(Cheikh Muhyî-d-Dîn Ibn Arabî, Kitâb al-wasâyâ, traduit de l’arabe par Mohamed al-Fateh : Paroles en Or, édition Iqra).
Prends garde
surtout à la discussion et à la dispute à propos de quelque chose se rapportant à la foi car tu
ne manques pas d’être dans l’une des deux situations suivantes : soit tu es dans le vrai,
soit tu es dans l’erreur ; comme le font de nos jours les juristes dans des
débats où ils
cherchent à clarifier leurs idées. En effet il arrive à celui qui participe à
un tel débat de s’en tenir à
une doctrine qu’il n’adopte pas et à laquelle il ne croit pas et à des thèses
qu’il n’admet pas, en
débattant avec celui qui défend une vérité qu’on admet qu’elle soit authentique.
Ensuite son âme le trompe en lui faisant dire à ce sujet : Nous ne faisons cela que pour
clarifier les idées, non pour instaurer l’erreur. Il ne sait pas que Dieu est
près de la langue de
chaque locuteur et que si l’homme du commun entend sa thèse erronée et voit son triomphe
sur celui qui défend une vérité établie – d’autant plus qu’il le considère
comme un savant -,
cet homme s’applique à imiter aveuglément cette erreur en voyant son triomphe sur celui qui
est dans le vrai et l’incapacité de ce dernier à lui résister. Il doit savoir
que la faute ne
cessera de lui être imputée, tant que cet auditeur parmi les hommes du commun oeuvrera selon
ce qu’il a entendu durant cette joute verbale. C’est pourquoi il est rapporté,dans une
Tradition parfaitement établie, que l’Envoyé de Dieu a dit : « Je suis garant d’une
maison dans les faubourgs du Paradis pour celui qui délaisse la discussion, même
s’il est dans le vrai, et d’une maison dans le Paradis pour celui qui délaisse
le mensonge,
même s’il plaisante ». Il en va de même de la
discussion portant sur ce qui est erroné et vain.
Cela dit, l’Envoyé de Dieu plaisantait,
mais en disant la vérité.
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