Le caméléon
est un très grand professeur. Regardez-le.
Quand il
prend une direction, il ne tourne pas la tête. Faites comme lui. Ayez un
objectif dans votre vie et que rien ne vous en détourne. Le caméléon ne tourne
pas la tête mais c’est son œil qu’il tourne. Il regarde en haut, en bas. Cela
veut dire : informez-vous. Ne croyez pas que vous êtes seul sur la terre.
Quand il
arrive dans un endroit, il prend la couleur du lieu. Ce n’est pas de
l’hypocrisie. C’est d’abord de la tolérance et puis du savoir-vivre. Se heurter
les uns les autres n’arrange rien. Jamais rien n’a été construit dans la
bagarre. Il faut toujours chercher à comprendre l’autre. Si nous existons, il
faut admettre que l’autre existe.
Si le
caméléon avance, il lève le pied. Il balance. Cela s’appelle de la prudence
dans la marche. Pour se déplacer, il accroche sa queue, ainsi, si ses pieds
s’enfoncent, il reste suspendu. Cela s’appelle assurer ses arrières. Ne soyez
donc pas imprudent.
Lorsque le
caméléon voit une proie, il ne se précipite pas dessus, mais il envoie sa
langue. Si sa langue peut lui ramener, elle lui ramène. Sinon il a toujours la
possibilité de reprendre sa langue et d’éviter le mal. Allez doucement dans
tout ce que vous faites. Si vous voulez faire une œuvre durable, soyez patient,
soyez bon, soyez humain.
Voilà. Si
vous vous trouvez dans la brousse, demandez aux initiés qu’ils vous racontent
la leçon du caméléon.
Amadou
Hampâté Bâ (1900-1991)
Amadou
Hampâté Bâ est un écrivain et ethnologue malien né à Bandiagara (Mali) en 1900
(ou 1901) et mort le 15 mai 1991 à Abidjan (Côte d’Ivoire).
Amadou
Hampâté Bâ est né à Bandiagara, chef-lieu du pays Dogon et ancienne capitale de
l’Empire toucouleur du Macina. Enfant de Hampâté Bâ et de Kadidja Pâté Poullo
Diallo, il est descendant d’une famille peule noble. Après la mort de son père,
il sera adopté par le second époux de sa mère, Tidjani Amadou Ali Thiam, de
l’ethnie toucouleur.
Il fréquente
d’abord l’école coranique de Tierno Bokar, avant d’être réquisitionné d’office
pour l’école française à Bandiagara puis à Djenné. En 1915, il se sauve pour
rejoindre sa mère à Kati où il reprendra ses études.
En 1921, il
refuse d’entrer à l’École normale de Gorée. A titre de punition, le gouverneur
l’affecte à Ouagadougou, en qualité d’"écrivain temporaire à titre essentiellement
précaire et révocable". De 1922 à 1932, il occupe plusieurs postes dans
l’administration coloniale en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) puis jusqu’en
1942 à Bamako. En 1933, il obtient un congé de six mois qu’il passe auprès de
Tierno Bokar, son maître spirituel.
En 1942, il
est affecté à l’Institut français d'Afrique noire (IFAN) de Dakar grâce à la
bienveillance de son directeur, le professeur Théodore Monod. Il y effectue des
enquêtes ethnologiques et recueille les traditions orales. Il se consacrera
notamment à une recherche de quinze ans qui le mènera à rédiger l’Empire peul
du Macina. En 1951, il obtient une bourse de l’UNESCO lui permettant de se
rendre à Paris et de rencontrer les milieux africanistes, notamment Marcel
Griaule.
En 1960, à
l’indépendance du Mali, il fonde l’Institut des sciences humaines à Bamako et
représente son pays à la Conférence générale de l’UNESCO. En 1962, il est élu
membre du Conseil exécutif de l’UNESCO. En 1966, il participe à l’élaboration
d’un système unifié pour la transcription des langues africaines. En 1970 prend
fin son mandat à l’UNESCO.
Amadou
Hampâté Bâ se consacre alors entièrement à son travail de recherche et
d’écriture. Les dernières années de sa vie, il les passera à Abidjan à classer
ses archives accumulées durant sa vie sur les traditions orales d’Afrique de
l’Ouest ainsi qu’à la rédaction de ses mémoires, Amkoullel l’enfant peul et Oui
mon commandant !, qui seront publiés en France en 1991. Il meurt à Abidjan en
mai 1991.
Superbe ! Merci.
RépondreSupprimerUn géant de l'Afrique merci 🙏🙏🙏
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