Peinture d' Andrea Del Castagno, 1450
Par la Rédaction de "Science Sacrée"
Notice introductive
Le texte que nous présentons est constitué par la quasi-totalité de trois lettres que Michel Vâlsan avait adressées à Philippe Guiberteau 1. Celui-ci envisageait de publier sa traduction annotée du Banquet de Dante dans la collection “Tradition” chez Gallimard : c’est à cette occasion qu’il fut mis en relation avec Michel Vâlsan. L’ampleur des développements de cette correspondance essentiellement doctrinale et le caractère fort restreint des aspects individuels imposaient presque naturellement de donner à ces trois lettres la forme d’un seul article, en ajoutant un titre, quelques phrases de liaison, et en laissant simplement de côté les rares aspects privés et particuliers 2.
Dans
ce sens, Philippe Guiberteau, dans sa lettre du 4 février 1959, disait
lui-même : « Votre lettre [ du 26 janvier 1959 ] me confond
par sa densité : la difficulté pour moi va être de m’en servir sans vous copier,
car cette lettre a valeur d’Introduction à mon travail et constitue un texte qui vous appartient. Et cela me
mène, à mesure que j’écris, à me demander si nous ne pourrions pas : 1° : moi
rectifier, aplanir dans votre direction toute une série de mes notes, et 2° :
vous imprimer en Avant-Propos un texte qui
serait, en gros, votre lettre. »
Dans
la mesure où l’on a parfois mis en cause l’intérêt doctrinal de publier des
correspondances, c’est l’occasion de préciser le statut du genre épistolaire.
Une lettre étant un message adressé explicitement à un ou plusieurs
destinataires, la question est de savoir si l’on peut changer cette destination
première.
La
meilleure réponse est fournie par la Risâlah coranique qui n’est autre, littéralement, qu’une “Lettre”, Prototype du genre par excellence, adressée en premier lieu au Prophète, puis à ses proches,
avant de concerner
finalement l’ensemble de l’humanité.
Au
début de la Révélation, le Discours divin n’intéresse que le Nabî, c’est-à-dire le Prophète. Ce n’est qu’à partir
de l’Ordre lui enjoignant : _ Ô toi qui es revêtu d’un manteau, dresse-toi et avertis ! _ 3 que débute la
Risâlah proprement
dite. Le caractère strictement
privé de ce Message cesse à ce moment-là, et le récipiendaire se voit chargé de
le transmettre à son tour. On constate, lors de la Révélation suivante, que le
nom même de la nouvelle “Missive”, « Celle qui ouvre » ou la Fâti_ah, indique clairement le passage au statut de “lettre ouverte” 4.
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Excellent travail. Je suis tout à faire d'accord sur l'importance de partager des éléments de doctrine métaphysique contenus dans des lettres. Pourquoi garder une telle richesse privée? Une fois les éléments personnels retirés, l'aspect doctrinal devrait être destiné à tous... ou du moins à tous ceux qui ont des oreilles pour entendre.
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