La France ne serait pas épargnée par le dajjal »…Faute de bien comprendre la notion d’Universalité, il ramène à la France tout ce qui a une finalité universelle, réductionnisme qui escamote une fois de plus le rôle de l’Islam à la fin des temps. Il croit par exemple que la mission spirituelle des Juifs -qui auraient failli- aurait été transférée à la France après leur « disqualification ». (cf. pp.477,657,708 – les courageux lecteurs de ce pavé s’y reporteront sans risque d’insomnie!). Toute cette thèse excipe du prétendu privilège gallican de la France, corollaire du sédévacantisme.(« dada » du fils de Coomaraswamy – Rama !). Pourquoi pas ? Mais la France est-elle encore « la fille aînée de l’Eglise » ? Et l’Eglise de Rome est-elle encore connectée avec l’Eglise céleste ?

S’ajoute à cela la thèse pernicieuse selon laquelle l’Islam serait « dévié » au même titre que le christianisme, qui, lui, est noyauté depuis longtemps par la contre-initiation. Parallèle affirmé sans arguments…

On suppose que, niant l’actualisation de la 2è hypothèse de Guénon (pour le devenir de l’occident à la fin des temps ; cf. « Introd. Générale à l’Etude des Doctrines hindoues »,- Conclusion) interprétée par Michel Vâlsan, Jean Robin s’imagine faire partie de « l’élite hors de tout milieu défini »( cf. « la Crise du Monde moderne », chap.IX); Cette 3è hypothèse est évacuée par Michel Vâlsan, dont évidemment Robin refuse l’autorité. Il omet courageusement de dire que Guénon ajoutait que l’efficacité de cette élite dépendrait de « l’appui de l’Orient ». Or Robin est fâché par tout ce qui n’est pas occidental et français.; il s’offusque de tout ce qui pourrait s’entendre avec le monde arabo-musulman traditionnel .(3) Ce bel élan patriotique s’accompagne d’ailleurs d’un éloge à peine voilé à l’action du Maréchal Pétain, corollaire de son anti-gaullisme primaire ! (pp.661 à 667) (4)

(3) Il va même jusqu’à affirmer sans rire que « le Mahdi ne sera pas …musulman »(sic!) (p.551)
(4) Robin va jusqu’à écrire : »De Gaulle avait semble-t-il acquitté un assez lourd tribut aux forces des ténèbres, collaborant même à l’occasion, plus ou moins consciemment, avec la Société de Celui qui doit venir ».(p;674). [cette « Société » fait partie des lubies de l’auteur !] . Qui tient la main de M.Robin quand il émet cet avis sinistre ?..


Comme avec les auteurs pseudo-traditionnels, rien n’est simple (c’est confus ad libitum!), nous devons attirer l’attention de nos lecteurs sur une page en fin d’ouvrage qui pourrait être utilisée pour la défense de Jean Robin, et réduire une part de nos critiques à néant : si nous la passions sous silence, on pourrait nous reprocher d’avoir été trop partial.

 Qu’on en juge, selon cette page 668 du livre, dont nous donnons presque l’intégrale, avec un petit rappel du bas de page 667 :
ce livre se propose précisément de mettre en lumière le statut « sacral » unique de la France….(…) [p.668] …cet insigne privilège réservé à notre pays ne concernait nullement la IIIè République et pas davantage la IVè ou la Vè. Que la Divine Providence ait choisi tel lieu pour la Révélation finale de ses Mystères incite certes à en scruter les raisons,avec une gratitude proportionnée à la foi de chacun; mais aux antipodes d’une quelconque idolâtrie nationaliste. Nous pourrions dire que la qualité véritable de français est inséparable de la fidélité à la Tradition (juive, chrétienne ou musulmane) et de la compréhension subséquente des desseins de Dieu dans l’ordre temporel. 

Dans cette fin de chapitre, il faut avoir à l’esprit que Jean Robin essaie de définir le « statut » des Juifs, non pas d’un point de vue politique ou racial, mais traditionnel.

     …un vrai juif,…(…) sera d’autant plus français… qu’il sera moins impliqué dans une action « temporelle » que la misère des temps soumet inévitablement à Moloch ou à Mammon. C’est ici, tout au contraire, que son action de présence  manifestera pleinement sa qualité de juif.
     Il est inutile de souligner que la conscience de ces profondes réalités traditionnelles faisait défaut au maréchal Pétain, qui agissait pourtant (selon des modalités trop évidemment inacceptables mais inhérentes à un contexte désastreux), comme s’il les eût  confusément perçues ».
(« le Royaume du Graal »,p.668).

Tout cela est bel et bon, mais quand M.Robin allègue la « fidélité à la Tradition » avec un grand T, on aimerait qu’il dépasse un peu le plan des exotérismes.

  Ainsi, il ne recourt pas une seule fois au magistère de Guénon qui, me rétorquera-t-il, n’a jamais traité du Destin de la France.(Il disait lui-même qu’ « il n’y  avait rien de français dans ce qu’il écrivait ») M.Robin  aurait pu se demander pourquoi ; mais pour cela, il aurait fallu une fois de plus se référer à Michel Vâlsan, sans reprendre les sornettes et autres propos désobligeants qu’il avait sournoisemment attendu 7 ans avant de les exhaler dans  sa calamiteuse introductrion à la 2è édition de son Ier ouvrage (ruinant par là tout le bien qu’il y avait  et le reste de « baraka » qu’il avait  de ses rencontres  encore récentes avec Cheykh Mustafa )(5).

    Guénon se plaçait à un point de vue  véritablement universel  (contrairement à Robin) où il n’y a plus ni nations ni races (6) ; pour nous son apport à un lieu doté d’une élection divine résidait essentiellement  dans un lieu subtil (et non géographique) qui s’appelle  langue « française » dans son aspect ésotérique (et eschatologique) et qui en effet n’a rien à voir avec une quelconque « idolâtrie nationaliste » comme le dit si bien l’auteur, qui, par moments, laisse échapper quelques vérités indépendantes de sa volonté !…

En fait, si Guénon a été silencieux quant au Destin de la France   (De Gaulle, à des intimes, parlera de façon très appropriée de sa Fonction Suprême au service de  la « Mission de la France »), c’est parce qu’il jouait discrètement son rôle de Protecteur, missionné par le Centre du Monde, indiquant même  par sa signature arabe ( AWY) (7) qu’il était une Protection , car la racine arabe « awâ »  (terme coranique que l’on retrouve notamment dans a sourate 93 – dhuhâ ) a  le sens de : asile, refuge, protection ; cette sourate nous semble d’ailleurs désigner en partie la Fonction de Cheykh ‘abdel-Wahed Yahya – wa Llahu a’lam!

(5) D’ailleurs,J.Robin se prend parfois les pieds dans les subtilités de sa sournoiserie dialectique,quand il affirme, par ex., que les les initiatives de soutien entreprises par Guénon ont toujours réussi! : « Car aucune initiative suggérée par Guénon,dans quelque domaine que ce soit,n’est restée sans fruit » (p.150,n.2). 
Or,l’indépendance prise par Ch.Mustafa (lors de la fondation de sa Zaiwya  de nov. 1950 ) a été soutenue et en qque sorte « consacrée » par R.G.  de son vivant, malgré les réticence s  – bien compréhensibles –  de F.S…. Alors, dans ce cas, cette initiative n’aurait pas été bénie ?! Que M.Robin se mette d’accord avec lui-même.
     Nous attendons sereinement la réponse à nos critiques qu’il ne peut plus ignorer ,depuis  bientôt 7 mois que nous dépouillons son « testament »  intellectuel..

(6) Ainsi il était aussi bien opposé au pangermanisme, celui  de Schuré ou de Rudolf Steiner, qu’au panarabisme  (à ne pas confondre avec « panislamisme ») .Rappelons que son projet s’appelait « Union d’Entente intellectuelle entre les Peuples »(1926), et non « union raciale ou politique »).
 
(7) « ishara » non remarquée par M.Robin, évidemment.
 Nous avons développé cet idée dans une annexe inédite que nous serons peut-être obligé de publier un jour, si les circonstances nous y contraignent-


Nous préférons abréger les nombreuses notes et pages que nous avons réunies depuis des années sur cet ouvrage pluridimensionnel, car l’auteur ne nous semble pas mériter tous les efforts que nous avons déjà déployés pour le décrypter et au besoins le dénoncer, d’autant que nous avons retrouvé récemment des passages de l’auteur qui ne laissent pas de nous inquiéter, au point de préférer terminer notre recension le plus vite possible.

En effet, on lit dans le « Royaume du Graal », p.12 (à moins que l’auteur ne se soit entre temps renié une fois de plus ) :
« Il faut le préciser, aussi déconcertant qu’en puisse paraître l’aveu : ces livres [Opération Orth ou Seth le dieu maudit ] ne reflétaient en rien le fond de notre pensée, mais constituaient à nos yeux un laissez-passer censé nous donner accès au centre ténébreux dont relèvent temporairement les mystères subvertis de certain haut lieu – origine (mais non terme) de notre quête.. Attitude délibérément provocatrice(…). »

Que faut-il de plus pour fuir comme la peste ce genre de littérature ?
Et pourtant, last but not least, il y a encore un aveu imprudent (ou calculé ?) encore plus surprenant dans son opuscule sur Nostradamus, Trédaniel, p.131-132 :
Quand de Robin la traistreuse entreprise
Mettra Seigneures et en peine un grand prince,
Sceu par la Fin,…………………………………………
Et l’escrivain dans l’eau se jettera.(sixain VI)

Commentaire de M.Robin : « le sixain décrit à l’évidence le châtiment que nous vaudra notre « traistreuse entreprise ». Certes, ce « Robin » que nous revendiquons non sans quelque présomption, M. de Fontbrune nous dit qu’il désigne en fait Biron, selon la technique de l’anagramme chère à Nostradamus. Mais peut-être, pour une fois, M. de Fontbrune s’est il trompé. »

Il ne nous restera plus, pour faire oeuvre de salubrité littéraire que de donner la liste des erreurs, mensonges, omissions, confusions et contradictions qui permettront au lecteur de se méfier et de lire l’ouvrage avec un oeil averti.
J.F.


samedi 4 avril 2015

Guy de Maupassant - La vie errante


La mosquée du Barbier, connue sous le nom de mausolée de Sidi Sahab à Kairouan, Tunisie .





La vie errante est un récit de voyages écrit par Guy de Maupassant et publié en 1890.

Au travers un récit de voyage littéraire en Méditerranée ainsi qu'au Maghreb à la fin du XIXe siècle, Maupassant a réalisé une enquête journalistique, attiré par l'exotisme de ces pays. Il découvre avec émerveillement les pays lumineux et accueillants du Maghreb. Sensible à la beauté des paysages et fasciné par la vie quotidienne de ces habitants, il rédige plusieurs chroniques qui seront publiés dans Le Gaulois et La Revue des deux Mondes. Ces chroniques seront réunies dans l'ouvrage La vie errante en 1890 publié aux éditions Ollendorff.

Le commandant Louis Rinn est l'informateur du grand écrivain, qui , grâce à lui, écrira dans son compte rendu de voyage en Tunisie (1887-88), les pages les plus sensées et les plus remarquables sur l'Islam (et le tasawwuf)  de la part d'un auteur plutôt porté sur l'érotisme et les contes et nouvelles . Et le vocabulaire arabe est exact .  C'est unique au 19è siècle (Flaubert n'a écrit que des sottises sur ses exploits érotiques en Egypte!).


Ce récit a été republié à Tunis par les Editions Ibn Charef il y a une dizaine d'années sous le titre :"De Tunis à Kairouan"


Cliquer ici 



Mosquée du Barbier : céramiques de Nabeul


Guy de Maupassant, qui visite l'édifice lors de son séjour à Kairouan, décrit ses impressions en découvrant la cour qui précède la chambre funéraire : « La grande cour carrée où l'on arrive ensuite en est aussi entièrement décolorée. La lumière luit, ruisselle, et vernit de feu cet immense palais d'émail, où s'illuminent sous le flamboiement du ciel saharien tous les dessins et toutes les colorations de la céramique orientale. Au-dessus courent des fantaisies d'arabesques inexprimablement délicates. C'est dans cette cour de féerie que s'ouvre la porte du sanctuaire qui contient le tombeau de Sidi-Sahab, compagnon et barbier du Prophète » . voir aussi l'article  Kairouan : la ville aux cent mosquées