Traduit par Titus Burckhardt
Lettre 17
Si
tu aimes ton Seigneur, ô faqîr, quitte ton moi et ton monde et les gens, à
l'exception de celui dont l'état t'élève et qui
te démontre Dieu par ses paroles. Mais gare à toi, gare à toi que tu ne te
laisses pas tromper par quelqu'un, car combien
y a-t-il qui paraissent prêcher pour Dieu alors qu'ils ne prêchent que pour
leurs désirs. Le célèbre saint Seyidî
Abû-sh-Shitâ (que Dieu nous fasse bénéficier par lui) dit à ce propos:
"Par Dieu, nous n'appelons 'mon seigneur'
ou 'fils de mon seigneur' que celui qui tranche nos liens."
Il
ne t'est pas caché, ô faqîr, que ce qui enferme l'homme dans ce monde, qui est
le monde de la corruption, et l'y retient
prisonnier, n'est autre que l'illusion (at-wahm); si l'homme s'en défait, il
passe dans le monde de la pureté, dont il
était venu; et Dieu ramène tout étranger à sa patrie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire