(René Guénon, Le tombeau d’Hermès, publié dans les Etudes Traditionnelles, décembre 1936, repris dans le recueil posthume Formes traditionnelles et cycles cosmiques
Ce que nous avons dit sur certaines entreprises «
pseudo-initiatiques » peut faire comprendre facilement les raisons pour
lesquelles nous sommes fort peu tenté d’aborder des questions touchant, plus ou
moins directement, à l’ancienne tradition égyptienne. Nous pouvons encore, à ce
propos, ajouter ceci : le fait même que les Egyptiens actuels ne se préoccupent
aucunement des recherches concernant cette civilisation disparue suffirait à
montrer qu’il ne peut y avoir à cela, au point de vue qui nous intéresse, aucun
bénéfice effectif ; s’il en était autrement, en effet, il est bien évident
qu’ils n’en auraient pas abandonné en quelque sorte le monopole à des
étrangers, qui d’ailleurs n’en ont jamais fait rien de plus qu’une affaire de
simple érudition. La vérité est que entre l’Egypte antique et l’Egypte
actuelle, il n’y a qu’une coïncidence géographique, sans la moindre continuité
historique ; aussi la tradition dont il s’agit est-elle encore plus
complètement étrangère, dans le pays où elle exista jadis, que le Druidisme ne
l’est pour les peuples qui habitent aujourd’hui les anciens pays celtiques ; et
le fait qu’il en subsiste des monuments beaucoup plus nombreux ne change rien à
cet état de choses. Nous tenons à bien préciser ce point une fois pour toutes, afin
de couper court à toutes les illusions que se font trop facilement à cet égard
ceux qui n’ont jamais eu l’occasion d’examiner les choses de près ; et, en même
temps, cette remarque détruira encore plus complètement les prétentions des «
pseudo-initiés » qui, tout en se recommandant de l’antique Egypte, voudraient
donner à entendre qu’ils se rattachent à quelque chose qui subsisterait en
Egypte même ; nous savons d’ailleurs que ceci n’est point une supposition
purement imaginaire, et que certains, comptant sur l’ignorance générale, en
quoi ils n’ont malheureusement pas tout à fait tort, poussent effectivement
leurs prétentions jusque -là. Cependant, en dépit de tout cela, il arrive que
nous nous trouvons presque dans l’obligation de donner, dans la mesure du
possible, quelques explications qui nous ont été demandées de divers côtés en
ces derniers temps, par suite de l’incroyable multiplication de certaines
histoires fantastiques dont nous avons dû parler quelque peu en rendant compte
des livres auxquels nous faisions allusions tout à l’heure. Il faut dire, du
reste, que ces explications ne se rapporteront pas en réalité à la tradition
égyptienne elle-même, mais seulement à ce qui la concerne dans la tradition
arabe ; il y a là tout au moins, en effet, quelques indications assez
curieuses, et qui sont peut-être susceptibles de contribuer malgré tout à
éclairer certains points obscurs, bien que nous n’entendions aucunement
exagérer l’importance des conclusions qu’il est possible d’en tirer.
Nous avons fait remarquer précédemment que, en
fait, on ne sait pas réellement à quoi a pu servir la Grande Pyramide, et nous
pourrions aussi bien dire la même chose des Pyramides en général ; il est vrai
que l’opinion la plus communément répandue veut y voir des tombeaux, et, sans
doute, cette hypothèse n’a rien d’impossible en elle-même ; mais, d’un autre
côté, nous savons aussi que les archéologues modernes, en vertu de certaines
idées préconçues, s’efforcent volontiers de découvrir des tombeaux partout,
même là où il n’y en eut jamais la moindre trace, et cela n’est pas sans
éveiller en nous quelque méfiance. En tout cas, on n’a jamais, jusqu’ici,
trouvé aucun tombeau dans la Grande Pyramide ; mais, même s’il y en avait un,
l’énigme ne serait pas encore entièrement résolue par-là, car évidemment, cela
n’exclurait pas qu’elle ait pu avoir en même temps d’autres usages, plus
importants même peut-être, comme peuvent en avoir eu aussi certaines autres
Pyramides qui, elles, ont bien servi de tombeaux ; et il est possible encore
que, comme certains l’ont pensé, l’utilisation funéraire de ces monuments ait
été plus ou moins tardive, et que telle n’ait pas été leur destination
primitive, au temps même de leur construction. Si cependant on objecte à cela
que certaines données anciennes, et d’un caractère plus ou moins traditionnel,
sembleraient qu’il s’agit bien de tombeaux, nous dirons ceci, qui peut sembler
étrange au premier abord, mais qui pourtant est précisément ce que tendraient à
faire admettre les considérations qui vont suivre : les tombeaux en question ne
doivent-ils pas s’entendre en un sens purement symbolique ?
En effet, il est dit par certains que la Grande
Pyramide serait le tombeau de Seyidna Idris, autrement dit du Prophète Hénoch,
tandis que la seconde Pyramide serait celui d’un autre personnage qui aurait
été le Maître de celui-ci, et sur lequel nous aurons à revenir : mais,
présentée de cette façon et prise au sens littéral, la chose renfermerait une
absurdité manifeste, puisque Hénoch ne mourut pas, mais fut enlevé vivant au
Ciel ; comment donc pourrait-il avoir un tombeau ? Il ne faudrait cependant pas
trop se hâter de parler ici, à la mode occidentale, de « légendes » dépourvues
de fondement, car voici l’explication qui en est donnée ; ce n’est pas le corps
d’Idriss qui fut enterré dans la Pyramide, mais sa science ; et, par-là,
certains comprennent qu’il s’agit de ses livres ; mais quelle vraisemblance y
a-t-il à ce que des livres aient été enfouis ainsi purement et simplement, et
quel intérêt cela aurait-il pu présenter à un point de vue quelconque (1) ? Il
serait beaucoup plus plausible, assurément, que le contenu de ces livres ait
été gravé en caractères hiéroglyphiques à l’intérieur du monument ; mais,
malheureusement pour une telle supposition, il ne se trouve précisément dans la
Grande Pyramide ni inscriptions ni figurations symboliques d’aucune sorte (2).
Alors, il ne reste plus qu’une seule hypothèse acceptable : c’est que la
science d’Idris est bien vraiment cachée dans la Pyramide, mais parce qu’elle
se trouve incluse dans sa structure même, dans sa disposition extérieure et
intérieure et dans ses proportions ; et tout ce qu’il peut y avoir de valable
dans les « découvertes » que les modernes ont faites ou cru faire à ce sujet ne
représente en somme que quelques fragments infimes de cette antique science
traditionnelle.
Cette interprétation s’accorde d’ailleurs assez
bien, au fond, avec une autre version arabe de l’origine des Pyramides, qui en
attribue la construction au roi antédiluvien Surid : celui-ci, ayant été averti
en songe de l’imminence du Déluge, les fit édifier selon le plan des sages, et
ordonna aux prêtres d’y déposer les secrets de leurs sciences et les préceptes
de leurs sagesses. Or on sait qu’Hénoch ou Idris, antédiluvien lui aussi,
s’identifie à Hermès ou Thoth, qui représente la source de laquelle le
sacerdoce égyptien tenait ses connaissances, puis, par extension, ce sacerdoce
lui-même en tant que continuateur de la même fonction d’enseignement
traditionnel ; c’est donc bien toujours la même science sacrée qui, de cette
façon encore, aurait été déposée dans les Pyramides (3).
D’un autre côté, ce monument destiné à assurer la
conservation des connaissances traditionnelles, en prévision du cataclysme,
rappelle encore une autre histoire assez connue, celle des deux colonnes
élevées, suivant les uns précisément par Hénoch, suivant les autres par Seth,
et sur lesquelles aurait été inscrit l’essentiel de toutes les sciences ; et la
mention qui est faite ici de Seth nous ramène au personnage dont la seconde
Pyramide est dite avoir été le tombeau. En effet, si celui-ci fut le Maître de
Seyidna Idris, il ne peut avoir été autre que Seyidna Shîth, c’est-à-dire Seth,
fils d’Adam ; il est vrai que d’anciens auteurs arabes le désignent par les
noms, étranges en apparence, d’Aghatîmûn et d’Adhîmûn ; mais ces noms ne sont
visiblement que des déformations du grec Agathodaimôn, qui, se rapportant au
symbolisme du serpent envisagé sous son aspect bénéfique, s’applique
parfaitement à Seth, ainsi que nous l’avons expliqué en une autre occasion (4).
La connexion particulière qui est établie ainsi entre Seth et Hénoch est encore
très remarquable, d’autant plus que l’un et l’autre sont aussi mis en rapport,
d’autre part, avec certaines traditions concernant un retour au Paradis
terrestre, c’est-à-dire à l’« état primordial », et par suite avec un
symbolisme « polaire » qui n’est pas sans avoir quelque lien avec l’orientation
des Pyramides ; mais ceci est encore une autre question, et nous noterons
seulement en passant que ce fait, impliquant assez clairement une référence aux
« centres spirituels », tendrait à confirmer l’hypothèse qui fait des Pyramides
un lieu d’initiation, ce qui, d’ailleurs, n’aurait été en somme que le moyen
normal de maintenir « vivantes » les connaissances qui y avaient été incluses,
aussi longtemps du moins que subsisterait cette initiation.
Nous ajouterons encore une autre remarque : il est
dit qu’Idris ou Hénoch écrivit de nombreux livres inspirés, après qu’Adam
lui-même et Seth en avaient déjà écrit d’autres (5) ; ces livres furent les
prototypes des livres sacrés des Egyptiens, et les Livres hermétiques plus
récents n’en représentent en quelque sorte qu’une « réadaptation », de même
aussi que les divers livres d’Hénoch qui sont parvenus sous ce nom jusqu’à
nous. D’autre part, les livres d’Adam, de Seth et d’Hénoch devaient
naturellement exprimer respectivement des aspects différents de la connaissance
traditionnelle, impliquant une relation plus spéciale avec telles ou telles
sciences sacrées, ainsi qu’il en est toujours pour l’enseignement transmis par
les divers Prophètes. Il pourrait être intéressant, dans ces conditions, de se
demander s’il n’y aurait pas quelques chose qui corresponde d’une certaine
façon à ces différences, en ce qui concerne Hénoch et Seth, dans la structure
des deux Pyramides dont nous avons parlé, et même aussi, peut-être, si la
troisième Pyramide ne pourrait pas alors avoir de même quelque rapport avec
Adam, puisque, bien que nous n’avons rencontré nulle part aucune allusion
explicite à ceci, il serait, somme toute assez logique de supposer qu’elle
doive compléter le ternaire des grands Prophètes antédiluviens (6). Bien
entendu, nous ne pensons nullement que ces questions soient de celles qui sont
susceptibles d’être résolus actuellement ; du reste, tous les « chercheurs »
modernes se sont pour ainsi dire « hypnotisés » à peu près exclusivement sur la
Grande Pyramide, bien que, après tout, elle ne soit pas tellement plus grande
que les deux autres, en réalité, que la différence en soit très frappante ; et,
quand ils assurent, pour justifier l’importance exceptionnelle qu’ils lui
attribuent, qu’elle est la seule qui soit exactement orientée, peut-être
ont-ils le tort de ne pas réfléchir que certaines variations dans l’orientation
pourraient bien n’être pas dues simplement à quelque négligence des
constructeurs, mais refléter précisément quelque chose qui se rapporte à
différentes « époques » traditionnelles ; mais comment pourrait-on s’attendre à
ce que des Occidentaux modernes aient, pour les diriger dans leurs recherches,
des notions tant soit peu justes et précises sur des choses de ce genre (7) ?
Une autre observation qui a aussi son importance,
c’est que le nom même d’Hermès est loin d’être inconnu à la tradition arabe (8)
; et faut-il ne voir qu’une « coïncidence » dans la similitude qu’il présente
avec le mot Haram (au pluriel Ahrâm), désignation arabe de la Pyramide, dont il
ne diffère que par la simple adjonction d’une lettre finale qui ne fait point
partie de sa racine ? Hermès est appelé El-muthalleth bil-hikam, littéralement
« triple par la sagesse » (9), ce qui équivaut à l’épithète grecque
Trismegistos, tout en étant plus explicite, car la « grandeur » qu’exprime
cette dernière n’est, au fond, que la conséquence de la sagesse qui est
l’attribut propre d’Hermès (10). Cette « triplicité » a d’ailleurs encore une
autre signification, car elle se trouve parfois développée sous la forme de
trois Hermès distincts : le premier, appelé « Hermès des Hermès » (Hermes
El-Harâmesah), et considéré comme antédiluvien, est celui qui s’identifie
proprement à Seyidna Idris ; les deux autres, qui seraient postdiluviens, sont
l’« Hermès Babylonien » (El-Bâbelî) et l’« Hermès Egyptien » (El-Miçrî) ; ceci
paraît indiquer assez nettement que les traditions chaldéenne et égyptienne
auraient été dérivées directement d’une seule et même source principale,
laquelle, étant donné le caractère antédiluvien qui lui est reconnu, ne peut
guère être autre que la tradition atlantéenne (11).
Quoi qu’on puisse penser de toutes ces considérations, qui sont assurément aussi éloignées des vues des égyptologues que de celles des modernes investigateurs du « secret de la Pyramide », il est permis de dire que celle-ci représente véritablement le « tombeau d’Hermès », car les mystères de sa sagesse et de sa science y ont été cachés de telle façon qu’il est certainement bien difficile de les y découvrir (12).
(1) Il est
à peine besoin de faire remarquer que le cas de livres déposés rituellement
dans un véritable tombeau est tout différent de celui-là.
(2) Sur tout cela encore, on rencontre parfois des
assertions singulières et plus ou moins complètement fantaisistes ; ainsi, dans
l’Occult Magazine, organe de la H.B. of L., nous avons relevé une allusion aux
« 78 lames du Livre d’Hermès, qui gît enterré dans une des Pyramides » (numéro
de Décembre 1885, p. 87) ; il s’agit manifestement ici du Tarot, mais celui-ci
n’a jamais représenté un Livre d’Hermès, de Thot ou d’Hénoch que dans certaines
conceptions très récentes, et il n’est « égyptien » que de la même façon que le
sont les Bohémiens à qui on a aussi donné ce nom. Sur la H.B. of L., cf. notre
livre sur Le Théosophisme.
(3) Une autre version encore, non plus arabe, mais
copte, rapporte l’origine des Pyramides à Shedîd et Sheddâd, fils d’Ad ; nous ne
savons trop quelles conséquences on pourrait en tirer, et il ne semble pas
qu’il y ait lieu d’y attacher une très grande importance, car, à part le fait
qu’il s’agit ici de « géants »,on ne voit pas quelle intention symbolique elle
pourrait bien recouvrir.
(4) Voir notre étude sur Sheth, chapitre XX de
Symboles fondamentaux de la Science sacrée. L’Agathodaimôn des Grecs est
souvent identifié aussi à Kneph, représenté également par le serpent, et en
connexion avec l’« Œuf du Monde », ce qui se réfère toujours au même symbolisme
; quant au Kakodaimôn, aspect maléfique du serpent, il est évidemment identique
au Set-Typhon des Egyptiens.
(5) Les nombres indiqués pour ces livres varient,
et, dans bien des cas, ils peuvent être uniquement des nombres symboliques ; ce
point n’a d’ailleurs qu’une importance assez secondaire.
(6) Il va de soi que ceci ne veut point dire que
la construction des Pyramides doive leur être littéralement attribuée, mais
seulement qu’elle a pu constituer une « fixation » des sciences traditionnelles
qui leur sont rapportées respectivement.
(7) L’idée que la Grande Pyramide diffère
essentiellement des deux autres semble être très récente ; on dit que le
Khalife El-Mamûn, voulant se rendre compte de ce que contenaient les Pyramides,
décida d’en ouvrir une ; il se trouva que ce fut la Grande Pyramide, mais il ne
semble pas qu’il ait pensé qu’elle devait avoir un caractère absolument
spécial.
(8) A côté
de la forme correcte Hermès, on trouve aussi, chez certains auteurs, la forme
Armis, qui en est évidemment une altération.
(9) Hikam est le pluriel de Hikmah, mais les deux
formes du singulier et du pluriel sont également employées avec le sens de «
sagesse ».
(10) Il peut être curieux de remarquer que le mot
muthalleth désigne aussi le triangle, car on pourrait, sans trop forcer les
choses, y trouver quelque rapport avec la forme triangulaire des faces de la
Pyramide, qui a dû être déterminée aussi « par sagesse » de ceux qui en
établirent les plans, sans compter que le triangle se rattache par ailleurs, au
symbolisme du « Pôle » et, à ce dernier point de vue, il est bien évident que
la Pyramide elle-même n’est en somme qu’une des images de la « Montagne sacrée
».
(11) Il est facile à comprendre que tout ceci se
situe, en tout cas, assez loin déjà de la tradition primordiale ; et il serait
d’ailleurs bien peu utile de désigner spécialement celle-ci comme la source
commune de deux traditions particulières, puisqu’elle est nécessairement celle
de toutes les formes traditionnelles sans exception. - On pourrait, d’autre
part, conclure de l’ordre d’énumération des trois Hermès, pour autant qu’il
semble avoir quelque signification chronologique, à une certaine antériorité de
la tradition chaldéenne par rapport à la tradition égyptienne.
(12) Pendant que nous en sommes à ce sujet, nous
signalerons encore une autre fantaisie moderne : nous avons constaté que
certains attribuent une importance considérable au fait que la Grande Pyramide
n’aurait jamais été achevée ; le sommet manque en effet, mais tout ce qu’on
peut dire de sûr à cet égard, c’est que les plus anciens auteurs dont on ait le
témoignage, et qui sont encore relativement encore récents, l’ont toujours vu
tronquée comme elle l’est aujourd’hui. De là, à prétendre que ce sommet
manquant correspond à la « pierre angulaire » dont il est parlé en divers
passages de la Bible et de l’Evangile, il y a vraiment bien loin, d’autant plus
que, d’après des données plus authentiquement traditionnelles, la pierre en
question serait, non point un « pyramidion », mais bien une « clef de voûte »
(Keystone), et, si elle fut « rejetée par les constructeurs », c’est que
ceux-ci, n’étant initiés qu’à la Square Masonry, ignoraient les secrets de
l’Arch Masonry. - Chose assez curieuse, le sceau des Etats-Unis figure la
Pyramide tronquée, au-dessus de laquelle est un triangle rayonnant qui, tout en
étant séparé, et même isolé par le cercle des nuages qui l’entoure, semble en
quelque sorte en remplacer le sommet ; mais il y a encore dans ce sceau dont
certaines organisations « pseudo-initiatiques » cherchent d’ailleurs à tirer
parti d’une façon quelque peu suspecte, d’autres détails qui sont au moins
bizarres : ainsi, le nombre des assises de la Pyramide, qui est de treize, est
dit correspondre à celui des tribus d’Israël (en comptant séparément les deux
demi-tribus des fils de Joseph), et ceci n’est peut-être pas tout à fait sans
rapport avec les origines réelles de certaines divagations contemporaines sur
la Grande Pyramide, tendant, comme nous l’avons déjà dit précédemment, à faire
de celle-ci, pour des fins plutôt obscures, une sorte de monument «
judéo-chrétien ».
(René Guénon, Le tombeau d’Hermès, publié dans les
Etudes Traditionnelles, décembre 1936, repris dans le recueil posthume Formes traditionnelles et cycles cosmiques).
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