Panorama depuis le sommet du Mont Alam (Jbel el Alam)
Au début du 13e siècle, environ 20 ans après que Muhyi'd-din
Ibn 'Arabi eut quitté Fès pour l’Orient ,le
Marocain Abu'l-Hasan 'Ali ibn 'Abdallah, un descendant de la branche hasanide
des fatimides, qui connaîtra plus tard la notoriété sous le nom d’ Abu'l-Hasan ash-Shadhili, émigra
aussi vers l’Orient pour y trouver le pôle spirituel de son époque. A Bagdad, un
soufi l’informa qu’il trouverait ce pôle dans son pays natal sur le
Mont Alam dans les montagnes du Rif occidental (au Maroc) . Il retourna chez lui, et
trouva à l’endroit décrit un disciple de Sidi Abu Madyan, à savoir le maître
spirituel 'Abd as-Salam ibn Mashish:
La petite source où Sidi Belhassen fit ses grandes ablutions avant de gravir la montagne
Je m’y purifia avec l’intention de me délivrer de tout mon savoir et de mes oeuvres antérieures, ensuite, dans un état de dénuement (spirituel) , je me mis à effectuer l’ascension vers la caverne . Il sortit et s’approcha de moi, et quand il me vit,il dit : « Bienvenue Alî, fils d’ Abdallah, fils d’'abd al-Jabbar… "
La mosquée au sommet du Mont Alam
Il dit ensuite : 'O, « Ali, tu es venu à moi dépouillé (faqîran) de ta connaissance et de tes pratiques, cherchant à s’enquérir des richesses
de ce monde et de celui d'après"
Une crainte respectueuse m’envahit à son contact . Je suis
alors resté avec lui durant quelques jours, jusqu’à ce que Dieu ouvre mon « oeil
intérieur » et me fasse voir des merveilles et des choses extraordinaires
qui dépassaient de loin tout ce
qui nous est coutumier, et je fis l’expérience de la bonté de la Grâce divine.
. .
(al-Anwar al-Qudusiya fi tariaq ash-shadhiliya Muhammad Zafir al-Madani )
Le paragraphe suivant vient du site Le Porteur de Savoir : «Biographie du Cheikh Abû-l-Hassan Châdhilî (B.C.A.H.C)» .
(al-Anwar al-Qudusiya fi tariaq ash-shadhiliya Muhammad Zafir al-Madani )
Le paragraphe suivant vient du site Le Porteur de Savoir : «Biographie du Cheikh Abû-l-Hassan Châdhilî (B.C.A.H.C)» .
Le Cheikh Abû-l-Hassan raconta :
« J’étais stupéfait (dahch : extrêmement étonné). Je
restais avec lui quelques jours jusqu’à ce qu’Allah éveille ma conscience 1 ,
et je vis qu’il possédait des pouvoirs surnaturels 2 . Un jour par exemple,
alors que j’étais assis devant lui et qu’un de ses petits-fils jouait avec lui
sur ses genoux, il me vint à l’esprit de le questionner à propos du Nom Suprême
d’Allah (el-Ismu-Llâh el-A’dham). L’enfant vint à moi, jeta ses bras à mon cou
et me secoua, en disant :
- Ô
Abû-l-Hassan ! Toi qui voulais questionner le Maître à propos du Nom Suprême
d’Allah ! Il ne s’agit pas de poser des questions à propos du Nom Suprême
d’Allah. Ce dont il s’agit est que tu sois toi-même le Nom Suprême d’Allah,
c’est-à-dire que le secret d’Allah (sirru-Llah) réside dans ton cœur.
Quand il eût fini de parler, le Cheikh sourit et me dit
:
- Untel t’a
répondu de ma part (jâwabaka fulân ‘annâ, à ma place).
Il était alors
le Qutb du temps 3 »
Puis il me dit :
- Ô ‘Alî ,
pars pour l’Ifrîqiyâh 4 et demeure dans un endroit nommé Châdhilah car Allah
-qu’Il soit élevé et magnifié- t’a nommé el-Châdhilî. Après cela, tu partiras
pour la ville de Tunis, où des accusations seront portées contre toi devant les
autorités. Puis tu partiras vers l’Est où tu hériteras de la fonction polaire
(el-qutâbah). »
Je lui dis :
- Ô mon
Maître, conseille-moi.
- Ô ‘Alî ! Allah, Allah et les gens, les gens, me
répondit-il. Empêche ta langue de faire mention d’eux, et ton cœur de
t’incliner devant eux, et fais attention à surveiller tes membres et à
accomplir les pratiques obligatoires, ainsi la sainteté d’Allah sera parfaite
en toi. Ne te souviens pas d’eux excepté si un devoir envers Allah te l’impose,
ainsi ton esprit scrupuleux sera parfait (accompli). Puis dis :
« Allahumma, fais-moi miséricorde de leurs souvenirs et
des troubles venant d’eux. Protège-moi de leur mal, permets-moi de me passer de
leurs biens à travers Ton bien et, par une faveur particulière, accepte de me
protéger parmi eux. En vérité, tu es Puissant sur toutes choses ».
Qu'Allâh les agrée tous les deux
Il n’y a qu’un
seul texte qui nous est parvenu d’ Ibn Mashish, une composition métaphysique d’une
prière bien connue, dans laquelle le fidèle invoque Dieu afin qu’Il bénisse Son
Envoyé (saws) en gratitude d’ avoir reçu l’Islam à travers lui. Appelée
As-Salatul-Mashishiyyah, Ibn Mashish voit dans le Prophète historique une expression de l’Esprit unique, l’origine de
toute révélation et qui est l’intercesseur éternel entre le Divin insaisissable et le monde .C’est le
Logos, la première manifestation de Dieu, en tant que tel.
Son symbole universel aussi bien que Son voile transcendant . Par le simple fait que c’est de
cette manière que l’Absolu Se révèle de
façon relative et multiple, comme il
peut tout aussi bien se dérober .Cet intercesseur éternel est appelé « L’Esprit Mohammedien » (ar-Ruh
al-Muhammad), pas parce qu’il est seulement inhérent à Muhammed- Ceci se manifeste avec tous les messagers de
Dieu et prophètes – Mais parce que d’un point de vue islamique, Muhammed en est
l’émanation la plus directe .
La Vérité Divine, dit le soufi, y est infinie et inépuisable
, de même que chaque expression religieuse dans laquelle elle daigne s’étoffer pour
le salut des hommes, ne peut être qu’ une seule expression possible à part entière. La
mystique soufi repose principalement sur la gnose, et ceci trouve son
expression dans les paroles d’ Abu'l-Hasan
ash-Shadhili:
'Attribue les actions des créatures à Dieu Qui agit à travers
elles; ceci ne te portera point préjudice; tandis que tu bénéficieras d’aucun avantage
si tu considères les créatures comme les
auteurs de leurs actions.'
Le serviteur n’atteindra Dieu aussi longtemps qu’il se nourrit encore des passions ou d'arrières-pensées . Si tu veux plaire à Dieu, renonce à toi-même et à ton environnement et consacres-y toutes tes forces
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