Affichage des articles dont le libellé est Abû Madiyan Shu'ayb. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Abû Madiyan Shu'ayb. Afficher tous les articles

samedi 3 décembre 2016

Poème - Les pétales flottants - De Ghalem Abdellah.




Un lecteur nous envoie un poème en hommage à Abû Madiyan Shu'ayb, nous sommes heureux de vous le faire partager



De Ghalem Abdellah


à l'occasion de la naissance de sidi Abu Madyan 




Les pétales flottants



1


Telle une abeille qui recherche sa reine,
L’enfant de Séville quitta son domaine. 
Un riche pays et une belle époque. 
Avec le ventre vide et l’habit en loque



2


En se confiant à l’inévitable hasard,
Il franchit aisément la mer Gibraltar,
Et marche sur la terre de sa future patrie
Qui chantonne la vie de différents cris.



3


Et c’est parmi les âmes de Fès et de Taza,
Qu’il reçut du grand maître Abou Yaza ;
Après cécité et maintes souffrances ;
Le mérite d’une honorable licence



4


Armé jusqu’au cœur de savoir et d’honneur,
Il pénètre Tlemcen et campe dans ses hauteurs.
Sous le dôme de sidi, Abdallah Benali
Il contemple le jour et adore la nuit .



5


Ulémas et exégète, accourent à la hâte ;
Avec autant de lait, que ne prenne une jatte.
L exhortant sans le dire, à aller vers la Mecque
Cette ville suggèrent-ils n’est pas si pittoresque.



6


Très calme et silencieux, il ressort sous leurs yeux,
Une rose si fraîche qui vient de nulle saison.
Lui prend ses pétales, et les jette sans raison 
Sur le bol de ses hôtes, avec la grâce de Dieu.



7


Les pétales flottèrent sans débordement.
Ses rivaux détrônés, l’accueillirent sagement.
Avec joie l’acceptèrent parmi leur élite.
Et depuis ne connut ni échec ni faillite



8


Si belle si mystique, Tlemcen la scolastique 
Ne peut le dérouter de son chemin tracé. 
Forgeant un cœur tendre, d’un esprit drastique 
Il faut allez chercher ailleurs son panacée.



9


Par appui de Dieu et de Mustapha (ssl)
Il a su parler au mont Arafa 
A son grand frère Kader Djilani,
Qui regarde le ciel d’une autre manie.



10


Après ce rite c’est vers Jérusalem.
Qu’il s’y établit en milieu boisé.
Avant de combattre de fous croisés.
Ce qui lui valut un joli diadème. 




11


Qu il aurait payé de sa propre chaire ;
Un bras coupé et d’autres douleurs.
Un petit Maghreb de toutes les couleurs,
Est ainsi bâti Grâce à son calvaire.



12


L’homme est abattu, l’homme est fatigué
Son âme devient sèche, il faut l’irriguer.
Par l’amour de Dieu et de la piété.
Et des journées calmes sans anxiété.



13


Séville, Fès, Tlemcen, et autres lieux de rêves
Lui rappelle l’amour sous haute nostalgie.
Tel un oiseau errant, qui dans le ciel s’élève,
Plane puis se pose et choisira Bougie.



14 


Arabe, andalous, berbères, et des chanceux.
S’abreuvent nuit et jour du souffle de l’ascète 
Beau pays, beaux enfants, et un Dieu généreux.
Plaisir et bien être pour les hommes et les bêtes.



15


On vient de si loin questionner Bougie.
Sur la vie sur la mort sur la magie.
On vous répondra sans aucune monnaie.
La réponse demain vous sera donnée.



16


Il faut voyager et gagner l’ouest.
Que sais –je une envie ou un ordre céleste.
Ou tout simplement un vœu de sultan.
Qui veut posséder tous les pieux savants 



17


Arrivé là-bas à Ain-Takbalet.
Près du village qui me verra naître
Il se met debout en levant son sceptre 
Il pointe l’horizon, ensuite il s’arrête



18


Cette belle cité qui domine la ville ?
Comment s’appelle-elle leurs demanda-il.
-« C’est El Eubbade » répond le vizir.
-«Le lieu idéal pour mieux dormir. »



19


En rendant son âme à l’éternité.
Il dira tout haut à qui veut l’entendre.
« Que le créateur est toute vérité. » 
Qui aspire à Dieu évite les méandres 



20


Comment ne pas aimer un homme.
Qui lui vous aime énormément
Si le prophète nous somme 
D’aimer tout les musulmans.



Ghalem .Abdellah. (mars2010)



Lire aussi:




mardi 9 octobre 2012

Le Maitre des Maitres - Par Mustapha Cherif








Mustapha CHERIF
Source : http://mustapha-cherif.net/



Sidi Abu Madyane Choaïb ben Al-Ansari d’Al-Hossein el-Andalousi Tlemceni


Le Maitre des Maitres

 

Le saint patron de Tlemcen, Sidi Abu Madyane Choaïb ben Al-Ansari d’Al-Houssein شعيب أبو مدين الأندلسي التلسماني, est le maitre spirituel du plus haut degré, d’où le nom de Ghaout, un pôle des pôles, un sommet de la hiérarchie des Hommes de vérité. Il concentrait la plupart des chaînes initiatiques des Sidiqines, issues de l’Ecole de Bagdad, d’Al Jillani et guide spirituel d’Abdeslam Ibn Machich Alami lui même maitre du vénérable Abu el Hassan Schadhily. Cheikh el Akbar Ibn Arabi, a juste titre, a appelé Abou Madyane : « Le cheikh des chouyoukh », Le maitre des maitres.

Que le cheikh el Akbar, le plus grand maitre, le désigne ainsi signifie que Abou Madyane non seulement appartient aux gens de la Proximité ahl Qorba, mais qu’il remplit dans la voie de la sainteté une fonction rare, celle d’une station spirituelle où toutes les sources se retrouvent. Il est considéré comme une référence initiatique pour les générations à venir par delà l’espace et le temps, en disciple privilégié du maitre des maitres le Sceau des Prophètes. Le cheikh, le maître soufi continu d’accomplir un degré de connaissance prophétique, en tant que al Waliu-Allah il participe à l’héritage prophétique.

 

Ce qui se joue dans le rapport lié au visible et à l’invisible, est la notion de cheikh, maitre, le chemin du dévoilement est difficile sans un cheikh. Le degré d’élévation s’affirme graduellement ou par immédiate illumination, Dieu guide à Sa Lumière qui Il veut et octroie les degrés selon sa Volonté, comme pour les titres de cheikh el Akbar, cheikh el chouyoukh, Qutb, pôle des maitres, sous la bénédiction du Maitre total, l’homme universel al insane el Kamel el Mustapha, lumière qui guide, et qui ne dépend ni d’un lieu, ni d’un temps. Sidi Boumediene disait à ses disciples : le premier secret des chouyoukh est fondé sur le verset qui appelle à suivre le Prophète si l’ont veut être aimé par Dieu : « Si vous aimez Dieu suivez moi, Il vous aimera » Certains reçoivent la baraka et le secret pour eux, d’autres peuvent les léguer et initier d’autres, c’était le cas de sidi Boumediene.

 

Abu Madyane né à Séville en Espagne, vers 520/1126, orphelin, pauvre, mais assoiffé de ilm et de maârifa, décide jeune, de se rendre au Maghreb. Après avoir tenté d’étudier à Séville, il se rendit en rive Sud, notamment à Fès, où il poursuivit son éducation religieuse.

 

Parmi ses maîtres, trois autres l’ont aussi marqué, deux qui furent des savants du fiqh malékite au sujet de la connaissance de la Loi : Ali ben Ghâlib (mort en 562 /1166), et Abû el Hassan al- Salaoui, et un maitre Soufi Abû Abdallah al-Daqqaq, de Sijilmassa, mort à Fès, qui lui a donné la khirqa le vêtement soufi du faqir qui symbolise le dépouillement et la licence d’enseigner (ijâza). Le soufisme, dans tous les sens du terme est l’approfondissement de l’Islam. Il est au cœur du sens de la vie orienté par le Coran et le Prophète. La vocation spirituelle du cheikh à la recherche d’al Haqiqa, l’amène à rechercher un maitre.

Il entendit un jour parler de la baraka d’un autre waliou salih, un solitaire, Abû Ya’zâ Yâlannoûr, ben Mîmoûn ben Abdallah al-Azmirî, un cheikh amazigh, un homme libre, qui vivait dans la montagne entre Meknès et Fès, où se trouve encore aujourd’hui son sanctuaire, dont les sentences et les paroles touchaient les soufis. Le jeune Boumediene partit un jour avec un groupe de foqara pour rendre visite à ce cheikh. Celui-ci l’accueillit de façon « étrange » pour des yeux profanes. Il le mit à l’épreuve, ayant vu par le kashf du cœur qu’il était béni. Il le laissa trois jours à sa porte sans l’inviter à entrer et sans lui donner à manger, alors qu’il recevait aimablement tous les autres. Il le repoussait sans rien dire.

 

Patient, et récitant sans cesse le Coran, le troisième matin le jeune homme se jeta par terre et roula son visage à l’endroit où Abû Ya’zâ s’était assis. Quand il releva la tête, il était aveugle. Il passa toute la nuit suivante à prier et à pleurer. Au matin le cheikh l’appela : « Approche l’Andalou. » Sidi Boumediene s’approcha à tâtons et en position humble. Abû Ya’zâ lui passa la main sur les yeux, qui furent guéris ; puis sur la poitrine, et toutes ses angoisses s’évanouirent de son cœur. Il ne souffrait même plus de la faim. Le Maitre lui dit « tu as la baraka » et s’adressa aux autres sans autres précisions: « Ce garçon est appelé à un grand avenir ». Il l’admit comme le premier de ses disciples. Ainsi, le cheikh solitaire fut le premier maitre de Sidi Boumediene mis à l’épreuve. Il lui apprit durant des mois comment polir son cœur, chercher el Asm el aadham et travailler sir el taqwa.

 

Ainsi, c’est de ce cheikh du zuhd, de la pleine ascèse, montagnard berbère, qu’il reçu l’initiation à la voie d’El Ihsan, la voie de la rectitude, la voie soufie remontant, par le secret qui lie les maitres à travers les âges jusqu’au cheikh Jounayd de Bagdad, à Sarî al-Saqathî, à Habib al-’Ajamî et à Hassan al-Baçrî. Un an après, conformément à la ligne de l ‘Ihsan, qui appelle à pérégriner, à se mettre en mouvement, se dépasser, Sihu Tassihu, pour accomplir le cinquième pilier de l’islam, il demanda l’autorisation de partir à la Mecque. Pérégriner dans toutes les régions du Maghreb et du Machrek pour porter la bonne parole, méditer et prier. Le dhikr, était sa passion, pour se souvenir en permanence et psalmodier les louanges, cœur de la discipline soufie.


Le vieux cheikh lui fit ses recommandations : « Tu rencontreras en route un lion, des bandits et d’autres obstacles. N’aie pas peur. Si la crainte s’empare de toi, face à chaque épreuve dis : - Pour l’amour de Yâlannoûr, je te prie de t’éloigner. Et ton chemin sera aisé » Ce dialogue signifiait que Sidi Boumediene avait déjà atteint le degré de cheikh lui-même relié à une chaine initiatique voulu par Dieu.

Sur la route en pèlerinage à la Mecque, il fit une longue halte historique, à El Eubbad, à Tlemcen, où il enseigna à son tour la théologie et el Ihsan et pratiquait la khaloua. La beauté de Tlemcen, les pratiques pieuses de ses habitants, dont de nombreux chorfa et la position stratégique de la région au sein du grand Maghreb gagnèrent son cœur. Malgré des polémiques avec des fuquahas, des juristes, Les âmes habitées d’un désir ardent de Taqwa parmi les habitants de Tlemcen se tournèrent vers lui malgré son jeune âge pour trouver la guidance ; el huda.

 

A la Mecque, une rencontre allait éclairer et dynamiser le cours de l’histoire du soufisme. Sidi Boumediene el Ghawth, futur pôle, celle du pôle majeur de l’époque, le maitre de l’heure sidi Abdelkader al Jilani. Ils se reconnurent immédiatement au début sans même se parler et ne se quittèrent plus durant tout le hajj. Cheikh Muhyiddîn Abddelkader al-Jilani Qutb, pôle, phare de son époque pour la transmission du flux de la baraka mohammadienne, et par son savoir dans les sciences spirituelles et les disciplines relatives à la Loi divine. C’est de lui, insigne privilège, que sidi Boumediene reçut la khirqa du degré de Wali, en lui léguant l’essentiel des secrets que le Prophète octroie aux sidiqines.

 

Sur le chemin du retour, il se rendit en Palestine pour prier à El Qods et soutenir la résistance pour défendre les lieux saints. Ce Maitre spirituel, qui ne cessait de faire des rencontres hors du commun, aurait participé au côté de Salah Eddine, Saladin, à une bataille décisive et victorieuse contre les Croisés. Il précisa qu’il ne confond pas entre les moines pieux qui ne s’enflent pas d’orgueil et les guerriers agresseurs.

Après son pèlerinage et sa visite historique au Dôme du Rocher où il approfondit encore son érudition durant plusieurs mois, il décida de retourner au Maghreb pour vivre en Khaloua loin des zones urbaines. Cependant, selon une tradition, un de ses proches nanti de sa baraka aurait fait un songe qui l’a averti que sa vocation était d’enseigner dans les villes.

 

Il choisit alors de faire halte à Bejaia pour enseigner, peuplé d’arabo-berbères et d’andalous, centre de rayonnement du soufisme et des savoirs scientifiques autour de la Méditerranée. Andalou, Sidi Boumediene trouvait à Bejaia un milieu intellectuel favorable, même s’il avait parfois d’âpres et de sévères discussions avec des juristes.

 

A son arrivée dans cette ville, sa renommée l’ayant précédée, il fut reçu comme il se doit par tous les notables, les simples gens et les foqara des différentes Tariquas sans distinction. Il proclame alors à tous : « Quand la Vérité apparaît, Elle fait tout disparaître », appelant à l’unité des musulmans et à la voie de la Haqiqa sur le sol ferme de la Loi et de la Maârifa. Sidi Boumediene laissait entendre que les plus beaux des héritages sont les hommes pieux et les femmes pieuses qui transmettent indéfiniment le sens de l’Ihsan. Pratiquant au plus haut degré l’abandon à la volonté divine, tawakkoul, et l’insouciance du monde, Sidi Boumediene a réalisé aussi pleinement que possible la station où l’on sait entendre l’inaudible et voir l’invisible, partout et comme il convient, les Signes et la Voix de Dieu.

 

Il savait que l’on ne peut connaître qu’une infime partie de la Science divine, le dévoilement est infini. Dans une de ses sentences il proclame : « Le serviteur se lasse de la joie mais non pas de son Seigneur. Ce qui est passé ne peut être rattrapé, car le second ” instant ” (extatique) n’est pas le même état. »

 

Les dons , Karametes, de sidi Boumediene étaient visibles. Il avait eu, comme le lui avait annoncé Abû Ya’zâ, un fils nommé Abû Mohammed Abdelhak, qui était doué d’une double vue en présence de son père. Agé de sept ans, il disait, par exemple : ” Je vois tel événement ou sur la mer tels bateaux et loin d’ici il se passe ceci et cela… ” Quelques jours après, les faits se confirment. Quand on lui demandait : ” Comment vois-tu ces choses ? “, il disait : ” Avec mes yeux “, puis il se reprenait : ” Non, c’est avec mon cœur “, et aussitôt précisait : ” Non, c’est avec mon père, quand il est présent et que je le regarde. Quand il n’est pas là, je ne vois plus rien. »

 

Sidi Boumediene fut aimé et adopté par la population, tout comme Cheikh El Akbar Mohyiedine ibn Arabi, qui avait épousé une pieuse femme, issue de Bejaia de la famille des Ibn Abdou, et qui s’y était rendu déjà en l’an 590/1193, lors de son périple de Tlemcen à Tunis. Le Cheikh El Akbar y fit un autre séjour, en l’an 597/1200, et en recevant les cheikhs et foqara de la région, après le rappel à Dieu de Sidi Boumediene lui a rendu un vibrant hommage appuyé en le surnommant à cette occasion « Le Maitre des Maitres ».

 

Ibn Arabi précise que : « les –stations- spirituelles de base de Sidi Boumediene étaient, « el wara » le scrupule et « tawadhu’ », l’humilité ; qui consistent à reconnaître la servitude absolue de la créature vis-à-vis du Créateur. La dernière chose dont se libère l’âme des amis sincères de Dieu est l’amour de la souveraineté qui subsiste avec l’ignorance. Il avait, disait t-il le don d’intuition et de lecture des âmes. Il connaissait le sens profond et les correspondances des formes, des attitudes et des gestes avec l’état présent et futur de l’âme ».

 

Quatre siècles après, à Bejaia et à Tlemcen, le Cheikh Ahmed Al Burnussi Al Zurruk (Xe siècle hégire) qui était un Maitre enseignait la signification des paroles de Sidi Boumediene et d’Ibn Arabi. A cette même époque le Qutb, pôle du soufisme, qui dynamisa la Tarîqa d’Abu el Hassan Schadhily, disciple d’Abdeslam Mechiche, ce dernier faqir de Sidi Boumediene, Cheikh sidi Ahmed Benyoucef el Rachidi el miliani, disait après Sidi Boumediene et Schadhily : « mes livres ce sont mes disciples ! » Sidi Boumediene a écrit au moins deux ouvrages, dont le plus décisif est « Ilm Tawhid », La science de l’Unicité.

 

En tant que modèle central dans l’histoire de la spiritualité au Maghreb la tarîqa schadhilya issue de la voie de Sidi Boumediene, a été rénovatrice du soufisme de manière marquante durant plus de cinq siècle et continue jusqu’à nos jours, conformément à l’esprit et à la lettre de l’enseignement de Sidi Boumediene, puis de tous ses descendants spirituels : sidi Abdeslam Mechiche, Abu Hassan Schadhily, Abu Abbés El Murcie, Ibn Atta Allah, à Ahmed Benyoucef et tous les cheikhs connus et inconnus jusqu’à nos jours. La tradition des chouyoukh qui ont suivi sidi Boumediene précise que le Qutb comme pôle, guide et Mujtahid pour chaque époque sera toujours un soufi de cette école de la confluence entre tant de voies nobles.

 

Sans oublier qu’Ibn Khaldoun lui même se sentait proche de cette voie, dans sa Muquaddima il s’est inspiré des enseignements de Sidi Boumediene et de ses descendants spirituels, notamment pour définir le soufisme, le mysticisme musulman. Il pratiquait sa retraite spirituelle dans la région, et visitait pieusement dharih du maitre des maitres. L’Emir Abdelkader qui fit don d’un minbar, une chaire, à la Mosquée Zaouïa du Maitre, en signe de vénération et de lien, était en outre bien placé pour vivre la synthèse des leçons spirituelles de Sidi Boumediene et de sidi Abdelkader el Jillani référence de saTariqua.

 

Les orientalistes français comme Marcel Bodin, Depont et Coppolani « Les confréries musulmanes en Algérie, Dermenghem La vie des musulmans en Algérie et ensuite Berque Ulémas fondateurs, insurgés du Maghreb ont consacrés une partie de leurs travaux à Sidi Boumediene.


La voie soufie préconisait par le Maitre des Maitres représente la mystique proche du concept de « Communauté médiane », soucieuse en priorité de « Batin », le sens caché et profond, de dhikr Allah, souvenir et louange de Dieu, sans exclure l’engagement dans le monde pour défendre le juste et la justice. Ni ascétisme coupé de la vie, ni dilution dans les affaires du monde. Le détachement est intérieur . Une spiritualité axée sur l’approfondissement de la foi, respectueuse des normes et des critères de la religion de base, et en même temps foncièrement tournée vers le Ghayb (l’au delà), El Haq (le Vrai), El Motlaq (l’Absolu).

 

Sidi Boumediene a préconisé l’ascétisme sans se couper du monde. Les normes, comme l’amour de la patrie et le respect d’autrui, le devoir d’assumer ses responsabilités, face aux iniquités et agression, la nécessité de participer à l’apprentissage du vivre ensemble, à l’ouverture des esprits et à l’éveil des consciences, ont constitués un code de vie pour le cheikh el chioukhs et les maitres qui l’on suivit.

 

La voie de Sidi Boumediene est l’école spirituelle sunnite qui correspond à la notion d’Ummata al Wassat – communauté médiane. Le faqir est formé dans la stricte application de la charia comme cadre incontournable du dhahir, puis l’initiation au développement de la voie soufie. Dieu n’est pas t-Il Dhahir et Batin ? Pour Sidi Boumediene, puis Abu el Hassan Schadhily et Ahmed Benyoucef jusqu’à l’Emir Abdelkader et tous les maitres de notre temps, il s’agit de s’élever dans la cohérence des degrés de la remise en confiance à Dieu (Al Islam), la foi (Al Iman) et la vertu (Al Ihsan).


L’application fidèle des préceptes coraniques, par le bel agir et la piété en vue d’accéder au degré de mohsine, soufi, deux mots identiques, qui signifient entre autres bien agir pour se réserver purement le Divin. Selon un Hadith du guide de tous les Maitres: le Sceau des prophètes, le mohsine aux yeux de Dieu est L’être mis à part pour Son service Son Amour et Sa Miséricorde. La baraka de Sidi Boumediene el Ghaouth, le maitre des maitres, pour les pieux est toujours opératoire jusqu’à ce jour, sur la base du flux du Prophète.

 

Dieu guide à Sa lumière qui Il veut


Mustapha CHERIF

lundi 25 juillet 2011

Le code de conduite dans la voie des soufis de Abû Madiyan Shu'ayb



Titre original


L'emblème du succès Dans le comportement au sein de la voie

Un poème du maître des maîtres


Abû Madiyan Shu'ayb

Que Dieu sanctifie son esprit

Complété par le grand maître

Mohiyu-Dîn Ibn 'Arabî

Que Dieu sanctifie son esprit

Commenté par


Ibn Ata-Allah al-Iskandarî


Que Dieu sanctifie son esprit





Toi qui veux parvenir aux délices de la proximité

Si tu veux acquérir tous les biens faits

Je suis de bon conseil, écoute et tu seras informé

La vie n’est agréable qu’en compagnie des soufis

Ils sont les seigneurs, les princes et les sultans

Ils se contentent du peu de nourriture et d'habillement

Ce bas monde n'est guère dans leurs pensées

Leurs cœurs ; des obsessions sont libérés

Fréquente-les et fais preuve de bon comportement

Sois modeste et effacé, même s’ils te placent aux premiers rangs

Si tu te considères comme des leur, suit leur sentier

Ne discute point leurs désirs, laisse à coté tes arguments

Associe-toi à ce qu'ils visent d'intérêts

Sois toujours avec eux, et profite de l'instant

Et fais preuve de présence, tu auras leur satisfaction

Sois satisfais d'eux, tu gagnes l'éminence et l'aboutissement

S'ils te stabilisent maintiens-toi, et s'ils t'effacent disparais

S'ils t'affament jeûne, et s'ils te nourrissent mange

Garde le silence, à moins qu’on ne t'interroge

Réponds : le savoir je n'ai nullement

Ne critique point les gens pour leurs maladresses

Bien que leurs défauts soient manifestes

Et vois par un œil reflétant la perfection

Utilise l’ignorance comme voile de protection

Ne vois de défauts qu’en toi-même, certes voilés, mais bien évidents

Tu obtiendras alors tes désirs de bons comportements

Et pour eux, avilie ton Ego sans hésitation

Car finalement, le fruit de la politesse est l'avilissement

Baisse la tête et demande pardon sans raison

Sois objectif avec toi-même et sache demander pardon

Si tu désires sentir le parfum d'une lueur de leur sentier

Vilipende ce qu'ils détestent de tes agissements

Et maintiens ce qu'est meilleur en tes qualités

Et si tes défauts apparaissent, alors sans hésiter

Reconnais ce qui en est, et venant de toi, en t'excusant

Dis-leur : votre conciliation est mon soulagement

Passez sur votre blessure la crème du pardon

Je suis le fautif, de vos conseils faites moi don

Dis : votre serviteur implore votre pardon

Alors excusez-le et prenez-le par douceur ô compagnons

N'aies crainte de vengeance si tu as péché

Plus noble et plus grande qu'est leur amitié

Ne font guère de mal, ne sont pas des titans

Personne qu’eux ne peut mieux te traiter, c’est leur nature

Ne crains d’eux ni mal ni poursuite, vies-en paisiblement

Si tu veux suivre la voie de leur orientation

Veille à ce qu'ils te demandent et sois diligent

Le jour même, et de dire demain sois vigilent

Ignore leur défaillance et maladresses, et par générosité

Mets-toi à leur service matériellement et spirituellement

Ne te souille pas par le mensonge, parle leur sincèrement

Car ce sont des gens de vérité, des seigneurs gouvernants

Et pardonne à chacun d'eux si mal est fait

Et observe le maître et vise à être avec lui en harmonie

Peut-être se verront sur toi les traces de son agrément

Pour bénéficier de ses prières, demande-lui l'invocation

Tu obtiendras ce que tu désires par sa bénédiction

Connais son droit d'inviolabilité et aie une bonne opinion

Fais à son service preuve d’entrain et d’application

Et ne t’en lasse pas, peut-être de toi sera-t-il content

Applique ses conseils et aie soin de lui aisément

S'il t'appelle cours à lui immédiatement

Par obéissance, baisse ta voix et parle doucement

S’il est satisfait, c'est que le Créateur est de toi content

Et ta fidélité envers lui, est pour Dieu agrément

N'y renonce jamais, sois donc prudent

Reste avec celui qui amadoue son âme en ces temps

Car l'âme se lasse d'eux malheureusement

Et leur science reste modique pour les gens

Sache que les traces de la voie ont été effacées

Et vois ceux qui prétendent la représenter, comment ils sont

J'ai pour eux un fort attachement

J'ai le droit d'être triste à cause de la séparation

Et me voilà désormais privé de leur fréquentation

Les verrai-je de mes yeux ? Quand est-ce ? Et comment ?

Mon oreille entendra-t-elle parler d’eux ? Et à quel moment ?

À cause de mon absence, je ne peux à eux me comparer

Je suis des leurs, blâmez-moi, je ne peux les critiquer

O Seigneur, donnez-moi la vertu pour que je sois digne de leur fréquentation

Qui m’aidera? Et comment oserai-je les concurrencer

Et m’abreuver à des sources, que je n'ai pu apprivoiser la turbidité

Il est impossible de décrire leurs innombrables exploits

Leurs apparences reflètent leurs intimes secrets

L'obéissance à Dieu dans ce monde ; est leur fierté

Je les aime, je les chéri, et je me sacrifie en leur faveur

Par mon âme, et surtout pour certains très particulièrement

Ces gens ont surpassé les autres dans les actes d'adoration

Celui qui siège à leur coté, s’embelli de leur courtoisie

Et le malheureux est celui qui manque à leur réunion

C’est un Peuple de noble caractère, et où qu’ils demeurent

Dans ce lieu, sur leurs traces, perdure leur parfum très longtemps

Ne les quitte pas, accroche-toi à eux passionnément

Et si tu ne les côtoies pas, aie des regrets et lamentations

Un groupe grâce à lequel le serviteur est revêtu d'honneur

Le soufisme offre de leur moralité bien des raretés

Leur bonne harmonie m’apparaît très clairement

Je continue, grâce à eux, de les chérir en fierté

Car m'ont adopté esclave de la passion

Et leur droit dans l'amour, je ne l'oublierai jamais

Ils ont toute ma sympathie et toute mon affection

Et pour eux, j’ai levé l'étendard de la gloire si fièrement

Pour ces lignes, j'ai torturé mon cœur par passion

J'ai plaidé au Seigneur par convoitise en les mentionnant

Que Dieu me pardonne et tous les musulmans

Ma relation en Dieu avec eux ; est toujours étroitement liée

Et nos fautes sont pardonnables et pardonnées gracieusement

À tous ceux que la communauté associe à notre réunion

Priez Dieu d'effacer nos péchés en les mentionnant

Et priez pour celui qui a complété ce poème parfait

Que la prière soit sur le prophète élu, notre seigneur Muhammad

Le meilleur des fidèles aux pactes et aux consecrations



Le commentaire du Cheikh Ibn Ata-Allah al-Iskandarî


Louange à Dieu, le Seul créateur et Seul dans la gestion de Sa création, l'Unique au pouvoir et dans la décision. Le Roi, qui n'a point de ministre, nul n'est en dehors de Son Royaume, ni petit ni grand. Le Sanctifié dans Sa parfaite description, n'a guère de comparable ni de ressemblant, Indescriptible dans Sa parfaite Essence pour l'imagerie et la représentation. L'Omniscient, rien ne Lui est caché de ce que renferme la conscience, [Ne connaît-Il pas ce qu'Il a créé alors que c'est Lui le Compatissant, le Parfaitement Connaisseur]. Le Savant, dont Son savoir à couvert les choses dés leur commencement jusqu'à leur fin. L’Audient, qui a la préférence entre l'apparence des voix et les cachées. Celui qui pourvoit et accorde toujours la subsistance prévue à Sa création. Le Gérant qui la prend en charge dans tous les cas de figure. Le Donateur gracieux qui a fait don d'existence de l'âme dans la vie. Le Capable de la revivre après sa mort. Celui qui tient compte de tout, qui la prime pour ses bonnes et mauvaises actions. Gloire à Dieu qui a distribué aux créatures Ses grâces avant l'existence, et leur a garantit leur subsistance dans les deux cas ; de l'approbation (de Son Existence) et de refus, et donna à chaque être par l'existence de Sa contribution, et conserva la survie du monde par le soutien de Sa subsistance, et se manifesta par Sa sagesse dans Sa terre et par Son destin dans les cieux. Et je témoigne qu'il n'y a pas de divinité à part Allah Seul sans partenaire ; un témoignage d'un être que Son destin est commissaire de son sort, et soumis à Son règne et à Son cachet. Et je témoigne que Muhammad est Son serviteur et Messager préférée de tous les prophètes, privilégié par Son abondance et Sa générosité, l'inaugurateur et le sceau, et ceci n'est guère attribué à d'autres à part lui, l'intercesseur pour toute l'humanité tandis qu’ils sont réunis par le Réel pour le jugement. Que Dieu accomplisse Sa prière sur lui et sa famille et ses compagnons fidèles à leur allégeance, et que la paix lui soit rendue en lot.

Sache, mon frère que Dieu te compte parmi les gens de Son amour, et te gratifie par Sa proximité, et te fait goûter la boisson des gens de Son affection. Et te garanti la sécurité par Sa relation permanente de Ses détournements et Ses repoussées. Et te met en contact avec Ses serviteurs privilégiés par Ses correspondances, et qu'a imposé leurs cœurs à se briser lorsqu'ils ont su que Sa vue n'est guère possible en raison de la lumière de Ses manifestations! Et leur a ouvert les jardins de la proximité, et sont parvenus à leur cœurs ; les souffles de Ses inspirations, et les a rendu témoins de ce qu'Il gère en eux même. Ainsi Lui ont remis les rênes (de leurs âmes), et leur a révélé le secret de Sa subtilité bienveillante de Sa privation, et ils abandonnèrent le litige et l'opiniâtreté, et s'abandonnèrent totalement et remirent leur confiance en Lui.

Le Messager de Dieu, que la prière et la paix de Dieu soient sur lui, a dit : chacun, au jour du jugement, sera identifié par la religion de son modèle (maître), Alors que chacun vérifie qui prend comme modèle (maître).

Si tu as enfin compris, mon frère, alors ne prends pour compagnon que seulement celui qui te motive par sa condition spirituelle, et que sa parole soit orientée vers Dieu, car il est tout à fait le pauvre affranchi de l'altérité, orienté en direction du Seigneur. Le réel plaisir est de fréquenter cette catégorie d'hommes, et le réel bonheur est de se porter à son service et l'accompagner, et c'est pourquoi le maître, le connaissant, le qualifié Abû Madiyan Shu'ayb, que Dieu soit satisfait lui dit :

La vie n’est agréable qu’en compagnie des soufis

Ils sont les seigneurs, les princes et les sultans

La jouissance dans la vie du cheminant dans la voie de son Créateur, n'est qu'en compagnie des pauvres (soufis). Le pauvre est celui qui s'est affranchi des désirs (de l'âme), se détournant des obstacles (de la voie), ne lui reste d'objectif que Dieu Tout-Puissant, s'est détourné de tout le reste hormis Lui, et sa fin est de réaliser la réalité d'«il n'y a pas de dieu que Dieu et Muhammad est le messager de Dieu». Accompagne-le, car sa compagnie te procure les délices de la voie, et se déverse dans tout ton cœur le sirop de la communauté d'un nectar paisible, et te fait connaître la voie, et rend pour toi les impasses accessibles et supprime les entraves de ton cœur, et te motive par sa forte motivation et te hisse vers les haut grades. S'il est ainsi, il est alors le Roi de la vérité, et maître sur le peuple de la voie et gouverneur sur le peuple de l'œil intérieur.

Ô cheminant, n'aie crainte de sa voie, efforce toi, ô sérieux cheminant à gagner la compagnie de ce camarade, fréquente-le et fais preuve de bonne conduite au sein de ses conseils, et il t'enlèvera tout entrave avec la bénédiction de sa compagnie. Comme a dit l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui :

Fréquente-les et fais preuve de bon comportement

Sois modeste et effacé, même s’ils te placent aux premiers rangs

Accompagne les pauvres (soufis), et fais preuve de bonne conduite lors de leurs réunions, car la camaraderie est un corps et la bonne conduite est son esprit, et si tu as rassemblé le corps et l'esprit, tu as obtenu l'utilité de sa compagnie, sinon ta camaraderie serait comme cadavre, et quelle avantage peut-on tirer des cadavres.

Parmi les plus importants comportements dans la camaraderie est de laisser derrière soi tout ressentiment, et ton attention doit être uniquement au respect de leurs ordonnances. À ce moment là, tu seras remercié pour la difficulté de ton parcours. Si tu t'es paré de cette éthique, hâte-toi et profite de ta présence et sois en sincère, et ton grade sera plus élevé et ta motivation prendra encore plus de hauteur, comme a dit l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui :

Sois toujours avec eux, et profite de l'instant

Et fais preuve de présence, tu auras leur satisfaction

Profite du temps qui t'ais accordé d'accompagner les pauvres (soufis), et sois toujours porté par ta présence réelle avec ton cœur et ton corps, alors coulera vers toi leurs approvisionnements (spirituels), et tu profiteras des bénéfices spirituels qu'ils tirent... ton extérieur te recommandera de te conformer à leurs comportements et ton intérieur rayonnera en se parant de leurs lumières, car ceux qui s'assemblent se ressemblent. Si tu t'es assis avec le triste, tu le seras également, si tu t'es assis avec l'heureux, tu le seras aussi, et si tu t'es assis avec les négligents, la négligence se profilera en toi. C'est un peuple qui chasse le malheur de celui qui siège à leur coté, comment alors le sera celui qui se met à leur service et celui qui leur porte son amour et celui qui partage leur intimité ? Et comme le suggère ces vers :

J'ai des (amis) seigneurs, par leur gloire

Leurs pieds sont au dessus du front

Que je ne soi pas des leur

Dans leur amour, est ma gloire et mon honneur

Et saches que ce consentement et cette station est pour ceux qui les fréquentent avec politesse, et ignore les caprices de son Ego, et se pare d'avilissement et d'humilité. Sors de toi même si tu es en leur présence ! Et rabaisse-toi et sois humble si tu te rends à leur lieu ! À ce moment seulement, tu goûteras les délices de la Présence. Et sollicite l'assistance de s'en tenir au silence, brillera alors pour toi les lumières de la joie, et le plaisir te comblera, comme dit l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui :

Garde le silence, à moins qu’on ne t'interroge

Réponds : le savoir je n'ai nullement

Le silence chez les gens de la voie, pour celui qui le maintient ; verra ses bâtisses atteindre les hauteurs, et ses plantations s'achever. Le silence est de deux types : le silence de la langue et le silence du cœur, et tous deux sont essentiels dans la voie. Celui que son cœur ne prononce mot et cause par sa langue ; parle alors avec la sagesse, et celui qui observe le silence de sa langue et de son cœur ; son secret se manifestera à lui, et son Seigneur s'adressera à lui, et ceci est le comble des silences. Ainsi les paroles du maître sont soumises au (monde du) silence. Maintien alors le silence, ô cheminant, toutefois, si on te demande, reviens à ton origine et à ta liaison (humaine) et dis : je n'ai pas de connaissance et met toi derrière le voile de l'ignorance, brillera ainsi pour toi les lumières de la science divine. Plus tu reconnais ton ignorance et tu retournes à ton origine, se manifestera à toi la connaissance de ton âme. Lorsque tu la connaîtras, tu connaîtras ton Seigneur, comme il est indiqué dans le Hadith «Celui qui se connaît soi-même connaît son Seigneur», et tout cela est l'avantage du silence et de ses bons comportements. Sois silencieux et maintiens la bonne conduite, et met toi résolument debout devant la porte, et tu seras un de Ses êtres chers, et quels beaux vers que ceux-ci :

Je ne m'éloignerai pas la porte que si Vous redressez ce qui est tordu en moi

Et m'acceptez malgré mes défauts et mes imperfections

Si Vous acceptez, quelle gloire et quel honneur me sont attribués

Et si Vous refusez, à qui dois-je alors m'adresser pour mes péchés

Lève-toi mon frère et rends toi jusqu'à la porte de ton Seigneur activement, et réalise ta servitude (à Dieu), rayonnera pour toi Ses lumières, comme l'a souligné le maître, que Dieu soit satisfait de lui, en disant :

Utilise l’ignorance comme voile de protection

Ne vois de défauts qu’en toi-même, certes voilés, mais bien évidents

Réalise tes attribues de pauvreté, de faiblesse, d'impuissance et d’avilissement. Et lorsque tu auras atteins la réalisation de ces attribues, et tu te porteras témoin que ton Ego a ses défauts, mais cachés. À ce moment là, tu bénéficieras des Attribues de ton Seigneur et tu les verras se manifester en toi. Comme cela a été dit : «Gloire à Celui qui a couvert le secret de la servitude (à Dieu) », et comprends ici la signification cachée du sens [Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur] et n'a pas dit : Son Messager ou Son Prophète, Il a souligné cette allusion au sens élevé qui n’est attribué uniquement que par la servitude (à Dieu), il a était dit :

Ne m’appelez que par « Son serviteur »

Car c’est le plus honorable de mes noms

Sois plein d’humilité, mon frère, et rabaisse toi dans la voie, et ne vois en toi aucun état (spirituel), et ne prend aucune parole par laquelle ton intention est d’éloigner tout entrave, et demande pardon de tout ce qui raisonne dans ton cœur dans ta servitude (à dieu), et reconnais (tes imperfections) et sois équitable envers toi-même, tu atteindras les plus hautes cimes des stations, et ton humanisme s’enrichira d’avantage, comme l’a déclaré, que Dieu soit satisfait de lui:

Baisse la tête et demande pardon sans raison

Sois objectif avec toi-même et sache demander pardon

Sois humble et brise ton Ego, et baisse ce que tu as de plus valeureux ; ta tête, baisse-la aussi bas au point qu'elle touche le sol afin d’atteindre la station de la proximité, comme indiqué dans le Hadith «l'esclave est plus proche de Dieu, lorsqu’il est en prosternation», car le serviteur est proche par son humilité et son rabaissement et sa dissociation de son tempérament humain. Et avoue à ton Ego que tu es toujours répréhensible, même si tu ne vois pas la cause de l’erreur, car la personne n'est nullement infaillible. Sois équitable et objectif envers toi-même par honte de tes péchés et tes défauts, car la personne qui agit selon ces recommandations, sera aimé par Dieu et ne lui comptabilise aucun péché et transformera ses défauts en qualités. Comment alors serait-il s’il se comportait avec ces mêmes recommandations avec son Ami Véritable, lorsqu’il aura atteint la réalisation (spirituelle), il n’aura que Cet Ami seulement, comme indiqué dans le Hadith «Ô Seigneur, vous Êtes le Compagnon dans notre voyage, et le Successeur dans notre famille, nos biens et nos enfants».

Sois prêt mon frère pour ce traitement avec tes frères les pauvres (soufis), pour que cela devient un moyen de faire ton ascension et traiter de même avec le Seigneur des cieux, et tu seras accepté par la création et le Créateur, et le traitement (en soi) prendra pour toi sa pure nature, et brilleront pour toi les lumières des vérités. L’auteur, que Dieu soit satisfait de lui poursuit et dit:

Et si tes défauts apparaissent, alors sans hésiter

Reconnais ce qui en est, et venant de toi, en t'excusant

Veille à ce que tu sois toujours dans l'humilité et le rabaissement et demander le pardon et l'excuse, que tu as commis de faute ou pas. Et si tu as eu une maladresse ou que tu as péché, avoue ta culpabilité et demande pardon, car celui qui se repent est lavé de ses pèches. La question n’est pas de ne pas pécher, mais plutôt de ne pas insister sur les péchés, comme il est fait mention dans le Hadith : «le gémissement des pécheurs est mieux considéré pour Dieu que le chant des chœurs mêlant narcissisme et orgueil», et à ce propos, j'ai dit dans les «Hikam» :

Peut être que les portes à l'obéissance te sont ouvertes, mais pas les portes de l'acceptation, et peut être que tu es destiné à pécher, et cela serait la raison de l'accès (auprès de Dieu).

Mieux vaut un péché engendrant avilissement et rabaissement qu’une obéissance engendrant fierté et arrogance.

Avec ta confession et ta repentance, présente tes excuses pour ce qui s'est passé de sorte que le péché soit supporté et effacé.

Sois vil et humble et rabaisse-toi, et dis : votre serviteur est le plus recevable pour votre pardon. Car le serviteur ne frappe qu’à la porte de son maître seulement, et quelle meilleure parole qu’est ceci:

J’ai posé devant Votre porte les rênes de ma personne

Et je ne me soucis guère de ce qui peut me nuire

Mon malheur s’est dissipé et ma joie est accrue

Et la peur est devenue désirs

Dis : votre serviteur implore votre pardon

Alors excusez-le et prenez-le par douceur ô compagnons

Pardonnez alors votre serviteur ô pauvres (soufis), et employez de la douceur avec lui, je ne suis qu’un pauvre serviteur, ne me convient que le traitement en douceur et la générosité, et je m’appui seulement sur votre caractère généreux, et non pas sur mon interception et ma force, car ma doctrine est mon manque de pouvoir et la paix.

Puis l’auteur, que Dieu soit satisfait de lui dit : ils sont les plus qualifiés pour ce genre de chose, car c’est leur nature qui le veut, et sont toujours de nature généreuse, et c’est le même traitement qu’ils ont avec leurs amis et c’est leur vrai nature, comment ne le sont-ils pas alors qu’ils ont la morale de leur Seigneur, comme il est indiqué dans le Hadith : «ayez le caractère moral de Dieu».

Personne qu’eux ne peut mieux te traiter, c’est leur nature

Ne crains d’eux ni mal ni poursuite, vies-en paisiblement

Ne crains aucune malveillance de leur part, ô cheminant, accompagne-les, accroche-toi d'avantage à eux «car ces gens là, celui qui siège à leur coté, ne verra aucun malheur». Si tu as compris cela, ô cheminant, pare-toi de leur morale décente, et met-toi généreusement à leur service, et ignore leur défaillance et maladresses, tu t'enjoliveras de leurs meilleures qualités, comme le précise l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui:

Ignore leur défaillance et maladresses, et par générosité

Mets-toi à leur service matériellement et spirituellement

Fais mention de générosité envers tes frères, sans te lasser. Quant au niveau matériel, dépense de l'argent, et au sens spirituel, diffuse leur ta motivation énergique, et ne leur lésine pas quelque chose que tu pouvais leur délivrer, car le noyau de la voie est d'avoir un cœur sain, et celui qui s'attribue cette qualité, verra son cœur débarrassé de tout obstacle.

Cheikh Abdul-Qâdir, que Dieu soit satisfait de lui, a dit : mes frères, je ne suis pas arrivé à Dieu par les prières dans la nuit, ni par le jeûne en journée, ni par les études, mais par la générosité, l'humilité et l'intégrité du cœur.

Cette parole du Cheikh, que Dieu soit satisfait de lui, indique que la générosité est la fondation, et que l'humilité est la plantation. Si ces deux qualités majeures sont accomplies; le cœur aura été débarrassé de tout entrave et la voie de tout obstacle. Dans le Hadith qui mentionne que «dans le paradis, se trouve des chambres transparentes, on voit leurs intérieurs de l'extérieur et vis-versa, préparées par Dieu à ceux qui parlent docilement, et offrent à manger et perpétuent la prière de la nuit alors que les gens dorment».

Médite bien ce Hadith, mon frère, où le prophète, que Dieu lui adresse Ses prières et Ses salutations, commence par la docilité de la parole en allusion à l'humilité, ensuite à donner à manger en allusion à la générosité, puis la prière et le jeûne, comme l'a souligné le cheikh Abdul-Qâdir. Lève-toi mon frère pour de tels exploits, contribue et associe-les avec les bonnes éthiques et ignore les défaillances des frères si tu en trouve, et n'observe seulement que leurs qualités, comme disait l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui, dans ses «Hikam» : «voir les qualités des créatures et s'abstenir de voir leurs défauts, c'est quelque chose de l'exhaustivité de l'unification.»

Comme disait certain:

Si je vois Dieu partout agir

Je verrai tous les êtres parfaits

Si tu t'es paré, mon frère, par ces nobles qualités, tu es alors qualifié d'aller vers ton maître. Lève-toi et met-toi sur le seuil de sa porte et observe-le par une motivation active, comme l'a indiqué l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui:

Et observe le maître et vise à être avec lui en harmonie

Peut-être se verront sur toi les traces de son agrément

Si tu as pris ces éléments de bonne conduite en considération, et tu es parvenu au maître avec pauvreté et humilité, et tu t'es maintenu aux traces de ces seuils, observe alors ses conditions (spirituels), et efforce-toi d'obtenir ce qui le satisfait de toi, et brise ton Ego et soumet-toi à lui tout le temps, car il est l'antidote et le guérisseur. Et (saches que) les cœurs des maîtres sont l'antidote de la voie, et celui qui en est témoin, aura satisfait son désir et sera débarrassé de toutes les entraves. Efforce-toi mon frère, a contempler cette allusion, par espoir que le maître te trouvera dans les meilleures conditions (spirituelles). Il a été dit par certain d'entre eux : «le plus défavorisé est celui qui rencontre les saints de Dieu et n'est pas accepté (par eux), à cause de sa mauvaise conduite, sinon ils ne lésinent pas, et le déficit n'est pas de coutume chez eux.»

Comme j'ai dit dans les «Hikam»: «la question n'est pas dans la formulation de la demande, mais plutôt dans la nécessité d'employer la bonne manière de la faire.»

Un certain sultan a visité la tombe de Abû Yazîd (al-Bustâmî), que Dieu soit satisfait de lui, et dit à son entourage : «y'a-t-il ici quelqu'un de ceux qui ont rencontré Abû Yazîd ?» On lui a désigné un homme avancé dans l'âge qui était présent, il lui dit: «Avez-vous entendu quelque chose de ses enseignements ?» Il lui dit: «Oui ! Il a dit : celui qui me rends visite, le feu ne le brûlera pas !» Le sultan resta perplexe sur ces propos et dit : «Comment Abû Yazîd pouvait-il dire cela et Abû Jahl a vu le Prophète, que la prière et la paix de Dieu soient sur lui, et il brûle dans le feu ?» Le vieux cheikh lui répondit : «Abû Jahl n'a pas vu le Prophète, que la prière et la paix de Dieu soient sur lui, mais a vu l'orphelin d'Abû Tâlib, et s'il l'aurait vu le Prophète, il n'aurait pas été brulé par le feu.» Le sultan comprit ses mots et aima cette réponse.

L'explication est qu'il ne l'avait pas vu par la grandeur et l'honneur, et la croyance qu'il est le Messager de Dieu, et s'il l'aurait vu dans ce sens, il n'aurait pas été brûlé par le feu, mais il l'a vu avec mépris et pensait qu'il est l'orphelin d'Abû Tâlib, et cette vision ne lui a pas porté profit.

Et toi, mon frère, si tu as rencontré le Pôle du temps et tu ne t'es pas conduit convenablement, cette vision ne t'aurait rien apporté, mais elle t'aurait apporté du mal plus que du bien. Applique-toi alors à bien te comporter entre les mains de ton maître, et efforce-toi de suivre les meilleurs itinéraires, et emploi sérieusement de l'effort à mettre en pratique ce que tu as appris, et lève-toi à son service, et sois sincère pour l'emporter et tu seras avec les prévalus, comme disait l'auteur:

Fais à son service preuve d’entrain et d’application

Et ne t’en lasse pas, peut-être de toi sera-t-il content

S’il est satisfait, c'est que le Créateur est de toi content

Et ta fidélité envers lui, est pour Dieu agrément

N'y renonce jamais, sois donc prudent

La signification est de te lever au service du maître avec diligence par espoir de recevoir sa satisfaction et prédominer avec les prévalus, et sois prudent de t'en lasser, car dans l'ennui se trouve la perversion. Et reste debout devant le seuil de sa porte, matin et soir, pour acquérir son amabilité, et quels beaux propos que ceux-ci:

Endure la marche à contrecœur à l’aurore

Et formule les vœux à l’obéissance au grand matin

Et dis: celui qui s'applique dans une affaire tant désirée

En employant la patience, gagnera à la fin

Si tu as conquis, ô cheminant, son consentement, Dieu sera satisfait de toi et tu auras obtenu plus de ce que tu avais espéré. Sois intègre dans la satisfaction de ton maître et à son obéissance, tu obtiendras l'obéissance (à Dieu) et la satisfaction de ton Seigneur et tu gagneras de Lui ce qui est digne de Ses générosités.

Saisis-toi pour te mettre au service du maître si tu as réussi à parvenir jusqu'à lui. Et saches que le bonheur t'as entouré si Dieu t'as conduit jusqu'au maître, et te l'a désigné, alors tu as gagné sa compagnie.

Et si la bienveillance de Dieu t’a aidé alors tu as conquis (Sa quête) et senti un parfum si bon qu'il surpasse le musc qui exhale la bonne odeur, c'est pour cela que l'auteur, que Dieu Soit satisfait de lui et de nous par lui, Amen, a dit :

Sache que les traces de la voie ont été effacées

Et vois ceux qui prétendent la représenter, comment ils sont

Ici le maître, que Dieu Soit satisfait de lui, fait désirer à l'initié le chemin des gens de Dieu, et lui dit que les traces de leur voie ont été effacés, et vois aujourd'hui dans quelle condition sont ceux qui prétendent lui appartenir, dans une période où les motivations (à aller vers Dieu) sont presque ménopauses. Et ceci est le cas particulier de la voie de cette communauté qui n'est pas à la portée de tous en raison de sa valeur qui n’a pas de prix, comme si elle se trouvait dans une époque révolue, et n'est conquise que par l'un après l'autre (non pas par groupe), et ceci est une coutume habituelle, car la précieuse substance est encore chère à trouver, de sorte qu'elle donne l'impression qu'elle n'existe pas. Et la voie de ces gens est cachée dans le monde, comme l'est la nuit du destin «Laylat al-Qadr» au mois de Ramadan, et comme l'est l'heure du vendredi (où la prière est exhaussée), pour que celui qui la demande fasse preuve de diligence dans sa demande autant que possible, car celui qui cherche trouve, et celui qui frappe à la porte entre.

Après que l'auteur a mentionné qu'il était nécessaire d'avoir le Maître dans la voie, on pourrait nous dire : «comment tu nous ordonne cela alors qu’on a entendu dire que la présence du Maître est tel le soufre rouge ou le griffon ! Qui de nous a réussi à le trouver ? Comment m’ordonnes-tu de trouver de telle rareté ?» Je dirai : «si tu étais sincère dans ta demande, et tu étais comme un enfant et comme l'assoiffé qui demandent à boire, et qui ne cautionnent pas leur décision, et ne cessent de clamer leur désir (de boire) jusqu'à ce qu'ils le remportent.» L'auteur, que Dieu soit satisfait de lui, note que le Maître était présent, et comment ne le serait-il pas alors que le monde est habité par ses semblables, le monde est sa personne et les saints son esprit. Aussi longtemps que le monde existe, il doit y avoir leur présence, mais par l'intensité de leur invisibilité et le fait qu'ils ne s'affichent pas, la règle veut qu'ils soient absents.

Applique-toi et sois sincère dans ta quête, et ta demande sera satisfaite, et chercher l'aide auprès du Connaisseur de l'Invisible, car l'objectif ne sera atteint que par Sa seule grâce.

Et s’Il t’a fait parvenir jusqu'au Maître, c'est qu'Il t’a réuni avec lui, comme je l'ai dit dans les «Hikam» : «Gloire à Celui qui n'a pas donné d'indices sur ses saints, que lorsqu'Il Est Lui-même Sujet de la quête, et n’a facilité l'accès à eux que pour celui qui désire qu'il arrive jusqu'à Lui.»

Les verrai-je de mes yeux ? Quand est-ce ? Et comment ?

Mon oreille entendra-t-elle parler d’eux ? Et à quel moment ?

Puis l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui, après avoir mentionné la difficulté à découvrir la voie et ses membres, déplore leur perte et l'occasion de se réunir avec eux, et formule son vœu de les retrouver, bien en doutant que cela puisse se produire, pour qu'il s'honore de leur rencontre, par modestie de sa part et rabaissement, et pour léser son Ego et la mépriser.

Ceci est la condition du connaissant de lui-même par lui-même, empli par la connaissance de son Seigneur, et paré par les inspirations de Sa sanctification, parce qu'il ne se voit pas digne, et loin de se doter du mérite, et se voit moins que rien, et ceci est la vision parfaite, comme il était dit:

Si l'homme se voit s'enrichir en science, il affichera autant sa modestie

Et s'il voit son ignorance s'accroitre, son orgueil sera en amont

Vois la branche qui porte ses fruits, comment est-elle inclinable

Et si elle est dénudée de ses fruits, elle devient indéclinable

Qui m’aidera? Et comment oserai-je les concurrencer

Et m’abreuver à des sources, que je n'ai pu apprivoiser la turbidité

Observe le cheikh Abû Madiyan et sa modestie dans la voie, alors qu'il a éduqué douze mille disciples, et observe son humilité et son inclinaison par les branches de l'arbre de sa connaissance à la terre de la soumission et du rabaissement, de sorte qu'il ne se voit pas qualifié pour rencontrer les gens de cette voie, et l'accroissement de son humilité ne fait que le hisser d'avantage au plus haut, parce que si les racines d'un arbre sont très profondes, c’est parce que sa hauteur est plus élevée.

Sois alors humble dans la voie, et profite de ce plus grand atout (qui t'es offert) de ce connaissant qualifié, et disparaitra tout ce qui te reste d'entraves.

Puis il dit, que Dieu soit satisfait de lui:

Je les aime, je les chéri, et je me sacrifie en leur faveur

Par mon âme, et surtout pour certains très particulièrement

Bien que je ne sois pas des leur, je les aime, et celui qui aime un peuple est l'un d'eux, tel qu'il est figuré dans le Hadith : «l'être est avec celui qui chéri», comme il a été dit:

J'aime les vertueux, bien que je n'en fasse pas partie

Par espoir que j'obtiens leur intercession

Et je déteste dans mes actes les péchés

Bien que nous sommes pareils dans nos actions

Ces qualités et ces attributs sont celles de cette communauté, et c'est pour cela que leur rang est élevé, et qu'ils sont si généreusement contribués, comme les a décrit l'auteur, que Dieu soit satisfait de lui, en disant:

C’est un Peuple de noble caractère, et où qu’ils demeurent

Dans ce lieu, sur leurs traces, perdure leur parfum très longtemps

Quel gens à l'instinct décent, leur motivation énergique est si grande, de sorte que là où ils s'assoient, le souffle de leur parfum perdure dans l'endroit, et là où ils se dirigent, brille le soleil de leurs connaissances et fait rayonner les cœurs, et le monde se verra réformé, grâce à eux, et l'au-delà.

Le soufisme offre de leur moralité bien des raretés

Leur bonne harmonie m’apparaît très clairement

Le soufisme offre de leur moralité, au cheminant au désir ardent, des raretés magnifiques qui lui éclairent la voie, pour que son parcours devient aisé. D'où leur contribution à écrire les meilleurs textes en ce sens, de sorte que chaque lecteur trouve son appréciation, et ont fait preuve de sérieux dans chaque allusion parfaite, de sorte que les lumières de l'œil des cœurs se pare du collyre du sulfure de leur antimoine.

Et l’auteur, que Dieu soit satisfait de lui, poursuit et dit

Ils ont toute ma sympathie et toute mon affection

Et pour eux, j’ai levé l'étendard de la gloire si fièrement

La personne n'aime seulement que celui qui est de son espèce, et ne sympathise qu’avec celui qui trouve en lui la sociabilité.

Ma relation en Dieu avec eux ; est toujours étroitement liée

Et nos fautes sont pardonnables et pardonnées gracieusement

Par cette parole, l’auteur, que Dieu soit satisfait de lui, indique par allusion qu'il fait partie de cette communauté, et qu’il est de la même nature qu’eux, et ce qui a été dit sur l'humilité et le rabaissement, est un signe de la réalisation de cette gloire et cette fierté, comme il a été fait référence à cela également. Nous demandons à Dieu Tout-Puissant de nous faire parcourir les meilleurs parcours.

Que la prière soit sur le prophète élu, notre seigneur Muhammad

Le meilleur des fidèles aux pactes et aux consecrations

Ensuite l’auteur prie Dieu et demande qu’il soit encore avec eux en Dieu, et ses péchés pardonnés. Et nous, nous Lui demandons également d’offrir Ses prières et Sa paix sur notre maître Muhammad l’Elu, le meilleur des fidèles aux pactes et de tous ceux qui dédient à Dieu, et qui sont généreux envers leurs voisins, et sur sa famille et ses compagnons justes et leurs prédécesseurs et ceux qui les suivent en perfection jusqu'au Jour du jugement.

Ces notes sont pour celui qui est resté sur sa soif pendant des nuits à essayer de comprendre le sens de ces vers. Sinon, nous sommes aux aveux de faiblesse et de négligence sur les significations, et les actions ne valent que par les intentions, et Allah Tout-Puissant le sait mieux.


Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi


Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi




 
Cet article provient de Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi



http://al.alawi.1934.free.fr/


L'URL de cet article est:


http://al.alawi.1934.free.fr//modules.php?name=News&file=article&sid=16